Lire la Bible. Qui, quand, où,
comment, pourquoi |
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Cité du Vatican, le 30 avril 2008 -
(E.S.M.)
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Une grande enquête a été menée dans treize pays du monde. Les premiers
résultats concernent les Etats-Unis, le Royaume-Uni, les Pays-Bas,
l'Allemagne, la France, l'Espagne, l'Italie, la Pologne et la Russie. Le
tout en vue du prochain synode des évêques convoqué par le pape Benoît XVI.
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Lire la Bible. Qui, quand, où, comment, pourquoi
Une grande enquête a été menée dans treize pays du monde. Les premiers
résultats concernent les Etats-Unis, le Royaume-Uni, les Pays-Bas,
l'Allemagne, la France, l'Espagne, l'Italie, la Pologne et la Russie. Le
tout en vue du prochain synode des évêques
par Sandro Magister
ROMA, le 30 avril 2008 – Le
Synode
des évêques qui aura lieu en octobre au Vatican, convoqué par le pape Benoît
XVI, portera sur “La Parole de Dieu dans la vie et dans la mission de
l’Eglise“. Le précédent, en octobre 2005, avait porté sur l’eucharistie.
En vue de ce prochain synode, la Fédération Biblique Catholique a lancé une
enquête dans treize pays du monde sur “La lecture des Ecritures“. L’enquête
a été menée par GFK-Eurisko et coordonnée par Luca Diotallevi, professeur de
sociologie à l’université Roma 3.
Les premiers résultats concernent neuf des treize pays étudiés. Ils ont été
présentés le 28 avril dans la salle de presse du Vatican par Diotallevi
lui-même, par l’évêque Vincenzo Paglia, président de la Fédération Biblique
Catholique, et par l’archevêque Gianfranco Ravasi, bibliste de renommée
mondiale et président du conseil pontifical pour la culture.
Les données ont été recueillies au cours de 13 000 interviews réalisées aux
Etats-Unis, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Allemagne, en France, en
Espagne, en Italie, en Pologne et en Russie. Elles concernent l’ensemble de
la population adulte. Les données concernant uniquement les catholiques
seront rendues publiques dans un second temps.
Les quatre pays où l’enquête est encore en cours sont l’Argentine, l’Afrique
du Sud, les Philippines et l’Australie.
* * *
Première conclusion: aux Etats-Unis comme en Europe, la Bible n’est pas
seulement le livre d’un groupe religieux particulier, mais un texte de
référence capital pour tous.
Cependant, la présence et l’influence de la Bible varient selon les pays. La
vague sécularisante produit des effets très différenciés d’une région à
l’autre. Ils sont plus limités aux Etats-Unis et en Italie que dans d’autres
pays d’Europe de l’Ouest. Parmi ces derniers, la France se révèle être le
pays le plus déchristianisé. En Europe de l’Est, il existe aussi des
différences entre la Pologne et la Russie. En outre, chaque pays possède sa
propre histoire et son propre profil religieux.
C’est pourquoi les réponses à l’enquête sont rarement semblables d’un pays à
l’autre.
C’est ainsi qu’en France, par exemple, moins de la moitié de la population
possède une Bible à la maison, alors que, dans les autres pays, la grande
majorité de la population en a un exemplaire. 75% en Italie et même 93% aux
Etats-Unis.
Cependant, lorsqu’on demande aux sondés s’ils ont lu un passage de la Bible
au cours des douze derniers mois, on n’obtient une grande majorité de
réponses positives qu’aux Etats-Unis: 75% contre seulement 27% pour les
Italiens et 20% pour les Espagnols.
Les Allemands, les Italiens et les Polonais préfèrent écouter une homélie
plutôt que de lire personnellement la Bible. Pour beaucoup en effet, la
participation à la messe est le seul moment de contact avec les Ecritures
Saintes qui y sont lues.
La prière avec la Bible est également plus fréquente aux Etats-Unis, avec
37% de réponses positives, et en Pologne, avec 32%, alors qu’on descend à
10% pour l’Italie et à 8% en Espagne.
En règle générale, ceux qui lisent le plus la Bible sont les gens qui
participent à des rites ou à des groupes où cela se pratique déjà.
Réciproquement, celui qui lit la Bible individuellement est davantage amené
à participer à ces rites et ces groupes.
Lorsqu’on demande aux sondés si la Bible est vraie ou fausse, réelle ou
abstraite, intéressante ou ennuyeuse, les réponses sont majoritairement
positives. Même dans la France déchristianisée, 62% des sondés estiment que
le contenu des Ecritures Saintes est vrai. Le tableau complet est reporté
ci-dessous.
Presque partout, cependant, la Bible est considérée comme un livre
“difficile”, ce qui demande un accompagnement et des explications lors de sa
lecture.
Concernant l’interprétation de la Bible, la définition acceptée par le plus
grand nombre dans tous les pays – même en France – est qu’il s’agit d’une
“parole inspirée par Dieu, mais que tout ne doit pas y être interprété à la
lettre, mot à mot“.
Un groupe presque aussi important considère que la Bible “n’est qu’un vieux
livre de légendes, de faits historiques et d’enseignements écrits par
l’homme“. Les Italiens et les Américains sont les moins nombreux à approuver
cette définition.
Beaucoup moins de gens définissent la Bible comme “la parole directe de
Dieu, qui doit être interprétée à la lettre, mot à mot“ sont. Partout cette
définition “fondamentaliste“ est peu diffusée, sauf en Pologne (34%) et aux
Etats-Unis (27%).
Concernant la connaissance de notions de base sur les Ecritures Saintes, la
palme de l’ignorance revient à la Russie et à l’Espagne. Les meilleures
notes sont attribuées à l’Allemagne, à la Pologne, à l’Italie et aux
Etats-Unis. Dans ces pays, plus d’un tiers de la population adulte répond
correctement que les Evangiles font partie de la Bible, que Jésus n’a écrit
aucun livre, que Moïse est un personnage de l’Ancien Testament et que Pierre
et Paul n’ont pas écrit d’Evangile.
Curieusement, les fondamentalistes connaissent moins bien la Bible que ceux
qui l’interprètent avec un esprit plus critique.
Autre résultat surprenant de cette enquête: le consensus large et presque
universel sur l’idée que “la Bible devrait être étudiée à l’école“, comme
les grands classiques de la littérature. En Russie, par exemple, 63% des
sondés sont de cet avis, ils sont 62% en Italie, 60% au Royaume-Uni, 56% en
Allemagne. Les opposants forment en revanche 30%, 26%, 30% et 27% des
populations respectives. Le seul pays où la tendance est inversée est la
France: 24% de la population est pour et 60% contre.
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Synode 2008 : "la Parole de Dieu dans la vie et la mission de l'Eglise"
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Favoriser la lecture de la bible- un défi pour
les croyants
Sources : La chiesa.it
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 30.04.2008 -
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