LE SAINT CONCILE VATICAN II |
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Le 30 janvier 2008 -
(E.S.M.) - La prédication de Jésus-Christ
s’ouvre sur une surprenante annonce et, il y avait très peu d’oreilles
et de cœurs pour l’entendre - Le royaume de Dieu est manifesté à vos
sens, aujourd’hui, il est là -. Comment comprendre la venue de ce
royaume qui ne se reçoit que dans la foi ?
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Les Apôtres PIERRE et PAUL -
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LE SAINT CONCILE VATICAN II
LUMEN GENTIUM
Le Royaume de Dieu
Le mystère de l’Église sainte se manifeste
en sa fondation. En effet, le Seigneur Jésus donna naissance à son Église en
prêchant l’heureuse nouvelle, l’avènement du règne de Dieu promis dans les
Écritures depuis des siècles : « que les temps sont accomplis et que
le royaume de Dieu est là »(Marc 4,14 et Mat. 4, 17)
Ce royaume, il brille aux yeux des hommes dans la parole, les œuvres et
la présence du Christ. La parole de Dieu est en effet comparée à une semence
qu’on sème dans un champ (Marc 4, 14) :
ceux qui l’écoutent avec foi et sont agrégés au petit troupeau du Christ
(Luc 12, 32) ont accueillit son royaume
lui-même ; puis, par sa propre vertu, la semence germe et croît jusqu’au
temps de la moisson (Marc 4, 26-29). Les
miracles de Jésus apportent également la preuve que le royaume est déjà venu
sur la terre : « Si c’est par le doigt de Dieu que j’expulse les démons,
c’est donc que le royaume de Dieu est arrivé parmi vous »
(Luc 11, 20 ; Mat.12,28). Avant tout cependant,
le royaume se manifeste dans la personne même du Christ, fils de Dieu et
fils de l’homme, venu « pour servir et donner sa vie en rançon d’une
multitude » (Marc 10,45).
Et quand Jésus, ayant souffert pour les hommes la mort de la Croix, fut
ressuscité, il apparut que Dieu l’avait fait Seigneur, Christ et prêtre pour
l’éternité (Act. 2, 36 ; Héb. 5,6 ; 7,17-21),
et il répandit sur ses disciples l’esprit promis par le Père
(Act. 2,33). Aussi l’Église, pourvue des dons
de son fondateur, et fidèlement appliquée à garder ses préceptes de charité,
d’humilité et d’abnégation, reçoit mission d’annoncer le royaume du Christ
et de Dieu et de l’instaurer dans toutes les nations, formant de ce royaume
le germe et le commencement sur la terre. Cependant, tandis que peu à peu
elle s’accroît, elle-même aspire à l’achèvement de ce royaume, espérant de
toutes ses forces et appelant de ses vœux l’heure où elle
sera, dans la gloire, réunie à son Roi.
L’Église manifeste et témoigne que le
royaume de Dieu est déjà établi au milieu des hommes.
La prédication de Jésus-Christ s’ouvre sur une surprenante annonce et, il y
avait très peu d’oreilles et de cœurs pour l’entendre - Le royaume de Dieu
est manifesté à vos sens, aujourd’hui, il est là -. Comment comprendre la
venue de ce royaume qui ne se reçoit que dans la foi ? :
Ce royaume, il brille aux yeux des hommes dans la
parole, les œuvres et la présence du Christ. Malgré les œuvres
d’évidences, au vu de ce qui se passera le Vendredi Saint, on comprend, qu’à
l’exception de quelques-uns uns qui se comptent sur les doigts des deux
mains, les œuvres du Christ n’ont, semble-t-il, servi à rien qu’à ouvrir un
appétit de curiosité même pour ceux qui en bénéficièrent. Car ces œuvres
servirent au témoignage et à l’enseignement des baptisés à partir du Jour de
la Pentecôte. Mais pour ceux qui en bénéficièrent, étaient-ils au pied de la
Croix ; certainement étaient-ils dans la foule le Jour des Rameaux, combien
étaient-ils dans la foule qui l’injuriait et faisait tomber son sang sur
leur tête et celle de leurs enfants ? Combien seront-ils quand le monde
croira avoir enfin eu raison de l’Église ? Qui trouvera-t-on sur le Golgotha
aux pieds de l’Église épouse du Christ Jésus ?
L’Incarnation du Fils unique de Dieu ouvre la période de la grâce du Salut
qui se clôturera au retour attendu de ce Fils : ce Fils d’Homme venu sur la
nuée. Si par sa venue dans le sein de Marie, sa mère selon la chair de la
Terre, Jésus introduit d’une façon particulière le temps de la grâce : Paix
aux hommes de bonne volonté, c’est par sa prédication publique que ce temps
de la grâce ‘s’active’ même s’il faut attendre qu’il satisfasse à la justice
de son Père pour que rien ne vienne faire obstacle à la grâce que sa
prédication sème dans le cœur des hommes
(Il est
conforme à la doctrine chrétienne que d’affirmer que le premier obstacle à
l’œuvre de la grâce est Lucifer et ses cohortes. Il serait toutefois
incomplet de s’en tenir là, car la prédication fait appel, sollicite la
libre adhésion de l’homme et de la femme… Nulle autorité humaine ne peut
contraindre à croire ou ne pas croire. Nous pouvons donc dire que le second
obstacle toujours possible à l’œuvre de la grâce dans le cœur et l’esprit de
l’homme et l’homme lui-même !)
: La parole
de Dieu est en effet comparée à une semence qu’on sème dans un champ
(Marc 4, 14) . C’est par son sacrifice saint et
définitif que la semence pourra effectivement donner tout ce pourquoi elle
est appelée à germer.
Les membres de l’Église, sanctifiés par le sacrement du baptême, sont les
princes de ce royaume qui ne cesse pas de s’établir dans le cœur de l’homme
et de la femme. C’est toutefois un bien étrange royaume, car l’immense champ
cultivé ne se récolte pas par l’Église missionnaire… C’est au–delà des
contingences de l’espace, du temps et de la quantité, que la moisson se fait
et, le Moissonneur est Jésus-Christ lui-même : ceux qui l’écoutent avec
foi et sont agrégés au petit troupeau du Christ (Luc
12, 32) ont accueillit son royaume lui-même ; puis, par sa
propre vertu, la semence germe et croît jusqu’au temps de la moisson
(Marc 4, 26-29). Aujourd’hui encore, et peut-être
plus que du temps de Jésus, ce royaume annoncé est parfois reçu ou compris
comme un gentil rêve utopique ; cela tient à la déchristianisation du monde,
mais surtout et dramatiquement à celle de l’Europe. Pour faire face à cette
situation, l’appel à une Nouvelle Évangélisation passe par la sanctification
des membres du corps de l’Église, mais également par l’étude urgente de
nouveaux modes pédagogiques de transmission du contenu de la foi.
(Ces
recherches doivent inclurent une réflexion sur le style écrit et sur la mise
en scène de l’écrit ; si la primauté de la transmission reste la voie orale,
il faut considérer que l’écrit en est de quelque manière son prolongement et
son additif mémoriel. Il importe donc de veiller à ce que le style écrit
soit si attractif qu’il produise un appétit d’éveil, une mise en bouche
intellectuelle).
C’est pourquoi, durant toute sa mission de prédicateur sur la Terre, Jésus
illumina son enseignement en laissant son cœur d’homme et de Dieu se saisir
de compassion pour la souffrance des hommes qu’il est venu sauver. Ces
grâces sensibles et très spectaculaires manifestent la réalité de la
présence du royaume, annoncé par Lui aux hommes de bonne volonté : Les
miracles de Jésus apportent également la preuve que le royaume est déjà venu
sur la terre : « Si c’est par le doigt de Dieu que j’expulse les démons,
c’est donc que le royaume de Dieu est arrivé parmi vous »
(Luc 11, 20 ; Mat.12,28).
Il convient par prudence spirituelle
(Il est juste
de demander au Seigneur une grâce sensible pour conforter sa foi dans des
moments de doute ou au début de sa vie de baptisé, mais
il demeure dangereux d'en abuser, car comme l’enseignait le Padre Pio, la
demande de signe selon comme c’est reçu par le demandeur peut sauver ou
condamner) de ne pas égarer nos sens, souvent trompeurs, et donc, de
les tourner et de les tendre résolument vers Jésus-Christ, vrai homme et
vrai Dieu, qui est la première manifestation du royaume annoncé. Il
l’annonce non comme les puissants de la Terre qui salarient leur gloire sur
le dos des pauvres, mais bien en Serviteur – Serviteur souffrant -. Il
n’exige aucun impôt pour la constitution de son royaume, il se donne lui
même en rançon pour que tous puissent y entrer en princes et princesses
glorieux de la Gloire rédemptrice d’un Dieu fait Homme : Avant tout
cependant, le royaume se manifeste dans la personne même du christ, fils de
Dieu et fils de l’homme, venu « pour servir et donner sa vie en rançon d’une
multitude » (Marc 10,45).
Durant toute sa prédication, tous les voiles ne pouvaient être ôtés, car la
Rédemption n’était pas encore établie ; les hommes et les femmes qui
l’entendaient, malgré leur bon vouloir, ne le comprenaient guère. Leur cœur
et leur intelligence subissaient contradictoirement les assauts des ténèbres
et ceux de la lumière que le péché des origines voilait en maître
esclavagiste. Le monde soupirait après sa libération (saint Paul). C’est
dans une confusion glorieuse, au regard de la nature, qu’elle se réalise :
Et quand Jésus, ayant souffert pour les hommes la mort de la Croix, fut
ressuscité, il apparut que Dieu l’avait fait Seigneur, Christ et prêtre pour
l’éternité (Act. 2, 36 ; Héb. 5,6 ; 7,17-21),
et il répandit sur ses disciples l’esprit promis par le Père
(Act. 2,33). En effet, comment comprendre, sans la
grâce de la foi, que l’Homme crucifié sur l’abomination du bois, puisse
justement par là, être victorieux et établir son royaume dans nos cœurs ?
Comment comprendre sans la grâce baptismale, que Dieu puisse s’effondrer
dans l’homme et que cet homme puisse s’affaisser dans la condition d’esclave
par amour pour nous et assurer de la sorte sa victoire, alors que toute la
psychologie humaine considère la victoire comme résultant de la force
orgueilleuse et violente ? Un royaume s’établit, selon le regard humain
ordinaire, par la puissance spectaculaire de l’épée et la domination de
l’autre. Ici c’est un scandale de plus, la victoire s’est établie par
l’humilité, un esprit de pauvreté inégalé, un amour incomparable donné comme
nourriture fortifiante aux âmes qui se réclament de cette divine pauvreté.
Depuis le mémorable Jour de Pentecôte, voici que l’Église sort délivrée de
toutes ses peurs « N’ayez plus peur, voici que le prince de ce monde est
vaincu. » Et, forte des dons que son Maître et futur époux lui obtint de
son Père des cieux par les mérites qu’il s’est acquis, l’Église comme une
mère, assaillie en permanence des douleurs de l’enfantement, ne cesse
d’établir le royaume que son saint Fondateur annonça durant ces trois années
de mission. Royaume qu’il ne cessa, durant les siècles antérieurs, de
prophétiser par les prophètes ses porte-voix : Aussi l’Église, pourvue
des dons de son fondateur, et fidèlement appliquée à garder ses préceptes de
charité, d’humilité et d’abnégation, reçoit mission d’annoncer le royaume du
Christ et de Dieu et de l’instaurer dans toutes les nations, formant de ce
royaume le germe et le commencement sur la terre. L’Église est le canal
unique voulu par Dieu au cœur de son Conseil Trinitaire, il n’y a pas
d’autre voie au passage de l’éternité que l’Église du Christ. « Homme de
la Terre, toi qui fus la glaise et qui, vivant sur elle, manifesta la gloire
de Celui qui te voulut en son Jour, quel qu’ait pu être ta foi, ta culture,
ton ethnie, si tu as vécu en juste, si tu t’es tenu en homme de vérité,
viens, monte le chemin en celle que tu ignoras, l’Église. Tu découvriras
l’amour qu’elle te portait sur Terre, tu découvriras Celui qui est la porte,
le Lion de la tribu de Juda, le Christ Jésus. »
Il serait dangereux pour le baptisé de tronquer l’Espérance avec l’espoir.
Nous le savons et nous ne cessons de nous en étonner, l’enseignement du doux
Maître est structurellement contradictoire ; le Seigneur de la paix est venu
planter la division et la guerre à cause de son Nom qui est Salut, de même
qu’il exige de ses amis l’amour comme clef impérative pour entrer dans son
royaume, de même il annonce la haine à cause de son Nom béni. Et comme si
cela ne suffisait pas, voici qu’il prêche son royaume qu’il établit dans le
cœur de l’homme et de la femme, qu’il annonce dans la même lumière que son
royaume n’est pas de ce monde. Il se révèle alors comme n’étant pas le
théoricien de l’espoir mais comme l’Espérance Elle-même, il est l’espérance
: Cependant, tandis que peu à peu elle s’accroît, elle-même aspire à
l’achèvement de ce royaume, espérant de toutes ses forces et appelant de ses
vœux l’heure où elle sera, dans la gloire, réunie à son Roi.
Nous voulons ici apporter notre témoignage. En nos débuts de notre
conversion, nous fûmes incités à nous nourrir de divers ouvrages qui
exprimaient, dans un but très louable, mais souvent obsessionnel et
dangereux, le désir de voir le règne du Christ s’établir sur Terre comme un
roi de tous les triomphes. (Proposition
condamnée par le Magistère, elle est considérée comme une erreur dangereuse pour
l’épanouissements du Christ en soi et comme une proposition blasphématrice)
Nous eûmes bien du mal à nous débraser de ce souhait bien trop humain
pour venir de l’Esprit Saint. Si nous l’abordons, c’est en vue d’éviter que
d’autres se laissent entraîner par un mauvais espoir qui empêche de recevoir
la plénitude de l’Espérance, vertu théologale. Cette erreur peut être fatale
à la vie spirituelle, être un redoutable obstacle à la recherche d’une vie
d’union avec le doux Jésus. Il fait naître une exaltation qui, dans certains
cas, peut produire, par la déception de l’attente, un affaiblissement de la
pratique religieuse voire même entraîner le sujet dans une dépression.
Il en est de même pour ceux qui, se laissant gagner par le découragement de
ne voir jamais venir le règne de la justice en ce monde, se tournent vers
des choix idéologiques fondamentalement contradictoires avec la Révélation
chrétienne. Nous savons bien, qu’en présence des accumulations de
souffrances humaines en cette période marquée par le triomphe apparent de l’infrahumain,
la tentation de s’abandonner à la désespérance est grande, il faut pourtant
résister. Notre regard de baptisé a besoin sans cesse de rééducation, il
doit être ramené sans lassitude vers le Christ Jésus qui est la réponse
franche à toutes nos angoisses, à tous nos découragements. Il est un devoir
d’état spirituel que nous devons assumer sans concession pour le plus pauvre
d’entre les pauvres, maintenir en nous l’espérance qui est scellement de la
foi et de la charité.
Ce Prince de la Paix est un Roi atypique et, s’il nous paraît ainsi, c’est
que nous-mêmes sommes dans le désordre et demeurons durant toute notre vie
terrestre dans le clair-obscur de notre condition contradictoire, allant de
l’ange à l’animal. Voilà pourquoi, Jésus nous dit : de chercher davantage
le royaume d’en haut plutôt que d’entretenir ici bas le servage du monde.
Chercher son royaume, c’est tendre aujourd’hui à l’union mystique avec Lui,
c’est-à-dire réaliser sur cette Terre, dans ce temps et dans ce monde
quantifiable le royaume annoncé et Lui permettre d’établir en nous sa
demeure. C’est à cette condition que l’Église réalise pleinement
l’instauration ici bas du royaume d’en haut.
Dans sa sagesse le Magistère ne cesse, depuis le Saint Concile Vatican II,
de nous attirer vers le développement de l’amitié avec Dieu, avec Jésus. Il
serait souhaitable que nos jeunes prêtres soient davantage formés à aider
les fidèles à cette rencontre, plutôt que de nous parler du monde dont nous
sommes abreuvés par les médias.
Pierre-Charles Aubrit Saint Pol
Document Vatican II :
la Constitution
Lumen
Gentium
Source : site ami :
lescatholiques.free.fr
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Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 30.01.2008 - BENOÎT XVI
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