Motu Proprio de Benoît XVI, précisions de l'abbé
Laguérie |
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Le 29 novembre 2007 -
(E.S.M.) - Le Pape Benoît XVI, par
exemple, en produit une de taille lorsqu’il affirme (c’est très violent
à la réflexion !) que le rite ancien respecte mieux que l’autre le
caractère sacré.
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Le caractère
sacré de la Liturgie -
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Motu Proprio de Benoît XVI, précisions de l'abbé Laguérie
Voici la question qui a été posée à l'abbé Laguérie (IBP) : Vous semblez
étrangement absent du débat qui fait rage sur le Forum Catholique et met en
cause votre confrère. N’est-il pas temps que vous coupiez court aux rumeurs
et aux non-dits et nous donniez officiellement la position du Bon Pasteur,
dont vous avez la responsabilité ?
Suit la réponse :
Rien de plus simple, cher ami ! Ce ne sera qu’une redite.
Parce qu’à la vérité, on a dit mille et une choses superfétatoires, alors
que la position de l’Institut du Bon Pasteur, telle que je la formule ici,
peut tenir en quelques phrases. A quelques mots près, cette position était
déjà la mienne, il y a quelques mois sur ce blog.
(cf « Vous
avez dit "légitimité" ? » du 17/04/2007 et « Droit
ou illégalité ? » du 22/02/2007)
1 Contester la légitimité de la forme ordinaire du rite romain, c’est
nier le pouvoir du Pontife Romain sur la liturgie et ce n’est pas
catholique.
2 Il s’agit de cette légitimité « ab origine », comme dans sa
source, qui d’elle-même garantit la validité du rite, son efficacité et
conséquemment sa « sainteté » objective, comme action du Christ Lui-même.
3 Le mot « légitimité » pris dans ce sens, n’a évidemment pas celui
de la vie courante qui indique alors, de surcroît, une rectitude de fait et
une parfaite conformité doctrinale.
4 Par où l’on saisit que le mot « légalité » serait tout à fait
insuffisant parce qu’il ne garantirait que l’aspect juridique de la
promulgation et non pas la validité du rite ainsi promulgué. Voila pourquoi
nous préférons, à bon droit, utiliser le mot « légitimité ».
5 Laquelle, ainsi comprise et distinguée de la notion courante,
permet de toute évidence une critique sérieuse du contenu, parce qu’elle ne
le recouvre pas. Le Pape Benoît XVI lui-même, par exemple, en produit
une de taille lorsqu’il affirme (c’est très violent à la réflexion !) que le
rite ancien respecte mieux que l’autre le caractère sacré. Lorsqu’il s’agit
du « Saint des Saints » de l’Église…c’est ce que nous pensons depuis 40 ans
et renoncer à cette position alors même que le Pape Lui-même nous vient à la
rescousse serait aussi stupide que scandaleux.
Les questions comportementales sont à déduire de ces principes, et non
l’inverse. Nous ne sommes pas marxistes ! Le témoignage que nous entendons
rendre à la sainteté prouvée et incontestable de l’usage traditionnel de la
messe, sans préjudice de la « légitimité » que nous reconnaissons à l’autre,
nous font une grave obligation morale de ne participer activement qu’à cette
usage-là. Et personne, absolument personne, ne peut nous faire l’obligation
du contraire : il faudrait pour cela nous démontrer que la communion n’est
pas entièrement établie dans la célébration de l’antique et vénérable forme
! (évêques, prêtres et fidèles confondus, chacun dans son rôle). Simple
monstruosité théologique dont on ose espérer que le cléricalisme le plus fou
n’aille s’emparer. Comme si nous allions exiger de tous les évêques et
prêtres de la forme ordinaire, qu’ils célébrassent l’extraordinaire pour
démontrer qu’ils sont bien en communion avec l’Église. Quelle blague !
Il ne faut guère s’étonner de cette agitation. Voilà 30 ans que, si les
questions du Magistère (Munus docendi) font l’objet d’études
régulières, les questions de Juridiction (Munus Sanctificandi et Munus
regendi) sont laissées en friche, tant du côté des traditionalistes que
du côté des conciliaires. On a préféré se jeter au visage des étiquettes et
des insultes (« intégristes », « ralliés », « libéraux », « modernistes », «
schismatiques » etc.…) qui masquent, et témoignent
aussi, du vide intellectuel ainsi cultivé. Le FC vient
malheureusement de nous donner ces jours-ci, malgré quelques belles
interventions, une petite idée de cette friche. Sans vantardise et avec
beaucoup d’inquiétudes, voilà 20 ans que je me dis que ce vide va faire de
la casse. Il faut donc se mettre à étudier sérieusement ces questions
difficiles et délicates sous peine de sombrer dans l’imbécillité ou le
sectarisme. D’autant que ce nouveau Pape brouille à
lui seul toutes les pistes et que les désobéissants d’hier deviennent les
fidèles d’aujourd’hui et vice-versa. Et parce qu’il l’a déjà bien commencé
dans son livre magistral «
Non lieu sur un
schisme », c’est M. l’abbé Héry que l’Institut va charger de débrouiller
ces questions, avec sa finesse et sa ténacité légendaires.
Ce qui veut dire qu’il est tout à fait inutile d’inviter quelque prêtre que
ce soit de l’ Institut du Bon Pasteur à concélébrer une messe (par exemple
pour le Jeudi ou le mardi saint) et même à y assister. Et non pas seulement
parce que ses statuts le lui interdisent. Le droit canon
(Can. 902 ) affirme expressément
ce droit de tout prêtre à la célébration individuelle et donc au refus
légitime de la concélébration. Sauf, s’il se trouvait déjà-là et que ce
refus fit scandale, parce qu’un office commun va commencer, évidemment
(ibidem). Mais encore et surtout,
parce que le témoignage qu’il doit rendre s’en trouverait obscurci jusqu’à
la destruction. Enfin, s’il est besoin, parce que son supérieur général le
lui interdit expressément, conformément au droit de l’Église et du droit
particulier de l’Institut.
J’en profite pour saluer les sympathiques internautes du Forum Catholique.
Mais de grâce, ce conseil : dormez la nuit. Que de bêtises ça nous éviterait
le jour. Le curé d’Ars avait-il raison : « tout ce qui est fait après 22h00,
l’est pour le diable » ?
Le Motu Proprio de Benoît XVI ►
Le texte officiel et tous les commentaires
Sources: www.vatican.va
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 29.11.2007 - BENOÎT XVI
- T/M.P. |