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Benoît XVI salue l'enthousiasme des peuples africains
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ROME, le 29 septembre 2006 -
(E.S.M.) - Benoît XVI a reçu ce matin en audience séparée dans
sa résidence de Castel Gandolfo, trois Evêques de la Conférence
épiscopale du Malawi à la conclusion de leur visite Ad Limina.
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Le pape Benoît XVI a souligné le respect du droit des femmes au Malawi
Benoît XVI
salue l'enthousiasme des peuples africains
Le sacerdoce n'est pas un ascenseur social
Benoît XVI a reçu ce matin en audience séparée dans sa
résidence de Castel Gandolfo, trois Evêques de la Conférence
épiscopale du Malawi à la conclusion de leur visite Ad
Limina.
-Mgr.Felix Eugenio Mkhori, Evêque de Lilongwe.
-Mgr.Joseph Mukasa Zuza, Evêque de Mzuzu. -Mgr.Thomas Msusa, SMM, Evêque
de Zomba.
Le 25 septembre dernier, le saint Père avait déjà reçu
trois autres prélats: -Mgr.Tarcisius Gervazio
Ziyaye, Archevêque de Blantyre. -Mgr.Peter Martin Musikuwa, Evêque de
Chikwawa. -Mgr.Rémi-Joseph Sainte-Marie, M.Afr., Evêque de Dedza.
Dans son discours, le Pape Benoît XVI a salué
"l'enthousiasme dont font preuve les peuples africains en matière
liturgique, et l'Eglise du Malawi en l'occurrence".
"Cette
célébration joyeuse exprime la grande vitalité des communautés chrétiennes
et reflète la prévalence d'une population jeune", a souligné le Saint-Père,
qui a demandé aux pasteurs de continuer à guider leurs fidèles "avec une
sollicitude paternelle vers une meilleure connaissance du Seigneur crucifié
et ressuscité en leur offrant une solide catéchèse". Il a souhaité que
l'Université catholique du Malawi, récemment inaugurée, contribue à cette
fin, recommandant aux évêques de "la doter des moyens nécessaires au
maintient d'un enseignement de haut niveau, mais aussi fidèle au magistère
de l'Eglise".
"Dans un monde dominé par la sécularisation et le
matérialisme - a précisé le pape - il peut être difficile de maintenir un
style de vie à contre courant si nécessaire au sacerdoce et à la vie
religieuse. Dans votre pays, le clergé, à l'égal de leurs ministres, peut se
trouver en situation difficile avec parfois même une carence de moyens
nécessaires pour vivre honnêtement.et pour les ouvres d'apostolat et de
charité".
"Je suis sur - a précisé le Saint-Père devant ses hôtes -
que vous aurez tout le nécessaire pour pourvoir aux besoins légitimes de vos
collaborateurs tout en les mettant en garde de l'excessif intérêt pour les
biens matériels. Aidez votre clergé à ne pas tomber dans le piège de penser
que le sacerdoce est un moyen de promotion sociale". Rappelez que "l'unique
aspiration légitime du ministère pastoral est la Croix. Les enseignants du
séminaires doivent apprendre aux étudiants que le prêtre est appelé à vivre
pour les autres et non pour soi-même".
Benoît XVI a ensuite dit
apprécier l'enseignement des Evêques du Malawi, qui tient compte des
arguments d'intérêt social: "Renouveler notre vie et notre société par le
pouvoir de l'Esprit Saint". La récente lettre pastorale attirait l'attention
sur les "différents maux sociaux et moraux qui affligent le pays", comme "la
sécurité alimentaire menacée par la sécheresse mais aussi par un mauvaise et
injuste gestion de l'agriculture", et "la diffusion du sida qui se développe
à cause de l'infidélité conjugale ou de la non-abstinence", en plus de "la
violation patente des droits des femmes, des enfants et des nouveaux-nés qui
sont à la merci du trafic d'êtres humains, de violences domestiques et de
l'avortement".
"Ne cessez pas de proclamer la vérité - a ajouté
Benoît XVI -, parce que la vérité vous rend libres", demandant aux évêques
de suivre l'exemple du Bon Pasteur, "qui n'abandonne jamais son troupeau et
le protège toujours. Je prie pour que l'on vous écoute - a conclu le Saint
Père - pour que la face de la terre puisse se renouveler et pour que
l'Esprit de Dieu maintienne l'unité de votre pays dans sous la paix".
Texte intégral du discours du Saint Père:
Chers frères Evêques,
Je suis heureux de vous souhaiter la bienvenue, Evêques du Malawi, à
l'occasion de votre visite "ad limina Apostolorum", et je vous remercie des
paroles courtoises que Mgr Tarcisius Ziyaye, Président de la Conférence
épiscopale, m'a adressées en votre nom. Votre visite manifeste les liens
profonds de communion et d'affection qui lient vos Eglises locales d'Afrique
orientale au Siège de Rome. Simon Pierre fut appelé à affermir ses frères (cf.
Lc 22, 32) et à nourrir le troupeau du Seigneur (cf. Jn 21, 17), et vous
aussi avez été constitués comme responsables et Pasteurs de votre peuple
pour l'instruire, le sanctifier et le gouverner au nom du Seigneur. Alors
que vous vous recueillez sur les tombes des Apôtres Pierre et Paul, je prie
afin que, à travers leur intercession, vous soyez fortifiés et nourris pour
votre ministère parmi les habitants du Malawi et que vous continuiez à
proclamer sans crainte l'Evangile de Jésus Christ, qui est venu "pour qu'on
ait la vie et qu'on l'ait surabondante" (Jn 10, 10).
La joie exubérante avec laquelle les peuples d'Afrique rendent grâce à Dieu
dans les célébrations liturgiques est connue dans le monde entier et l'Eglise
qui est au Malawi ne fait pas exception. Leur joyeuse célébration exprime la
grande vitalité de vos communautés chrétiennes et reflète la prédominance
des jeunes dans votre population. Continuez à les guider avec une
authentique sollicitude paternelle vers une connaissance plus approfondie de
leur Seigneur crucifié et ressuscité, en leur dispensant toujours une saine
catéchèse dans la foi. Dans ce but, il est important que les enseignants et
les catéchistes reçoivent une bonne préparation pour leur noble tâche car,
comme vous le savez, ils jouent un rôle important en aidant l'Evêque dans sa
responsabilité d'enseigner avec l'autorité du Christ. Ils devraient donc
recevoir une bonne formation dans la foi et être en mesure de communiquer
aussi bien les joies que les difficultés à suivre le Christ. Je souhaite que
l'Université catholique du Malawi, qui vient d'être inaugurée, réussisse à
offrir une contribution significative dans ce domaine et je vous encourage à
faire tout votre possible pour lui fournir toutes les ressources dont elle a
besoin et lui permettre de conserver un haut niveau d'enseignement, en
fidélité au Magistère de l'Eglise.
Dans un monde dominé par des valeurs séculières et matérielles, il peut être
difficile de conserver ce style de vie à contre-courant de la culture
dominante et qui est tellement nécessaire au sacerdoce et à la vie
religieuse. Le clergé de votre pays, comme du reste les fidèles qu'il
assiste, se trouve parfois dans des situations de besoin, ne possédant pas
les moyens nécessaires pour "assurer au clergé un niveau de vie suffisant et
soutenir les oeuvres d'apostolat et de charité" (Presbyterorum
Ordinis, n.
17). Je suis certain que vous ferez tout votre possible pour répondre aux
nécessités légitimes de vos collaborateurs et, en même temps, que vous les
mettrez en garde contre un intérêt excessif pour les biens matériels. Aidez
votre clergé à ne pas tomber dans le piège de considérer le sacerdoce comme
un instrument de promotion sociale, en lui rappelant que "l'unique, légitime
ascension au ministère pastoral est la Croix" (cf. Homélie d'ordination, 7
mai 2006). Les responsables de la formation au séminaire doivent enseigner
aux étudiants qu'un prêtre est appelé à vivre pour les autres et non pour
lui-même, à l'image du Christ, qui est venu "non pour être servi, mais pour
servir et donner sa vie en rançon pour une multitude" (Mc 10, 45). C'est
surtout l'exemple d'un ministère véritablement centré sur le Christ de la
part de l'Evêque qui peut inspirer ses prêtres. Mes chers frères Evêques,
vivez comme des disciples authentiques du Christ et faites en sorte que
votre "sequela" soit à la base de l'autorité que vous exercez. Je prie afin
que, de cette façon, vous puissiez renforcer les liens de charité
fraternelle au sein du presbyterium de chacune de vos Eglises locales.
Je constate avec joie que vous continuez à exercer votre tâche magistérielle
en vous exprimant sur des questions d'ordre social. En effet, votre Lettre
pastorale de Pentecôte, "Renouveler nos vies et la société avec le pouvoir
de l'Esprit Saint", que vous avez publiée au début de cette année, attire
l'attention sur plusieurs problèmes sociaux et moraux qui frappent ce pays.
La sécurité alimentaire est menacée non seulement par la sécheresse, mais
également par une gestion de l'agriculture inefficace et injuste. La
diffusion du SIDA augmente en raison de l'incapacité à rester fidèles à un
unique partenaire dans le mariage ou à pratiquer l'abstinence; les droits
des femmes, des enfants et des enfants à naître sont violés de manière
cynique par le trafic d'êtres humains, par la violence domestique et par
ceux qui défendent l'avortement. Ne cessez jamais de proclamer la vérité, et
insistez sur celle-ci "à temps et à contretemps" (2 Tm 4, 2) car "la vérité
vous libérera" (Jn 8, 32). Le Bon Pasteur, qui ne laisse jamais son troupeau
sans gardien, veille sur ses brebis et les protège toujours. Suivant son
exemple, continuez à guider votre peuple loin des dangers qui le menacent et
conduisez-le vers des pâturages sûrs. Je prie afin que votre peuple suive
vos conseils dans le but de renouveler le visage de la Terre (cf. Ps 104,
30) et que l'Esprit de Dieu puisse vraiment conserver l'unité de votre
nation dans le lien de la paix (cf. Ep 4, 3).
En concluant mes réflexions d'aujourd'hui, je désire vous rappeler l'image
des Apôtres réunis au Cénacle avec Marie, la Mère du Seigneur, priant pour
la venue de l'Esprit Saint, la même scène que vous décrivez de manière
magnifique dans le paragraphe de conclusion de votre dernière Lettre
pastorale. Dans ce document, vous avez encouragé votre peuple à se réunir
pour prier, en famille et au sein de petites communautés chrétiennes. Je
sais que vous continuerez vous aussi à prier ensemble et en communion avec
le clergé et le laïcat, pour les dons de l'Esprit à l'Eglise de votre pays.
L'Esprit est une force "qui transforme le coeur de la Communauté ecclésiale,
afin qu'elle soit, dans le monde, témoin de l'amour du Père, qui veut faire
de l'humanité, dans son Fils, une unique famille" ("Deus
Caritas Est", n. 19). Je prie moi
aussi afin que l'Esprit puisse se répandre en abondance sur vous tous et,
alors que je vous confie, ainsi que votre clergé, les religieux et les
laïcs, à l'intercession de Marie, Mère de l'Eglise, je vous donne de tout
coeur ma Bénédiction apostolique, en gage de grâce et de force dans Notre
Seigneur et Sauveur Jésus Christ.
Sources: Vatican VIS 060929 (490)
© Copyright 2006 - Libreria Editrice Vaticana
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 29.09.2006 - BENOÎT XVI
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