Barack Obama nomme son ambassadeur
auprès du Saint-Siège |
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Le 29 mai 2009 -
(E.S.M.)
- La nomination la plus attendue et la plus secrète est
arrivée, celle sur laquelle Barack Obama a travaillé durant les
dernières semaines pour chercher à partir d'un bon pied dans les
rapports avec le Vatican: le théologien d'origine cubaine Miguel
Diaz.
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Monsieur
Miguel Diaz
Barack Obama nomme son ambassadeur
auprès du Saint-Siège
L'article simplement factuel d'Andrea Tornielli... et l'analyse plus sévère
de Daniel Hamiche
Le 29 mai 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- La nomination la plus attendue et la plus secrète est arrivée, celle sur
laquelle Barack Obama a travaillé durant les dernières semaines pour
chercher à partir d'un bon pied dans les rapports avec le Vatican: le
théologien d'origine cubaine Miguel Diaz sera le nouvel ambassadeur
américain prés du Saint Siège. Diaz a déjà obtenu l'agrément du Vatican et
maintenant sa nomination attend la ratification du Sénat.
Professeur de théologie à la St. John's University et au College of Saint
Benedict, dans le Minnesota, le nouveau représentant américain a quatre
enfants et c'est le premier théologien à recouvrir la charge : sa spécialité
académique lui offrira quelque opportunité de plus pour dialoguer avec le
Pape théologien.
Fils d'un serveur et d'une standardiste, il parle, outre l'anglais,
l'espagnol et l'italien, et il est né à la Havanne il y a 45 ans. Il a
obtenu une maîtrise en Théologie à l'université Notre Dame, la même qui les
derniers jours avait invité Obama à participer à la cérémonie de remise des
diplômes.
Le nouvel ambassadeur a été parmi les conseillers d'Obama durant la campagne
pour les présidentielles et a souscrit à l'appel des 26 personnalités
catholiques en faveur de la nomination comme secrétaire d'état à la santé de
Kathleen Sebelius, critiquée par une partie du monde chrétien pour sa
position « pro choice » sur l'avortement.
« Je veux être un pont avec le Saint siège », a déclaré Diaz,
promettant la « continuité » dans les rapports avec le Vatican, sans
cependant se compromettre sur ses positions personnelles en ce qui concerne
les questions plus controversées, c'est-à-dire les thèmes éthiques comme
l'avortement et la recherche sur les cellules-souche embryonnaires, objets
de polémiques qui ont divisé la Maison Blanche et la conférence épiscopale.
En janvier, le nouvel ambassadeur avait déclaré : « Partout nous pouvons,
nous devrions faire avancer la vie à tous les niveaux ».
Une source de la Maison Blanche, rapportée par Catholicnews.com, décrit Diaz
comme « clairement pro life » et explique que la décision de choisir
un théologien respecté, plutôt qu'un bailleur de fonds de la campagne
d'Obama ou un politicien, représente une indication « du sérieux avec
lequel l'administration américaine envisage les relations avec le Vatican
».
Diaz est un connaisseur et un sympathisant de la pensée de Karl Rahner et de
la théologie de la libération.
Le nonce à Washington, l'archevêque Pietro Sambi, a défini comme «
excellent » le choix d'Obama.
L'annonce arrive dans un moment délicat des rapports entre USA et Saint
siège. Le président américain sera en Italie au début de Juillet pour le G8,
et verra le Pape. Le Vatican suit avec attention les mouvements d'Obama,
avec lequel il y a syntonie sur l'approche multilatérale de la politique
internationale et sur le Moyen Orient, tandis que les positions sont plus
éloignées sur les thèmes éthiques. L'opposé de ce qui se passait avec Bush.
Article d'Andrea Tornielli dans "Il
Gionale" (traduction
benoit-et-moi)
Il me paraît intéressant de reproduire le billet de Daniel Hamiche, sur son
blog au titre évocateur americatho, très bien informé de la vie américaine,
aux plans religieux et politique, et nettement plus réservé sur la
nomination
Obama nomme son ambassadeur au Vatican : un
catholique hispanique et progressiste
C’est un théologien et universitaire catholique hispanique qu’Obama a choisi
hier pour être son ambassadeur au Saint Siège. Miguel H. Diaz né en 1963 à
Cuba, marié et père de quatre enfants, enseigne la théologie au College of
Saint Benedict – qui ne s’est pas manifesté ces dernières années comme
particulièrement fidèle au Magistère – de la St. John’s University de
Collegeville (Minnesota). Diaz a obtenu sa maîtrise (1992)
et son doctorat (2000) en théologie
à l’université de Notre Dame (où il a brièvement enseigné
de 1995 à 1996), dont j’ai abondamment parlé ces dernières
semaines… Le futur ambassadeur, si son choix est ratifié par le Sénat ce qui
est peu douteux, est évidemment démocrate “obamanien” : il contribua
pour 1 000 $ à l’Obama Victory Fund et fut nommé membre du National Catholic
Advisory Council du dispositif de la Campagne présidentielle, qui regroupait
un nombre assez exceptionnel de dissidents catholiques.
Son choix, qualifié de « magnifique » par America (le
revue jésuite “semi dissidente”) et salué par toute les camarilla
des catholiques progros (Catholics United et Catholics in
Alliance for the Common Good), nous le rend précisément suspect.
C’est un progressiste en politique comme en théologie car c’est un grand fan
du jésuite Karl Rahner… Très prudent sur ses déclarations depuis qu’il a su
être le choix d’Obama pour le Vatican, Diaz n’en a pas moins fait partie du
groupe des vingt-six universitaires et responsables catholiques a avoir
bruyamment approuvé la nomination par Obama de la “catholique” Kathleen
Sebelius, gouverneur pro avortement du Kansas, comme ministre de la Santé de
son gouvernement. C’est la discrétion de Diaz qui lui a évidemment valu la
préférence d’Obama sur l’autre universitaire obamaniaque Douglas Kmiec que
beaucoup donnait comme le futur ambassadeur au Vatican, mais qui a trop
“mouillé sa chemise” pour Obama et est devenu de ce fait un personnage très
controversé aux États-Unis et, peut-être, au Saint Siège même…
Avec le choix de Sonia Sotomayor pour la Cour suprême, cette semaine est
vraiment celle des Hispaniques “catholiques” : on le comprend de la
part d’Obama, pour des motifs purement électoraux. En tout cas son choix est
astucieux.
Avec cette nomination, qui comble une vacance de quatre mois à l’ambassade
US près le Saint Siège, une rencontre Benoît XVI/Obama, entre le 8 et le 10
juillet, me semble de plus en plus probable
Sources :
benoit-et-moi
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 29.05.09 -
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