La famille, priorité de Benoît XVI, à
la Ve Conférence |
|
Aparecida, le 29 Mai 2007 -
(E.S.M.) - Le pape Benoît XVI lui-même a mis
comme priorité de cette Ve Conférence d’avoir une réponse au défi
qu’aujourd’hui la famille en Amérique Latine se retrouve à affronter
pour deux raisons.
|
Ici en Amérique Latine nous
estimons beaucoup la famille, mais parmi les jeunes on l’estime de moins en
moins,
La famille, priorité du pape Benoît XVI, à la Ve Conférence d'Amérique
Latine
Ve Conférence générale d’Aparecida - “Nous avons avant
tout pour grand défi de redécouvrir le mariage comme une vocation à l’amour
et le sacrement du mariage comme le point culminant qui élève cette vocation
entre une homme et une femme”: interview de l’unique couple d’époux
participants à la Conférence.
Le Docteur Luis Jensen et sa femme Pilar
Escudero de Jensen, sont l’unique couple d’époux qui participe aux
travaux de la Ve Conférence générale de l’Épiscopat Latino-américain et des
Caraïbes. Tous les deux appartiennent à l’Institut des familles de
Schoenstatt depuis 23 ans, sont mariés depuis 26 ans et ont 4 enfants. Le Dr
Luis est médecin gynécologue, obstétricien et professeur de bioéthique à
l’Université catholique de Santiago, tandis que Pilar enseigne l’histoire et
travaille à l’archevêché de Santiago depuis 10 ans.
Vous êtes le seul couple d’époux de cette Ve
Conférence, quel est votre témoignage pour cet événement ecclésial ?
Luis : Elle a été une grande nouveauté pour tous, pour nous aussi. Et
cela a été très beau parce que tous y ont écouté beaucoup de bien et se
rendent compte qu’il est très important qu’il y ait des couples d’époux dans
ces réunions.
Pilar : c’est nous qui avons été les plus surpris par cette
invitation : c’est la première fois que sont invités des époux. De nombreux
évêques se sont approchés de nous et nous ont manifesté leur joie pour notre
présence. Peut-être la seule chose que nous pouvons donner est notre
témoignage, à travers notre présence, notre participation au groupe. Nous
espérons qu’à l’avenir on prenne de plus en plus en considération cette
dimension et qu’il y ait plus d’époux, même s’il est clair qu’il s’agit
d’une Conférence des évêques. Nous sommes très reconnaissants de cette
invitation et désirons pouvoir bien représenter tous les couples, toutes les
familles d’Amérique Latine.
Quelle est l’importance du thème de la famille dans
la Ve Conférence ?
Luis : Le pape Benoît XVI lui-même a mis comme priorité de cette Ve
Conférence d’avoir une réponse au défi qu’aujourd’hui la famille en Amérique
Latine se retrouve à affronter pour deux raisons. La première parce que
c’est un patrimoine de notre culture et un patrimoine de l’humanité.
L’Amérique Latine est un lieu où l’on apprécie encore la famille, parce
qu’il y a un vécu familial fort. En second lieu à cause du contenu même de
cette conférence, de former des disciples et des missionnaires, de former
des personnes qui connaissent et aiment réellement le Christ, et cela ne
peut se faire dans un meilleur endroit que dans la famille, où la personne
se forme.
Pilar : Je suis dans le groupe qui travaille sur le thème de la
famille, et il y a de nombreux apports, des précisions, des inquiétudes. On
voit que c’est un thème vivant, comme l’est aussi le thème de la femme et de
la vie, parce que ce sont des thèmes qui nous touchent tous. Ce grand
intérêt montre que c’est un thème qui doit être prioritaire pour l’Eglise et
qui doit apporter sa contribution à la société et à la culture. Notre désir
est de pouvoir le mettre au point comme une bonne nouvelle, parce que
normalement on parle davantage des problèmes, de l’analyse de toutes les
difficultés, de toutes les douleurs de la famille. Pour cette raison nous
voudrions présenter la famille comme une grande nouvelle et ensemble aider à
surmonter les problèmes, à accompagner les douleurs, les difficultés.
Le pape Benoît XVI a parlé de la famille comme
d’une vocation particulière; comment peut-on vivre cette vocation dans le
monde d’aujourd’hui ?
Luis : Le mariage est certainement un appel extraordinairement riche.
Ce qui caractérise au fond le disciple, c’est de se savoir aimé par la
Christ et essayer d’aimer comme Lui là où l’on se trouve. Dans notre cas,
dans la famille, fondée sur le mariage, sur l’amour conjugal, qui comme le
pape Benoît XVI lui-même l’affirme dans «
Deus Caritas est
», c’est la forme d’amour face à laquelle toutes les autres formes
d’amour s’effacent. C’est le lieu par excellence où l’on expérimente la
merveille la plus pleine du don total de l’un à l’autre. La personne se
découvre et se réalise elle-même quand elle découvre que non seulement elle
est proche de l’autre mais qu’elle est pour l’autre. Tel est le grand
mystère de la famille, et face aux nombreuses attaques qu’elle subit
aujourd’hui de la part de nombreuses idéologies qui veulent la détruire,
nous devons donner une réponse complète, en centrant de nouveau la famille
sur ce trésor qu’est l’amour humain.
Pilar : Ici en Amérique Latine nous estimons beaucoup la famille,
mais parmi les jeunes on l’estime de moins en moins,
ou bien il y a une grande peur, on pense qu’un amour pour toute la vie n’est
pas possible, d’un don mutuel à une seule personne n’est pas possible. C’est
justement le grand défi que nous avons, celui de redécouvrir le mariage
comme vocation, une vocation à l’amour, et le sacrement du mariage comme le
point culminant, qui élève cette authentique vocation humaine entre un homme
et une femme. Le sacrement du mariage est pour beaucoup le grand inconnu, il
est seulement une cérémonie que l’on célèbre une fois, mais on ne le voit
pas comme un sacrement qui agit de façon permanente dans la vie du couple,
que nous pouvons renouveler, auquel nous pouvons recourir. Nous devons donc
redécouvrir le mariage dans sa profondeur.
Luis : avec cette vocation au mariage va aussi la vocation à la
paternité et à la maternité, qu’est la vocation au service de la chose la
plus belle, comme de former une personne, d’accompagner une personne jusqu’à
sa pleine réalisation, à son développement. Dieu nous confie ces personnes
et nous ne pouvons pas douter qu’Il nous aidera.
Une autre priorité indiquée par le pape Benoît XVI
est celle du laïcat et du rôle des mouvements ecclésiaux. Vous qui
appartenez à un mouvement ecclésial, quel doit être, d’après vous, le rôle
de ces mouvements par rapport aux familles ?
Luis : Les mouvements constituent le “visage jeune de l’Eglise”, sont
une manifestation de la force de l’Esprit Saint qui suscite des communautés
qui répondent aux demandes d’aujourd’hui. Je crois que chaque fois il y a
une plus grande conscience dans notre Eglise latino-américaine que les
mouvements ecclésiaux sont un cadeau de l’Esprit pour les temps actuels. Le
laïcat dans notre expérience comme époux, comme pères de familles, comme
constructeurs d’une famille, est d’une richesse énorme parce qu’il nous
permet, avec cette richesse, ces perspectives, ces valeurs, d’être greffés
dans la société et de tenter alors de faire vivre cette esprit de famille là
où nous nous trouvons. On doit prendre plus conscience que nous devons avoir
une perspective de famille.
Pilar : L'enseignement du Magistère de l’Eglise est très riche, mais
nous avons en tant qu’Eglise une grande difficulté à trouver les voies pour
faire arriver toute cette richesse à notre peuple, avec un langage
compréhensible, avec des itinéraires pédagogiques, avec un accompagnement.
En cela précisément je crois que les mouvements peuvent aider, parce que
nous avons ces itinéraires pédagogiques, nous avons un accompagnement à nos
personnes, à tous les niveaux : jeunesse, mariage, prêtres. Mais cela
demande de l’ouverture de la part de l’Eglise diocésaine ou de la paroisse,
mais aussi une attitude d’humilité et de service de notre part. Et cela
n’est pas toujours facile, parce que nous sommes parfois si riches
d’enthousiasme par notre charisme que nous voudrions le transmettre à tous.
Voyage de Benoît XVI au Brésil du 9 au 14 mai
►Tous
les articles
Sources:
www.vatican.va
-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 29.05.2007 - BENOÎT XVI -
Table Brésil - Famille |