Le pape est arrivé à l'aéroport de Rome-Fiumicino, comme prévu un peu avant 9h, accompagné, entre autres, du cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, du cardinal Paul Poupard, président du Conseil pontifical de la culture et du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, et du cardinal Walter Kasper, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens.

Benoît XVI a affirmé mardi que son voyage avait pour objectif "la compréhension entre les cultures". "L'objectif est un engagement pour la compréhension et le dialogue entre les cultures", a t'il déclaré et a précisé qu'il abordait ce voyage avec "une grande confiance et espoir", qualifiant la Turquie de "pont entre les cultures" occidentale et musulmane.

Avant le décollage de l’Airbus A321 de la compagnie aérienne Alitalia et comme c'est devenu une habitude, le pape s’est exprimé devant les journalistes accrédités qui ont pris part au vol papal.

Au cours de cette conférence de presse improvisée, il a déclaré: "Je voudrais souligner que ce voyage n’est pas un voyage politique", "C’est un voyage pastoral" ayant pour but le dialogue et l’engagement commun en faveur de la paix, a-t-il précisé. "Tous, nous sentons cette même responsabilité en ce moment difficile de l’histoire et nous collaborons", a-t-il encore justifié.

Le but de ce voyage est, pour Benoît XVI, à la fois le dialogue, la fraternité, la rencontre entre les cultures et les religions en vue de la "réconciliation". Le pape forme le vœu que cette visite en Turquie suscite un dialogue entre le christianisme et l’islam, mais également "un dialogue avec nos frères chrétiens, surtout avec l’Eglise orthodoxe de Constantinople". Benoît XVI a aussi parlé de la valeur symbolique de ses prochaines rencontres, les qualifiant de rencontres d’amitié.

Par ailleurs, le souverain pontife a qualifié le peuple turc "d’accueillant et ouvert", et de peuple qui désire la paix.

Ensuite abordant les rapports entre la Turquie et l’Europe, le pape a souligné la possibilité d’une "fécondation réciproque". "Nous, Européens, devons repenser notre raison laïque-laïciste", a t'il estimé, et la Turquie doit, partant de son histoire, de ses origines, "penser avec nous comment reconstruire, pour l’avenir, le rapport entre la laïcité et la tradition, entre une raison ouverte et tolérante, qui a comme élément fondamental la liberté, et les valeurs qui donnent du contenu à la liberté".

Le pape Benoît XVI est ensuite arrivé, à 10h55 à Ankara, 13h (heure locale)

Le pape, vêtu de blanc, a été accueilli dès sa descente d'avion, à son arrivée à l'aéroport d'Ankara, par le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan. Les deux hommes se sont serré la main sur le tarmac, avant de se rendre dans un salon privé pour un entretien qui a duré vingt cinq minutes. Auparavant le pape avait serré la main des membres du gouvernement turc, des autorités civiles ainsi que celle du président de la Conférence épiscopale catholique de Turquie, Mgr Ruggero Franceschini.

Cet entretien, a été qualifié de "signe très positif" par le Vatican.

"Je veux exprimer mon bonheur de vous voir avec votre délégation dans notre pays", a déclaré M. Erdogan à Benoît XVI, qualifiant sa visite de "très significative". Dans la matinée, lors d'une réunion du groupe parlementaire de son Parti de la justice et du développement, il avait dit espérer que cette visite "contribue à la paix mondiale". Il avait assuré que son peuple allait démontrer "son hospitalité traditionnelle au pape".

"Je voulais vraiment venir en Turquie parce que la Turquie est devenue un pont (...) entre les religions", a déclaré de son côté le souverain pontife. "C'est un pays islamique démocratique et un pont".

Benoît XVI, l’air profond et attentif, a expliqué qu’il venait en Turquie pour approfondir l’amitié entre le Saint-Siège et le peuple turc et favoriser la rencontre des cultures. Il a aussi souligné que le travail en faveur de la paix "est notre devoir".

"Vous êtes un pays important, pont et synthèse entre la démocratie occidentale et la culture islamique, vous pouvez aider le pape, si vous voulez, dans son travail entre les cultures et pour la paix“, a t'il également proposé.

Lors d'une conférence de presse à l'issue de sa rencontre avec Benoît XVI, le Premier ministre turc a expliqué qu'il avait demandé à Benoît XVI de soutenir la candidature turque. Le pape "a dit qu'il souhaitait que la Turquie intègre l'UE", a déclaré M. Erdogan.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a également déclaré avoir expliqué au pape que l'islam était "une religion d'amour et de tolérance" et que le souverain pontife avait été d'accord avec cette opinion.

"Nous avons plus que jamais besoin de compréhension mutuelle à un moment où la culture de la violence est plus répandue et que des scénarios catastrophe tels qu'un choc des civilisations sont agités", a-t-il expliqué à la presse avant de partir pour Riga assister au sommet de l'Otan.

A l'issue de la rencontre, Benoît XVI et Recep Tayyip Erdogan se sont échangés des présents. Le pape a reçu un petit tableau représentant une peinture tandis qu’il a offert au Premier ministre des médailles de son pontificat.

Après avoir été salué une nouvelle fois par Recep Tayyip Erdogan, le pape est parti en voiture pour le Mausolée d’Atatürk, situé à 45 km de l’aéroport. Lire la suite: ► Benoît XVI se recueille devant la tombe d'Atatürk

Le voyage pastoral du pape Benoît XVI en Turquie: du 28 novembre au 1er décembre: ► Benoît XVI
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Sources: E.S.M.

Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 28.11.2006 - BENOÎT XVI

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