Le projet d'Église et de société de
Benoît XVI |
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Le 28 août 2009 -
(E.S.M.)
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Le Secrétaire d’Etat du Saint-Siège, le cardinal Tarcisio Bertone, présidera les 28 et
29 août les célébrations traditionnelles de la Perdonanza instituée par
le pape Célestin V.
A cette occasion, le cardinal a accordé une interview à l'Osservatore
Romano, dans laquelle avec bienveillance mais aussi réalisme, et surtout une
loyauté parfaite à son, et à notre Pape Benoît XVI, il remet certaines choses au point.
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Le pape Benoît XVI et
le cardinal Bertone -
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Le projet d'Église et de société de Benoît XVI
Une longue interview du cardinal Bertone dans l'Osservatore Romano
Le 28 août 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
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Aujourd'hui commence une année jubilaire consacrée au Pape Célestin V, qui
fut canonisé en 1313, très peu de temps après sa mort (1296).
L'année jubilaire célèbre le huitième centenaire de sa naissance. Elle
rappelle aussi la bulle de saint Célestin qui accorde l'indulgence plénière
à ceux qui font le pèlerinage de Notre-Dame de Collemaggio les 28 et 29
août.
Le Secrétaire d’Etat du Saint-Siège, Tarcisio Bertone, présidera les 28 et
29 août les célébrations traditionnelles de la Perdonanza instituée par
Célestin V.
Benoît XVI a souhaité que les célébrations soient maintenues malgré les
dégâts causés par le séisme du 6 avril dernier. La présence du cardinal
Bertone sera l’expression de sa proximité avec les sinistrés des Abruzzes
(pour l'anecdote, il rencontrera à L'Aquila Silvio Berlusconi, avec qui il
partagera un repas rassemblant évidemment de nombreuses autres personnes...
preuve que la "réprobation" du Vatican envers les frasques du Cavaliere
n'est pas ce que les media laissent supposer).
A cette occasion, le cardinal a accordé une interview à l'Osservatore
Romano, dans laquelle avec bienveillance mais aussi réalisme, et surtout une
loyauté parfaite à son, et à notre Pape, il remet certaines choses au point.
Aux media, il dit fermement: cessez de donner des interprétations erronées
de la parole du Pape.
Un beau portrait, donc, par quelqu'un qui le connaît bien, et depuis
longtemps, ayant été son collaborateur à la CDF.
Il n'apprendra pas grand chose aux lecteurs habituels de ces pages... si,
quand même, et c'est énorme: le Pape destine ses droits d'auteur, fruits de
son travail personnel, à des œuvres de charité.
De cela non plus, personne ne parle jamais...!
L'Osservatore Romano interview le card. Bertone : Le projet d'Église et de
société de Benoît XVI
Le pardon est la force de l'Église pour vaincre le mal et c'est le parcours
choisi par Benoît XVI pour proposer à la société contemporaine en termes
convaincants une ouverture renouvelée à Dieu.
Le cardinal Tarcisio Bertone, dans une interview exclusive à l'OR, saisit
l'occasion de la célébration de la "Perdonanza" célestinienne à l'Aquila le
28 août pour réaffirmer que seules une Église et une société inclusives
reflètent le projet pour lequel œuvre Benoît XVI. C'est la première fois
qu'un secrétaire d'État assiste à la célébration historique, signe d'affection et de proximité du Pape aux populations des Abruzzes
frappées par le tremblement de terre. L'opinion publique est appelée à un
sens élevé de responsabilité pour aider, entre autres, à surmonter tout
malentendu sur le parcours choisi par le Pape Benoît, le pontife qui ne
brandit pas l'épée de la confrontation, et se fait comprendre des gens.
- Pourquoi le cardinal secrétaire d'État a-t-il décidé cette année de
participer à la célébration du Pardon de Celestin V ?
- Le secrétaire d'État est un évêque et comme premier collaborateur du Pape,
il participe à sa mission pastorale pour le bien du peuple de Dieu. Après
avoir célébré le rite funèbre pour les victimes du tremblement de terre,
j'ai été invité à présider l'inauguration de l'Année Célestine et de la
soixantième Semaine liturgique nationale qui devait se tenir à l'Aquila.
J'ai accepté volontiers, tant pour le lien affectif et spirituel qui
me lie maintenant à la terre des Abruzzes que pour le thème choisi : le
sacrement du pardon, force qui vainc le mal. Ensuite, pour des raisons
évidentes, la Semaine liturgique a été transférée à Barletta, dans les
Pouilles, tandis que la fête de la Perdonanza ne pouvait qu'être célébrée à
l'Aquila, sous le signe de la réconciliation qui reconstruit la communion
avec Dieu et avec les frères, et soigne les blessures du corps et de
l'esprit. Ma participation, en outre, se place en continuité avec la
proximité du Pape aux populations des Abruzzes frappées par le tremblement
de terre. Après son émouvante visite à l'Aquila, le Papa a suivi l'action de
l'Église, qui s'est exprimée par les généreuses contributions de nombreux diocèses italiens et d'ailleurs, et se tient informé sur l'action des
institutions civiles, sur les aides déjà en cours et aussi sur les promesses
faites au niveau international, à l'occasion du G8. Comme nous tous, il
souhaite que rien ne puisse faire penser à des lenteurs ou à un
désengagement, pour redonner aux personnes la possibilité de reprendre une
vie familiale normale dans leurs maisons, reconstruites ou rendues
habitables, et dans leurs activités économiques et sociales.
- La Perdonanza fut une importante initiative de Célestin V pour étendre
largement les indulgences spirituelles, qui de cette façon étaient mises à
la disposition même des chrétiens les plus humbles. Quel est l'attention aux
pauvres de l'Église de Benoît XVI ?
- Nous connaissons la force explosive de l'acte accompli par Célestin V :
son don a poussé ensuite son successeur immédiat, Boniface VIII, à
promulguer le Jubilée, avec l'indulgence étendue désormais à tout le monde,
dans une impulsion généralisée de renouvellement, de pardon et de
rémission, tant au niveau économique et social que spirituel.
Qu'on se rappelle les initiatives planétaires nées du Jubilée de 2000.
Pour en venir à l'attitude de Benoît XVI envers les pauvres, je voudrais
souligner avant tout son attention particulière envers les petits et les humbles.
Tout en étant un grand théologien et un maître de doctrine, un intellectuel
et un érudit important, qui se mesure avec les hommes de pensée de notre
temps, Papa Ratzinger se fait comprendre de tous et est proche des gens,
parce que dans ses mots, même les gens simples perçoivent la vérité et
en saisissent le sens d'une foi et d'une sagesse humaine riche de paternité.
En paraphrasant une expression biblique, nous pourrions dire, avec les mots
du psaume 25, qu'il « guide les humbles dans la justice et aux pauvres,
il enseigne la voie du Seigneur ».
Benoît XVI atteint une multiplicité de situations de pauvreté individuelles,
de familles et de communautés répandues dans le monde, soit directement,
soit à travers le Secrétariat papal ou le Secrétariat d'État, soit à travers
les organismes préposés à la charité, comme l'Elemosineria apostolique
("La
charité du Pape"), le Conseil Pontifical Cor Unum et d'autres, et avec eux
il distribue non seulement les offrandes qu'il reçoit des fidèles, des
diocèses, des congrégations religieuses et des associations de bienfaisance,
mais aussi ses droits d'auteur, fruits de son travail personnel. On peut
dire que réellement, selon la définition de Saint Ignace d'Antioche, il «
préside dans la charité », en guidant par l'exemple ce vaste mouvement de
charité et de solidarité planétaire que l'Église accomplit dans ses
composantes les plus articulées et leurs ramifications capillaires. Enfin,
sur les traces de ses prédécesseurs, mais avec un accent particulier il
intervient, rappelle, réveille, il sollicite l'action des Gouvernements et
des organisations internationales pour éradiquer les inégalités et les
discriminations les plus brûlantes en termes de sous-développement et de
pauvreté. Je voudrais rappeler, parmi les innombrables textes, appels et
messages, le paragraphe 27 de
Caritas in Veritate où il dénonce
l'accentuation d'une extrême insécurité de vie et de crises alimentaires
provoquées autant par des causes naturelles que par l'irresponsabilité
politique nationale et internationale :« Il est important de mettre en
évidence comment la solidarité pour le développement des Pays pauvres peut
constituer un projet pour la solution de la crise globale en cours, comme
des hommes politiques et des responsables d'Institutions internationales en
ont dernièrement eu l'intuition ».
- Vous connaissez le consensus qui entoure Benoît XVI mais aussi quelques
réserves, particulièrement sur la fidélité au concile Vatican II et sur la
réforme de l'Église. Ces craintes vous semblent-elles fondées ?
- Pour comprendre les intentions et l'action de gouvernement de Benoît XVI
il faut se référer à son histoire personnelle - une expérience multiple qui
lui a permis de traverser l'Église conciliaire en vrai protagoniste - et,
une fois élu Pape, au discours d'inauguration du pontificat, à celui à la
Curie romaine du 22 décembre 2005 et aux actes précis par lui voulus et
signés (et parfois patiemment expliqués).
Les autres élucubrations et rumeurs sur de présumés documents de
marche-arrière sont pure invention selon un cliché standardisé et
obstinément reproposé. Je voudrais seulement citer quelques exigences du
concile Vatican II constamment promues avec intelligence et profondeur de
pensée par le Pape: le rapport plus compréhensif instauré avec les Églises
orthodoxes et les orientaux, le dialogue avec le judaïsme et celui avec
l'islam, qui ont suscité des réponses et des approfondissements jamais vus
avant, en purifiant la mémoire et en s'ouvrant aux richesses de l'autre.
Et en outre je voudrais souligner le rapport direct et fraternel, en plus
de paternel, avec tous les membres du collège épiscopal dans les visites ad
limina et dans les autres nombreuses occasions de contact. Qu'on se rappelle
la pratique initiée par lui des interventions libres aux assemblées du
Synode des évêques avec les réponses ponctuelles et les réflexions du
Pontife lui-même. N'oublions pas ensuite le contact direct instauré avec les
supérieurs des ministères de la Curie romaine avec lesquels il a rétabli les
rencontres d'audience périodiques.
Quant à la réforme de l'Église - qui est surtout une question d'intériorité
et de sainteté - Benoît XVI nous a rappelés à la source de la Parole de
Dieu, à la loi évangélique et au cœur de la vie de l'Église : Jésus le
Seigneur connu, aimé, adoré et imité comme « celui dans lequel il plut à
Dieu de faire habiter chaque plénitude », selon l'expression de la lettre
aux Colossiens.
Avec le livre
Jésus de Nazareth et avec la suite qu'il prépare, le Pape nous
fait un grand don et scelle sa volonté précise de « faire du Christ le
cœur du monde ».
N'oublions pas ce qu'il a écrit dans la
Lettre aux évêques catholiques du 10
Mars dernier sur la rémission de l'excommunication aux évêques consacrés par
Mgr Lefebvre : « À notre époque où dans de vastes régions de la terre la
foi risque de s’éteindre comme une flamme qui ne trouve plus à s’alimenter,
la priorité qui prédomine est de rendre Dieu présent dans ce monde et
d’ouvrir aux hommes l’accès à Dieu. Non pas à un dieu quelconque, mais à ce
Dieu qui a parlé sur le Sinaï ; à ce Dieu dont nous reconnaissons le visage
dans l’amour poussé jusqu’au bout (cf Jean 13, 1) -
en Jésus Christ crucifié et ressuscité. En ce moment de notre histoire, le
vrai problème est que Dieu disparaît de l’horizon des hommes et que tandis
que s’éteint la lumière provenant de Dieu, l’humanité manque d’orientation,
et les effets destructeurs s’en manifestent toujours plus en son sein. ».
- Quelles ont été les interventions les plus
marquantes de Benoît XVI dans la
Curie romaine et ce qui il faut encore attendre ?
- Benoît XVI est un profond connaisseur de la Curie romaine, où il a exercé
un rôle prééminent comme Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la
Foi, un observatoire et un ministère central pour la connexion avec tous les
autres organismes de gouvernement de l'Église. Ainsi, il a pu connaître
parfaitement les personnes et les dynamiques et suivre le parcours des
nominations advenues sous le pontificat de Jean-Paul II, même dans son
détachement des manœuvres et des commérages qui se développent parfois dans
certains milieux curiaux, malheureusement peu pénétrés de vrai amour de
l'Église.
Dès le début de son pontificat, encore court, il y a eu plus de 70
nominations de supérieurs des divers ministères, sans compter celles de
nouveaux nonces apostoliques et de nouveaux évêques dans le monde entier.
Les critères qui ont guidé les choix de Benoît XVI ont été : la compétence,
l'esprit pastoral, l'internationalité. Nous sommes à la veille de quelques
nominations importantes et les surprises ne manqueront pas, surtout en
relation à la représentation des nouvelles Églises : l'Afrique a déjà offert
et offrira d'excellents candidats.
- Est-il juste d'attribuer à la responsabilité du Pontife tout ce qui arrive
dans l'Église ou est-il utile pour une information correcte d'appliquer le
principe de responsabilité personnelle ?
- L'habitude s'est répandue d'imputer au Pape - ou, comme on dit, surtout
en Italie, au Vatican - la responsabilité de tout ce qui arrive dans
l'Église ou de ce qui est déclaré par n'importe quel représentant ou membre
d'Églises locales, d'institutions ou de groupes ecclésiaux. Ceci n'est pas
correct. Benoît XVI est un modèle d'amour au Christ et à l'Église, il
l'incarne comme Pasteur universel, la guide dans la vérité et la sainteté,
en indiquant à tous la mesure élevée de la fidélité au Christ et à la loi
évangélique.
Et il est juste, pour une information correcte, d'attribuer à chacun (unicuique
suum) sa responsabilité pour les faits et les paroles, surtout lorsqu'ils
contredisent de façon notoire les enseignements et les exemples du Pape.
L'imputabilité est personnelle, et ce critère vaut pour tous, même dans
l'Église. Mais malheureusement la manière de rapporter et de juger dépend des
bonnes intentions et de l'amour pour la vérité des journalistes et des
media. J'ai lu récemment un bel article de Javier Marías, qui fait une
réflexion amère : « J'ai eu l'occasion d'observer qu'un vaste pourcentage de
la population mondiale ne se préoccupe plus de la vérité. Je crains
cependant d'avoir péché par excessive circonspection, parce que ce qui
arrive est de loin plus funeste : une vaste proportion de la population
n'est aujourd'hui plus en mesure de distinguer la vérité du mensonge, ou,
pour être plus précis, la réalité de la fiction ». Il reste donc encore plus
urgent et nécessaire d'enseigner la vérité, de faire connaître et aimer la
vérité, sur soi-même, sur le monde, sur Dieu, convaincus, selon la parole de
Jésus, que « vous connaîtrez la vérité,
et la vérité vous affranchira ! » (Jean, 8, 32).
- Pouvez-vous expliquer, peut-être même avec quelques exemples, comment dans
l'Église de Benoît XVI la liberté de pensée et de recherche va de pair avec
la responsabilité de la foi ?
- En relation avec ce thème - qui est très important et central dans
l'Église, et qui touche d'autres binômes étroitement liés, comme foi et
raison, foi et culture, science et foi, obéissance et liberté - il faut
revenir à l'exemple de la vie et de l'expérience de Joseph Ratzinger,
penseur, théologien et maître de doctrine reconnu, comme je viens de le
dire. On ne peut évidemment pas détacher sa pratique et son style à diriger,
des convictions les plus profondes qui ont nourri et ont marqué sa façon
d'être en tant qu'érudit et chercheur. Deux formidables responsabilités se
sont ajoutées successivement à son long parcours d'intellectuel, très actif
sur les chaires universitaires et dans les media : d'abord
celle de préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi et ensuite
celle de Pasteur suprême de l'Église catholique. Il est évident que ces deux
fonctions ont marqué les enseignements et les actes du cardinal et du Pape,
en les orientant encore plus efficacement, si l'on peut dire ainsi, vers une
interaction et une synergie entre la liberté fondamentale de pensée et de
recherche et la responsabilité de l'acte de foi et de l'adhésion de foi en
Dieu qui se révèle, qui parle et appelle à être « nouvelle créature ». Il
n'y a donc pas d'opposition ou de « sécession », mais une harmonie à
rechercher, à construire avec l'intelligence de l'amour. Telle est
l'attitude de Joseph Ratzinger lorsqu'il parle à des organismes comme la
Commission Biblique Pontificale, la Commission Théologique Internationale,
l'Académie Pontificale des Sciences, l'Académie Pontificale pour la Vie, et
ainsi de suite, ou bien lorsqu'il dialogue avec des spécialistes et des
penseurs individuels.
Il demande aux théologiens de ne pas se déraciner de la foi de l'Église,
pour être de vrais théologiens catholiques, et il a fait l'éloge - à Aoste,
le 25 Juillet dernier - de « la grande vision qu'a eu Teilhard de Chardin :
l'idée paulinienne qu'à la fin nous aurons une vraie liturgie cosmique, et
le cosmos deviendra hostie vivante ». Et je voudrais encore citer une
belle page de
Caritas in Veritate là où parle « de l'engagement pour faire
interagir les différents niveaux du savoir humain en vue de la promotion
d'un vrai développement des peuples ». Après avoir expliqué que le savoir
n'est jamais seulement œuvre de l'intelligence, et que le savoir est
stérile sans l'amour, il conclut : « Les exigences de l’amour ne
contredisent pas celles de la raison. Le savoir humain est insuffisant et
les conclusions des sciences ne pourront pas, à elles seules, indiquer le
chemin vers le développement intégral de l’homme. Il est toujours nécessaire
d’aller plus loin: l’amour dans la vérité le commande. Aller au-delà,
néanmoins, ne signifie jamais faire abstraction des conclusions de la raison
ni contredire ses résultats. Il n’y a pas l’intelligence puis l’amour: il y
a l’amour riche d’intelligence et l’intelligence pleine d’amour. »
(n. 30).
- Trouvez-vous qu'il est facile ou difficile de rendre compte de l'action et
de la pensée de Benoît XVI, parvenu à la cinquième année de son pontificat?
- Sincèrement je considère qu'il serait très facile pour les journalistes de
rendre compte de l'action et de la pensée de Benoît XVI.
En parcourant les volumes de ses Enseignements ou les textes publiés sur «
l'Osservatore Romano » - qui en transmettent toujours fidèlement les
interventions, souvent même spontanées et riches d'instantanéité et
d'actualité - il ne serait pas difficile de reconstruire son projet d'Église
et de société, inspiré de façon cohérente à l'Évangile et à la tradition chrétienne
la plus authentique. Benoît XVI a une vision limpide et
voudrait pousser les individus et les communautés à une vie divinement et
humainement harmonieuse, avec la théologie de l'"et" et la spiritualité de
l'« avec », jamais du « contre », à moins qu'il ne s'agisse des terribles
idéologies qui ont amené l'Europe dans les gouffres du siècle dernier. Il
suffirait d'être aussi limpide et fidèle, en rapportant "sine glossa",
c'est-à-dire sans les ajouts d'interprétations tordues, ses mots naturels et
ses gestes de père du peuple de Dieu.
- Une dernière question : comment est née l'idée de l'Année sacerdotale?
- Je me rappelle qu'après le Synode des évêques sur parole de Dieu, sur le
bureau du Pape il y avait une proposition, déjà présentée précédemment, pour
une année de prière, qui en elle-même, était déjà bien liée avec la
réflexion sur la parole de Dieu. Toutefois, l'événement du 150ème
anniversaire de la mort du Curé d'Ars et l'émergence des problématiques qui
ont touché tant de prêtres, ont poussé Benoît XVI à promulguer l'Année
Sacerdotale, montrant ainsi une attention spéciale aux prêtres, aux
vocations sacerdotales et promouvant dans tout le peuple de Dieu, un
mouvement croissant d'affection et de proximité aux ministres ordonnés. Ils
sont sans nul doute l'épine dorsale des Églises locales et les premiers
coopérateurs de l'évêque dans la mission de l'annonce de la foi, de la
sanctification et de la conduite du peuple de Dieu. Le Pape a toujours
montré une grande proximité et affabilité envers les prêtres, surtout dans
les dialogues spontanés, riches d'expérience et d'indications concrètes sur
leur vie, et avec de réponses ponctuelles à leurs questions.
L'Année sacerdotale suscite un grand enthousiasme dans toutes les Églises
locales et un mouvement extraordinaire de prière, de fraternité envers et
parmi les prêtres et de promotion de la pastorale des vocations.
En outre, on voit se renforcer le tissus du dialogue, parfois brouillé,
entre les évêques et les prêtres, et croître une attention particulière
également envers les prêtres réduits à une condition marginale dans l'action
pastorale. On souhaite aussi que se produise une reprise de contact, d'aide
fraternelle et si possible de réunification avec les prêtres qui pour différentes
raisons ont abandonné l'exercice du ministère. Beaucoup d'initiatives sont
destinées à renforcer la conscience de l'identité et de la mission
sacerdotale, qui est essentiellement une mission exemplaire et éducative
dans l'Église et dans la société. Les saints prêtres qui ont peuplé
l'histoire de l'Église ne manqueront pas de protéger et de soutenir le
chemin de renouveau proposé par Benoît XVI.
►
Benoît XVI envoie le card. Bertone pour les célébrations du Jubilé institué par le Pape Célestin V
Sources : benoit-et-moi
-
E.S.M.
(©L'Osservatore Romano - 28 août 2009)
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 28.08.09 -
T/Benoît XVI |