Benoît XVI rappelle que l'Église
n'est pas d'abord une hiérarchie administrative |
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Le 28 août 2008 -
(E.S.M.)
- Le pape Benoît XVI nous rappelle une nouvelle fois que cette
position ne peut pas être tenue par celui qui se dit membre de l'Église.
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Benoît XVI rappelle que l'Église n'est pas d'abord une hiérarchie
administrative
Aimer l'Église
Les catholiques français aiment, semble-t-il, afficher les spécificités qui
caractérisent l'Église en France: "Nous avons notre façon de comprendre et
de mettre en oeuvre la liturgie voulue par Vatican II" disent-ils parfois.
Cette façon d'afficher des différences les conduit parfois à prendre leurs
distances par rapport à l'enseignement du Souverain Pontife. Une position
qualifiée de "complexe anti-romain" par Hans Urs von Baltazar.
Mais Benoît XVI nous rappelle une nouvelle fois que cette position ne peut
pas être tenue par celui qui se dit membre de l'Église. Être catholique
c'est être avec le Successeur du "premier des Apôtres à qui le Seigneur a
confié les clefs du Royaume, et qui a reçu la mission d'être le fondement
sur lequel le Seigneur bâtirait son Église."
Il y a actuellement beaucoup de personnes qui admirent le Christ tout en se
disant allergiques à l'Église. Certains prêtres enseignement même qu'il
faudrait relativiser ce que dit l'Église par la voix du pape, puisqu'il est
souvent arrivé à cette même Église de se tromper au cours des siècles. Et de
citer pêle-mêle (généralement avec une grande incompétence) les croisades,
l'inquisition, l' "affaire Galilée", l'extermination des populations
d'Amérique du sud, le silence de Pie XII pendant la guerre de 39-45,
l'esclavage, l'homophobie... etc.
Certes, comme le rappelle Benoît XVI lui-même, l'Église, composée d'êtres
humains, est marquée par la faiblesse, et même par le péché. Mais l'Évangile
invite à porter sur elle un autre regard.
Le mot "Église", quoique fréquent dans le Nouveau Testament, n'apparaît pas
dans les Évangiles sauf dans un passage de Matthieu (16,
18) et dans un autre passage, sur la correction fraternelle
(18, 17). Le terme grec ekklèsia désigne,
selon l'étymologie, le groupe des appelés par Jésus. Il apparaît sur les
lèvres du Seigneur dans sa réponse à Pierre. Ce dernier, à la différence de
l'opinion publique, vient de reconnaître en Jésus le Messie ou Christ, le
nouveau roi attendu par Israël, et l'Évangile de Matthieu ajoute même qu'il
est "le Fils du Dieu vivant".
A la suite de cet acte de foi extraordinaire, Jésus déclare Pierre heureux
d'avoir reçu une révélation venant du Père, et qui dépasse le niveau
simplement humain. Or notre défaut actuel est de ne jamais voir l'Église
autrement que sous un regard simplement humain...
Puis, en réponse à l'acte de foi de Pierre, Jésus lui confie une fonction
dans l'Église qui va naître: dans la communauté chrétienne, Pierre sera
pierre de fondation; et, selon une expression qui apparaît dans l'Ancien
Testament, il aura le pouvoir des clés, c'est-à-dire notamment autorité pour
interpréter la loi du nouveau Royaume, autorité qu'il partagera avec les
autres Apôtres.
On ne peut donc dissocier l'Église de Jésus: elle est l'assemblée des
croyants qui reconnaissent en Jésus le Messie (ou Christ) et le Fils du Dieu
vivant. Et cette assemblée se fonde sur la foi du chef des Apôtres, et
ensuite, selon la Tradition catholique, sur celle de ses Successeurs comme
évêques de Rome.
Et le pape Benoît XVI de conclure son enseignement en rappelant que l'
"Église n'est pas d'abord une hiérarchie administrative, mais une société de
louange, comme l'a appelée Dom Guéranger, le célèbre théologien de la
liturgie (Ý 1875): la principale raison d'être
de l'Église est de chanter les merveilles accomplies par Dieu en Jésus, le
Christ, qui intègre dans l'unique plan de salut les Juifs et les non Juifs."
N'est-ce pas la vision fausse ou incomplète que nous avons de l'Église
"société de louange" qui nous conduit à avoir une vision également fausse et
incomplète de la liturgie?
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