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19 Avril 2005
 

Benoît XVI en Afrique : il vient confirmer nos frères dans la foi dit le card. Wamala

 

Le 28 février 2009  - (E.S.M.) - Je ne sais pas si le pape Benooit XVI parlera à toute l’Afrique, déclare le card. Wamala. Et ce n’est certainement pas à moi à donner des conseils au Saint-Père. Lui, il doit encourager ses évêques et tous nos frères. Comme Jésus l’a demandé à Pierre. Il peut commenter les événements du monde ou faire autre chose. Mais sa tâche, c’est de confirmer nos frères dans la foi. Il doit seulement faire cela et il vient pour cela.

LLe cardinal Emmanuel Wamala devant l’inscription qui rappelle la visite historique de Paul VI en Ouganda, en 1969

Benoît XVI en Afrique : il vient confirmer nos frères dans la foi dit le card. Wamala

On veut, à travers les sectes, détruire la Tradition

Le 28 février 2009  - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Interview de l’archevêque émérite de Kampala: « Je crois personnellement qu’il y a une attaque systématique de forces étrangères contre l’Église. On veut détruire l’Église traditionnelle, je dirais même les Églises traditionnelles. Les Églises protestantes historiques et l’Église anglicane ont le même problème. Les nouvelles sectes les attaquent elles aussi. Depuis trente ans. Avant il n’y en avait pas, on en parlait au Kenya mais pas ici »

Interview du cardinal Emmanuel Wamala par Gianni Valente

« Ex Africa lux », disait Jean Paul II dans l’une de ses formules grisantes et fulgurantes. Le cardinal Emmanuel Wamala, primat émérite d’Ouganda, est comme un vieux lion qui en a vu de toutes les couleurs. Il connaît les problèmes de toujours qui tenaillent son pays et tout le Continent. Sa sagesse futée et son réalisme l’ont immunisé contre la rhétorique des professionnels de l’enthousiasme mais aussi contre le virus de la résignation et de l’auto-compassion. 30Jours l’a rencontré à Kampala, sur la colline de Nsabya, dans la résidence où fut reçu le pape Paul VI lors de son voyage historique en Ouganda, en 1969. Quarante ans plus tard, un autre successeur de Pierre est sur le point d’accomplir sa première visite pastorale en terre africaine. Quant au Vatican, il se prépare à une assemblée extraordinaire du Synode des évêques entièrement consacré aux attentes, aux urgences et aux espoirs des Églises et des sociétés africaines.

Éminence, que pensez-vous du moment que votre pays est en train de vivre?
EMMANUEL WAMALA: Ici, en Ouganda, la situation n’est pas encore stable. On n’est pas encore arrivé au nord à un véritable accord définitif entre le gouvernement et les rebelles du Lord’s Resistance Army, l’Armée de résistance du Seigneur. Il y a une trêve mais les négociations sont au point mort et les ultimatums lancés par le gouvernement aux rebelles pour qu’ils déposent les armes et signent la paix sont tombés dans le vide. En attendant, les réfugiés des régions du nord continuent à vivre dans des camps, assistés par les organismes internationaux. Ils voudraient retourner sur leurs terres dévastées par la guerre pour vivre en paix, reconstruire leurs maisons, se remettre à cultiver leurs champs. Mais pour l’instant, on assiste seulement à une lente marche des réfugiés en direction des lieux dont ils ont fui et où tout est encore à l’abandon. Nous espérons que les choses vont changer et nous prions pour cela. Par ailleurs, dans le reste du pays, persistent encore nos problèmes chroniques comme la pauvreté et les maladies. Mais les gens sont malgré tout optimistes. Le gouvernement fait tout ce qu’il peut dans la situation concrète, telle qu’elle est.

Le dernier massacre du Lord’s Resistance Army, quarante pauvres malheureux massacrés dans une église catholique, a eu lieu au Congo. L’Ouganda est voisin de ce pays où a éclaté la dernière, terrible crise africaine. Comment se fait-il que, dans ces régions, il soit impossible d’obtenir la paix?
WAMALA: Il y a à cela différentes causes. Nous, nous pensons qu’il y a des ingérences de pouvoirs extérieurs. Des intérêts. Comment se fait-il que ceux qui combattent ont toujours tant d’armes ? Qui les leur fournit ? Les Africains n’en ont pas. Elles viennent de l’extérieur. Le Congo a d’immenses richesses naturelles, il suffit de penser aux minéraux. La même chose vaudrait pour le Soudan. Ce sont d’immenses richesses dans des pays pauvres, qui restent pauvres. Il y a un intérêt extérieur qui fait en sorte que tout cela perdure.

Vous voulez dire qu’on a quelque part intérêt à garder ouvertes les plaies de l’Afrique…
WAMALA: L’approche de fond de l’Afrique reste une approche colonialiste: c’est la logique qui revient toujours, quand il s’agit de nous. Et tant que nous resterons pauvres, cette approche demeurera. Les classes dirigeantes occidentales cherchent au maximum à s’assurer un appui chez les dirigeants locaux pour qu’ils prennent soin de leurs intérêts.

Museveni a changé la Constitution pour pouvoir être réélu. Vous aviez, à cette occasion, exprimé des jugements critiques sur ce fait.
WAMALA: Museveni suit les idées de beaucoup d’autres leaders. Le premier est Fidel Castro pour lequel il a une grande admiration. Le second est Kadhafi, qui est venu ici un bon nombre de fois. Il a donné à Museveni ce conseil: ceux qui ont pris le pouvoir par les armes ne doivent pas le laisser démocratiquement. Dans ses rapports avec l’Église, il y a une certaine indifférence mais pas d’hostilité. Disons que c’est un “doux dictateur”.

Et pourtant vous avez à plusieurs reprises mis en garde contre la rhétorique qui fait de l’Afrique un continent négligé et vous avez invité à mettre de côté les mécanismes d’auto-compassion.
WAMALA: L’Afrique doit prendre les problèmes africains en main, en assumer la responsabilité. J’espère que les prochaines réunions du SECAM [Symposium des Conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar] et du Synode des évêques consacré à l’Afrique serviront à étudier nos problèmes et à trouver la voie juste. Nous ne pouvons pas continuer à penser que les autres vont résoudre nos problèmes: Anglais, Allemands, Italiens, Chinois, Américains… Car c’est la voie ouverte à un nouveau colonialisme.

Existe-t-il aussi un danger de néocolonialisme dans le rapport avec les ONG et les organismes d’assistance internationale?
WAMALA: Certaines de ces organisations nous considèrent toujours comme des mineurs. Elle ne nous soutiennent pas dans la perspective qu’un jour ou l’autre nous puissions commencer à faire les choses par nous-mêmes. C’est peut-être parce que cela leur assure la possibilité d’avoir un travail ici, chez nous. Elles donnent de l’argent, mais cet argent ensuite elles le reprennent. Ici nous avons et nous continuons à avoir des situations critiques, nous avons besoin d’aide et le travail des organisations non gouvernementales est donc utile et louable mais, il faut qu’avec le temps ces organisations cherchent à “indigéniser” leurs structures de sorte que les opérateurs locaux continuent à travailler sans plus dépendre de l’Europe ou de leurs différents pays d’origine.

Aujourd’hui, certaines organisations catholiques qui s’occupent en Ouganda de la lutte contre le sida risquent de se trouver dans une situation difficile. Les organismes internationaux ne financent en effet que des projets dont la stratégie de prévention repose sur l’usage et la distribution massive de condoms. Qu’en pensez-vous?
WAMALA: J’ai entendu parler de condoms pour la première fois dans les années Cinquante, quand je faisais mes études à Rome. Le sida alors n’existait pas. Le condoms n’ont donc pas été inventés pour combattre le sida. On veut maintenant les vendre et les diffuser en prenant aussi pour justification le sida…

Mais, sur ce sujet, des cardinaux influents ont recommandé une attitude souple. Si l’usage du condom peut contribuer à sauver des vies humaines, il faut adopter le principe du moindre mal…
WAMALA: La discussion sur ce point continue, à l’intérieur même de l’Église. Les personnes auxquelles vous faites allusion sont des personnes de poids. Je crois que l’on arrivera un jour à une solution à peu près acceptable. Mais pour l’instant, nous, ici, nous avons dit que nous ne pouvons pas, en tant qu’Église, encourager l’usage du condom et nous aligner sur ceux qui prétendent qu’il n’y a pas d’autre moyen de combattre le sida. Car si l’on mise tout sur la distribution massive de condoms, on ne fait, en réalité, qu’encourager et augmenter la promiscuité sexuelle. Bombarder la population de condoms, les distribuer, par exemple, dans les écoles ne résout pas le problème et risque de l’aggraver. Et cela, c’est un fait; ce n’est pas une question de position à priori, de principe moral. C’est seulement que l’on a vu que cette forme de réponse n’est pas adaptée au problème. On a constaté que, dans beaucoup de pays où on a tout misé sur la distribution massive de condoms, le sida a augmenté. Et puis, les médecins disent que l’usage du condom n’est pas une mesure sûre à cent pour cent pour prévenir la contagion. Il reste toujours un certain pourcentage de risque.

Vous continuez à exercer une intense activité pastorale. Que pensez-vous de la situation de l’Église ougandaise?
WAMALA: L’Église catholique est ici très vivante, elle croît en nombre mais aussi en sensus fidei partagé. Les laïcs sont pleins d’énergie et d’enthousiasme, les vocations augmentent chaque année. Nous sommes contents de cette situation. Mais en face de nous, nous avons les sectes qui troublent beaucoup les gens. Et en particulier, parmi les jeunes, qui ne sont pas très assurés dans la foi, n’ont pas de racines profondes, nombreux sont ceux qui entrent dans les sectes.

Quelle est la force de ces sectes? On entend souvent dire qu’il s’agit en partie d’une force économique…
WAMALA: Sur ce point, il n’y a aucun doute. L’initiative isolée d’un individu peut donner naissance à une nouvelle Église. Mais ici, il y de nouvelles Églises qui poussent dans tous les coins, surtout dans les villes. Ce ne serait pas possible sans une aide extérieure.

Bref, il y a des pouvoirs qui investissent beaucoup dans ce domaine.
WAMALA: Je crois personnellement qu’il y a une attaque systématique de forces étrangères contre l’Église. On veut détruire l’Église traditionnelle, je dirais même les Églises traditionnelles. Les Églises protestantes historiques et l’Église anglicane ont le même problème. Les nouvelles sectes s’attaquent aussi à elles.

Quand a débuté cette agression?
WAMALA: Je dirais, il y a trente ans. Avant, elles n’existaient pas. On en parlait au Kenya mais pas ici. Amin avait interdit toutes les Églises et religions en dehors du catholicisme, de l’anglicanisme et de la religion musulmane. Museveni a proclamé la liberté religieuse. C’est une bonne chose, c’est indiscutable. Mais depuis lors sont arrivées les nouvelles sectes et elles commencent à avoir dans le monde une grande influence sur les dirigeants des pays, et vice-versa. Ici, en Afrique, ce phénomène est préoccupant, notamment parce que la foi est, semble-t-il, encore jeune. Nous avons un grand nombre de jeunes qui ne connaissent pas bien le catéchisme.

Nous avons vu en venant ici une église qui s’intitulait “New Apostolic Church”, nouvelle Église apostolique…
WAMALA: Les sectes prennent des noms qui ressemblent à ceux de l’Église catholique. Des noms plus ou moins bibliques.

Quelles sont les raisons de leur succès?
WAMALA: Il serait utile d’analyser cette question. Je pense, comme nous l’avons déjà dit, que l’une des raisons est certainement d’ordre économique. Les sectes aident, elles donnent des bourses d’étude, elles donnent la possibilité de voyager. Et puis, elles présentent une doctrine qui comporte peu d’obligations morales et liturgiques.

Mais est-ce la seule raison? N’y a-t-il rien à apprendre d’elles?
WAMALA: Elles n’ont pas d’organisations bureaucratiques pesantes comme il y en a dans l’Église anglicane. Et les gens ne sont pas attirés par une Église bureaucratique. L’Évangile doit être annoncé de façon simple et directe. Pour témoigner l’amour de Jésus pour chacun de nous.

En 2009, comme vous l’avez rappelé tout à l’heure, beaucoup de représentants des Églises locales catholiques africaines se retrouveront à Rome pour le Synode extraordinaire des évêques sur l’Afrique. Il y aura ensuite une importante réunion du SECAM. Le risque n’est-il pas de multiplier des rencontres qui n’aboutissent à rien?
WAMALA: Pourquoi dites-vous cela? Il faut avant tout se demander à quoi sert un synode. Je pense que le synode est d’abord une assemblée de communion. Le seul fait de se rencontrer est une bonne chose, cela permet de renforcer la communion entre les évêques. Et puis il y a toujours un point important qui est étudié.

Selon vous, sur quoi l’attention devrait-elle se concentrer?
WAMALA: Vu la situation de l’Afrique aujourd’hui, sur la justice et sur la paix. Ce sont les conditions préliminaires. L’annonce passe difficilement s’il n’y a ni paix ni justice.

On dit parfois que l’Église catholique semble trop eurocentriste.
WAMALA: C’est aussi pour cela qu’il est utile que les Églises des différents continents aient leur propre synode. Il faut qu’elles puissent discuter de leurs problèmes.

Le Synode “africain” aura lieu à Rome. Pourquoi pas en Afrique?
WAMALA: À dire vrai, nous, évêques, nous aurions voulu que le premier Synode, qui s’est déroulé en 1995, se tienne en Afrique. Puis nous avons vu que tous les autres synodes continentaux ont eu lieu à Rome, où existent des structures adéquates. Si le Synode avait lieu en Afrique, cela serait un nouveau signe de marginalisation du continent. Ce serait comme si on nous disait: discutez donc entre vous de vos affaires, ce sont des choses qui ne nous concernent pas. Ainsi, au moins pendant un certain temps, les problèmes de l’Afrique vont être apportés à Rome et ne seront pas balayés comme des problèmes locaux. Ils seront au contraire reconnus comme des problèmes qui concernent le cœur de l’Église.

Dans l’Église, aujourd’hui, l’attention se concentre souvent sur des sujets de morale sexuelle, d’éthique familiale, de bioéthique. Comment ces tendances apparaissent-elles, vues de l’Afrique?
WAMALA: Il y a des pays qui ont légalisé les mariages homosexuels. Ce ne sont pas là des problèmes africains. Mais on note une influence extérieure grandissante qui affaiblit en Afrique aussi les liens familiaux. Avec les moyens de communication, les choses qui se passent en Europe arrivent ici aussi chez nous. Qui sait? Ce pourrait être un thème à traiter au Synode.

Ici, dans la maison dans laquelle nous parlons en ce moment, Paul VI a été reçu pendant sa visite en Ouganda.
WAMALA: L’Ouganda est indépendant depuis 1962. Paul VI est venu en 1969. Je me le rappelle bien car à cette époque j’étais aumônier de l’Université.

Que faudrait-il reprendre de cette époque?
WAMALA: Nous devons suivre les enseignements du Concile. Mais il ne faut pas se contenter de les étudier théoriquement, il faut les reprendre et les appliquer. Sous bien des aspects, ils n’ont pas encore été mis en pratique.

Le Pape Benoît XVI se rendra dans quelques semaines en Afrique. Qu’espérez-vous et qu’attendez-vous?
WAMALA: Je ne sais pas s’il parlera à toute l’Afrique. Et ce n’est certainement pas à moi à donner des conseils au Saint-Père. Lui,  Benoît XVI doit encourager ses évêques et tous nos frères. Comme Jésus l’a demandé à Pierre. Il peut commenter les événements du monde ou faire autre chose. Mais sa tâche, c’est de confirmer nos frères dans la foi. Il doit seulement faire cela et il vient pour cela.

Voyage du saint-Père au Cameroun et en Angola
 

Sources : 30giorni.it  -  E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 28.02.2009 - T/Afrique

 

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