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Les béatitudes et la tendresse de l'Église qui est le Christ

 

Le 28 février 2008 - "Et le Seigneur cherchant son ouvrier dans la foule à qui il lance ces appels, reprend :" quel est l'homme qui veut la vie et désire voir des jours heureux ?", règle de st Benoît

Mgr ANTONIO CAÑIZARES LLOVERA, cardinal de Tolède (Espagne)

Les béatitudes et la tendresse de l'Église qui est le Christ.

"Et le Seigneur cherchant son ouvrier dans la foule à qui il lance ces appels, reprend :" quel est l'homme qui veut la vie et désire voir des jours heureux ?", règle de st Benoît
par Philippe

L’Espagne vit des jours très difficiles, notamment du point de vue religieux, car l’Eglise y est la cible habituelle d’attaques, y compris gouvernementales ou parlementaires, visant à ruiner son influence dans la société. Pleinement conscient de cette situation, et assumant sa mission, l’épiscopat espagnol réagit avec fermeté, sans chercher à composer sur ce qui n’est pas négociable.

S.E. Mgr Antonio Cañizares Llovera, cardinal archevêque de Tolède, primat d’Espagne, donne le ton. Le 3 février dernier, il a prononcé à la cathédrale de Tolède une homélie magnifique, dont on trouvera le texte intégral, traduit en Français, et publié en deux parties, sur le blog Le petit Placide.

Mgr ANTONIO CAÑIZARES LLOVERA, cardinal de Tolède, (Espagne).

"Les béatitudes proclamées par Jésus appartiennent au noyau de la foi et de l'existence chrétiennes. Elles manifestent, d'abord l'œuvre que Dieu effectue en nous en nous faisant semblables à son Fils et capables d'avoir ses sentiments, de pleine confiance dans le Père, d'amour et de pardon envers tous.

Les béatitudes sont, en effet, comme l'image que Jésus a tracée de lui-même ; elles sont l'expression de la vie qu'il a historiquement incarnée et a vécue ; cette vie que ses disciples ont vue avec leurs propres yeux et qu’ils ont palpée de leurs mains ; celle qui les a remplis d’allégresse et de joie. Les béatitudes dessinent la face de Jésus-Christ et décrivent sa charité. Elles nous montrent le Chemin qu'est le Christ pour tous les hommes. Le chemin du Christ est résumé dans les béatitudes, seul chemin vers le bonheur éternel auquel aspire le cœur de l'homme.

Le destin que le Christ a heureusement affronté et a consommé est un programme moral et de vie pour ceux qui le suivent. Être chrétien, c’est vivre dans le Christ, vivre la vie même du Christ, vivre comme Il a vécu. C'est pourquoi les béatitudes proclamées par Jésus sur la Montagne illuminent les actions et les attitudes caractéristiques de la vie chrétienne. Elles sont sa propre lumière, elles sont Jésus lui-même, lumière qui illumine toutes les nations. Elles sont la richesse de l'Église, parce que sa seule richesse et sa seule force est le Christ.

L'Église n'a pas d’autre Parole à dire que le Christ, ni d’autre richesse que le Christ, ni d’autre pouvoir que celui du Christ qui est venu pour servir et non pour être servi. Cette Parole elle ne la taira jamais, elle ne la passera jamais sous silence malgré les pouvoirs de ce monde qui voudraient l’étouffer ou la voir réduite aux lieux sacrés, elle ne la laissera jamais mourir.

Cette richesse, elle ne la dilapidera pas, elle ne cessera pas de la partager avec les hommes, de l'offrir à tous, sans l'imposer à quiconque. Jamais, elle ne renoncera en outre à cette force ou à ce pouvoir de Jésus-Christ qui est de servir les hommes, d’aider les hommes, d’aimer les hommes, de défendre les hommes. Parce qu’elle n'a pas d’autre Parole, ni d’autre richesse, ni d’autre force que le Christ, il ne lui importera rien que de servir l'homme, de miser sur l'homme.

Jamais elle ne renoncera en outre à ce pouvoir de Jésus-Christ qui est d'aider les hommes. Et c'est pourquoi elle défendra la vie humaine dans toutes les phases de son existence, depuis sa conception jusqu'à son décès naturel, et elle montrera comme chemin et comme orientation pour la société comment on viole cette exigence suprême et fondamentale de l'homme par l'avortement, l'euthanasie, la manipulation des embryons humains, ou le terrorisme.

Et pour cela, elle proclamera sans cesse et revendiquera en toute circonstance la dignité et l'inviolabilité de tout être humain et les droits fondamentaux qui correspondent à l'homme, y compris ceux de la liberté de conscience et de la liberté religieuse dans toute leur extension, ainsi que tous ceux qui concernent la liberté de l'éducation. Et par la même occasion, elle proclamera à temps et à contretemps l'Évangile et la vérité de la famille, et elle demandera à tous de travailler pour la famille, parce que travailler pour elle c’est de travailler pour l'homme et ne pas le faire c’est aller contre l'homme, chemin de l'Église, comme l'est le Christ.

L’homme importe à l’Église de manière fondamentale, comme au Christ, parce que Dieu lui importe par-dessus tout, et que Dieu, dans son Fils, a aimé l'homme jusqu'à l'extrémité et veut son bonheur. Là est la racine de son activité, même si ceci lui apporte des ennuis, des insultes, des mépris, et même si elle est ainsi soumise à des jugements faux et injustes qui disqualifient – j’ai le regret de le dire – ceux-là qui les font.

Tel est le chemin des béatitudes, de la belle et véritable aventure qu'a parcourue le Christ, véritable autoportrait du sien.

Dans les béatitudes, en Jésus, nous avons l'affirmation de Dieu comme Dieu, comme le seul unique nécessaire, comme le seul qui suffise et remplisse le cœur de l'homme, qui aime l'homme, qui mise sur lui, qui veut son bonheur et lui montre le chemin qui y conduit, qui veut qu’il vive et qui lui ouvre un grand avenir, qui le comble d’une espérance véritable. Inséparablement, Jésus, en Lui et sur le chemin qu’il nous indique, le sien, celui qu’Il a suivi, celui des béatitudes, nous montre la vérité de l'homme appelé au bonheur plénier et total, aimé de lui à un degré insoupçonnable, en lui faisant ainsi voir sa grandeur et sa dignité, ainsi que le but et la vocation auxquels il est appelé.

Les béatitudes sont le chemin de réalisation de l'homme qui marche dans la vérité de l’être et qui vit comme étant de Dieu, en appartenant à Dieu, en s'appuyant sur Dieu, en se confiant en Lui ; elles nous montrent le chemin de la liberté, laquelle n'est pas dans l’avoir et dans l’accumulation mais dans l'être homme, créature de Dieu ; elles nous montrent le chemin de l’espérance : il y a un avenir pour l'homme, la vie a un sens. Dieu et l’homme, la vérité de Dieu et la vérité de l'homme, inséparables, l'union de Dieu et de l'homme chemin et objectif de bonheur, de liberté, d'amour, de miséricorde, de justice, de réconfort, de véritable richesse humaine, de paix, de pureté de vues et de vérité et de bonheur qui devient éternel.

Là, dans les béatitudes, est le bonheur et la joie de l'homme.

C'est là la vocation à laquelle nous avons été appelés : nous avons été appelés par Dieu à être heureux. Ainsi, les béatitudes répondent au désir naturel du bonheur. Désir que Dieu a mis dans le cœur de l'homme afin de l’attirer à Lui, et que lui seul peut satisfaire. Les béatitudes découvrent le but de l'existence humaine, la fin ultime de nos actes humains : Dieu, par pur amour et par bienveillance infinie, par miséricorde éternelle, nous appelle à sa propre béatitude, à son bonheur et à sa joie sans mesure, à la félicité complète qui est en Lui, à l'amour où le cœur de tout homme trouve son repos et sa consolation.

Les béatitudes sont ainsi des promesses paradoxales qui soutiennent l’espérance au milieu des tribulations et qui annoncent les bénédictions et les récompenses déjà commencées par l'amour et la miséricorde insondables de Dieu le Père, manifestées en son Fils. Même si la souffrance et le désespoir paraissent remplir le monde, Dieu fait tout ce qu’il fait pour la vie et la joie de l'homme : Pour la vie et la joie de l'homme, Dieu a créé le monde, et nous a donné l'être. Et pour notre vie et notre joie, détruits par le péché, le Fils de Dieu est venu à notre chair, il se l’est unie, par un amour sponsal, et il la vivifie par son Esprit Saint, de sorte qu’elle puisse parcourir la belle, joyeuse et bonne aventure que Lui-même a entreprise sur le chemin menant au Père.

Les paroles du Christ parlent de souffrance, de pauvreté, de faim, de persécution, de pleurs, de manque de paix et d'injustice, de mensonge et d'insultes. Elles parlent de la souffrance de l'homme dans sa vie temporelle. Mais elles ne s'arrêtent pas là. Elles parlent de bonheur, de joie ; elles proclament bénis et heureux, bienheureux, précisément, les pauvres, ceux qui souffrent, ceux qui pleurent, ceux qui ont faim de justice, ceux qui sont persécutés, ceux qui œuvrent pour la paix, ceux qui sont simples et purs de cœur, ceux qui sont calomniés. Et elles nous parlent de la motivation, des raisons, du pourquoi de cette béatitude. Jusqu'à huit fois elles répètent ce “pourquoi”, en nous enseignant les raisons pour lesquelles ils sont heureux : “Parce que le Royaume des cieux est à eux”, parce que Dieu lui-même est à eux, amour sans limites, abîme sans fond de miséricorde, plénitude de vie et de grâce, de justice et de sainteté vraies, bonté suprême, paix, réconciliation et pardon pour tous, source de lumière.

En disant que ceux qui pleurent seront consolés, le Christ indique, surtout, la consolation définitive au-delà de la mort. C’est ce qu’enseigne aussi la deuxième béatitude, “parce qu'ils hériteront la terre”, en se référant à la propriété au sens eschatologique, définitif et dernier : la nouvelle terre où habite la justice, Dieu pour toujours. De même, seront rassasiés ceux qui ont faim et soif de justice, parce que celle-ci sera leur héritage dans le Royaume des cieux. Ceux qui sont miséricordieux trouveront la miséricorde. Ceux qui sont purs de cœur contempleront Dieu face à face, ce qui, selon les enseignements du Nouveau Testament, est l'essence même du bonheur propre au Royaume de Dieu.

S’y réfère aussi la béatitude de ceux qui travaillent pour la paix, appelés fils de Dieu. Quand Jésus énonce le dernier groupe des bienheureux, en visant notamment ceux qui sont persécutés pour la justice, il répète ce qui a été dit aux premiers, les pauvres, les pécheurs, les déshérités : “Parce que le Royaume des cieux est à eux”. Le Christ résume les béatitudes en s’adressant à ceux qui, de quelque manière que ce soit, sont persécutés et faussement accusés, en les exhortant à la joie : “Soyez heureux, réjouissez-vous parce que votre récompense sera grande dans les cieux”.

Les béatitudes nous ouvrent un horizon nouveau par rapport à la vie et à la conduite humaines. Ils sont heureux, donc, ceux qui se laissent guider par l'esprit des béatitudes et qui, certainement, hériteront la terre, bien qu’ils aient achevé les jours de cette vie terrestre.

Leur victoire et leur bonheur est de prendre part à la victoire du Christ sur le péché et la mort, d’être associés à la gloire de sa passion et de sa résurrection. S’agit-il seulement d’une promesse pour le futur ? Les certitudes admirables que Jésus donne à ses disciples, se réfèrent-elles seulement à la vie éternelle, à un royaume des cieux au-delà de la mort ?

Nous savons bien, chers frères, que ce Royaume est proche. Parce qu'il a été inauguré avec la vie, la mort et la résurrection du Christ. Oui, il est proche, parce qu’en bonne partie il dépend de nous autres, disciples qui suivons Jésus. C’est nous, baptisés et confirmés dans le Christ, qui sommes appelés à avancer ce Royaume, à le rendre visible et actuel en ce monde, comme une préparation à son établissement définitif. Ceci se réalise par notre effort et notre conduite conforme aux préceptes du Seigneur, par notre fidélité à sa personne, par notre identification à Lui et notre marche à sa suite.

La béatitude promise nous place, ainsi, devant des options morales décisives. Elle nous invite à purifier notre cœur de ses mauvais instincts et à chercher l'amour de Dieu par dessus tout, à mettre en Lui une confiance totale, comme un enfant rassuré dans les bras de sa mère, à n’attendre de nul autre le salut et le bonheur définitif. La béatitude promise nous enseigne que le véritable bonheur, la joie authentique, ne résident pas dans la richesse ou le bien-être, ni dans la gloire humaine ou le pouvoir, ni dans aucune œuvre humaine, si utile soit-elle, comme les sciences, les techniques et les arts, ni dans aucune créature, ni dans aucun pouvoir, mais seulement en Dieu, source de tout bien et de tout amour, notre part et notre héritage.

Tel est le véritable bonheur, la joie authentique, la joie d'être dans l'amour de Dieu qui fait de nous ses enfants. La joie des enfants est une joie qui requiert une confiance totale dans le Père.

C'est la joie qui a son fondement non dans l’avoir mais dans l'être, non dans le pouvoir ou la domination, non dans la jouissance, l’intérêt individualiste ou le bien-être à tout prix, mais dans la générosité et le don de nous-mêmes, dans une préférence absolue donnée aux choses du Royaume. C'est la joie profonde et exigeante des béatitudes, celle des personnes qui vivent un don total à Dieu, celles pour lesquelles Dieu seul suffit. C'est le bonheur qui ne trouve qu’en Dieu sa pleine réalisation : la joie que personne ne peut ôter, celle qui est le fruit de l'amour et, par conséquent, de Dieu lui-même, en personne, qui est amour.

Les béatitudes, pour cette raison, ne sont pas réservées à quelques privilégiés. C’est l'enseignement moral adressé à tous ceux qui suivent Jésus-Christ, un enseignement, d’ailleurs, qui assume ce qu’affirme la raison humaine, en l’élevant et en l’élargissant. Les béatitudes ne sont pas un chemin conduisant au repli sur soi ; elles sont là pour être vues dans le monde et y être traduites dans les comportements humains. Elles sont comme l’autre face des dix commandements, exprimant avec eux la volonté de Dieu, le vouloir de Dieu et l’accomplissement de sa volonté. Rien n’est étranger à ce chemin.

Tel est l’enseignement de l'Église, que transmet maintes et maintes fois la hiérarchie de l'Église en Espagne, vos Évêques, que certains d’entre vous prétendent affronter ou dont ils veulent se séparer, sans qu’il y ait un jour où ils ne les critiquent (…).

Je ne puis oublier les mots de saint Paul aux Thessaloniciens dans lesquels il affirme qu’en dépit “des souffrances et des insultes, que vous connaissez, notre Dieu nous a accordé de prêcher en toute hardiesse devant vous l'Évangile de Dieu, au milieu d'une lutte pénible. En vous exhortant, nous ne nous inspirons ni de l'erreur ni de l'impureté, et nous ne tentons pas de ruser avec vous. Seulement, Dieu nous ayant confié l'Évangile après nous avoir éprouvés, nous prêchons en conséquence, cherchant à plaire non pas aux hommes mais à Dieu qui éprouve nos cœurs. Jamais non plus nous n'avons eu un mot de flatterie, vous le savez, ni une arrière-pensée de cupidité, Dieu en est témoin. Nous ne recherchons pas la gloire des hommes”.

+ Mgr ANTONIO CAÑIZARES LLOVERA, cardinal de Tolède (Espagne)

traduit de l'espagnol pour le Petit Placide Arnauld de Garro

A lire, et à faire lire – de toute urgence, sur le blog du Petit Placide [Ici]. Le texte espagnol peut être lu Ici.

Et à pratiquer. Nous voyons ainsi comment le message de l’Evangile – qui peut paraître ici si abstrait – peut profondément et réellement pénétrer l’ordre temporel, et comment il est appelé à s’y réaliser.

Un grand merci, Monsieur le Cardinal !

Sources : le petit placide

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

Eucharistie, sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 28.02.2008 - T/Méditations

 

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