Journée Mondiale des Malades de la Lèpre:
Benoît XVI demande des interventions
concrètes |
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CITE DU VATICAN, le 28 Janvier 2007 -
(E.S.M.) - Pour la célébration de la « 54ème Journée mondiale des
malades de la lèpre », le Conseil pontifical pour la pastorale de la
santé envoie un message d’espérance et de solidarité fraternelle à tous
ceux qui sont atteints de la lèpre et à ceux qui portent dans leur corps les
séquelles douloureuses. Le pape Benoît XVI encourage les efforts de tous
ceux qui travaillent pour que les malades incurables reçoivent une
assistance opportune.
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Cardinal Barragan
Journée Mondiale des Malades de la Lèpre: Benoît XVI demande des
interventions concrètes
Message du cardinal Barragan (1)
"La lèpre: une maladie oubliée": sur 14
millions de personnes soignées, 4 millions sont handicapées aujourd’hui.
Dimanche 28, 54e Journée Mondiale des malades de la lèpre.
Le Christ lui-même s’est penché sur le lépreux avec beaucoup d’attention et
de délicatesse avec le désir de le guérir. Le cardinal Javier Lozano
Barragan, président du conseil pontifical pour la pastorale de la santé, a
d’ailleurs invité les chrétiens à remercier ceux qui continuent, avec une
foi profonde, à témoigner que, dans le corps d’un frère, martyrisé et
défiguré par la lèpre, le Christ lui-même, souffrant, est présent. Il nous
appartient, il vous appartient de renouveler le geste qui sauvera et qui
contribuera à guérir les lépreux.
Dimanche 28 janvier
2007, on célèbre dans le monde entier la 54e Journée Mondiale des malades de
la lèpre. Instituée en janvier 1954 par Raoul Follereau, cette année la
Journée est introduite par le slogan “Lèpre: une maladie oubliée”.
L’origine de la lèpre se perd dans la nuit des temps. Elle apparaît en
Europe dès les premiers siècles de l’ère chrétienne. Tout le bassin
méditerranéen est contaminé. Elle disparaît progressivement de France et
d’Europe, au cours du XVIIIe siècle. Quelques foyers persistent en Europe et
en Amérique du Nord (Louisiane). Mais en Amérique du Sud, en Afrique, en
Asie, ses victimes se comptent encore par centaines de milliers : une
quinzaine de pays comptent encore plus d’un malade de la lèpre pour dix
mille habitants, au premier rang desquels, l’Inde, le Brésil, Madagascar, le
Myanmar, le Nigéria…
Les données fournies par des études épidémiologiques de l’Organisation
Mondiale de la Santé, publiées au début du mois d’août 2006, attestent qu’au
début de l’année il y avait encore 219.826 nouveaux malades de la lèpre
(environ 602 cas par jour), répartis comme suit : Afrique 40.830 - Amérique
: 32.904 - Asie du Sud Est : 133.422 - Méditerranée Orientale : 4.024 -
Pacifique occidental : 8.646. En tout, les lépreux sont encore environ dix
millions dans le monde.
L’Église missionnaire a une longue tradition d’assistance envers les malades
de la lèpre, souvent abandonnés aussi par leurs proches, et leur a toujours
fourni, en plus des soins médicaux et de l’assistance spirituelle, également
des possibilités concrètes de réhabilitation et de réinsertion dans la
société. Effectivement dans de nombreux pays, la discrimination envers ces
malades est encore grave à cause de l’incurabilité présumée du mal et à
cause des mutilations terribles q’elle provoque.
L’Église gère dans le monde 648 léproseries, d’après les données du dernier
Annuaire Statistique de l’Église.
Pour la célébration de cette Journée, le Conseil pontifical pour la
pastorale de la santé a envoyé un message où le Président du Dicastère, le
Cardinal Lozano Barragán, “invite tous les fidèles à partager
fraternellement le grand service de réhabilitation des corps malades,
devenant ainsi des témoins authentiques du message que le ‘Christ Médecin’
est avec eux et pour eux pour le ‘salut global’ de chaque Personne”.
Il est bon, continue le Cardinal Barragán, en cette 54e Journée Mondiale des
Malades de Lèpre, de rappeler le souvenir de Celui qui en obtint
l’institution de l’ONU en 1954, Raoul Follereau, à l’occasion du 30e
Anniversaire de sa mort, il constitue un exemple et confirme que l’Amour de
Dieu engage également celui qui confesse humblement ‘Je ne connais pas Dieu,
mais Il me connaît : c’est cela l’espérance’ (R. Follereau, Le livre
d’amour, ediz. I.M.E, septembre 2005, p. 59 n. 35). Follereau était un homme
qui priait ainsi : ‘Seigneur, je voudrais tellement aider les autres à
vivre, tous les autres, mes frères, qui peinent et souffrent sans savoir
pourquoi, en attendant que la mort les délivre’ (id. p. 58 n. 30)”.
“A vous frères et sœurs malades de la lèpre, et à ceux qui portent dans
leurs corps les séquelles douloureuses laissées par la maladie, je veux
répéter les paroles de la lettre apostolique Salvifici Doloris: ‘sur la
Croix se trouve le « Rédempteur de l’homme», l'Homme des douleurs, qui a
assumé en lui les souffrances physiques et morales des hommes de tous les
temps, afin que dans l’amour ils puissent trouver le sens salvifique de leur
douleur et des réponses valables à toutes leurs questions… Nous vous
demandons à vous tous, qui souffrez, de nous soutenir. A vous précisément
qui êtes faibles, nous vous demandons de devenir une source de force pour l’Église
et pour l’humanité’ (n. 31)”, s’achève ainsi le message d’espérance du
Président du Dicastère.
Journée Mondiale des Malades de la Lèpre, message du cardinal Barragan
Voici le message du cardinal
Javier Lozano Barragán, président du conseil pontifical pour la Pastorale de
la santé, pour la 54ème Journée mondiale des Malades de la lèpre, célébrée
ce dimanche 28 janvier 2007.
« Va, et toi aussi, fais de même » (Lc 10,37)
Pour la célébration de la « 54ème Journée mondiale des malades de la lèpre
», le Conseil pontifical pour la pastorale de la santé envoie un message
d’espérance et de solidarité fraternelle à tous ceux qui sont atteints de la
lèpre et à ceux qui, même s’ils sont guéris, portent dans leur corps les
séquelles douloureuses.
Les progrès remarquables réalisés par la médecine dans ce domaine au cours
des dernières décennies ont engendré dans la conscience sociale la croyance
que cette maladie, étant curable, a pratiquement disparu ; ainsi la lèpre
est devenue une « maladie oubliée ».
Malheureusement, il n’en est rien. Les données fournies par des études
épidémiologiques de l’Organisation mondiale de la Santé, publiées au début
du mois d’octobre 2006, attestent qu’au début de l’année, il y avait encore
219.826 nouveaux malades de la lèpre chaque année, environ 602 cas par jour,
répartis comme suit : Afrique 40.830, Asie du Sud Est 133.422, Méditerranée
orientale 4.024, Pacifique occidental 8.646. En tout, les lépreux sont
encore environ dix millions dans le monde.
La lutte contre la lèpre est essentiellement fondée sur le « dépistage »
préventif des cas et sur la « polychimiothérapie » : un binôme qui a mis en
évidence une diminution intéressante de 76.673 nouveaux cas par rapport au
commencement de 2005. Une lutte efficace exige que, à proximité des lieux où
la lèpre sévit, les services sanitaires contre la lèpre puissent compter sur
l’intervention des personnels de santé de base présents dans les centres de
soins de l’endroit. Il est évident que là où les conditions d’accès aux
services de santé sont peu favorables, il faut signaler également l’absence
de prévention et d’hygiène ainsi que la persistance du sous-développement,
le bacille de « Hansen » s’enracine et les projets d’élimination totale sont
fortement entravés. De toute manière, les pays où la lèpre est endémique
continueront à recevoir gratuitement les médicaments entrant dans la
composition de la « polychimiothérapie ». L’OMS assure qu’elle continuera à
renforcer la collaboration avec les institutions de santé publiques et
privées qui se consacrent à la prévention et aux soins des malades de la
lèpre.
L’Église, qui depuis toujours prend soin de nos frères malades, invite tous
les fidèles à partager fraternellement le grand service de réhabilitation
des corps malades, devenant ainsi des témoins authentiques du message que le
« Christ médecin » est avec eux et pour eux pour le « salut global » de
chaque personne. Ce Conseil pontifical renouvelle aux fidèles des
communautés ecclésiales l’appel pressant à accroître toutes les informations
nécessaires, afin de pouvoir offrir des signes tangibles de partage
fraternel des ressources. Cela pourra aider tous ceux qui se dévouent au
service des frères et sœurs malades de la lèpre. En particulier, il sera
important d’envoyer du personnel de santé spécialisé pendant un certain
temps, pour qu’il assiste les missionnaires et les religieuses consacrés à
la prévention et aux soins des populations dans les pays à risque.
Témoigner du respect et un sentiment de proximité aux missionnaires, aux
religieuses et aux bénévoles revient à répondre de manière concrète à
l’invitation que le Saint-Père Benoît XVI a faite au cours de l’audience
accordée aux participants à la Conférence internationale de 2006, organisée
par notre dicastère : « Comment oublier les nombreux malades souffrant de
maladies infectieuses, obligés de vivre isolés et marqués ainsi d’un
stigmate qui les humilie ? Ces situations répréhensibles apparaissent avec
plus de gravité encore dans la disparité des conditions sociales et
économiques entre le Nord et le Sud du monde. Il convient de répondre à
celles-ci par des interventions concrètes, qui favorisent la proximité du
malade, en rendant plus vivante l’évangélisation de la culture et proposent
des motifs inspirant des programmes économiques et politiques des
gouvernements » (24 novembre 2006).
Voilà l’invitation que nous fait Jésus avec la parabole du bon Samaritain :
« Va, et toi aussi, fais de même » (Lc 10,37), selon laquelle nous devons
évangéliser le milieu culturel de la société où nous vivons, afin d’éliminer
les préjugés qui subsistent encore à l’égard de ceux qui sont
malheureusement atteints de la lèpre.
Depuis toujours, l’Église, fidèle à sa mission, répète l’acte miséricordieux
du Maître divin qui, par la guérison des lépreux, indique que la rédemption
est en acte (cf. Lc 7,22). C’est sur cette voie ouverte par Jésus-Christ que
tant de personnes se sont engagées. De saint François d’Assise au
bienheureux Damien de Veuster, en passant par le bienheureux Pierre Donders,
se poursuit l’engagement d’un grand nombre de « témoins anonymes de l’amour
miséricordieux de Dieu », qui ont choisi librement de vivre « avec et pour »
les frères et sœurs malades de la lèpre.
En cette « 54ème Journée mondiale des malades de la lèpre », il est bon de
rappeler le souvenir de Raoul Follereau, à l’occasion du 30ème anniversaire
de sa mort: il constitue un exemple et confirme que l’amour de Dieu engage
également celui qui confesse humblement « je ne connais pas Dieu, mais il me
connaît : c’est cela l’espérance » (R. Follereau, Le livre d’amour, Ed.
I.M.E., septembre 2005, p. 59, n. 35). Follereau était un homme qui priait
ainsi : « Seigneur, je voudrais tellement aider les autres à vivre, tous les
autres, mes frères, qui peinent et souffrent sans savoir pourquoi, en
attendant que la mort les délivre » (id. p. 58, n.30).
À tous les évêques, aux responsables de la pastorale de la santé dans les
églises particulières, aux personnels de la santé, aux missionnaires, aux
religieuses, aux bénévoles laïcs engagés dans l’accompagnement des frères et
sœurs malades de la lèpre, je confie ce passage du message du Saint-Père
Benoît XVI, pour la
XVè journée Mondiale du Malade : « Plusieurs millions
de personnes vivent encore dans des conditions insalubres et n’ont pas accès
aux ressources médicales de base, tellement nécessaires, de sorte que le
nombre d’êtres humains considérés « incurables » a beaucoup augmenté (…). Je
voudrais encourager les efforts de tous ceux qui, chaque jour, travaillent
pour que les malades incurables et ceux qui sont en phase terminale, ainsi
que leurs proches, reçoivent une assistance opportune et pleine de
sollicitude ».
À vous frères et sœurs malades de la lèpre, et à ceux qui portent dans leurs
corps les séquelles douloureuses laissées par la maladie, je veux répéter
les paroles de la lettre apostolique Salvifici doloris : « Sur la croix se
trouve le ‘Rédempteur de l’homme’, l’Homme des douleurs, qui a assumé les
souffrances physiques et morales des hommes de tous les temps, afin que dans
l’amour, ils puissent trouver le sens salvifique de leur souffrance et des
réponses valables à toutes leurs questions. … Nous vous demandons, à vous
tous qui souffrez, de nous aider. À vous précisément qui êtes faibles, nous
vous demandons de devenir une source de force pour l’Église et pour
l’humanité » (n.31).
S. Ém. le cardinal Javier Lozano Barragán
Président du conseil pontifical pour la Pastorale de la santé
Saint-Siège
Sources: Agence Fides -
www.vatican.va -
E.S.M.
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 28.01.2007 - BENOÎT XVI |