Les traditionnalistes accepteront-ils
la main tendue par Benoît XVI ? |
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Le 27 août 2009 -
(E.S.M.)
- Les traditionnalistes accepteront-ils la main tendue par Benoît
XVI ? Les scenarios possible, le point de vue du cardinal
Lehmann.
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Le Cardinal Karl
Lehmann, Archevêque de Mayence
Les traditionnalistes accepteront-ils
la main tendue par Benoît XVI ?
Le 27 août 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
-
Imaginons un instant que Mgr Fellay se rende au Vatican pour discuter avec
les membres de la Curie nommés par le pape Benoît XVI pour constituer la
commission chargée de régler définitivement la question posée à l'Eglise par
la Fraternité S. Pie X. Que peut-il se passer à l'issue de cette rencontre.
Plusieurs scénarios sont possibles:
Premier scénario. Mgr Fellay demeure sur ses positions et, au nom de la
Fraternité lefebvriste ainsi que de la fidélité à son fondateur, refuse
d'accepter le Concile et la forme "ordinaire" de la liturgie qui en dépend
(acceptation du Concile expressément demandée par le Saint-Père). Les
traditionalistes les plus "durs" suivront vraisemblablement Mgr Fellay. Mais
il n'est pas dit que les traditionalistes les plus modérés accepteront que
le schisme soit consommé. Ces derniers quitteront alors la Fraternité qui
verra le nombre de ses sympathisants diminuer. Ce qui signifie concrètement
qu'elle perdra des prêtres et des églises qui lui étaient acquis jusqu'ici.
Deuxième scénario. Mgr Fellay, parlant au nom de la Fraternité S. Pie X,
accepte les enseignements de Vatican II (il s'agit, bien
entendu, d'accepter les enseignements conciliaires, ce qui ne signifie en
aucun cas accepter les fausses interprétations du Concile comme il a pu y en
avoir et comme il y en a encore dans nos paroisses et nos diocèses).
L'Evêque sera-t-il alors suivi par tous les fidèles attachés à l'œuvre de
Mgr Lefebvre? Rien n'est moins sûr: il se trouvera bon nombre d'entre eux
pour affirmer que Mgr Fellay est une sorte de traitre ou qu'il aura été
assez naïf pour se laisser berner par les émissaires de Benoît XVI.
Troisième scénario possible. Mgr Fellay accepte les enseignements de Vatican
II et est suivi de grand cœur par l'ensemble des lefebvristes. Il n'y a plus
de schisme et les prêtres de la Fraternité S. Pie X exercent leur ministère
de plein droit dans l'Eglise. Dans ce cas de nouvelles difficultés ne
manqueront pas d'apparaître: elles seront cette fois-ci le fait de certains
évêques français (dans une moindre mesure d'évêques
étrangers) qui n'ont jamais caché leur profonde antipathie pour
les fidèles attachés à une vision anté-conciliaire de l'Eglise. Ces évêques
seront-ils, eux, dans l'obéissance au pape en facilitant les relations entre
tous les fidèles quelle que soit leur provenance? Rien n'est moins sûr.
Le Cardinal Karl Lehmann, Archevêque de Mayence (D) s'est, pour sa part,
prononcé contre une nouvelle excommunication des membres de la Fraternité S.
Pie X au cas où les lefebvristes en venaient à refuser la main tendue par
Benoît XVI: "Si les membres de la Fraternité persistent dans leur attitude
frondeuse en jouant de façon honteuse avec le Pape et la Curie, il faudra
dire clairement qu'ils ne font plus partie de notre communauté, mais en
évitant d'avoir simplement recours à d'anciens usages comme
l'excommunication."
Le Cardinal Lehmann s'étonne en effet de constater que d'une part, à notre
époque, rien n'est considéré comme plus "obscurantiste" et "dépassé" que
l'excommunication, mais que par ailleurs, lorsque certains, comme ceux de la
fraternité S. Pie X, ne correspondent plus aux schémas dominants, c'est
précisément vers l'excommunication que l'on se tourne. Tout d'un coup,
quelque chose comme une "inquisition" ne choquerait pas grand monde. Et
l'Archevêque de Mayence de conclure: "Ce n'est pas mon style."
Le Cardinal se dit compréhensif à l'égard du Pape lorsque celui-ci réagit
aux demandes renouvelées des intégristes pour aller vers la réconciliation.
C'est, selon Mgr Lehman, son devoir en tant que Pasteur suprême de l'Eglise.
Mais il estime que les membres de la Fraternité doivent cesser leurs
provocations continuelles en paroles et en actes. Il décrit la Fraternité S.
Pie X comme "un réservoir de toutes sortes de déçus et de frustrés." Et de
préciser: "Les uns ne sentent pas à l'aise avec la modernité, les autres ont
des comptes à régler avec la Révolution française, d'autres encore ont des
difficultés avec la liberté de religion, ou avec la réforme liturgique des
années 1960."
Il est bien sûr possible que certains de ces prêtres puissent rejoindre
l'Eglise. Mais il reste parmi eux des gens qui ne se laisseront pas
convaincre, comme le montre clairement le cas du négationniste Williamson.
Pour ces gens-là, la seule solution possible - selon le Cardinal Lehmann -
est "une coupure nette". Et il ajoute qu'on aurait sans doute dû agir de
façon plus claire et plus rapide, afin de mieux distinguer les diverses
situations.
Sources :
Proliturgia
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 27.08.09 -
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