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Le 27 mai 2009 -
(E.S.M.)
- Si Padre Pio a suscité très tôt l’admiration des foules, l’Église a mené
plusieurs enquêtes sur son cas. Extraite des archives de
l’ex-Saint-Office, celle dirigée en 1921 vient enfin d’être rendue publique
: une nouvelle lumière éclaire le disciple de la Croix. (hommenouveau)
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Les stigmates de Padre
Pio lui valurent bien des souffrances et incompréhensions, mêmeau sein de
l’Église
Enquête sur Padre Pio
Le 27 mai 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- Sur Padre Pio, béatifié par Jean- Paul II en 1999 puis canonisé en 2002,
on croyait tout savoir, ou presque. Ses
rares écrits ont été édités depuis longtemps
ainsi que le principal de sa correspondance (notamment avec ses directeurs
spirituels). Les documents déjà publiés
ont été nombreux et importants, en particulier
les rapports médicaux sur les stigmates
de la Passion du Christ qu’il a portés
pendant exactement cinquante années
(septembre 1918 - septembre 1968). Paraît néanmoins un volume qui révèle des
documents importants. En 2006, Benoît XVI
a ouvert les archives de l’ex-Saint-Office jusqu’en 1939. Francesco Castelli qui est prêtre, professeur d’histoire de
l’Église moderne et contemporaine et directeur
des Archives historiques du diocèse
de Tarente – il collabore aussi, comme
historien, à la cause de béatification
de Jean-Paul II – y a découvert des documents
très intéressants et il les publie intégralement.
Une pleine liberté attendue
Tout le monde sait qu’en 1923, en 1931
puis encore en 1961, le Saint-Office a pris
des mesures sévères à l’encontre du Padre
Pio. Ce n’est qu’en 1964 que le même
Saint-Office, par la voix du cardinal Ottaviani,
communiquera la volonté de Paul VI
(élu un an auparavant) que « Padre Pio
puisse exercer son ministère en pleine liberté
».
L’abbé Castelli a trouvé et publie les résultats
de l’enquête canonique que le Saint-Office a fait mener en 1921. Elle avait été
confiée à Mgr Raffaello Carlo Rossi, un
carme déchaux, nouvellement nommé
évêque de Volterra. Cette personnalité
éminente et sage – il sera créé cardinal et
son procès de béatification est en cours – procéda avec rigueur.
La visite canonique du couvent de San
Giovanni Rotondo où résidait Padre Pio dura une semaine, du 14 au 20 juin
1921.
En 24 « sessions », le visiteur canonique
interrogea, sous serment, Padre Pio (à six
reprises), le supérieur du couvent, d’autres
religieux et des prêtres du village. Il recueillit
des documents. Et il examina luimême
les stigmates de Padre Pio.
Le rapport de Mgr Rossi contient un « portrait
moral-religieux de Padre Pio », une
relation des faits extraordinaires survenus
(bilocation, parfums, stigmates, intense
chaleur jusqu’à 48 °C), le texte intégral
des dépositions recueillies, le compte-rendu
de l’examen des stigmates. Et aussi, en appendice, des lettres du père Benedetto
da San Marco in Lamis adressées
à Padre Pio entre 1913 et 1921.
À tous ces documents qu’il publie intégralement,
Francesco Castelli ajoute un autre texte important, trouvé aussi dans
les archives de l’ex-Saint-Office : la « Cronistoria
di Padre Pio » rédigée par le père
Benedetto en 1919. Le directeur spirituel
de Padre Pio y avait relevé, en trente huit
points, souvent très brefs, les faits
saillants de la vie de Padre Pio, de sa naissance à la stigmatisation.
Comme le remarque Vittorio Messori dans
la préface qu’il a accordée à l’ouvrage, le
long rapport de Mgr Rossi aboutit à des
conclusions positives : « Le jugement final
sur la personne de Padre Pio est largement positif (...)
Des voix hostiles
Pourquoi un rapport aussi
favorable, rédigé en 1921, at-il pu aboutir à des sanctions si sévères trois ans plus
tard ? C’est que d’autres
voix, hostiles, se sont fait
entendre et ont influencé non
seulement le Saint-Office
mais aussi le pape Pie XI
lui-même. Il y a l’évêque de
Manfredonia, Mgr Gagliardi,
qui a multiplié les accusations – qui s’avéreront totalement
infondées et l’évêque
sera contraint de démissionner,
en 1929, pour
d’autres affaires. Il y aussi les « dénonciations
» du père Gemelli, un franciscain
(docteur en médecine et psychologue) fort
estimé de Pie XI, qui après avoir rencontré Padre Pio pendant quelques minutes,
sans avoir pu examiner les stigmates, avait
conclu à un phénomène d’autosuggestion.
S’il ne fallait retenir qu’une chose des documents
qui sont publiés par l’abbé Castelli, on pourrait relever cette confidence
faite par le Padre Pio lors de son premier
interrogatoire par Mgr Rossi : le 20 septembre
1918, alors qu’il méditait après la
messe sur les douleurs du Christ et qu’il
lui demandait ce qu’il pouvait faire pour
Lui, il entendit une voix qui lui dit : « T’associer
à ma Passion » et il reçut les stigmates
du Christ.
L’expression est forte. Elle ne signifie pas
que Padre Pio a revécu la Passion du Christ,
mais qu’il a participé, jusque dans sa chair, aux souffrances du Christ pour le salut
des hommes.
Yves Chiron
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Sources : hommenouveau
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 27.05.09 -
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