Catéchèse de Benoît XVI : le grand
mystère de la Résurrection |
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Cité du Vatican, le 27 mars 2008 -
(E.S.M.)
- Le pape Benoît XVI est revenu hier sur le grand mystère de la
Résurrection au cours de l'Audience générale. Voici le texte de la
catéchèse du Saint-Père.
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Les disciples d'Emmaüs
- Rembrandt -
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Catéchèse de Benoît XVI : le grand mystère de la Résurrection
La
''vérité historique '' de la résurrection du Christ, ''vérité fondamentale''
de la foi chrétienne, ''est grandement documentée. C’est ce qu’a dénoncé le
pape Benoît XVI dans ses catéchèses pendant l'Audience Générale Place Saint
Pierre, au cours de laquelle il s'est arrêté en particulier sur le mystère
pascal.
Texte intégral de la catéchèse du Saint-Père
Chers frères et sœurs,
« Et resurrexit tertia die secundum
Scripturas - le troisième jour, Il est ressuscité
selon les Écritures ». Chaque dimanche, avec le Credo, nous renouvelons
notre profession de foi dans la résurrection du Christ, évènement surprenant qui
constitue la clé de voute du christianisme. Dans l'Église, tout se comprend
à partir de ce grand mystère, qui a changé le cours de l'histoire et qui se
rend actuel dans chaque célébration eucharistique. Il existe cependant un
temps liturgique dans lequel cette réalité centrale de la foi chrétienne,
dans sa richesse doctrinale et sa vitalité inépuisable, est proposée aux
fidèles de façon plus intense, pour qu'ils la redécouvrent toujours plus et
la vivent plus fidèlement : il s'agit du temps pascal. Tous les ans, dans le «
Très saint Triduum du Christ crucifié, mort et ressuscité », comme
l'appelle Saint Augustin, l'Église parcourt, dans un climat de prière et
de pénitence, les étapes conclusives de la vie terrestre de Jésus : sa
condamnation à mort, montée au Calvaire en portant la croix, son sacrifice
pour notre salut, sa déposition dans le sépulcre. Le « troisième jour »,
ensuite, l'Église revit sa résurrection : c'est la Pâque, le passage de
Jésus de la mort à la vie, où s'accomplit en plénitude les
anciennes prophéties. Toute la liturgie du temps pascal chante la
certitude et la joie de la résurrection du Christ.
Chers frères et sœurs, nous devons constamment renouveler notre adhésion au
Christ mort et ressuscité pour nous, insiste Benoît XVI : sa Pâque est aussi notre Pâque, parce
que dans le Christ ressuscité, nous est donnée la certitude de notre
résurrection. La nouvelle de sa résurrection des morts ne vieillit pas et
Jésus est toujours vivant ; et son Évangile est vivant. « La foi des
chrétiens - observe Saint Augustin - est la résurrection du Christ ». Les
Actes des Apôtres l'expliquent clairement : « Dieu a donné à tous les hommes
une preuve certaine sur Jésus le ressuscitant de la mort »
(17.31). En effet, la mort n'était pas suffisante pour montrer
que Jésus est vraiment le Fils de Dieu, le Messie attendu. Tout au long de
l'histoire, nombreux sont ceux qui ont consacré leur vie à une cause estimée
juste et sont morts ! Et ils sont restés morts. La mort du Seigneur démontre
l'Amour immense avec lequel Il nous a aimés jusqu'à se sacrifier pour nous
; mais seule sa résurrection est la « preuve certaine », c'est la certitude
que ce qu'Il affirme, est la vérité qui est valable aussi pour nous, pour
tous les temps. En Le ressuscitant, le Père L'a glorifié. Saint Paul écrit
ainsi dans la Lettre aux Romains : « Si tu confesses de ta bouche le
Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton cœur que Dieu l'a ressuscité des
morts, tu seras sauvé . » (10.9).
Il est important de réaffirmer cette vérité fondamentale de notre foi, dont
la vérité historique est grandement documentée, même si aujourd'hui, comme
dans le passé, ceux qui de manières différentes la mettent en doute ou même la
nient, ne manquent pas. L'affaiblissement de la foi dans la résurrection de
Jésus, affaiblit par conséquent le témoignage des croyants. Si en effet la
foi dans la résurrection manque dans l'Église, tout s'arrête, tout
s'effrite. Au contraire, l'adhésion du cœur et des esprits au Christ mort et
ressuscité, change la vie et illumine l'existence entière des personnes et
des peuples. N'est-ce peut-être pas la certitude que le Christ est
ressuscité qui donne du courage, l'audace prophétique et persévérance aux
martyres de chaque époque ? N'est-ce pas la rencontre avec Jésus vivant qui
convertit et fascine tant d'hommes et de femmes, qui depuis le début du
christianisme, continuent à tout quitter pour le suivre et mettre leur
propre vie au service de l'Évangile ? « Et si le Christ n'est pas ressuscité,
notre prédication est donc vaine, et votre foi aussi est vaine. »
(1 Cor 15, 14). Mais Il est ressuscité !
L'annonce que ces jours-ci nous écoutons de nouveau est précisément celle-ci
: Jésus est ressuscité, Il est Vivant et nous pouvons Le rencontrer. Comme
Le rencontrèrent les femmes qui, au matin du troisième jour, le jour après
le samedi, s'étaient rendues au sépulcre ; comme le rencontrèrent les
disciples, surpris et bouleversés de ce que leur avaient raconté les femmes
; comme le rencontrèrent tant d'autres témoins les jours qui suivirent sa
résurrection. Et, même après son Ascension, Jésus a continué à rester
présent parmi ses amis comme du reste Il l'avait promis : « Voilà, je suis
avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde » (Mt
28.20). Le Seigneur est avec nous, avec son Église, jusqu'à la
fin des temps. Illuminés par l'Esprit Saint, les membres de l'Église
primitive ont commencé à proclamer l'annonce pascale ouvertement et sans
crainte. Et cette annonce, qui s'est transmise de génération en génération,
est arrivée jusqu'à nous et résonne tous les ans à Pâques avec une puissance
toujours nouvelle.
Dans cette octave de Pâques, la liturgie nous invite tout particulièrement à
rencontrer personnellement le Ressuscité et à en reconnaître l'action
vivifiante dans les évènements de l'histoire et de notre vie quotidienne.
Aujourd'hui mercredi, par exemple, nous est proposé l'épisode émouvant des
deux disciples d'Emmaüs (cfr Lc 24.13-35).
Après la crucifixion de Jésus, plongés dans la tristesse et dans la
déception, ils rentrèrent à la maison, bouleversés. Pendant leur chemin, ils
discutaient entre eux de ce qui était arrivé ces derniers jours à Jérusalem
; ce fut alors Jésus qui s'approcha, se mit à discuter avec eux et à les
instruire : « O cœurs sans intelligence, lents à croire à tout ce qu'ont
annoncé les Prophètes !… Ne fallait-il pas que le Christ endurât ces
souffrances pour entrer dans sa gloire ? » (Lc 24.25 -26).
En commençant ensuite par Moïse et tous les prophètes, il leur expliqua,
dans toutes les Écritures, ce qui se référait à Lui. L'enseignement du
Christ - l'explication des prophéties - fut pour les disciples d'Emmaüs
comme une révélation inattendue, lumineuse et réconfortante. Jésus donnait
une nouvelle clé à la lecture de la Bible et tout apparaissait maintenant
clair, orienté précisément sur ce moment. Conquis par les paroles de ce
pèlerin inconnu, ils lui demandèrent de s'arrêter pour dîner avec eux. Et Il
accepta et se mit à table avec eux. L'évangéliste Luc nous dit : « Pendant
qu'il était à table avec eux, il prit le pain; et, après avoir rendu grâces
, il le rompit , et le leur donna. » (Lc 24.29-30).
Et ce fut vraiment à ce moment que s'ouvrirent les yeux des deux disciples
et ils Le reconnurent, « mais il disparut
de leur vue. » (Lc 24.31). Et eux,
comblés d'étonnement et de joie, commentèrent : « Notre cœur ne brûlait-il
pas au dedans de nous, lorsqu'il nous parlait en chemin et nous expliquait
les Ecritures ? » (Lc 24.32).
Dans toute l'année liturgique, particulièrement dans la Semaine Sainte et
dans la Semaine de Pâques, le Seigneur est en marche avec nous et nous
explique les Écritures, Il nous fait comprendre ce mystère : tout parle de
Lui. Et ceci devrait faire brûler aussi nos cœurs, de façon à ce que
puissent s'ouvrir aussi nos yeux. Le Seigneur est avec nous, nous montre le
véritable chemin. Comme les deux disciples reconnurent Jésus en rompant le
pain, de même aujourd'hui, en rompant le pain, nous reconnaissons aussi sa
présence. Les disciples d'Emmaüs le reconnurent et se rappelèrent des
moments où Jésus avait rompu le pain. Et ceci nous fait penser, en rompant
le pain, justement à la première Eucharistie célébrée dans le contexte de la
Dernière Cène, où Jésus rompait le pain et anticipa ainsi sa mort et sa
résurrection, en se donnant lui-même à ses disciples. Jésus rompt le pain
aussi avec nous et pour nous, il se fait présent avec nous dans la Sainte
Eucharistie, il s'offre lui-même et ouvre nos cœurs. Dans la Sainte
Eucharistie, dans la rencontre avec sa Parole, nous pouvons nous aussi
rencontrer et connaître Jésus, dans ce double banquet de la Parole et du
Pain et du Vin consacrés. Chaque dimanche la communauté revit ainsi la Pâque
du Seigneur et recueille du Sauveur, son témoignage d'Amour et de service
fraternel. Chers frères et sœurs, que la joie de ces jours-ci rende encore
plus solide notre adhésion fidèle au Christ crucifié et ressuscité. Surtout,
laissons-nous conquérir par la fascination de sa résurrection. Que Marie nous
aide à être des messagers de la lumière et de la joie de la Pâque pour tant
de nos frères. Encore à vous tous, tous mes vœux cordiaux de Bonnes Pâques.
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Benoît XVI de retour au Vatican pour
l'Audience Générale - 26.03.08
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Texte original du
discours du Saint Père
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Sources : www.vatican.va -
(© traduction
E.S.M.)
© Copyright 2008 du texte original- Libreria Editrice Vatican
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 26.03.2008 -
T/catéchèse |