Homélie de Benoît XVI :
vêpres clôturant la semaine de prière pour l'unité des chrétiens |
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Le 27 janvier 2011
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(E.S.M.)
- Homélie du pape Benoît XVI lors des vêpres de la Conversion de Saint Paul, présidées dans la basilique romaine de Saint Paul hors les murs, en conclusion de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens.
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Le pape Benoît XVI -
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Homélie de Benoît XVI :
vêpres clôturant la semaine de prière pour l'unité des chrétiens
Le 27 janvier 2011 - E.
S. M. - Dans le dialogue œcuménique “il faut vaincre la tentation
de la résignation et du pessimisme, qui s’avère un manque de confiance dans
la puissance de l’Esprit Saint”. C'est ce qu'a déclaré le pape Benoît
XVI dans l’homélie des vêpres de la Conversion de Saint Paul, présidées dans
la basilique romaine de Saint Paul hors les murs, en conclusion de la
Semaine de prière pour l’unité des chrétiens.
Chers frères et sœurs,
Suivant l'exemple de Jésus, qui à la veille de sa passion pria le Père pour
ses disciples « afin que tous, ils soient un » (Jn 17, 21), les chrétiens
continuent sans cesse d'invoquer de Dieu le don de l'unité. Cette requête
devient plus intense au cours de la Semaine de prière, qui se conclut
aujourd'hui, alors que les Eglises et les communautés ecclésiales méditent
et prient ensemble pour l'unité de tous les chrétiens. Cette année, le thème
offert à notre méditation a été proposé par les Communautés chrétiennes de
Jérusalem, auxquelles je voudrais exprimer mes vifs remerciements,
accompagnés de l'assurance de mon affection et de ma prière, ainsi que de la
part de toute l'Eglise. Les chrétiens de la Ville Sainte nous invitent à
renouveler et à renforcer notre engagement pour le rétablissement de la
pleine unité en méditant sur le modèle de vie des premiers disciples du
Christ réunis à Jérusalem : « Ils étaient fidèles - lisons-nous dans les
Actes des Apôtres - à écouter l'enseignement des apôtres et à vivre en
communion fraternelle, à rompre le pain et à participer aux prières » (Ac 2,
42). Telle est la description de la première communauté, née à Jérusalem le
jour même de la Pentecôte, suscitée par la prédication que l'Apôtre Pierre,
rempli de l'Esprit Saint, adresse à tous ceux qui étaient arrivés dans la
Ville Sainte pour la fête. Une communauté qui n'est pas refermée sur
elle-même, mais, dès sa naissance, catholique, universelle, capable
d'embrasser des personnes de langues et de cultures différentes, comme en
témoigne le livre des Actes des Apôtres lui-même. Une communauté qui n'est
pas fondée sur un pacte entre ses membres, ni le simple partage d'un projet
ou d'un idéal, mais sur la communion profonde avec Dieu, qui s'est révélé
dans son Fils, sur la rencontre avec le Christ mort et ressuscité.
Dans un bref sommaire, qui conclut le chapitre commencé par le récit de la
descente de l'Esprit Saint le jour de la Pentecôte, l'évangéliste Luc
présente de manière synthétique la vie de cette première communauté : ceux
qui avaient accueilli la parole prêchée par Pierre et avaient été baptisés,
écoutaient la Parole de Dieu, transmise par les Apôtres ; ils restaient
volontiers ensemble, se chargeant des services nécessaires et partageant
librement et généreusement les biens matériels ; ils célébraient le
sacrifice du Christ sur la Croix, son mystère de mort et de résurrection,
dans l'Eucharistie, en répétant le geste de la fraction du pain ; ils
louaient et rendaient grâce sans cesse au Seigneur, invoquant son aide dans
les difficultés. Mais cette description, n'est pas simplement un souvenir du
passé, ni même la présentation d'un exemple à imiter ou d'un objectif idéal
à atteindre. Elle est plutôt une affirmation de la présence et de l'action
de l'Esprit Saint dans la vie de l'Eglise. Elle est une attestation, pleine
de confiance, que l'Esprit Saint, unissant tous en Christ, est le principe
de l'unité de l'Eglise et fait des croyants une seule chose.
L'enseignement des Apôtres, la communion fraternelle, la fraction du pain et
la prière sont les formes concrètes de vie de la première communauté
chrétienne de Jérusalem réunie par l'action de l'Esprit Saint, mais dans le
même temps ils constituent les caractéristiques essentielles de toutes les
communautés chrétiennes, de chaque époque et de chaque lieu. En d'autres
termes, nous pourrions dire qu'ils représentent également les dimensions
fondamentales de l'unité du Corps visible de l'Eglise.
Nous devons être reconnaissants car, au cours des dernières décennies, le
mouvement œcuménique, « né sous l'effet de la grâce de l'Esprit Saint » (Unitatis
Redintegratio, 1) a accompli des progrès significatifs, qui ont permis de
parvenir à des convergences et des consensus encourageants sur divers
points, développant entre les Eglises et les Communautés ecclésiales des
relations d'estime et de respect réciproques, ainsi que de collaboration
concrète face aux défis du monde contemporain. Toutefois, nous savons bien
que nous sommes encore loin de cette unité pour laquelle le Christ a prié et
qui se reflète dans la description de la première communauté de Jérusalem.
L'unité à laquelle le Christ, à travers son Esprit, appelle l'Eglise ne se
réalise pas seulement sur le plan des structures organisationnelles, mais se
configure, à un niveau beaucoup plus profond, comme unité exprimée « dans la
profession d'une seule foi, dans la célébration commune du culte divin, dans
la concorde fraternelle de la famille de Dieu » (ibid., n. 2). La recherche
du rétablissement de l'unité entre les chrétiens divisés ne peut donc pas se
résoudre à une reconnaissance des différences réciproques et à l'obtention
d'une coexistence pacifique : ce à quoi nous aspirons est l'unité pour
laquelle le Christ lui-même a prié et qui, par sa nature, se manifeste dans
la communion de la foi, des sacrements, du ministère. Le chemin vers cette
unité doit être ressenti comme un impératif moral, la réponse à un appel
précis de Seigneur. C'est pourquoi il faut vaincre la tentation de la
résignation et du pessimisme, qui est un manque de confiance dans la
puissance de l'Esprit Saint. Notre devoir est de poursuivre avec passion le
chemin vers cet objectif, grâce à un dialogue sérieux et rigoureux pour
approfondir le patrimoine théologique, liturgique et spirituel commun ;
grâce à la connaissance réciproque ; grâce à la formation œcuménique des
jeunes générations et, surtout, grâce à la conversion du cœur et à la
prière. En effet, comme l'a déclaré le Concile Vatican II, « ce projet
sacré, la réconciliation de tous les chrétiens dans l'unité d'une seule et
unique Eglise du Christ, dépasse les forces et les capacités humaines » ;
ainsi notre espérance doit donc être tout d'abord placée « dans la prière du
Christ pour l'Eglise, dans l'amour du Père à notre égard, et dans la
puissance du Saint-Esprit » (ibid., n. 24).
Sur ce chemin de recherche de la pleine unité visible entre tous les
chrétiens nous sommes accompagnés et soutenus par l'Apôtre Paul, dont nous
célébrons aujourd'hui solennellement la Fête de la conversion. Avant que le
Ressuscité n'apparaisse sur le chemin de Damas en lui disant : « Je suis
Jésus, celui que tu persécutes » (Ac 9, 5), celui-ci était l'un des
adversaires les plus acharnés des premières communautés chrétiennes.
L'évangéliste Luc décrit Saul parmi ceux qui approuvèrent la mort d'Etienne,
au cours des journées où éclata une violente persécution contre les
chrétiens de Jérusalem (cf. Ac 8, 1). Saul partit de la Ville Sainte, pour
étendre la persécution des chrétiens jusqu'en Syrie et, après sa conversion,
il y revint pour être introduit auprès des apôtres de Barnabé, qui se fit le
garant de l'authenticité de sa rencontre avec le Seigneur. Dès lors, Paul
fut admis non seulement comme membre de l'Eglise, mais également comme
prédicateur de l'Evangile avec les autres Apôtres, ayant reçu, comme eux, la
manifestation du Seigneur ressuscité et l'appel spécial à être un «
instrument élu » pour apporter son nom auprès des nations (cf. Ac 9, 15). Au
cours de ses longs voyages missionnaires, en pèlerinage dans des villes et
des régions différentes, Paul n'oublia jamais le lien de communion avec
l'Eglise de Jérusalem. La collecte en faveur des chrétiens de cette
communauté, qui très vite eurent besoin d'être secourus (cf. 1 Co 16, 1),
occupa une place importante dans les préoccupations de saint Paul, qui la
considérait non seulement comme une œuvre de charité, mais comme le signe et
la garantie de l'unité et de la communion entre les Eglises qu'il avait
fondées et cette communauté primitive de la Ville Sainte, un signe de
l'unité de l'unique Eglise du Christ.
Dans ce climat d'intense prière, je désire adresser mon salut cordial à
toutes les personnes présentes : au cardinal Francesco Monterisi,
archiprêtre de cette basilique, au cardinal Kurt Koch, président du Conseil
pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens, et aux autres
cardinaux, aux frères dans l'épiscopat et dans le sacerdoce, à l'abbé et aux
moines bénédictins de cette antique communauté, aux religieux et aux
religieuses, aux laïcs qui représentent toute la communauté diocésaine de
Rome. Je voudrais saluer de manière particulière les frères et les sœurs des
autres Eglises et Communautés ecclésiales représentées ici ce soir. Parmi
eux, je suis particulièrement heureux d'adresser mon salut aux membres de la
Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l'Eglise
catholique et les Eglises orientales orthodoxes, dont la réunion se déroule
ici, à Rome, ces jours-ci. Nous confions au Seigneur le succès de votre
rencontre, afin qu'elle puisse représenter un pas en avant vers l'unité tant
souhaitée.
Puis le pape a dit en allemand :
Je salue également les membres de l'Eglise unie évangélique luthérienne
allemande, qui sont venus à Rome accompagnés par l'évêque de leur diocèse de
Bavière.
Et en italien :
Chers frères et sœurs, confiants dans l'intercession de la Vierge Marie,
Mère du Christ et Mère de l'Eglise, nous invoquons donc le don de l'unité.
Unis à Marie, qui le jour de la Pentecôte était présente au Cénacle avec les
Apôtres, nous nous adressons à Dieu source de chaque don, afin que se
renouvelle pour nous le miracle de la Pentecôte et que, guidés par l'Esprit
Saint, tous les chrétiens rétablissent la pleine unité dans le Christ. Amen. (
trad ZF11012602)
Texte original de
l'homélie du Saint Père
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Sources : www.vatican.va
© Copyright 2011 du texte original - Libreria Editrice Vaticana
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 27.01.2011 - T/Homélie |