Une génération Benoît XVI est née
après celle de Jean-Paul II |
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Le 26 septembre 2008 - (E.S.M.)
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Veillée devant le célèbre opéra de Sydney et, à droite, chemin de croix
durant les JMJ. Ces Journées mondiales de la jeunesse sont un chemin de
conversion pour de nombreux jeunes : elles tracent un sillon profond,
loin de la superficialité médiatique. Après Jean-Paul II, la
personnalité attachante de Benoît XVI n'est pas étrangère à la réussite
spirituelle de ce grand rassemblement.
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Le pape Benoît XVI
arrivant dans la baie de Sydney -
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Une génération Benoît XVI est née après celle de Jean-Paul II
JMJ : le souffle de l'Esprit
Le 26 septembre 2008 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
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A l'autre bout du monde, les
JMJ de Sydney, du 14 au 20 juillet, ont
rencontré un vif succès populaire: 223000 inscrits venant de 170 pays,
400000 personnes pour la messe de clôture, la réussite était cependant plus
que quantitative.
Ce qui restera de ces JMJ, ce sont les enseignements de Benoît XVI.
Jean-Paul II et Benoît XVI sont les seules « personnalités médiatiques » des
dernières décennies à miser sur l'intelligence des jeunes ainsi que sur leur
soif de vérité. En parlant de cette recherche de la vérité, Benoît XVI
rappelait l'Évangile de la Samaritaine; les JMJ sont un rassemblement fait
pour répondre à cette soif que seul le Christ étanche : « Le Christ offre
davantage ! Bien plus, il offre tout! »
Explication de notre envoyé spécial à Sydney.
Les médias français n'auront pas fait grand cas des Journées
mondiales de la jeunesse organisées à Sydney. Ils auront préféré mariner
dans un chauvinisme béat qui va du « Tour de France propre » à Bison Futé -
on a que ce qu'on mérite. Pourtant une vraie dynamique pour l'avenir de
l'Église naît de ces JMJ de l'hémisphère sud.
Réussite spirituelle
Tous avaient en mémoire l'organisation calamiteuse de Cologne. Certes, il y
avait moins de participants à Sydney; cependant, chacun est reparti comblé
car il n'y aura pas eu de laissés pour compte. Pour accueillir les jeunes
catholiques du monde entier, c'est toute l'Australie qui s'est mobilisée
(des autorités politiques aux fidèles) et il faut
souligner que, fors les détails culinaires, les Australiens ont le sens de
l'accueil et de l'hospitalité. Si ces JMJ furent une grande réussite, c'est
essentiellement grâce à notre pape Benoît XVI. En effet, dès son arrivée à
Barangaroo, il montrait, non sans humour, qu'il n'était pas venu aux
antipodes pour savourer des « Benedetto » mais pour prier et faire
prier, selon son rôle de successeur de Pierre. Ainsi coupa-t-il les
acclamations par le signe de Croix lançant la liturgie de la Parole. Benoît
XVI montrait d'emblée le ton qu'il voulait donner à ces JMJ. Pendant les
quelques jours de la présence pontificale, Sydney fut ainsi transformée en
une ville où l'on prie, pour le plus grand bien de l'Église australienne.
Bien entendu, l'exubérance ne manquait pas dans les rues où l'on entendait
des chants en toutes langues et où l'on voyait flotter des drapeaux de tous
pays
(dont beaucoup floqués de la Croix du Sud qui marque les
îles du Pacifique). Dans le même temps, les
églises étaient combles. Ainsi fallait-il faire la queue afin d'entrer dans
la cathédrale Sainte-Marie afin de prier sur le cercueil de Pier Giorgio
Frassati, pour aller se confesser dans les nombreux lieux dédiés au
sacrement de réconciliation ou pour participer aux adorations eucharistiques
souvent animées par les Missionnaires de la Charité. Patientant dans une
longue file d'attente, un jeune prêtre allemand s'exclama : « It makes
Jésus happy!». Une prière qui atteint son acmé lors de l'adoration
eucharistique présidée par Benoît XVI à Randwick. Certains journalistes,
éberlués par le silence de centaines de milliers de jeunes unis autour de
Jésus, se laissaient aller à tendre en l'air leur microphone afin
d'enregistrer ce moment bouleversant.
Un style attachant
Benoît XVI n'est pas Jean-Paul II, il ne s'en cache pas. S'il se montre
exigeant, il touche souvent par sa simplicité, par ses efforts. Ainsi en
arrivant à Sydney, il dit : « Pour les personnes de votre âge [...]
chaque vol aérien est une perspective attrayante. Mais, pour moi, ce vol
a été, dans une certaine mesure, cause d'appréhensions ». Tout au long
de ses rencontres, Benoît XVI, parle comme un pape, mais aussi comme un
grand-père à ses petits-enfants, n'hésitant pas à se confier ou à faire part
de ses souvenirs, et ce dans une grande simplicité. Quand on l'écoute
raconter par exemple sa magnifique contemplation de la terre vue du ciel : «
le miroitement de la Méditerranée, la magnificence du désert nord africain,
la forêt luxuriante de l'Asie, l'immensité de l'Océan Pacifique, l'horizon
sur la ligne duquel le soleil se lève et se couche, la splendeur majestueuse
de la beauté naturelle de l'Australie, dont j'ai pu jouir au cours de ces
deux derniers jours ; tout cela suscite un profond sentiment de crainte
révérencielle », la douceur du timbre de sa voix et de son style, la beauté
de son vocabulaire, permettent d'admirer et de jouir avec lui de l'immense
beauté de la Création. Il faut écouter ses discours pour comprendre l'amour
qui l'attache à son auditoire. Par ailleurs, il faut voir son visage
s'éclairer quand il s'adresse dans sa langue maternelle à ses compatriotes.
Benoît XVI ne vient pas aux JMJ pour séduire. Mais il est si doux, si
inattendu, si anticonformiste (au grand dam des médias) qu'on ne peut que
l'aimer. Cet amour et cette complicité qui existaient entre lui et les
jeunes s'accroissent car ils sont basés sur une confiance réciproque. Une
génération Benoît XVI est née après celle de Jean-Paul II : c'est une
génération qui n'a pas peur, elle sera solide si elle se construit sur la
prière à l'exemple de son pape. Le « message de Sydney » est un signe
d'espérance pour notre monde. Une espérance qui ne trompe pas. Elle n'a
cessé d'étonner les curieux qui venaient voir une jeunesse qui sait s'amuser
sans stimulants. L'Esprit soufflait du côté de Sydney en ce mois de juillet
2008 : reste à répandre ce feu jusqu'aux confins de la terre...
Un discours exigeant
Dans chacun de ses
discours, Benoît XVI dresse un état du monde sans
concessions, dénonçant le relativisme généralisé, le consumérisme égoïste,
le saccage de la nature à des fins commerciales, l'individualisme forcené,
le sécularisme imposant comme « toute idéologie » une « vision globale » (un
mal qui touche particulièrement les pays anglo-saxons, ce qu'on perçoit
notamment dans la crise de l'Église anglicane). Le monde est las des fausses
valeurs : « notre monde en a assez de l'avidité, de l'exploitation et de
la division, de l'ennui des fausses idoles et des réponses partielles, ainsi
que des fausses promesses ». Dans sa catéchèse en triptyque, Benoît XVI,
du navire Église le capitaine, barre d'une main sûre avec l'Esprit Saint qui
fait de nous des témoins. Il montre d'abord combien le monde a besoin de
points de repères sur lesquels se fixer: « Chers jeunes, n'est-ce pas à
cause de votre foi que des amis en difficulté ou à la recherche d'un sens à
leur vie se sont tournés vers vous ? Soyez vigilants! Sachez écouter! »
Le pape ira plus loin dans son homélie de Randwick en demandant: « Que
laisserez-vous à la prochaine génération ? Bâtissez-vous vos
exigences sur des fondements solides, construisez-vous quelque chose de
durable ? Vivez-vous vos vies de telle sorte que vous faites place à
l'Esprit au milieu d'un monde qui veut oublier Dieu, ou même le rejeter au
nom d'un concept erroné de liberté ? Comment utilisez-vous les dons qui vous
ont été faits, la "force" que l'Esprit Saint, aujourd'hui encore, est prêt à
répandre sur vous ? Quel héritage laissez-vous aux jeunes qui viendront
après vous ? Comment vous distinguerez-vous ? »
Avant de poser ces questions essentielles, ces questions qui engagent,
Benoît XVI aura offert un enseignement très fort sur la personne du Saint
Esprit, fondé sur l'œuvre de saint Augustin. Comme souvent, le Saint-Père
fait montre de son talent de pédagogue parlant simplement de « l'oublié de
la Sainte Trinité ». Il insiste avec force sur l'unité qui « appartient à
l'essence de l'Église ». C'est une catéchèse très importante pour l'avenir
de l'Église que Benoît XVI a offerte à Sydney. En effet, elle appelle les
chrétiens à se former afin de pouvoir témoigner de l'intelligence de
l'Amour; elle propose à chacun, personnellement, d'être témoin dans un monde
à la dérive, c'est-à-dire, à chaque jeune d'être une ancre qui aide ses
frères à s'enraciner. L'Esprit fait de chaque chrétien un être nouveau, par
le Baptême et les sacrements. Ainsi chacun doit chercher à transmettre ce
don gratuit qu'il a reçu. Dans le message de Sydney restera écrite en
filigrane cette phrase de saint Paul : « Malheur à moi si je n'annonce pas
l'Évangile! » En Australie, contrairement à ce que veulent croire les
médias, on aura vu la jeunesse catholique unie dans la joie autour de son
pape.
François Tranchant
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Sources : La Nef N°196
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(E.S.M.)
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
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26.09.2008 -
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