Un des thèmes dominants du long
Pontificat de Jean-Paul II |
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Cité du Vatican, le 26 juin 2008 -
(E.S.M.) -
« N’ayez pas peur » ! C’est une invitation que l’Église a lancée tout au
long des siècles, et, spécialement, au moment du changement de millénaire
par la voix de Jean-Paul II, qui en a fait un des thèmes dominants de son
long Pontificat
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Le Seigneur est mon
berger, je ne manque de rien
"N’ayez pas peur" un des thèmes dominants du long Pontificat de Jean-Paul II
Dieu seul libère de toute
peur
La peur est une dimension naturelle de la vie. Tout petits, nous ressentons
des formes de peur qui se révèlent être ensuite imaginaires, et qui
disparaissent ; par la suite, d’autres surgissent, qui ont des fondements
précis dans la réalité : elles doivent être affrontées et dépassées par
l’effort humain et avec la confiance en Dieu. Mais il y a encore, surtout de
nos jours, une forme de peur plus profonde, de type existentiel, qui est
proche parfois de l’angoisse : elle naît d’un sentiment de vide, lié à une
certaine culture imprégnée de nihilisme théorique et pratique ambiant. Face
à ce panorama ample et diversifié des peurs humaines, la Parole de Dieu est
claire : celui qui craint Dieu n’a pas peur. La crainte de Dieu, que
les Écritures appellent « le début de la sagesse », coïncide avec la foi en
Lui, avec le saint respect pour son autorité sur la vie et sur le monde.
Être « sans crainte de Dieu », équivaut à se mettre à sa place, à se sentir
patrons du bien et du mal, de la vie et de la mort. En revanche, celui qui
craint Dieu, ressent en lui la sécurité qu’a l’enfant dans les bras de sa
mère (cf. Psaume 130, 2) : celui qui craint
Dieu est tranquille même au plein milieu des tempêtes, parce que Dieu, comme
nous l’a révélé Jésus, est un Père riche en miséricorde et en bonté. Celui
qui l’aime n’a pas peur… » (Benoît XVI,
Angélus, 22 juin 2008).
Par ces paroles, le Saint-Père Benoît XVI a voulu commenter le passage de l’Évangile de
dimanche dernier, qui commençait précisément par cette invitation de Jésus :
« N’ayez pas peur » ! C’est une invitation que l’Église a lancée tout au
long des siècles, et, spécialement, au moment du changement de millénaire
par la voix de Jean-Paul II, qui en a fait un des thèmes dominants de son
long Pontificat : « N’ayez pas peur, au contraire, ouvrez toutes grandes les
portes au Christ ! » (Jean Paul II, homélie du 22 octobre
1978).
Le Pape Benoît XVI, rappelant ces paroles dans l’homélie de
la Messe
d’inauguration de son Pontificat, le 24 avril 2005, déclarait : « Et ainsi,
aujourd’hui, je voudrais, avec une grande force et une grande conviction, à
partir d’une longue vie personnelle, vous dire à vous, chers jeunes : n’ayez
pas peur du Christ ! Il n’enlève rien, et donne tout. Celui qui se donne à
lui, reçoit le centuple. Oui, ouvrez toutes grandes les portes au Christ, et
vous trouverez la vraie vie » (Benoît XVI, 25 avril 2005).
La Providence Divine nous rappelle sans cesse, par les Souverains Pasteurs,
à chasser toute crainte de notre vie, par l’abandon en Dieu, parce que notre
époque est marquée particulièrement par une peur « de type existentiel » qui
touche l’homme au plus profond de son être. Toujours plus souvent, au cours
des dernières décennies, l’Église a dénoncé une « culture de mort » une vie
à l’enseigne du « non sens », qui ne peut qu’engendrer désespoir et angoisse
chez ceux qui en sont victimes. La dynamique de la peur est claire: elle
entre normalement par la porte de l’émotivité, par la porte de
l’irrationnel, et, peu à peu, elle descend dans le « cœur de la personne,
dans son esprit, pour déformer la pensée et la vision de la vie, en arrivant
à paralyser les forces vives quelle y a placées. A cause de tout cela, au
lieu d’aimer le prochain, on se retrouve à en avoir peur : on a peur du
voisin, du collègue de travail, du supérieur, du confrère, de la consoeur.
On a peur de tout : du passé, du présent et de l’avenir. On en arrive même à
avoir peur de sa propre ombre.
La peur est comme un despote : elle prend pour soi tous les domaines, occupe
l’ensemble, et ne se contente pas d’une partie. C’est cela le royaume du
mal, qui, inlassablement s’oppose au royaume du Bien, c’est-à-dire au
Royaume de Dieu. Elle se caractérise par la « peur existentielle » qui se
transforme en régime de vie. On pourrait dire que l’enfer est le lieu de la
domination absolue de la peur sur tous ceux qui y demeurent ; c’est une peur
élevée à sa puissance extrême, qui rend incapables d’aimer, mais seulement
capables de haïr tout et tous. On comprend bien alors l’absolue nécessité
pour nous, qui sommes rachetés, d’accueillir à bras ouverts la Présence de
Jésus, sa grâce sanctifiante qui est seule capable d’éloigner de nous le
Mal. « Délivrez-nous du Mal », nous fait prier le Seigneur à la fin de
chaque « Notre Père ». L’Église est toute engagée à annoncer et à apporter
au monde la Parole de Dieu, qui est l’antidote contre toute peur. La Parole
de Dieu a le pouvoir de réaliser ce qu’elle déclare, Aucune autre parole ne
le peut, mais seulement la Parole de Dieu. Et c’est pourquoi l’on peut alors
parler d’un véritable et propre pouvoir de guérison, nous pourrions dire «
thérapeutique », de la Parole de Dieu, comme celle qui est contenue dans les
Psaumes.
Combien il est libérateur de prier avec une vraie foi les Psaumes ! On peut
dire qu’il en existe un pour chaque « peur existentielle ». Jésus aimait et
priait les Psaumes. Ses dernières paroles sur la Croix, « Père, je remets
mon âme entre tes mains » (Luc 23, 46), sont inspirées du Psaume 30 : le
psaume de l’affligé qui prévoit sa libération et remercie le Seigneur qui va
la réaliser : « Je me confie en tes mains : tu me rachètes, Seigneur, Dieu
fidèle » (Psaume 31, 6). "Jésus, précisa Jean-Paul II, lors de son agonie
pleine de lucidité, rappelle et balbutie quelques versets de ce psaume,
souvent récité durant sa vie" (Jean Paul II,
audience générale, 7 décembre 1988).
Si nous apprenons à réciter les Psaumes, nous comprendrons quelle sérénité
ils pourront donner à notre vie de chaque jour. Face aux peurs inévitables,
que l’existence humaine ne nous épargne pas, nous saurons puiser la force et
la libération dans les hymnes et dans les cantiques spirituels contenus dans
le psautier. Pour les prêtres et pour les fidèles laïcs,
la prière des
psaumes devient ainsi, une antidote contre les peurs de toutes sortes, parce
qu’elle est un éperon continu à remettre leur propre vie dans les mains de
Dieu, et à reconnaître toujours, même au cœur de l’obscurité, la lumière de
Son Amour pour chacun d’entre nous : « Le Seigneur est mon berger, je ne
manque de rien ; sur des près d’herbe fraîche il me fait reposer, vers les
eaux du repos il me mène, il y refait mon âme. Il me guide par le juste
chemin pour l’amour de son Nom. Passerais-je un ravin de ténèbre, je ne
crains aucun mal ; près de moi ton bâton, ta houlette sont là qui me
consolent. Oui, grâce et bonheur me pressent tous les jours de ma vie. »
(Psaume 22 pss.).
par Mgr Luciano Alimandi
Sources : www.vatican.va
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E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 26.06.2008 -
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