Homélie du Saint-Père

Benoît XVI évoqua tout d'abord la mémoire de Jean Paul II et du cardinal Wyszynski.

Ici même, à la veille de la Pentecôte, Jean Paul II prononça les paroles:" Que ton Esprit descende et renouvelle la face de la terre " et on célébra les funérailles du grand primat, le cardinal Stephan Wyszynski dont ces jours-ci nous faisons mémoire du 25è anniversaire de sa mort. Dieu a uni ces 2 personnes, pas seulement avec la même foi, espérance et amour mais aussi grâce à la même histoire humaine. Ces 2 personnes étaient liées l'une à l'autre et elles étaient liées aussi à l'histoire de son peuple et de son église.

Au début de son pontificat, Jean Paul II écrivit au cardinal Wyszynski: "Sur le trône de Pierre, il y n'aurait pas eu de pape de votre patrie, si aujourd'hui votre foi, cette foi qui n'a pas plié devant la prison et la souffrance. S'il n'y avait pas eu autant d'espérance héroïque, la confiance jusqu'au bout à la Mère de l'Eglise. S'il n'y avait pas eu Jasna Gora et toute cette période de l'histoire de l'Eglise, de notre Eglise, liée à votre service d'Evêque et de Primat." Comment ne pas remercier aujourd'hui Dieu pour tout ce qui s'est passé dans votre patrie et dans le monde entier pendant le pontificat de Jean Paul II.

Les grands changements qui se sont passés dans le monde sont devant nos yeux. Il y a eu des changements politiques, économiques et sur le plan social. Des gens de différents pays ont retrouvé la liberté, leur dignité. Nous ne devons pas oublier les grandes oeuvres de Dieu.

Je vous remercie de votre présence et de vos prières. je remercie le cardinal primat pour les paroles qu'il m'a adressées. Je salue tous les évêques ici présents et je suis heureux de la participation aussi de M. le président de la république et les autorités de l'état. Je vous embrasse de tout coeur, vous tous qui êtes ici et à l'étranger.

Le pape Benoît XVI développe ensuite les 3 dimensions de la foi.

" Si vous m'aimez, vous resterez fidèles à mes commandements. Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous : c'est l'Esprit de vérité".

Avec ces paroles, Jésus révèle le lien profond qui existe entre la foi et la profession de la vérité divine. Entre le foi et l'attachement envers Jésus-Christ dans l'amour, entre la foi et la pratique d'une vie inspirée par les commandements, les 3 dimensions de la foi, sont le fruit de l'action du Saint Esprit. Cette action se manifeste comme une force intérieure qui harmonise le coeur des disciples avec le coeur du Christ, les rend capables d'aimer nos frères comme lui nous a aimé. La foi comme toute connaissance et profession de la vérité au sujet de Dieu et sur l'homme, dépend de la prédication et la prédication à son tour, se réalise par la parole du Christ, dit Saint Paul.

Tout au long de l'histoire de l'Eglise, les apôtres ont prêché la parole du Christ, s'inquiétant de la donner intacte à leurs successeurs qui a leur tour, les ont communiqués aux générations suivantes jusqu'à nos jours. Tant de prédicateurs de l'Evangile ont donné leur propre vie justement à cause de la fidélité à la Vérité de la parole du Christ. C'est ainsi que dans le souci de la Vérité, est né la Tradition de l'Eglise. Comme dans les siècles passés, aujourd'hui aussi, il y a des personnes, des milieux qui, en négligeant cette tradition, voudraient falsifier la parole du Christ et enlever de l'Evangile, la Vérité   - a souligné le pape Benoît XVI

Des Vérités d'après eux, inconfortables pour l'homme moderne. On essaie de donner l'impression que tout est relatif, que la Vérité, la Foi, dépendent de situations historiques, ou alors de leur évaluation humaine. Cependant, l'Eglise ne peut pas faire taire l'Esprit de Vérité. Les successeurs des apôtres, avec le pape, sont responsables de la Vérité de l'Evangile et tous les chrétiens aussi sont appelés à partager cette responsabilité en acceptant les indications dignes de foi. Chaque chrétien est tenu à confronter ses propres convictions avec les principes de l'Evangile et de la Tradition de l'Eglise. Dans l'engagement de demeurer fidèle à la parole du Christ même lorsque cette parole est exigeante ou alors difficile à comprendre. Nous ne devons pas tomber dans la tentation du relativisme ou de l'interprétation subjective ou sélective des Ecritures. Seulement la Vérité intégrale peut nous ouvrir à l'adhésion au Christ, mort et ressuscité pour notre salut.

Le Christ dit en effet, si vous m'aimez... La foi ne signifie pas seulement, accepter un certain nombre de vérités abstraites concernant le mystère de Dieu, de l'homme, de la vie, de la mort ou des réalités futures. La foi consiste en un rapport intime avec le Christ . Un rapport basé sur l'amour de celui qui nous a aimés le premier, jusqu'au don total de son être. Dieu démontre son amour envers nous parce que, alors que nous étions encore pécheurs, le Christ est mort pour nous. Quelle autre réponse pouvons-nous donner à un amour si grand sinon, celle d'un coeur ouvert et prêt à aimer. Et qu'est ce que veut dire, aimer le Christ ? Cela veut dire, se donner à Lui, avoir confiance en lui dans le moment de l'épreuve, le suivre fidèlement même sur le chemin de croix dans l'espoir que bientôt, le matin de la résurrection viendra. En nous confiant au Christ, nous ne perdons rien, au contraire, nous gagnerons tout.

Dans ses mains, notre vie acquiert son sens véritable. L'amour pour le Christ, s'exprime dans la volonté de placer sa propre vie avec les pensées et les sentiments de son coeur. Ceci se réalise grâce à l'union intérieure, basée sur la grâce des sacrements renforcés par une prière continuelle, la louange, le remerciement, la pénitence.

Nous devons écouter attentivement les inspirations qui, suscitée par sa Parole, au travers des personnes que nous rencontrons, dans les situations de vie quotidienne. L'aimer veut dire, être en dialogue permanent avec Lui, de connaître sa volonté et la réaliser promptement.

Mais vivre sa propre foi comme un rapport d'amour avec le Christ, c'est être prêt à renoncer à tout ce qui constitue la négation de son amour. Voilà pourquoi Jésus a dit à ses apôtres, si vous m'aimez, vous observerez mes commandements. Mais quels sont les commandements du Christ ? Quand le Seigneur prêchait aux foules, il ne manqua pas de confirmer les lois que le Créateur avait inscrit dans le coeur de l'homme qui ont été formulées sur les tables du Décalogue. Ne pensez pas que je sois venu abolir la loi et les prophètes, je ne suis pas venu pour abolir mais pour accomplir.

En vérité, je vous le dis, tant que le ciel et la terre ne passeront, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre jusqu'à ce que tout soit arrivé. (Mt 5.18).

Jésus nous a montrés le centre unifiant des lois divines révélées sur le Sinaï, c'est à dire, l'amour de Dieu et de son prochain. Aimer Dieu de tout son coeur, de tout son esprit et de toutes ses forces et aimer son prochain comme soi-même, vaut plus que tous les offrandes et sacrifices que nous pouvons offrir.

Jésus dans sa vie et dans son ministère pascal a porté à son accomplissement, toute la loi. S'unissant à nous grâce au don du Saint Esprit, il porte avec nous et en nous, le joug de la loi qui devient ainsi une charge légère.

Dans cet esprit, Jésus formula la liste des attitudes intérieures de ceux qui essayent de vivre profondément la foi.

Chers frères et soeurs, heureux les pauvres d'esprit, ceux qui pleurent, ceux qui ont faim et soif de justice, les purs de coeur, les artisans de paix, les persécutés à cause de la justice.

Chers frères et soeurs, le foi en tant qu'adhésion au Christ se révèle comme amour qui pousse à promouvoir le bien.

A la fin de la messe, le pape Benoît XVI a couronné la Vierge et l'enfant, couronnes bénies par Jean Paul II en 2004 et qu'il n'avait jamais eu l'occasion de déposer

Eucharistie, Sacrement de la Miséricorde. 26.05.2006 - BENOÎT XVI