Jean Paul II parle de l'humanité de
la femme |
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ROME, le 26 Avril 2007 -
(E.S.M.)
- Le pape Jean-Paul II, dans sa
défense de la femme, dit par exemple que pour l'avortement, l'homme
aussi est coupable. À chaque fois que le pape parlait de la personne
humaine, il avait à l'esprit l'humanité masculine et
féminine. Pour décrire l'union de l'amour sponsal, il utilise un beau
néologisme : l'unité des deux.
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Le pape Jean Paul II et Mère
Teresa de Calcutta
Jean Paul II parle de l'humanité de la femme
LES LAÏCS SUR LA ROUTE DE LA SAINTETÉ...
Ludmita Grygiel, polonaise, historienne et essayiste. Auteur de nombreux
livres, entre autres sur la mystique de sainte Faustine et sur les
bienheureux époux Marie et Louis Quattrocchi. Elle a traduit les lettres et
les prières de sainte Catherine de Sienne. En 1999, elle était auditrice du
Synode des évêques d'Europe et se souvient : pendant le Synode, quand
l'auditrice Irina Alberti s'est approchée du Saint Père, après son
intervention, Jean-Paul II l'a saluée en se levant et en restant debout.
Tous étaient stupéfaits... le Saint Père montrait toujours avec beaucoup de
naturel son estime vis-à-vis des femmes. Il était un exemple pour tous...
Quel est le rôle de la femme dans l'Église
d'aujourd'hui ? Les accusations de discriminations continuent...
Je ne pense pas que la femme soit l'objet de discriminations dans l'Église.
De plus la discrimination est un terme socio-politique et nous ne pouvons
pas l'utiliser comme référence dans un contexte ecclésiastique. Je pense que
la femme est plus estimée et appréciée dans l'Église que dans la société.
Quel est son rôle ? La femme doit être elle-même et réaliser sa mission dans
le respect de son identité féminine. Elle doit transmettre et défendre la
vie, en témoigner et en enseigner la beauté et la valeur. La force de la
femme réside dans la capacité de maintenir, chacune à sa manière, la
fidélité à la tradition. La tradition n'est pas une réalité statique, mais
un système de valeurs, de modèles et de coutumes, qui sont transmises,
conservées et enrichies par chaque génération.
Le thème récurrent des polémiques concernant
l'Église catholique et le sacerdoce des femmes...
À ce sujet, il ne faudrait pas parler d'interdiction mais plutôt de
spécificité de la mission de la femme. Ceux qui réclament un sacerdoce
féminin pensent au sacerdoce comme à une charge particulière, et non comme à
un sacrement. Le sacerdoce des femmes détruirait la mission propre de la
femme. Peut-il y avoir quelque chose de plus extraordinaire que d'être la
mère d'un prêtre ? Je
pense qu'il faut demander l'accès des femmes aux plus hautes fonctions
sociales et politiques, comme par exemple à la tête du gouvernement, mais
pas au sacerdoce. Si le prêtre accomplit sa propre mission in persona Christi, une telle mission ne peut se comprendre qu'à la lumière du
sacerdoce masculin.
Nous connaissons plus de bienheureuses et de
saintes religieuses ou vierges que de mères ou d'épouse, cependant le
mariage et la maternité sont aussi des voies de sanctification pour la
femme...
Je pense que ceci est dû au modèle dominant de sainteté, présent pendant des
siècles dans l'histoire de l'Église. Il n'a pourtant jamais été le seul
modèle approuvé par l'Église; la béatification des époux Beltrame - Quattrocchi en est un exemple. Le mariage et la maternité ont toujours été
appréciés et valorisés par l'Église. Il est possible d'en voir un exemple
dans le culte d'Edwige, reine de Pologne, qui avait déjà, avant le procès,
une réputation de sainteté. Une des raisons principales a été son courage de
ne pas hésiter à sacrifier sa propre vie pour devenir mère. Il existait au
XIIIe siècle les franciscaines chanoinesses, entrées dans l'ordre religieux
étant veuves ou mères. L'Église, en élevant aux honneurs des autels les
saintes vierges, a aussi montré la valeur de la maternité spirituelle. Ce
n'est pas un hasard si sainte Catherine de Sienne était appelée par ses
disciples "la douce mère".
Rentrer au couvent laisse imaginer, d'une certaine
manière, un nécessaire effacement de la féminité propre, mais le témoignage
des saintes nous en montre au contraire l'exaltation...
C'est nous qui, de l'extérieur, sommes portés à penser qu'entrer dans un
ordre signifie renoncer à, ou cacher sa propre féminité. Il n'en est pas
ainsi pour les moniales et il n'en a jamais été ainsi dans l'Église; au
Moyen-âge les femmes qui entraient au couvent étaient l'objet d'une grande
estime. Dans certains ordres religieux, il y avait une Mère Abbesse à la
tête d'une branche à la fois masculine et féminine. Ce n'est qu'au XIXe
siècle que l'on commença à penser aux religieuses d'une manière bourgeoise
et puritaine. Il faut constater que dans l'histoire de l'Église, les ordres
féminins ont joué un rôle important. Ils représentent aussi un élément
important du développement culturel, il suffit ici de penser au domaine de
l'éducation.
Les vertus des saintes femmes sont universelles,
mais quelle est la différence entre les saintes du passé et celles du
présent ; que peuvent apprendre d'elles les femmes d'aujourd'hui ?
Chaque sainte nous apprend quelque chose de différent, de nouveau, unique et
en même temps universel. Sainte Catherine de Sienne m'a fascinée par son
courage d'être femme, bien que vivant au XIVe siècle, quand les femmes
n'avaient pas la possibilité d'étudier ou d'accéder à des charges politiques
importantes. Elle avait le courage d'écrire aux papes, de critiquer des
cardinaux et d'instruire les chefs. Au contraire Mère Teresa de Calcutta
semble être un modèle de sainteté féminine complètement différent de celui
de la Siennoise. Elle a réalisé sa féminité, sa maternité spirituelle d'une
manière silencieuse, cachée. Dans un siècle où ce style
de vie est impopulaire, Mère Teresa est apparue involontairement à un
certain moment en première page des journaux, elle est devenue célèbre
et respectée dans le monde entier.
Jean-Paul II a écrit une lettre aux femmes. Un tel
message ne devrait-il pas être aussi communiqué aux hommes ? On manque
aujourd'hui de bons pères et de bons maris...
Le Saint Père, avant d'écrire la Lettre aux femmes, a aussi écrit une Lettre
Apostolique "Mulieris
Dignitatem:". Pour la première fois dans l'histoire de
la Papauté le principal sujet de réflexion est la femme, son identité et sa
dignité. La nouveauté du contenu provient du fait que le Pape, prenant en
considération la complémentarité de l'homme et de la femme, montre
I'humanité féminine" comme un élément indispensable à l'humanité tout
entière. Pour décrire l'union de l'amour sponsal, il utilise un beau
néologisme : l'unité des deux. Jean-Paul II, dans sa défense de la femme,
dit par exemple que pour l'avortement, l'homme aussi est coupable; personne
n'avait jamais parlé aussi clairement auparavant. Je ne pense pas qu'il soit
nécessaire que le Pape écrive une lettre aux hommes. À chaque fois qu'il
parlait de la personne humaine, (ou de l'homme), il avait à l'esprit
l'humanité masculine et féminine.
Nous sommes en train de vivre la crise du mariage.
Les séparations sont une plaie pour notre temps...
En 2001, pourtant, Jean-Paul II a béatifié un
couple d'époux italiens. Quel est le sens inhérent d'un tel acte ?
Béatifiant pour la première fois un couple d'époux, le Pape a rappelé que la
sainteté peut être réalisée en tant que mari et femme qui partagent la
quotidienneté, demeurent fidèles l'un à l'autre malgré les faiblesses et les
difficultés. L'amour conjugal est l'amour envers une autre personne qui,
bien que restant "souveraine", est aussi une partie du conjoint ; ensemble
ils créent l'unité des deux.
Les époux Quattrocchi me rappellent que les époux chrétiens ne peuvent
parvenir au salut (à la sainteté) séparément. Mari et femme sont
responsables l'un de l'autre. Marie Quattrocchi disait que, quand elle se
sentait plus proche de Dieu que son mari et qu'elle avait l'impression de
courir plus vite vers Dieu, elle décidait d'attendre son mari. Elle
l'attendait pour qu'ils puissent cheminer ensemble. Ce n'est qu'en
rencontrant Dieu ensemble que se renforçait l'union du mariage et l'amour.
Si l'on aime quelqu'un, on veut vivre avec lui non seulement jusqu'à la
mort, mais aussi pour l'éternité.
Aleksandra Zapotoczny
Sources: Totus-Tuus- E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 26.04.2007 - BENOÎT XVI -
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