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19 Avril 2005
 

Première visite de Benoît XVI en Amérique latine

 

ROME, le 26 Avril 2007 - (E.S.M.) - Nombreux sont ceux qui s’attendent à ce que le pape Benoît XVI parle enfin aux 500 millions de catholiques de ce continent, qui jusqu’à présent se sont sentis négligés par lui. Le deuxième temps du pontificat pourrait commencer à Aparecida

Affiche officiel pour l'accueil du Saint Père à Sao Paulo - Pour agrandir l'image:  Cliquer

Première visite de Benoît XVI en Amérique latine

Nombreux sont ceux qui s’attendent à ce que le pape Benoît XVI parle enfin aux 500 millions de catholiques de ce continent, qui jusqu’à présent se sont sentis négligés par lui. Le deuxième temps du pontificat pourrait commencer à Aparecida

par Sandro Magister

A Sao Paulo et dans le sanctuaire de l’Aparecida, sur le tropique du Capricorne, c’est l’automne et les températures sont douces. Mais, pour Benoît XVI, son prochain voyage dans cette région, du 9 au 14 mai, constituera une épreuve du feu.

En deux ans de pontificat, ni le Brésil ni l’Amérique latine ne sont jamais apparues comme étant au centre de ses préoccupations, bien qu’y vivent 500 millions de catholiques, presque la moitié du milliard et cent millions de catholiques que compte la planète.

Des éclairs de passions pour ce continent, Joseph Ratzinger en avait fait briller dans les premiers mois après son élection.

C’est lui qui avait fixé, le 7 juillet 2005, le thème de la conférence générale des évêques d’Amérique latine et des Caraïbes: "Disciples et missionnaires de Jésus Christ". C’était la cinquième après celles de Rio de Janeiro en 1955, de Medellín en 1968, de Puebla en 1979 et de Saint-Domingue en 1992:

C’est lui qui avait voulu que l’autre phrase du titre: "Pour que tous aient la vie" finisse en précisant "en Lui". Il avait aussi voulu qu’y soit ajoutée l’affirmation de Jésus lui-même: "Je suis le chemin, la vérité, la vie".

C’est lui qui avait choisi la date et le lieu. En octobre 2005, pendant le synode des évêques, rencontrant quelques cardinaux sud-américains, il leur avait demandé à brûle-pourpoint quel était le sanctuaire marial le plus fréquenté du Brésil. "Aparecida", avaient-ils répondu. Et le pape de reprendre: "C’est là que vous vous réunirez. En mai 2007. Et j’y serai".

Par la suite, cependant, il a entièrement délégué à d’autres la phase préparatoire: à la curie, au cardinal Giovanni Battista Re, préfet de la congrégation pour les évêques et président de la commission pontificale pour l’Amérique latine, et, outre-Atlantique, au cardinal Francisco Javier Errázuriz Ossa, archevêque de Santiago du Chili et actuel président du CELAM, le conseil épiscopal latino-américain.

Le cardinal Re est, depuis des années, le principal responsable des nominations des nouveaux évêques en Amérique latine, que ce soit sous le pape actuel ou sous le précédent. C’est donc en bonne partie à lui qu’il faut attribuer le fait que, aujourd’hui, l’épiscopat latino-américain soit aussi pauvre en grandes figures, en guides sûrs et visionnaires. Les exceptions sont rares. Le cardinal argentin Jorge Mario Bergoglio en est une: mais il s’est tenu éloigné de la préparation de la conférence d’Aparecida et il a opposé un refus catégorique à la demande que lui a faite Benoît XVI lui-même de venir à Rome prendre la tête d’un dicastère de la curie.

Ensuite, le pape a fait venir au Vatican, en octobre dernier, l’archevêque de São Paulo, le cardinal Claudio Hummes, comme préfet de la congrégation pour le clergé. Mais sans effet visible jusqu’à présent.

Le cardinal Hummes sait par expérience personnelle que le clergé est l’un des points sensibles de l’Eglise du continent. Sauf au Mexique, en Colombie, au Chili et en Argentine, dans tous les pays les prêtres indigènes sont très peu nombreux, un pour quinze mille baptisés, c’est-à-dire, proportionnellement, dix fois moins qu’en Europe ou en Amérique du Nord où leur nombre a pourtant enregistré une forte baisse.

Très peu nombreux, les prêtres sont également mal formés. Dans les zones rurales et dans les Andes, le concubinage est monnaie courante. Dans beaucoup d’églises et de paroisses, la messe dominicale est rarement célébrée, et souvent de manière arbitraire: cela explique les faibles taux de participation régulière à la messe sur ce contient qui est pourtant si largement catholique.

Les séminaires sont également de qualité très variable. Là où les vocations sacerdotales se redressent – dans certains diocèses plus actifs ou dans certaines communautés charismatiques – la principale difficulté pour l’évêque ou pour le chef de la communauté consiste à trouver un séminaire fiable.

Tout cela est bien connu mais, dans les documents préparatoires de la conférence d’Aparecida et jusque dans le brouillon du très long document final, préparé en secret dans les bureaux du Vatican, on en retrouve seulement une faible trace.

Cette année, le 20 janvier, puis le 17 février, Benoît XVI a lu les deux seuls discours qu’il ait jusqu’à présent consacrés à ce sujet: le premier s’adressait aux membres de la commission pontificale pour l’Amérique Latine et le second aux nonces en poste sur ce continent. Il s’agit de deux discours de routine, produits dans les bureaux du cardinal Re, sans un seul passage qui fasse percevoir la main et l’esprit du pape, très reconnaissables quand c'est lui qui écrit personnellement.

Routine toujours que la nomination des 266 participants à la conférence d’Aparecida, membres, invités, observateurs et experts. Sur les seize dont le choix revenait à Benoît XVI, onze étaient désignés d’office en tant que responsables d’autant de bureaux de la curie. Sur les cinq restants, le seul remarquable est le cardinal Marc Ouellet, archevêque de Québec, canadien mais beaucoup plus compétent que plusieurs de ses collègues latino-américains.

Il y aurait pourtant d’importantes raisons pour que Aparecida entre dans l’histoire, comme ce fut le cas – pour d’autres motifs - de deux réunions continentales qui l’ont précédée: Medellín en Colombie, en 1968, et Puebla, au Mexique, en 1979.

Le discours prononcé par Jean-Paul II à Puebla a eu un fort impact puisqu’il a inauguré la bataille longue de dix ans que Rome a livrée et gagnée, avec l’apport inflexible de celui qui était alors le cardinal Ratzinger, contre l’utopie marxiste sous la forme de la théologie de la libération.

Depuis lors, cependant, beaucoup de choses ont changé. Lorsque Karol Wojtyla s’est rendu au Mexique en 1979 et au Brésil l’année suivante, plusieurs pays du continent étaient dirigés par des régimes réactionnaires et même sanguinaires. Aujourd’hui, pour l’Eglise, le défi est contraire et, par certains côtés, encore plus difficile.

Au Brésil, au Chili, en Uruguay, en Argentine, gouvernent les progressistes avec Lula, Michelle Bachelet, Vázquez, Kirchner, porteurs d’une vision laïque semblable à celle de l’hémisphère Nord sécularisé. Au Venezuela, en Bolivie, en Equateur, au Nicaragua, dominent le populisme des Chávez, Morales, Correa, Ortega. Le marxisme cher à la théologie de la libération ne persiste plus qu’à Cuba. La religion des nouveaux régimes populistes est plutôt l’indigénisme, les mythes de l’Amérique préchrétienne.

Mais un changement aussi fort est intervenu dans le domaine religieux. En 1980, lorsque Jean-Paul II s’est rendu pour la première fois au Brésil, les catholiques jouissaient d’un quasi monopole, puisqu’ils représentaient 89 pour cent de la population. Au recensement de l’an 2000, ils étaient descendus à 74 pour cent et aujourd’hui, à Sao Paulo, à Rio et dans les zones urbaines ils sont même en dessous de 60 pour cent.

Dans le même temps, ceux qui ont augmenté sont les sans-religions – de 1,6 pour cent en 1980 à 7,4 pour cent en l’an 2000 – mais surtout les protestants de tendance pentecôtiste. Ces derniers sont passés de 5 pour cent en 1980 à 15 pour cent et, dans les zones urbaines, ils dépassent les 20 pour cent.

Mais il y a plus: l’esprit du pentecôtisme recueille un nombre croissant de fidèles dont certains continuent à appartenir à l’Eglise catholique. Le Pew Forum on Religion & Public Life, dans une enquête fouillée de 2006, a fait apparaître que, au Brésil, un catholique sur trois peut aujourd’hui être rattaché à cette tendance. Elle constitue dans une large mesure une réaction à la pression sécularisatrice et elle apprécie un christianisme puritain, communautaire, inspiré d’en haut, défenseur de la vie et de la famille, engagé sur la scène publique, avec un fort esprit missionnaire.

Jean-Paul II, à Saint-Domingue, en 1992, avait traité de “loups rapaces“ les communautés pentecôtistes protestantes, qui sont en effet souvent agressives contre les symboles du catholicisme, de la Vierge jusqu’au pape.

Le cardinal Ratzinger avait lui aussi, lors d’une conférence, le 13 mai 2004, accusé les Etats-Unis de promouvoir “la protestantisation de l’Amérique latine et la dissolution de l’Eglise catholique“.

Cependant, le 17 février dernier, en tant que pape, il a plutôt appelé l’Eglise à s’interroger sur elle-même.

Si autant de fidèles l’abandonnent et se tournent vers les communautés pentecôtistes – un phénomène qui touche aussi, de façon massive, l’Afrique, l’Asie et l’Amérique du Nord – c’est parce qu’ils ont soif d’un Jésus vivant et vrai, que l’Eglise annonce trop timidement. Comme le Jésus réduit à sa dimension humaine et politique des livres de Jon Sobrino, le théologien de la libération condamné l’hiver dernier par la congrégation pour la doctrine de la foi.

En définitive, selon Benoît XVI, pour l’Amérique latine aussi, la question essentielle est celle de Jésus. Qui sait comment, à São Paulo et à Aparecida, il saura enfin lui parler et la toucher au fond du cœur ?

Traduction française par Charles de Pechpeyrou, Paris, France

Le programme du voyage de Benoît XVI au Brésil: Benoît XVI

Tous les articles concernant le voyage apostolique du saint Père: Benoît XVI au Brésil: du 09 au 14 mai 2007

Pour des informations supplémentaires sur la visite du Saint-Père au Brésil, le site officiel en portugais: visitadopapa
Le site officiel de la conférence d’Aparecida, avec les documents préparatoires en espagnol et en anglais ainsi que la liste complète des participants: V Conferencia General del Episcopado Latinoamericano y del Caribe

Le cas du théologien de la libération Jon Sobrino, analysé sur www.chiesa: Prélude au voyage prochain de Benoît XVI au Brésil

L’enquête (en anglais) réalisée en 2006 par le Pew Forum on Religion & Public Life sur le phénomène pentecôtiste au Brésil et dans neuf autres pays: Spirit and Power. A 10-Country Survey of Pentecostals

Le cas exemplaire d’un leader pentecôtiste catholique, Oscar Osorio, au Honduras, raconté par John L. Allen Jr. du “National Catholic Reporter”: A Catholic answer to Pentecostal preachers

Sur le cardinal Cláudio Hummes et le Brésil, encore sur www.chiesa: Avec Hummes, un Brésil champion du monde arrive en curie
 

Sources:  La chiesa.it  - E.S.M.

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

Eucharistie, sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 26.04.2007 - BENOÎT XVI - T. Brésil

 

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