 |
Message du Pape François pour le Carême 2025
|
Le 24 février 2025 -
E.S.M.
- Dans son message de Carême publié ce
mardi 25 février, le Pape François reprend le thème du
Jubilé, « pèlerins d’espérance » pour inviter
l’Église toute entière à se convertir. Chaque chrétien
doit prendre conscience de sa situation de pèlerin, et
marcher avec les autres enfants de Dieu vers la «
grande promesse »: la vie éternelle.
|
|
MESSAGE
DU PAPE FRANÇOIS
 
POUR LE CARÊME 2025
 
Marchons ensemble dans l’espérance
 
Chers frères et sœurs,
 
avec le signe pénitentiel des cendres sur la tête, nous commençons
le pèlerinage annuel du Saint Carême dans la foi et dans
l’espérance. L’Église, mère et maîtresse, nous invite à préparer nos
cœurs et à nous ouvrir à la grâce de Dieu pour que nous puissions
célébrer dans la joie le triomphe pascal du Christ-Seigneur, sur le
péché et sur la mort. Saint Paul le proclame : « La mort a été
engloutie dans la victoire. Ô Mort, où est ta victoire ? Ô Mort, où
est-il, ton aiguillon ? » ( 1 Co 15, 54-55). En effet, Jésus-Christ,
mort et ressuscité, est le centre de notre foi et le garant de la
grande promesse du Père qu’est la vie éternelle déjà réalisée en son
Fils bien-aimé (cf. Jn 10, 28 ; 17, 3). [1]
 
Je voudrais proposer à l’occasion de ce Carême, enrichi par la grâce
de l’année jubilaire, quelques réflexions sur ce que signifie
marcher ensemble dans l’espérance, et découvrir les appels à la
conversion que la miséricorde de Dieu adresse à tous, en tant
qu’individus comme en tant que communautés.
 
Tout d’abord, marcher. La devise du Jubilé, “pèlerins de
l’espérance”, nous rappelle le long voyage du peuple d’Israël vers
la Terre promise, raconté dans le livre de l’Exode : une marche
difficile de l’esclavage à la liberté, voulue et guidée par le
Seigneur qui aime son peuple et lui est toujours fidèle. Et nous ne
pouvons pas évoquer l’exode biblique sans penser à tant de frères et
sœurs qui, aujourd’hui, fuient des situations de misère et de
violence, partant à la recherche d’une vie meilleure pour eux-mêmes
et pour leurs êtres chers. Un premier appel à la conversion apparaît
ici car, dans la vie, nous sommes tous des pèlerins. Chacun peut se
demander : comment est-ce que je me laisse interpeller par cette
condition ? Suis-je vraiment en chemin ou plutôt paralysé, statique,
dans la peur et manquant d’espérance, ou bien encore installé dans
ma zone de confort ? Est-ce que je cherche des chemins de libération
des situations de péché et de manque de dignité ? Ce serait un bon
exercice de Carême que de nous confronter à la réalité concrète d’un
migrant ou d’un pèlerin, et de nous laisser toucher de manière à
découvrir ce que Dieu nous demande pour être de meilleurs voyageurs
vers la maison du Père. Ce serait un bon “test” pour le marcheur.
 
En second lieu, faisons ce chemin ensemble. Marcher ensemble, être
synodal, telle est la vocation de l’Église. [2] Les chrétiens sont
appelés à faire route ensemble, jamais comme des voyageurs
solitaires. L’Esprit Saint nous pousse à sortir de nous-mêmes pour
aller vers Dieu et vers nos frères et sœurs, et à ne jamais nous
refermer sur nous-mêmes. [3] Marcher ensemble c’est être des
tisseurs d’unité à partir de notre commune dignité d’enfants de Dieu
(cf. Ga 3,26-28) ; c’est avancer côte à côte, sans piétiner ni
dominer l’autre, sans nourrir d’envies ni d’hypocrisies, sans
laisser quiconque à la traîne ou se sentir exclu. Allons dans la
même direction, vers le même but, en nous écoutant les uns les
autres avec amour et patience.
 
En ce Carême, Dieu nous demande de vérifier si dans notre vie, dans
nos familles, dans les lieux où nous travaillons, dans les
communautés paroissiales ou religieuses, nous sommes capables de
cheminer avec les autres, d’écouter, de dépasser la tentation de
nous ancrer dans notre autoréférentialité et de nous préoccuper
seulement de nos propres besoins. Demandons-nous devant le Seigneur
si nous sommes capables de travailler ensemble, évêques, prêtres,
personnes consacrées et laïcs, au service du Royaume de Dieu ; si
nous avons une attitude d’accueil, avec des gestes concrets envers
ceux qui nous approchent et ceux qui sont loin ; si nous faisons en
sorte que les personnes se sentent faire partie intégrante de la
communauté ou si nous les maintenons en marge. [4] Ceci est un
deuxième appel : la conversion à la synodalité.
 
Troisièmement, faisons ce chemin ensemble dans l’espérance d’une
promesse. Que l’ espérance qui ne déçoit pas (cf. Rm 5, 5), le
message central du Jubilé [5], soit pour nous l’horizon du chemin de
Carême vers la victoire de Pâques. Comme nous l’a enseigné le Pape
Benoît XVI dans l’encyclique
Spe Salvi : « L’être humain a besoin de
l’amour inconditionnel. Il a besoin de la certitude qui lui fait
dire : “Ni la mort ni la vie, ni les esprits ni les puissances, ni
le présent ni l’avenir, ni les astres, ni les cieux, ni les abîmes,
ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de
Dieu qui est en Jésus Christ” (Rm 8, 38-39) ». [6] Jésus, notre
amour et notre espérance, est ressuscité, [7] il vit et règne
glorieusement. La mort a été transformée en victoire, et c’est là
que réside la foi et la grande espérance des chrétiens : la
résurrection du Christ !
 
Et voici le troisième appel à la conversion : celui de l’espérance,
de la confiance en Dieu et en sa grande promesse, la vie éternelle.
Nous devons nous demander : ai-je la conviction que Dieu pardonne
mes péchés ? Ou bien est-ce que j’agis comme si je pouvais me sauver
moi-même ? Est-ce que j’aspire au salut et est-ce que j’invoque
l’aide de Dieu pour l’obtenir ? Est-ce que je vis concrètement
l’espérance qui m’aide à lire les événements de l’histoire et qui me
pousse à m’engager pour la justice, la fraternité, le soin de la
maison commune, en veillant à ce que personne ne soit laissé pour
compte ?
 
Sœurs et frères, grâce à l’amour de Dieu en Jésus-Christ, nous
sommes gardés dans l’espérance qui ne déçoit pas (cf. Rm 5, 5).
L’espérance est “l’ancre de l’âme”, sûre et indéfectible. [8] C’est
en elle que l’Église prie pour que « tous les hommes soient sauvés »
( 1Tm 2,4) et qu’elle attend d’être dans la gloire du ciel, unie au
Christ, son époux. C’est ainsi que s’exprime sainte Thérèse de Jésus
: « Espère, ô mon âme, espère. Tu ignores le jour et l’heure. Veille
soigneusement, tout passe avec rapidité quoique ton impatience rende
douteux ce qui est certain, et long un temps très court » (
Exclamations de l’âme à son Dieu, 15, 3). [9]
 
Que la Vierge Marie, Mère de l’Espérance, intercède pour nous et
nous accompagne sur le chemin du Carême.
 
Rome, Saint-Jean-de-Latran, 6 février 2025, mémoire de Saint Paul
Miki et ses compagnons, martyrs.
 
FRANÇOIS
_____________________________________
[1] Cf. Lett. enc. Dilexit nos (24 ottobre 2024), n. 220
[2] Cf. Homélie de la messe de canonisation des Bienheureux Giovanni
Battista Scalabrini e Artemide Zatti, 9 octobre 2022.
[3] Cf. Idem.
[4] Cf. Ibid.
[5] Cf. Bulle Spes non confundit, n. 1.
[6] Lett. enc.
Spe Salvi (30 novembre 2007), n. 26.
[7] Cf. Séquence du dimanche de Pâques.
[8] Cf. Catéchisme de l’Église catholique, n. 1820.
[9] Idem., n. 1821.
Les lecteurs qui
désirent consulter les derniers articles publiés par le site
Eucharistie Sacrement de la Miséricorde, peuvent
cliquer sur le lien suivant
► E.S.M.
sur Google actualité |
Sources
: Copyright © Dicastero per la Comunicazione - Libreria Editrice
Vaticana
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 26.02.2025
|