Benoît XVI réaffirme que le Christ
est le Sauveur de l’homme d’aujourd’hui |
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CITE DU VATICAN, le 25 décembre 2006 -
(E.S.M.) - Devant des milliers de fidèles enthousiastes, le pape
Benoît XVI a renouvelé ses espoirs pour la paix, ce midi, lors de son
traditionnel discours de Noël, prononcé depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre au Vatican.
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Le pape Benoît XVI
donnant sa bénédiction à la ville et au monde.
Le pape Benoît XVI réaffirme que le
Christ est le Sauveur de l’homme d’aujourd’hui.
Aujourd'hui, qui peut défendre l'homme sinon Celui qui l’aime au point de
sacrifier son Fils unique sur la croix comme Sauveur du monde ?
À 12 heures aujourd'hui, Solennité du Noël du
Seigneur, depuis la Loge des Bénédictions, le Saint-Père Benoît XVI a
adressé le traditionnel Message de Noël aux fidèles présents Place Saint
Pierre et à toux ceux qui écoutaient à travers la radio et la télévision.
"Avec une forte appréhension, je pense en ce jour de fête à la région du
Moyen-Orient, marquée par d'innombrables et graves crises et conflits, et je
souhaite qu'elle s'ouvre à des perspectives de paix justes et durables", a
déclaré aujourd'hui le pape Benoît XVI dans son message au monde.
Message du Saint-Père Benoît XVI
«Salvator noster natus est in mundo» (Missel romain).
«Dans le monde un enfant est né: Dieu, notre Sauveur !» Cette nuit, une fois
encore, nous avons entendu dans nos églises cette annonce qui, malgré la
suite des siècles, conserve intacte sa fraîcheur. C’est une annonce venue du
ciel, qui invite à ne pas craindre parce qu’a jailli «une grande joie pour
tout le peuple» (Lc 2, 10).
C’est une annonce d’espérance parce qu’elle fait savoir que, une nuit, il y
a plus de deux mille ans, «est né un Sauveur, dans la ville de David. Il est
le Messie, le Seigneur» (Lc 2, 11).
Aux bergers qui se trouvaient alors sur la colline de Bethléem, comme à nous
aujourd’hui, habitants de notre terre, l’Ange de Noël répète: «Le Sauveur
est né; il est né pour vous ! Venez, venez l’adorer» !
Mais, pour l’homme du troisième millénaire, un «Sauveur» a-t-il encore une
valeur et un sens ? Un «Sauveur» est-il encore nécessaire pour l’homme qui a
rejoint la Lune et Mars, et qui se prépare à conquérir l’univers; pour
l’homme qui recherche sans limites les secrets de la nature et qui réussit
même à déchiffrer les codes prodigieux du génome humain ? A-t-il besoin d’un
Sauveur l’homme qui a inventé la communication interactive, qui navigue sur
l’océan virtuel d’internet et qui, grâce aux technologies les plus modernes
et les plus avancées des mass média, a fait désormais de la terre, cette
grande maison commune, un petit village global ? L’homme du vingt et unième
siècle se présente comme l’artisan de son destin, sûr de lui et
autosuffisant, comme l’auteur enthousiaste d’indiscutables succès.
Cela semble être ainsi, mais ce n’est pas le cas.
En ce temps d’abondance et de consommation effrénée, on meurt encore de faim
et de soif, de maladie et de pauvreté. Il y a aussi l’être humain réduit en
esclavage, exploité et offensé dans sa dignité, analyse Benoît XVI; celui qui est victime de la
haine raciale et religieuse, et qui, dans la libre profession de sa foi, est
entravé par des intolérances et des discriminations, par des ingérences
politiques et des pressions physiques ou morales. Il y a celui qui voit son
corps et le corps de ses proches, tout particulièrement des enfants, mutilés
par l’utilisation des armes, par le terrorisme et par toute sorte de
violence, à une époque où tous invoquent et revendiquent le progrès, la
solidarité et la paix pour tous. Et que dire de la personne qui, privée
d’espérance, est contrainte de laisser sa maison et sa patrie, pour chercher
ailleurs des conditions de vie dignes de l’homme ? Que faire pour aider la
personne qui, trompée par des prophètes de bonheur facile, celle qui,
fragile sur le plan relationnel et incapable d’assumer des responsabilités
stables pour sa vie présente et pour son avenir, en arrive à marcher dans le
tunnel de la solitude et finit souvent esclave de l’alcool ou de la drogue?
Que penser de celle qui choisit la mort en croyant chanter un hymne à la vie
?
Comment ne pas voir que c’est justement du fond de l’humanité avide de
jouissance et désespérée que s’élève un cri déchirant d’appel à l’aide ?
C’est Noël: aujourd’hui dans notre monde entre «la vraie Lumière, qui
éclaire tout homme» (Jn 1, 9).
«Le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous» (1, 14), proclame
l’évangéliste Jean. Aujourd’hui, oui aujourd’hui, le Christ vient à nouveau
«chez les siens» et, à celui qui l’accueille, il donne «le pouvoir de
devenir enfant de Dieu»; il nous est ainsi donné de voir la gloire divine et
de partager la joie de l’Amour, qui s’est fait chair pour nous à Bethléem.
Aujourd’hui, encore aujourd’hui, «notre Sauveur est né dans le monde», parce
qu’il sait que nous avons besoin de lui. Malgré les nombreuses formes de
progrès, l’être humain est resté ce qu’il est depuis toujours : une liberté
tendue entre bien et mal, entre vie et mort. C’est précisément là, au plus
intime de lui-même, dans ce que la Bible nomme le «cœur», qu’il a toujours
besoin d’être «sauvé». Et, à notre époque post moderne, il a peut-être
encore plus besoin d’un Sauveur, parce que la société dans laquelle il vit
est devenue plus complexe et que les menaces qui pèsent sur son intégrité
personnelle et morale sont devenues plus insidieuses.
Qui peut le défendre sinon Celui qui l’aime au point
de sacrifier son Fils unique sur la croix comme Sauveur du monde
?
«Salvator noster», le Christ est aussi le Sauveur de l’homme d’aujourd’hui.
Qui fera entendre en tout point de la Terre, de manière crédible, ce message
d’espérance? Qui s’emploiera pour que soit reconnu, protégé et promu le bien
intégral de la personne humaine, qui est une condition de la paix,
respectant tout homme et toute femme dans sa dignité? Qui aidera à
comprendre que, avec de la bonne volonté, du bon sens et de la modération,
il est possible d’éviter que les contentieux se durcissent et, qu’il est
même possible de les résoudre par des solutions équitables? Avec une forte
appréhension, je pense, en ce jour de fête, à la région du Moyen-Orient,
marquée par d’innombrables et graves crises et conflits, et je souhaite
qu’elle s’ouvre à des perspectives de paix juste et durable, dans le respect
des droits inaliénables des peuples qui la composent. Je mets entre les
mains de l’Enfant divin de Bethléem les signaux de reprise du dialogue entre
Israéliens et Palestiniens, dont nous avons été témoins ces jours-ci, et
l’espérance d’autres développements réconfortants. J’ai confiance que, après
tant de victimes, de destructions et d’incertitudes, survive et progresse un
Liban démocratique, ouvert aux autres, dans le dialogue entre les cultures
et entre les religions. Je lance un appel à tous ceux qui ont entre les
mains les destinées de l’Irak, pour que cesse la violence atroce qui
ensanglante le pays et que soit assurée à chacun de ses habitants une
existence normale. J’invoque Dieu pour qu’au Sri Lanka soit écouté, dans les
zones en conflit, le désir des populations d’avoir un avenir de fraternité
et de solidarité; pour qu’au Darfour et partout en Afrique il soit mis fin
aux conflits fratricides et que soient rapidement cicatrisées les blessures
ouvertes dans la chair de ce Continent, et que se consolident les processus
de réconciliation, de démocratie et de développement. Que l’Enfant divin,
Prince de la paix, permette que s’éteignent les foyers de tension qui
rendent incertain l’avenir d’autres parties du monde, en Europe comme en
Amérique latine.
«Salvator noster» : telle est notre espérance; telle est l’annonce que
l’Église fait retentir aussi en ce jour de Noël, souligne Benoît XVI. Par l’Incarnation, rappelle
le Concile Vatican II, le Fils de Dieu s’est en quelque sorte uni à tout
homme (cf.
Gaudium et Spes,
n. 22). C’est pourquoi la
Naissance de la Tête est aussi la naissance du corps, comme le notait le
Pape saint Léon le Grand. À Bethléem est né le peuple chrétien, corps
mystique du Christ dans lequel tout membre est intimement uni aux autres
dans une totale solidarité. Notre Sauveur est né pour tous. Nous devons le
proclamer, demande le pape Benoît XVI, non seulement en paroles, mais aussi
par toute notre vie, donnant au monde le témoignage de communautés unies et
ouvertes, dans lesquelles règnent la fraternité et le pardon, l’accueil et
le service mutuel, la vérité, la justice et l’amour.
Communauté sauvée par le Christ. Telle est la vraie nature de l’Église, qui
se nourrit de sa Parole et de son Corps eucharistique. C’est seulement en
redécouvrant le don reçu que l’Église peut témoigner du Christ Sauveur à
tous les hommes; elle le fait avec enthousiasme et passion, dans le plein
respect de chaque tradition culturelle et religieuse; elle le fait avec
joie, sachant que Celui qu’elle annonce n’enlève rien de ce qui est
authentiquement humain, mais qu’il le porte à son accomplissement. En
vérité, le Christ ne vient détruire que le mal, que le péché; le reste, tout
le reste, il l’élève et le porte à la perfection. Le Christ ne nous sauve
pas de notre humanité, mais il nous sauve à travers elle, il ne nous sauve
pas du monde, mais il est venu dans le monde pour que le monde soit sauvé
par lui (cf. Jn 3, 17).
Chers frères et sœurs, a conclu Benoît XVI, où que vous soyez, que ce message de joie et
d’espérance vous rejoigne : Dieu s’est fait homme en Jésus Christ, il est né
de la Vierge Marie et il renaît aujourd’hui dans l’Église. C’est lui qui
porte à tous l’amour du Père céleste. C’est lui le Sauveur du monde! N’ayez
pas peur, ouvrez-lui votre cœur, accueillez-le, pour que son Règne d’amour
et de paix devienne l’héritage commun de tous. Joyeux Noël !
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Benoît XVI
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Album photos
(pages 26 à 29)
Sources:
www.vatican.va -
E.S.M.
© Copyright 2006 - Libreria Editrice Vatican
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 25.12.2006 - BENOÎT XVI |