Homélie de Benoît XVI : 'partager Sa
passion, sans revendiquer une quelconque récompense' |
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Cité du Vatican, le 25 novembre 2007 -
(E.S.M.)
- Homélie du pape Benoît XVI en la Basilique du Vatican, cœur du
monde chrétien. Cette cérémonie, déclare le Saint Père, invite le peuple
de Dieu à prier pour que dans leur service envers nos Frères, les
nouveaux élus restent toujours fidèles au Christ jusqu'au sacrifice de
leur vie si nécessaire, pour suivre uniquement le chemin de son
Évangile.
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Le pape Benoît XVI -
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Homélie de Benoît XVI : 'partager Sa passion, sans revendiquer une
quelconque récompense'
Consistoire ordinaire public pour la création de vingt-trois nouveaux
cardinaux
A 10h30 samedi matin, dans la Basilique du Vatican, le Saint Père Benoît XVI a
tenu un Consistoire Ordinaire Public pour la création de 23 nouveaux
Cardinaux.
En ouverture du Consistoire et après le salut liturgique, le Saint Père
Benoît XVI a lu la formule de création et a proclamé solennellement les noms des nouveaux Cardinaux.
Le premier des nouveaux Cardinaux, Son Em. Leonardo Sandri, Préfet de la
Congrégation pour les Églises Orientales, s'est adressé au Saint
Père au nom de tous.
Après la proclamation du Saint Évangile, le Pape a prononcé son homélie.
Homélie du pape Benoît XVI
Messieurs les Cardinaux,
Vénérés Frères dans l'Épiscopat et dans le Sacerdoce,
Chers frères et sœurs !
Messieurs les Cardinaux,
Vénérés frères dans l'épiscopat et dans le sacerdoce,
Chers frères et sœurs!
Dans cette Basilique vaticane, cœur du monde chrétien, se renouvelle
aujourd'hui un événement ecclésial significatif et solennel: le Consistoire
ordinaire public pour la création de 23 nouveaux Cardinaux, avec
l'imposition de la barrette et l'assignation du titre. C'est un événement
qui suscite à chaque fois une émotion particulière, et pas seulement chez
ceux qui, à travers ces rites, sont admis à faire partie du Collège
cardinalice, mais dans toute l'Eglise, heureuse de ce signe éloquent de
l'unité catholique. Dans sa structure, la cérémonie elle-même met en
évidence la valeur de la tâche que les nouveaux Cardinaux sont appelés à
accomplir en collaborant étroitement avec le Successeur de Pierre, et elle
invite le peuple de Dieu à prier afin que, dans leur service, ces frères
restent toujours fidèles au Christ, jusqu'au sacrifice de la vie si
nécessaire, et qu'ils se laissent guider uniquement par son Evangile. Nous
nous rassemblons donc avec foi autour d'eux et nous élevons avant tout vers
le Seigneur notre prière d'action de grâce.
Chers frères, dans ce climat de joie et d'intense spiritualité, je salue
avec affection chacun de vous, qui à partir d'aujourd'hui êtes membres du
Collège cardinalice, choisis pour être, selon une antique institution, les
plus proches conseillers et collaborateurs du Successeur de Pierre dans la
direction de l'Eglise. Je salue et je remercie Mgr Leonardo Sandri, qui m'a
adressé en votre nom des paroles courtoises et respectueuses, soulignant
dans le même temps la signification et l'importance du moment ecclésial que
nous vivons. Je désire, en outre, adresser une juste pensée au regretté Mgr
Ignacy Jez, que le Dieu de toute grâce a rappelé à lui juste avant sa
nomination, pour lui offrir une toute autre couronne: celle de la gloire
éternelle dans le Christ. Mon salut cordial s'adresse ensuite aux Cardinaux
présents et également à ceux qui n'ont pas pu être physiquement avec nous,
mais qui sont unis à nous en esprit. La célébration du Consistoire est
toujours une occasion providentielle pour offrir urbi et orbi, à la ville de
Rome et au monde entier, le témoignage de cette singulière unité qui
rassemble les Cardinaux autour du pape, Evêque de Rome. En une circonstance
aussi solennelle, j'ai également à cœur d'adresser un salut respectueux et
déférent aux Représentations gouvernementales et aux personnalités venues
ici de toutes les parties du monde, ainsi qu'aux familles, aux amis, aux
prêtres, aux religieux, aux religieuses et aux fidèles de chaque Eglise
locale dont proviennent les nouveaux Cardinaux. Enfin, je salue tous ceux
qui se sont rassemblés ici pour les entourer et leur exprimer leur estime et
leur affection avec une joie chaleureuse.
Chers frères, la célébration d'aujourd'hui vous insère de plein droit dans
la vénérable Eglise de Rome, dont le Successeur de Pierre est le Pasteur.
Dans le Collège des Cardinaux revit ainsi l'antique presbyterium de l'Evêque
de Rome, dont les membres, alors qu'ils exerçaient des fonctions pastorales
et liturgiques dans les différentes églises, ne lui faisaient pas manquer
leur précieuse collaboration en ce qui concerne l'accomplissement des
devoirs liés à son ministère apostolique universel. Les temps ont changé et
la grande famille des disciples du Christ est aujourd'hui présente sur
chaque continent jusqu'aux lieux les plus reculés de la terre, elle parle
pratiquement toute les langues du monde et des peuples de chaque culture lui
appartiennent. La diversité des membres du Collège cardinalice, que ce soit
en raison de leur origine géographique ou culturelle, met en relief cette
croissance providentielle et souligne dans le même temps les exigences
pastorales différentes auxquelles le Pape doit répondre. L'universalité, la
catholicité de l'Eglise se reflète donc bien dans la composition du Collège
des Cardinaux: un grand nombre d'entre eux sont pasteurs de communautés
diocésaines, d'autres sont au service direct du Siège apostolique, et
d'autres encore ont rendu des services méritoires dans des domaines
pastoraux spécifiques.
Chers et vénérés frères qui venez d'être créés Cardinaux, chacun de vous
représente donc une partie du Corps mystique articulé du Christ, qui est
l'Eglise présente en chaque lieu. Je sais combien de fatigue et de sacrifice
comporte aujourd'hui le soin des âmes, mais je connais la générosité qui
soutient votre activité apostolique quotidienne. C'est pourquoi, en la
circonstance que nous vivons, j'ai à cœur de vous réaffirmer ma sincère
appréciation pour le service que vous avez fidèlement prêté au cours de tant
d'années de travail dans les différents milieux du ministère ecclésial, un
service qu'à présent, avec l'élévation au cardinalat, vous êtes appelés à
accomplir avec une plus grande responsabilité encore, en étroite communion
avec l'Evêque de Rome. Je pense à présent avec affection aux communautés
confiées à vos soins et, de manière particulière, à celles qui sont le plus
éprouvées par la souffrance, par les défis et les difficultés de toutes
sortes. Parmi celles-ci, comment ne pas tourner le regard avec appréhension
et affection, en ce moment de joie, vers les chères communautés qui se
trouvent en Irak? Ces frères et sœurs dans la foi font l'expérience dans
leur chair des conséquences dramatiques d'un conflit persistant et elles
vivent à présent dans une situation politique plus que jamais fragile et
délicate. En appelant à faire partie du Collège des Cardinaux le Patriarche
de l'Eglise chaldéenne, j'ai voulu exprimer de manière concrète ma proximité
spirituelle et mon affection pour ces populations. Chers et vénérés frères,
nous voulons ensemble réaffirmer la solidarité de l'Eglise tout entière
envers les chrétiens de cette terre bien-aimée et inviter à invoquer de Dieu
miséricordieux, pour tous les peuples concernés, l'avènement de la
réconciliation souhaitée et de la paix.
Nous venons d'entendre la Parole de Dieu qui nous aide à mieux comprendre le
moment solennel que nous vivons. Dans le passage évangélique, Jésus vient de
rappeler pour la troisième fois le sort qui l'attend à Jérusalem, mais
l'arrivisme des disciples l'emporte sur la peur qui les avait assaillis
l'espace d'un instant. Après la confession de Pierre à Césarée et la
discussion le long de la route sur lequel d'entre eux était le plus grand,
l'ambition pousse les fils de Zébédée à revendiquer pour eux-mêmes les
meilleures places dans le royaume messianique, à la fin des temps. Dans la
course aux privilèges, tous les deux savent ce qu'ils veulent, ainsi que les
dix autres, malgré leur "vertueuse" indignation. Mais en réalité ils ne
savent pas ce qu'ils demandent. C'est Jésus qui le leur fait comprendre, en
parlant en des termes bien différents du "ministère" qui les attend. Il
corrige la conception édulcorée du mérite qu'ils ont, selon laquelle l'homme
peut acquérir des droits à l'égard de Dieu.
Chers et vénérés frères, l'évangéliste Marc nous rappelle que chaque
véritable disciple du Christ ne peut aspirer qu'à une seule chose: partager
sa passion, sans revendiquer aucune récompense. Le chrétien est appelé à
assumer la condition de "serviteur" en suivant les traces de Jésus,
c'est-à-dire en donnant sa vie pour les autres de manière gratuite et
désintéressée. Ce n'est pas la recherche du pouvoir et du succès, mais
l'humble don de soi pour le bien de l'Eglise qui doit caractériser chacun de
nos gestes et chacune de nos paroles. En effet, la véritable grandeur
chrétienne ne consiste pas à dominer, mais à servir. Jésus répète
aujourd'hui à chacun de nous qu'Il "n'est pas venu pour être servi, mais
pour servir, et donner sa vie en rançon pour une multitude"
(Mc 10, 45). Voilà l'idéal qui doit orienter votre service. Chers
frères, en entrant dans le Collège des Cardinaux, le Seigneur vous demande
le service de l'amour et il vous le confie: amour pour Dieu, amour pour son
Eglise, amour pour nos frères dans le plus grand et inconditionnel
dévouement usque ad sanguinis effusionem, comme le récite la formule
pour l'imposition de la barrette et comme le montre la couleur rouge des
vêtements que vous portez.
Soyez les apôtres de Dieu qui est Amour et les témoins de l'espérance
évangélique: c'est ce que le peuple chrétien attend de vous. La cérémonie
d'aujourd'hui souligne la grande responsabilité qui, à cet égard, pèse sur
chacun de vous, vénérés et chers frères, et qui trouve confirmation dans les
paroles de l'apôtre Pierre que nous venons d'entendre: "Sanctifiez dans vos
cœurs le Seigneur Christ, toujours prêts à la défense contre quiconque vous
demande raison de l'espérance qui est en vous"
(1 P 3, 15). Une telle
responsabilité n'exempte pas des risques mais, rappelle encore saint Pierre,
"mieux vaudrait souffrir en faisant le bien, si telle était la volonté de
Dieu, qu'en faisant le mal" (1 P 3, 17).
Le Christ vous demande de confesser devant les hommes sa vérité, d'embrasser
et de partager sa cause; et d'accomplir tout cela "avec douceur et respect,
en possession d'une bonne conscience" (1 P
3, 15-16), c'est-à-dire avec cette humilité intérieure qui est le
fruit de la coopération avec la grâce de Dieu.
Chers frères et sœurs, demain, dans cette même basilique, j'aurai la joie de
célébrer l'Eucharistie, en la solennité du Christ Roi de l'univers, avec les
nouveaux Cardinaux, et je leur remettrai l'anneau. Il s'agira d'une occasion
plus que jamais importante et opportune pour réaffirmer notre unité dans le
Christ et pour renouveler notre volonté commune de le servir avec une totale
générosité. Accompagnez-les par votre prière, afin qu'ils répondent au don
reçu avec un dévouement total et constant. Nous nous adressons à présent
avec confiance à Marie, Reine des Apôtres. Que sa présence spirituelle,
aujourd'hui, en ce cénacle singulier, soit le gage pour les nouveaux
Cardinaux et pour nous tous de la constante effusion de l'Esprit Saint qui
guide l'Eglise dans son chemin à travers l'histoire. Amen!
Texte original de
l'homélie du Saint Père
Benoît XVI
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IIème
Consistoire de Benoît XVI - 24 novembre 2007
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Sources:
www.vatican.va - E.S.M.
© Copyright 2007 - Libreria Editrice Vatican
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 25.11.2007 - BENOÎT XVI |