Anglicans: nous sommes sous
l'autorité du Pape qui établit la vérité |
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Le 25 octobre 2009 -
(E.S.M.)
- Le Révérend John Anthony Hepworth, Primat de la Traditional Anglican
Communion réagit à chaud à la décision du pape Benoît XVI depuis Blackwood.
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Le Révérend John
Anthony Hepworth, Primat de la Traditional Anglican Communion : "Nous
sommes désormais sous l’autorité de celui qui a reçu, de la part du Christ,
délégation pour établir la vérité. Nous sommes enfin de retour à la maison
!"
Anglicans: nous sommes sous
l'autorité du Pape qui établit la vérité
Nous sommes enfin de retour à la maison !
Le 25 octobre 2009 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
- Le Révérend John Anthony Hepworth, Primat de la Traditional Anglican
Communion (TAC) - Eglise présente dans plus de
quarante pays et forte de près de 400 000 fidèles - est le principal acteur
du rapprochement de certains Anglicans avec l’Eglise catholique romaine. En
exclusivité, il réagit à chaud à la décision du pape depuis Blackwood
(Australie du sud).
Que vous inspire la décision du pape ?
La nuit où j’ai appris la décision du pape, j’ai appelé les évêques des
quarante quatre pays où nous sommes présents et nous avons pleuré de joie…
Cela fait plus de quatre cents ans que les Anglicans attendaient ce jour. Au
nom des 400 000 fidèles de la TAC, je voudrais dire au pape notre immense
gratitude ! Nous avons tant prié et jeûné pour que ce jour arrive… Enfin,
nous passons de l’incertitude à la certitude, puisque nous sommes désormais
sous l’autorité de celui qui a reçu, de la part du Christ, délégation pour
établir la vérité. Nous sommes enfin de retour à la maison !
La décision du pape vous a-t-elle surpris ?
Il y a vingt cinq ans, exactement, nous allions pour la première fois à Rome
pour parler avec le Saint Siège d’unité. Il y a deux ans nous avons remis au
pape un texte signé de tous les évêques de notre Eglise exprimant notre
acceptation pleine et entière du Catéchisme de l’Eglise Catholique et notre
reconnaissance de la primauté du successeur de Pierre. En plus des
précédents papes, Benoît XVI s’est engagé personnellement dans ce dossier. A
chaque étape, il nous a écouté et conseillé. Et aujourd’hui, il offre à tous
les anglo-catholiques (Anglicans respectueux du siège de Pierre) la
possibilité d’être membre de l’Eglise catholique tout en gardant les
particularités.
Une décision assez inédite dans l’histoire de l’Eglise
?
On a tendance à oublier qu’il existe une vingtaine de rites dans l’Eglise
catholique ! Les Ukrainiens catholiques, par exemple, ont leur propre
tradition et leur propre liturgie. Mais également les Maronites, chez qui
existent comme chez nous des prêtres mariés. Il y a toujours eu de la place
à l’intérieur de l’Eglise catholique romaine pour des Eglises aux traditions
différentes. Les Anglais ont eux-mêmes une manière très ancienne d’être
catholique avec un droit canon bien a eux. L’Eglise offre à de nombreuses
églises particulières la possibilité d’être fidèle à la foi de l’Eglise
universelle tout gardant leurs identités.
Quelles conditions le Saint-Siège a-t-il posé pour
votre « retour » ?
La première condition était d’être un certain nombre, de croître et de
porter du fruit ! La seconde consistait à prouver concrètement que nous
étions capables d’avoir sur le terrain de bonnes relations avec les églises
catholiques romaines. La troisième était d’avoir une bonne organisation
interne. De notre côté, nous avions conditionné cette démarche d’unité au
fait de pouvoir vivre pleinement notre anglicanisme, c’est-à-dire de garder
notre spiritualité, notre manière de célébrer, notre théologie et enfin
notre façon de gouverner qui comprend l’ordination d’hommes mariés.
Comment la Traditional Anglican Communion est-elle née
?
La TAC est née il y a trente ans en Amérique du nord. Pourquoi ? Tout
simplement, parce que les Eglises anglicanes de ces pays ont commencé à
ordonner des femmes et à prêcher des choses contraires à la foi catholique
comme l’acceptation du mariage homosexuel ou l’accession à l’épiscopat de
personnes homosexuelles. Nous n’avions alors plus d’autre le choix que de
partir. La TAC s’est rapidement répandue à travers le monde : Angleterre,
Australie, Nouvelle-Zélande, îles du Pacifique, Inde, puis dans de nombreux
pays d’Afrique comme la Zambie, le Kenya ou le Congo, et jusqu’au Pakistan.
La TAC est également née du désir de poursuivre le dialogue œcuménique
engagé avec Rome, mis en péril par les graves décisions des églises
anglicanes.
Vous êtes spirituellement très proche du cardinal
Newman ?
Il y a toujours eu chez les Anglicans, une minorité qui rêve d’être à
nouveau en communion avec Rome. Le cardinal Newman, grand théologien
anglican en est l’un de ses plus imminents représentants. Il fut au XIXe
siècle, l'une principales figures du Mouvement d'Oxford qui tenta de
rapprocher l'Église d'Angleterre de ses racines catholiques romaines. Il
finira par rejoindre l’Eglise catholique, mais il lui arrivait de pleurer en
se souvenant de ses années anglicanes ; car au fond, il aurait préféré vivre
sa foi catholique sans se déchirement. La décision du pape est la réponse
aux larmes et à la prière du cardinal Newman !
Que diriez-vous aux lefebvristes à qui le pape à
également tendu la main ?
Je les exhorte à considérer le Concile Vatican II avec une plus grande
attention. Il n’y a aucune raison d’en avoir peur ! Bien loin d’être un
obstacle à notre foi, il est une source d’enrichissement pour nous. Ce n’est
pas parce que de nombreuses dérives ont suivi ce Concile qu’il est mauvais.
Je voudrais les rassurer également sur les intentions de Benoît XVI. Ce pape
ne recherche avant tout l’unité de l’Eglise. La preuve, c’est qu’aujourd’hui
c’est devenu la course à l’unité ! On m’a rapporté que le Patriarche de
Moscou – dont les relations avec Rome n’ont pas toujours été faciles -
aurait récemment demandé à son responsable des relations œcuméniques de
travailler plus rapidement à avec les catholiques ; et ce avant que les
anglicans n’y parviennent ! (rires)
Cette décision pose-t-elle un problème pour le
dialogue œcuménique, qu’en pensez-vous ?
C’est tout l’inverse ! Nous sommes justement un fruit de l’œcuménisme ! Le
but de l’œcuménisme c’est en effet l’unité et pas seulement une entente
entre les Eglises chrétiennes. Sans le long travail de rapprochement qui a
été entrepris depuis le Concile Vatican II, nous n’en serions jamais arrivés
là. Quant à savoir si cela peut porter préjudice au dialogue avec les
Anglicans, il est déjà devenu très difficile. En 2008, lors de la conférence
de Lambeth - étape importante de la séparation des Eglises Anglicans - trois
cardinaux avaient fait le déplacement, pour expliquer que l’Eglise
catholique pourrait être contrainte de renoncer au dialogue avec certaines
Eglises anglicanes.
Concrètement, que va-t-il se passer dans les mois qui
viennent ?
La proposition du pape va être soumise au vote de tous les fidèles de la
TAC. Ensuite, les évêques présenteront leur démission au pape, lui laissant
la liberté de les nommer où il le jugera opportun. Les évêques mariés
redeviendront prêtres, seuls les évêques non-mariés resteront évêques. Les
prêtres feront l’objet d’un profond discernement, et certains seront amenés
à parfaire leur formation. Tout cela devrait prendre trois mois au plus,
sauf dans des pays - comme l’Angleterre et les Etats-Unis - ou d’autres
fidèles anglicans prendront le même chemin.
Croyez-vous que cela puisse décider beaucoup
d’Anglicans ?
Le Primat de l’église anglicane du Nigéria, Mgr Peter Akinola, qui est à la
tête d’une église de 20 millions de fidèles, a déjà annoncé que la décision
de Rome le faisait réfléchir… En ces temps de miracle tous les espoirs sont
permis ! Personnellement, je rêverais que toute la Communion anglicane soit
à nouveau unie autour de l’évêque de Rome. Mais ce qui me semble réaliste,
c’est que cinq cents milles personnes rejoignent immédiatement l’Eglise
catholique, puis un million d’ici quelques années. De toute façon, nous ne
pouvons qu’être optimistes : n’est-ce pas Dieu lui-même qui désire l’unité
de l’Eglise ?
Emmanuel Pellat et Samuel Pruvot
► Nouvelle constitution canonique de Benoît XVI pour l'entrée des anglicans dans l'Eglise catholique
►
Constitution canonique : Déclaration conjointe des archevêques de Westminster et Cantorbéry
Sources :
Famille chretienne
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 25.10.2008 -
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