Audience Générale du Benoît XVI :
Saint Augustin |
Chers frères et sœurs,
Dans la vie de chacun de nous, il y a des personnes très chères, que nous
sentons particulièrement proches, certaines sont déjà dans les bras de Dieu,
d'autres parcourent encore avec nous le chemin de la vie : ce sont nos
parents, notre famille, les éducateurs ; ce sont des personnes auxquelles
nous avons fait du bien ou dont nous avons reçu du bien ; ce sont des
personnes sur lesquelles nous savons pouvoir compter. Il est important,
cependant, d'avoir également des « compagnons de voyage » sur le chemin de
notre vie chrétienne : je pense au directeur spirituel, au confesseur, à des
personnes avec lesquelles on peut partager sa propre expérience de foi, mais
je pense également à la Vierge Marie et aux saints. Chacun devrait avoir un
saint qui lui soit familier, pour le sentir proche à travers la prière et
l'intercession, mais également pour l'imiter. Je voudrais donc vous inviter
à connaître davantage les saints, à commencer par celui dont vous portez le
nom, en lisant sa vie, ses écrits. Soyez certains qu'ils deviendront de bons
guides pour aimer encore davantage le Seigneur et des soutiens valables pour
votre croissance humaine et chrétienne.
Comme vous le savez, je suis moi aussi lié de manière particulière à
certaines figures de saints : parmi celles-ci, outre saint Joseph et saint
Benoît dont je porte le nom, ainsi que d'autres, il y a saint Augustin, que
j'ai eu le grand don de connaître de près, pour ainsi dire, à travers
l'étude et la prière et qui est devenu un bon « compagnon de voyage » dans
ma vie et dans mon ministère. Je voudrais souligner encore une fois un
aspect important de son expérience humaine et chrétienne, également actuel à
notre époque où il semble que le relativisme soit paradoxalement la « vérité
» qui doit guider la pensée, les choix, les comportements.
Saint Augustin est un homme qui n'a jamais vécu de manière superficielle ;
la soif, la recherche tourmentée et constante de la Vérité est l'une des
caractéristiques de fond de son existence ; mais pas cependant des «
pseudo-vérités » incapables d'apporter une paix durable dans le cœur, mais
de cette Vérité qui donne un sens à l'existence et qui est « la demeure »
dans laquelle le cœur trouve la sérénité et la joie. Son chemin, nous le
savons, n'a pas été facile : il a pensé trouver la Vérité dans le prestige,
dans la carrière, dans la possession des choses, dans les voix qui lui
promettaient un bonheur immédiat ; il a commis des erreurs, il a traversé
des moments de tristesse, il a affronté des échecs, mais il ne s'est jamais
arrêté, il ne s'est jamais contenté de ce qui lui apportait seulement une
étincelle de lumière ; il a su regarder au plus profond de lui-même et il
s'est rendu compte, comme il l'écrit dans les « Confessions », que cette
Vérité, ce Dieu qu'il cherchait de toutes ses forces était plus proche de
lui que lui-même. Il avait toujours été à ses côtés, il ne l'avait jamais
abandonné, il était dans l'attente de pouvoir entrer de manière définitive
dans sa vie (cf. III, 6, 11 ; X, 27, 38). Comme je le disais en commentant
le récent film sur sa vie, saint Augustin a compris, dans sa recherche
tourmentée, que ce n'est pas lui qui a trouvé la Vérité, mais que c'est la
vérité elle-même, qui est Dieu, qui l'a cherché et qui l'a trouvé
(cf. L'Osservatore
Romano, jeudi 4 septembre 2009, p. 8). Commentant un passage du troisième
chapitre des Confessions, Romano Guardini affirme que saint Augustin comprit
que Dieu est « gloire qui nous jette à genoux, boisson qui étanche la soif,
trésor qui rend heureux, [...il eut] la certitude apaisante de celui qui a
finalement compris, mais également la béatitude de l'amour qui sait : Cela
est tout et me suffit » (Pensatori religiosi, Brescia 2001, p. 177).
Toujours dans les Confessions, au Livre neuf, notre saint rapporte une
conversation avec sa mère, sainte Monique dont on célèbre la fête vendredi
prochain, après-demain. C'est une très belle scène : sa mère et lui sont à
Ostie, dans une auberge, et de la fenêtre ils voient le ciel et la mer, et
ils transcendent le ciel et la mer, et pendant un moment ils touchent le
cœur de Dieu dans le silence des créatures. Et ici apparaît une idée
fondamentale dans le chemin vers la Vérité : les créatures doivent se taire
si l'on veut qu'apparaisse le silence dans lequel Dieu peut parler. Cela
reste vrai aussi à notre époque : on a parfois une sorte de crainte du
silence, du recueillement, de penser à ses propres actions, au sens profond
de sa propre vie, on préfère souvent ne vivre que le moment qui passe, en
ayant l'illusion qu'il apportera un bonheur durable ; on préfère vivre,
parce que cela semble plus facile, de manière superficielle, sans penser ;
on a peur de chercher la Vérité ou on a peut-être peur que la Vérité nous
trouve, nous saisisse et change notre vie, comme cela s'est produit pour
saint Augustin.
Chers frères et sœurs, je voudrais dire à tous, même à ceux qui traversent
un moment de difficulté dans leur chemin de foi, à ceux qui participent peu
à la vie de l'Eglise ou à ceux qui vivent « comme si Dieu n'existait pas »,
de ne pas avoir peur de la Vérité, de ne jamais interrompre le chemin vers
celle-ci, de ne jamais cesser de rechercher la vérité profonde sur soi-même
et sur les choses avec l'œil intérieur du cœur. Dieu ne manquera pas de nous
donner la Lumière pour nous faire voir et la Chaleur pour faire sentir à
notre cœur qu'il nous aime et qu'il désire être aimé.
Que l'intercession de la Vierge Marie, de saint Augustin et de sainte
Monique nous accompagne sur ce chemin.
A l'issue de l'audience générale, le pape s'est adressé aux pèlerins en
différentes langues. Voici ce qu'il a dit en français :
Je suis heureux de vous recevoir ce matin, chers pèlerins de langue
française ! Je salue particulièrement le groupe œcuménique d'Athènes et les
religieuses de l'Immaculée Conception de Castres. Que les saints qui vous
sont les plus familiers, comme ceux dont vous portez le nom, soient pour
vous des guides pour aimer toujours plus le Seigneur et des aides dans votre
croissance humaine et spirituelle !
Benoît XVI appelle à la fin des violences en
Somalie, pour « rétablir le respect de la vie et des droits humains ».
Au cours de l'audience générale qui a eu lieu ce mercredi matin au palais
pontifical de Castel Gandolfo, le pape a évoqué les massacres qui ont frappé
spécialement Mogadiscio.
« Je suis proche des familles des victimes et de tous ceux qui, en
Somalie, souffrent en raison de la haine et de l'instabilité. Je souhaite
qu'avec l'aide de la communauté internationale, on ne ménage aucun effort
pour rétablir le respect de la vie et des droits humains ».
Radio Vatican
dénonce cette nouvelle « vague de violence » marquée par un attentat-suicide
qui a frappé hier, 24 août, le cœur de la capitale somalienne. Selon le
ministre de l'information, M. Omar Uthman, il est dû à des membres du groupe
islamiste des Shebab, qui l'ont revendiqué. Ils se sont fait exploser à
l'hôtel « Muna » fréquenté par la classe politique. Le bilan est de 40 morts
et 150 blessés.
L'agence misisonnaire italienne
Misna fait pour sa
part remarquer que désormais les Shebab occupent plusieurs quartiers de la
capitale. D'après les impressions de certains témoins oculaires, les
assaillants avaient commencé par encercler l'hôtel fréquenté souvent par des
membres du gouvernement et de hautes personnalités.
Toujours selon la même source, des éléments du mouvement rebelle al-Shebab
auraient annoncé « le début de la guerre finale » contre le gouvernement
central. L'assaut mené contre l'hôtel « Muna » a eu lieu peu de temps après
d'intenses combats dans les rues de Mogadiscio entre le groupe rebelle et
les forces gouvernementales soutenues par les troupes de la Mission de
l'Union Africaine en Somalie (AMISOM) et à six kilomètres seulement du
palais présidentiel.
Les chrétiens sont minoritaires en Somalie et ils sont victimes de
persécutions. La majorité d'entre eux appartiennent à l'Église éthiopienne
orthodoxe et une centaine de catholiques vivent dans le diocèse de
Mogadiscio. Les musulmans qui se convertissent au christianisme subissent
souvent la mort par décapitation.
Texte original du
discours du Saint Père
►
L’UDIENZA GENERALE
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Italien
Sources : www.vatican.va
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ZF10082509
© Copyright 2010 du texte original - Libreria Editrice Vaticana
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 25.08.2010 -
T/Catéchèse
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