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19 Avril 2005
 

Homélie de Benoît XVI,  vêpres à l'Abbaye de Monte Cassino

 

Le 25 mai 2009  - (E.S.M.) - Le Saint-Père Benoît XVI est arrivé à l'abbaye de Monte Cassino en début d'après midi puis vers 16h30 a présidé les Vêpres devant la communauté Monastique.

Le pape Benoît XVI

Homélie de Benoît XVI,  vêpres à l'Abbaye de Monte Cassino

Les Vêpres à Monte Cassino.

Le 25 mai 2009  - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Le Saint-Père Benoît XVI est arrivé à l'abbaye de Monte Cassino en début d'après midi puis vers 16h30 a présidé les Vêpres devant la communauté Monastique.

Chers frères et sœurs de la grande Famille bénédictine !

Arrivé presque au terme de ma visite d'aujourd'hui, il m'est particulièrement agréable de m'arrêter en ce lieu sacré, dans cette Abbaye, quatre fois détruite et reconstruite, la dernière fois après les bombardements de la seconde guerre mondiale il y a 65 ans. « Succisa virescit » : ces mots écrits sur ses nouvelles armoiries en indiquent bien l'histoire. Monte Cassino, comme un chêne séculaire planté par Saint Benoît, a été « élagué » par la violence de la guerre, mais est rené plus vigoureux. Plus d'une fois, j'ai eu moi-même l'occasion de jouir de l'hospitalité des moines, et j'ai passé dans cette Abbaye des moments inoubliables de calme et de prière. Ce soir, nous y sommes entrés en chantant le Laudes regiae pour célébrer ensemble les Vêpres de la solennité de l'Ascension de Jésus. J'exprime à chacun de vous, la joie de partager ce moment de prière, en vous saluant tous avec affection, reconnaissant pour l'accueil que m'avez réservé, et à ceux qui m'accompagnent dans ce pèlerinage apostolique. Je salue en particulier l'Abbé Dom Pietro Vittorelli, qui s'est fait l'interprète de vos sentiments communs. J'étends mes salutations aux Abbés, aux Abbesses et aux communautés bénédictines ici présentes.

Aujourd'hui, la liturgie nous invite à contempler le mystère de l'Ascension du Seigneur. Dans la brève lecture, tirée de la Première Lettre de Pierre, nous avons été exhortés à fixer le regard sur notre Rédempteur, qui est mort « une fois, pour les péchés » pour nous conduire à nouveau à Dieu, à la droite de qui il se trouve « après être monté au ciel et avoir obtenu la souveraineté sur les anges, les Princes et les Puissances » (cf 1 P 3, 18,22). « Monté en haut » et rendu invisible aux yeux de ses disciples, Jésus toutefois ne les a pas abandonnés : en effet, « mis à mort dans le corps, mais rendu vivant dans l'esprit » (1 P 3.18), Il est maintenant présent d'une manière nouvelle, à l'intérieur des croyants, et en Lui le salut est offert à chaque être humain sans différence de peuple, langue et culture. La Première Lettre de Pierre contient des références précises aux évènements christologiques fondamentaux de la foi chrétienne. Le souci de l'Apôtre est de mettre en lumière la portée universelle du salut dans le Christ. Nous trouvons une hantise analogue chez Saint-Paul, dont nous célébrons le bimillénaire de la naissance, et qui écrit à la communauté de Corinthe : « Il (le Christ) est mort pour tous, pour que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux » (2 Cor 5, 15).

Ne plus vivre pour soi-même, mais pour le Christ : voilà ce qui donne son plein sens à la vie de celui qui se laisse conquérir par Lui. Le parcours humain et spirituel de Saint Benoît, qui, abandonné de tous, se mit fidèlement à la suite de Jésus le manifeste clairement. Incarnant l'Évangile par son existence, il est devenu initiateur d'un grand mouvement de renaissance spirituelle et culturelle en Occident. Je voudrais ici faire allusion à un évènement extraordinaire de sa vie, que relate son biographe Saint Grégoire le Grand et que vous connaissez certainement. On pourrait presque dire que le saint Patriarche « fut élevé en haut » dans une expérience mystique indescriptible. La nuit du 29 octobre 540, - lit-on dans la biographie - alors que, s'étant mis à la fenêtre, « les yeux fixés sur les étoiles il s'intériorisait dans la divine contemplation, le saint sentit que son cœur s'enflammait… Pour lui, le firmament étoilé était comme le rideau brodé qui dévoilait le Saint des Saints. À un certain point, son âme se sentit transportée de l'autre côté du voile, pour contempler dévoilée la face de Celui qui habite dans une lumière inaccessible » (cfr A.I. Schuster, Histoire de saint Benoît et de son époque). Sans doute, de même que ce qui se produisit pour Paul après son enlèvement au ciel, pour Saint Benoît aussi, à la suite de cette extraordinaire expérience spirituelle, une vie nouvelle dut commencer. Si en effet la vision fut passagère, les effets restèrent, et sa physionomie aussi - selon les biographes - s'en trouva modifiée, son aspect resta toujours serein et son allure angélique mais, tout en vivant sur la terre, on comprenait qu'avec le cœur il était déjà au Paradis.

Saint Benoît reçut ce don divin certainement pas pour satisfaire sa curiosité intellectuelle, mais plutôt pour que le charisme dont Dieu l'avait doté, eût la capacité de reproduire dans le monastère la vie même du ciel et d'y rétablir l'harmonie de la création au moyen de la contemplation et du travail. C'est justement pourquoi l'Église le vénère comme « maître éminent de vie la monastique » et « docteur en sagesse spirituelle dans l'amour de la prière et du travail » « admirable guide des peuples vers la lumière de l'Évangile » qui « élevé au ciel par une voie lumineuse » enseigne aux hommes de tous les temps à chercher Dieu et les richesses éternelles préparées  par Lui (cfr Préface du Saint MR, 1980,153).

Oui, Benoît fut un exemple lumineux de sainteté et montra aux moines le Christ comme l'unique grand idéal; il fut le maître de civilisation qui, proposant une vision équilibrée et adéquate des exigences divines et des fins ultimes de l'homme, garda aussi toujours bien présentes les nécessités et les raisons du cœur, pour enseigner et susciter une fraternité authentique et constante, afin que dans la complexité des rapports sociaux, on ne perde pas de vue une unité d'esprit capable de toujours construire et d'alimenter la paix. Ce n'est pas un hasard si c'est le mot Pax qui accueille les pèlerins et les visiteurs aux portes de cette Abbaye, reconstruite après l'immense désastre du second conflit mondial ; il s'élève comme un avertissement silencieux à rejeter toute forme de violence pour construire la paix : dans les familles, dans les communautés, entre les peuples et dans humanité tout entière. Saint Benoît invite chaque personne qui monte cette montagne à chercher la paix et à la suivre : « inquire pacem et sequere eam (Ps. 33.14-15) » (Règle, Prologue, 17).

À son école, les monastères sont devenus, au cours des siècles, de fervents centres de dialogue, de rencontre et de mélange bénéfique entre des gens différents, unifiés par la culture évangélique de la paix. Les moines ont su enseigner par les mots et par l'exemple, l'art de la paix en réalisant de manière concrète les trois « lois » que Benoît désigne comme nécessaires pour conserver l'unité de l'Esprit entre les hommes : la Croix, qui est la loi même du Christ ; le livre c'est-à-dire la culture ; et la charrue, qui indique le travail, la domination sur la matière et sur le temps. Grâce à l'activité des monastères, articulée autour du triple engagement quotidien de la prière, de l'étude et du travail, des peuples entiers du continent européen ont connu un rachat authentique et un développement moral, spirituel et culturel bénéfique, s'éduquant au sens de la continuité avec le passé, à l'action concrète pour le bien commun, à l'ouverture à Dieu et sa dimension transcendante. Prions pour que l'Europe sache toujours valoriser ce patrimoine de principes et d'idéaux chrétiens qui constitue une immense richesse culturelle et spirituelle.

Cependant, cela n'est possible que si on accueille l'enseignement constant de Saint Benoît, c'est-à-dire le « quaerere Deum », chercher Dieu, comme un engagement fondamental de l'homme. L'être humain ne se réalise pas pleinement, il ne peut pas être vraiment heureux sans Dieu. Il vous revient en particulier à vous, chers moines, d'être des exemples vivants de cette profonde relation intérieure avec Lui, en réalisant sans compromis le programme que votre Fondateur a synthétisé dans les « nihil amori Christi praeponere », « ne rien placer avant l'amour du Christ » (Règle 4.21). C'est en cela que consiste la sainteté, proposition valable pour tout chrétien, plus que jamais à notre époque, où se ressent la nécessité d'ancrer la vie et l'histoire à de solides références spirituelles. Pour cela, chers frères et sœurs, votre vocation est plus que jamais actuelle et votre mission de moines est indispensable.

Depuis ce lieu, où repose sa dépouille mortelle, le saint Patron de l'Europe continue à inviter chacun à poursuivre son œuvre d'évangélisation et de promotion humaine. Il vous encourage en premier lieu vous, chers moines, à rester fidèles à l'esprit des origines et à être les interprètes authentiques de son programme de renaissance spirituelle et sociale. Que le Seigneur vous concède ce don, par l'intercession de votre Saint Fondateur, de sainte sœur Scholastique et des Saints et Saintes de l'Ordre. Et que la céleste Mère du Seigneur, qu'aujourd'hui nous invoquons comme « Aide des chrétiens », veille sur vous et protège cette Abbaye et tous vos monastères, ainsi que la communauté diocésaine qui vit autour de Monte Cassino.
Amen !

Texte original de l'homélie du Saint Père Italien

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Italien

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Sources :  www.vatican.va -  (© traduction E.S.M.)
© Copyright 2009 - Libreria Editrice Vaticana

Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 25.05.09 - T/Benoît XVI

 

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