Benoît XVI exhorte les prêtres à avoir confiance en la Miséricorde Divine
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JEUDI, 25 MAI 2006. Le Christ a besoin de prêtres qui soient mûrs, forts, capables de cultiver une paternité spirituelle authentique. Pour que ceci se produise, les prêtres doivent être honnêtes avec eux-mêmes, s'ouvrir à leur directeur spirituel et avoir confiance dans la divine miséricorde, a indiqué Benoît XVI.
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Benoît XVI rencontre le clergé dans la Cathédrale Saint-Jean
Texte
intégral
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Synthèse du discours du Saint Père -
Le pape a commencé son discours en faisant siennes ces paroles combien réconfortantes de Saint Paul:
"
Et d'abord, je remercie mon Dieu par Jésus Christ à votre sujet à tous... Car j'ai un vif désir de vous voir, afin de vous communiquer quelque don spirituel, pour vous affermir, ou plutôt éprouver le réconfort parmi vous de notre foi commune à vous et à moi.
"
(ROM 1:8-12).
La grandeur du sacerdoce du Christ peut nous inciter à trembler. Nous pouvons être tentés de pleurer avec Pierre : "Eloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur !"
(Lc 5:8)
, parce que nous avons du mal à croire que le Christ nous a appelés spécifiquement. Ne pourrait-il pas avoir choisi quelqu'un d'autre, plus capable, plus saint ? Mais Jésus a regardé affectueusement chacun de nous, et dans ce regard qu'il fixe sur nous, nous pouvons avoir confiance, a rappelé Benoît XVI.
Il n'y a aucune raison d'être découragé parce que la prière exige un effort, ou en raison de l'impression que Jésus reste silencieux. Il est en effet silencieux, mais il est au travail. À cet égard, je suis heureux de rappeler mon expérience, l'année dernière à Cologne. J'étais témoin alors d'un silence profond et inoubliable d'un million de jeunes à l'heure de l'adoration du saint sacrement ! Ce silence pieux nous a unis, il nous a donné une grande consolation, exprime Benoît XVI. Dans un monde où il y a tellement de bruit, tellement de confusion, il y a un besoin d'adoration silencieuse de Jésus présent dans l'hostie. Soyez assidu dans la prière de l'adoration et enseignez-la aux fidèles. C'est une source de réconfort et de lumière en particulier pour ceux qui souffrent.
Les fidèles attendent seulement une chose des prêtres : qu'ils soient des spécialistes en favorisant la rencontre entre l'homme et Dieu. Le prêtre n'est pas invité à être un expert en matière de sciences économiques, de gestion ou de politique. On attend de lui, qu'il soit un expert en matière de vie spirituelle. À cet effet, quand un jeune prêtre prend ses premières fonctions, il doit pouvoir se rattacher à un professeur expérimenté qui l'aidera à ne pas s'égarer parmi les nombreuses idées proposées par la culture actuelle. Face aux tentations du relativisme ou de la société laxiste, il n'est absolument pas nécessaire que le prêtre connaisse tous les courants de pensée actuels; ce que les fidèles attendent de lui, c'est qu'il soit un témoin de la sagesse éternelle contenue dans la parole révélée, a souligné Benoît XVI.
La vie sous l'influence du totalitarisme a pu provoquer une tendance inconsciente à se dissimuler sous un masque extérieur, avec la conséquence d'avoir cédé à une certaine forme d'hypocrisie, a précisé Benoît XVI. Clairement ceci ne favorise pas des relations fraternelles authentiques et peut mener à l'égoïsme. En réalité, nous grandissons en maturité affective quand nos coeurs adhèrent à Dieu. Le Christ a besoin de prêtres qui soient mûrs, forts, capables de cultiver une paternité spirituelle authentique. Pour que ceci se produise, les prêtres doivent être honnêtes avec eux-mêmes, s'ouvrir à leur directeur spirituel et avoir confiance dans la divine miséricorde, a indiqué Benoît XVI.
Nous croyons que l'église est sainte, mais qu'il y a des pécheurs parmi ses membres. Nous devons rejeter le désir de s'identifier seulement avec ceux qui sont sans péché. Comment l'église a-t-elle pu exclure les pécheurs de ses rangs ? C'est pour leur salut que Jésus s'est incarné, est mort et est ressuscité. Nous devons donc apprendre à vivre avec sincérité la pénitence chrétienne.
Aujourd'hui, l'église en Pologne relève un énorme défi pastoral : comment ne pas s'inquiéter des fidèles qui ont quitté le pays. Le fléau du chômage oblige beaucoup de gens à partir à l'étranger. C'est un phénomène répandu à une vaste échelle. Quand des familles sont divisées de cette façon, quand les liens sociaux sont brisés, l'église ne peut pas rester indifférente. Il est nécessaire que les personnes qui partent, soient accompagnées de prêtres qui, en se reliant avec les Églises locales, assument le travail pastorale au milieu des émigrés. L'église en Pologne a déjà donné beaucoup de prêtres et de religieuses qui servent non seulement la Diaspora polonaise mais également, et parfois dans des circonstances extrêmement difficiles, les missions en Afrique, en Asie, en Amérique latine et d'autres régions. N'oubliez pas ces missionnaires, mes chers prêtres. Le don de beaucoup de vocations, avec lesquelles Dieu a béni votre église, doit être reçu dans une perspective véritablement catholique. Vous prêtres, n'ayez pas peur de laisser votre monde connu et rassurant, pour servir dans les endroits où les prêtres manquent et où votre générosité peut produire des fruits abondants, a déclaré Benoît XVI.
Restez solide dans votre foi ! À vous également je confie cette devise de mon pèlerinage. Soyez authentiques à votre vie et à votre ministère. En fixant le Christ, vivez une vie modeste, solidaire avec les fidèles vers lesquels vous êtes envoyés. Soyez au service de tous; soyez accessibles dans les paroisses et dans les confessionnaux, accompagnez les nouveaux mouvements et les associations, soutenez les familles, n'oubliez pas le contact avec les jeunes, rappelez-vous des pauvres et des abandonnés,
a conclu Benoît XVI. Si vous vivez dans la foi, l'Esprit-Saint vous suggérera ce que vous devez dire et comment vous devez servir.
Eucharistie, Sacrement de la Miséricorde.
25.05.2006 - BENOÎT XVI
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