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Cours des Gentils : Message de Benoît XVI aux personnes rassemblées
sur le parvis de Notre Dame
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Le 25 mars 2011 -
(E.S.M.)
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Ce vendredi 25 mars, sur le parvis, tous les Gentils sont présents, et
ont dialogué les uns avec les
autres, les anciens comme les nouveaux, les Gentils d'hier et les gentils
d'aujourd'hui. Ce soir, un message de Benoît XVI a été délivré sur écrans
géants aux personnes rassemblées sur le parvis de la cathédrale
Notre Dame pour une soirée festive, culturelle et spirituelle.
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Cours des Gentils : Message de Benoît XVI aux personnes rassemblées sur le
parvis de Notre Dame
Le 25 mars 2011 - E.
S. M. - Un Parvis des Gentils, au cœur de Paris, Cité des
Lumières, pour que croyants et non-croyants retrouvent le chemin du dialogue
autour des grandes interrogations de l’existence humaine, le chemin de la
rencontre respectueuse et amicale. En ce jour de l’Annonciation du Seigneur,
le vœu du Pape se réalise. Ce soir, un message de Benoît XVI sera délivré
sur écrans géants aux personnes rassemblées sur le parvis de Notre Dame pour
une soirée festive, culturelle et spirituelle, point d’orgue de ces deux
journées de dialogue et de réflexion.
L’initiative d’un Parvis des Gentils dont Paris n’est que la première étape,
a été lancée par le Conseil pontifical de la Culture en réponse au vœu du
Pape : deux jours de dialogue de haut niveau, à l’Unesco, à la Sorbonne, à
l’Institut de France.
Lumières, religion et raison commune. C’était le thème de la séance
inaugurale du Parvis des Gentils. Jeudi, devant environ 250 personnes à
l’Unesco, le cardinal Ravasi avait donné le coup d’envoi de deux jours de
débats entre croyants et non croyants.
Sur les interventions de cette première journée, retrouvons Olivier Tosseri,
notre envoyé sur place.
Le Parvis des Gentils a donc été lancé ce jeudi 24 mars à Paris. Une
tentative pour répondre au « relativisme », « à la crise de vérité », à l’ «
effondrement éthique ». Le père François Bousquet , vice-recteur de
l’Institut catholique de Paris est un des promoteurs du parvis des gentils.
Croyants et non croyants retrouvent le chemin du dialogue
Le Message de Benoît XVI a été délivré sur écrans géants aux personnes
rassemblées sur le parvis de Notre Dame pour une soirée festive, culturelle
et spirituelle, point d’orgue de ces deux journées de dialogue et de
réflexion:
Chers jeunes, chers amis !
Je vous sais nombreux rassemblés sur le parvis de Notre-Dame de Paris, à
l’appel du Cardinal André Vingt-Trois, Archevêque de Paris, et du Cardinal
Gianfranco Ravasi, Président du Conseil Pontifical de la Culture. Je vous
salue tous, sans oublier les frères et les amis de la Communauté de Taizé.
Je suis reconnaissant au Conseil pontifical d’avoir repris et développé mon
invitation à ouvrir dans l’Église des « Parvis des Gentils », image qui
rappelle cet espace ouvert sur la vaste esplanade proche du Temple de
Jérusalem, pour permettre à toutes celles et à tous ceux qui ne partageaient
pas la foi d’Israël de s’approcher du Temple et de s’interroger sur la
religion. Là, ils devaient pouvoir y rencontrer des scribes, parler de la
foi et, même, prier le Dieu inconnu. Et si, à l’époque, le Parvis était en
même temps un lieu d’exclusion, parce que les « Gentils » n’avaient
pas le droit de pénétrer dans l’espace sacré, le Christ Jésus est venu «
détruire la barrière qui séparait » juifs et gentils. « Les uns comme
les autres, réunis en un seul corps, il voulait les réconcilier avec Dieu
par la croix : en sa personne il a tué la haine. Il est venu annoncer la
bonne nouvelle de la paix … » (cf. Ep 2, 14-17),
comme nous dit saint Paul.
Au cœur de la Cité des Lumières, devant ce magnifique chef-d’œuvre de la
culture religieuse française, Notre-Dame de Paris, un grand parvis s’ouvre
pour qu’une nouvelle impulsion soit donnée à la rencontre respectueuse et
amicale entre des personnes de convictions différentes. Jeunes, croyants et
non croyants, présents ce soir, vous voulez être ensemble, comme dans la vie
de tous les jours, pour vous rencontrer et dialoguer à partir des grandes
interrogations de l’existence humaine. Beaucoup aujourd’hui reconnaissent
qu’ils n’appartiennent pas à une religion, mais désirent un monde neuf et
plus libre, plus juste et plus solidaire, plus en paix et plus joyeux. En
m’adressant à vous, je mesure tout ce que vous avez à vous dire :
incroyants, vous voulez interpeller les croyants, notamment en exigeant
d’eux le témoignage d’une vie qui soit en conformité avec ce qu’ils
professent et en refusant toute déviation de la religion qui la rendrait
inhumaine. Croyants, vous voulez dire à vos amis que ce trésor qui vous
habite mérite un partage, une interpellation, une réflexion. La question de
Dieu n’est pas un danger pour la société, elle ne met pas en péril la vie
humaine ! La question de Dieu ne doit pas être absente des grandes
interrogations de notre temps.
Chers amis, vous avez à construire des ponts entre vous. Sachez saisir la
chance qui vous est présentée pour trouver au plus profond de vos
consciences, dans une réflexion solide et argumentée, les voies d’un
dialogue précurseur et profond. Vous avez tant à vous dire les uns aux
autres. Ne fermez pas votre conscience aux défis et aux enjeux qui sont
devant vous.
Je crois profondément que la rencontre entre la réalité de la foi et celle
de la raison permet à l’homme de se trouver lui-même. Mais trop souvent la
raison se plie face à la pression des intérêts et à l’attraction de
l’utilité, contrainte de reconnaître cette dernière comme critère ultime. La
recherche de la vérité n’est pas facile. Et si chacun est appelé au courage
de se décider pour la vérité, c’est parce qu’il n’existe pas de raccourcis
vers le bonheur et la beauté d’une vie accomplie. Jésus le dit dans
l’Évangile : « La vérité vous rendra libre.
»
Il vous appartient, chers jeunes, de faire que dans votre pays et en Europe,
croyants et non croyants retrouvent le chemin du dialogue. Les religions ne
peuvent avoir peur d’une juste laïcité, d’une laïcité ouverte qui permet à
chacun et à chacune de vivre ce qu’il croit, en conformité avec sa
conscience. S’il s’agit de bâtir un monde de liberté, d’égalité et de
fraternité, croyants et non croyants doivent se sentir libres de l’être,
égaux dans leurs droits de vivre leur vie personnelle et communautaire en
fidélité à leurs convictions, et ils doivent être frères entre eux. L’une
des raisons d’être de ce Parvis des Gentils, c’est d’œuvrer pour cette
fraternité au-delà des convictions, mais sans en nier les différences. Et,
plus profondément encore, reconnaissant que seul Dieu, dans le Christ,
libère intérieurement et nous donne de nous rencontrer en vérité comme des
frères.
La première des attitudes à avoir ou des actions que vous pouvez faire
ensemble est de respecter, aider et aimer tout être humain, parce qu’il est
créature de Dieu et d’une certaine manière la route qui mène à Lui. En
poursuivant ce que vous vivez ce soir, contribuez à faire tomber les
barrières de la peur de l’autre, de l’étranger, de celui qui ne vous
ressemble pas, peur qui naît souvent de l’ignorance mutuelle, du scepticisme
ou de l’indifférence. Devenez attentifs à resserrer les liens avec tous les
jeunes sans distinction, c’est-à-dire en n’oubliant pas ceux qui vivent dans
la pauvreté ou la solitude, ceux qui souffrent du chômage, traversent la
maladie ou se sentent en marge de la société.
Chers jeunes, ce n’est pas seulement votre expérience de vie que vous pouvez
partager, mais aussi votre approche de la prière. Croyants et non croyants,
présents sur ce parvis de l’Inconnu, vous êtes invités à pénétrer aussi dans
l’espace sacré, à franchir le magnifique portail de Notre-Dame et à entrer
dans la cathédrale pour un moment de prière. Cette prière sera pour certains
d’entre vous une prière à un Dieu qu’ils connaissent dans la foi, mais elle
peut être aussi pour d’autres une prière au Dieu Inconnu. En vous unissant à
celles et à ceux qui dans Notre-Dame sont en train de prier, en ce jour de
l’Annonciation du Seigneur, chers jeunes qui ne croyez pas, ouvrez vos cœurs
aux textes sacrés, laissez-vous interpeller par la beauté des chants, et si
vous le voulez bien, laissez s’élever vers le Dieu Inconnu les sentiments
qui vous habitent.
Je me réjouis d’avoir pu m’adresser à vous ce soir pour ce moment inaugural
du Parvis des Gentils. J’espère que vous voudrez bien répondre à d’autres
rendez-vous que je vous donne, notamment aux Journées Mondiales de la
Jeunesse, cet été, à Madrid. Le Dieu que les croyants apprennent à connaître
vous invite à le découvrir et à en vivre toujours davantage. N’ayez pas peur
! Sur la route d’un monde nouveau que vous parcourez ensemble, soyez des
chercheurs d’Absolu et des chercheurs de Dieu, même vous pour qui Dieu est
le Dieu Inconnu. Et que Celui-ci, qui aime chacun et chacune d’entre vous,
vous bénisse et vous garde. Il compte sur vous pour prendre soin des autres
et de l’avenir, et vous pouvez compter sur Lui !
Sources : www.vatican.va
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E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 25.03.2011 - T/Benoît XVI
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