Réponse à un Prix Nobel de médecine à
propos du Pape Benoît XVI |
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Le 25 mars 2009 -
(E.S.M.)
- Quatre éminents esprits*, dont un Prix Nobel de Médecine,
Madame Barré-Sinoussi, ont publié dans Le Monde du 25 mars 2009 une
Lettre ouverte au Pape qui est fondée sur plusieurs contresens criants.
Au nom de quoi reprocherait-on au pape Jean-Paul II hier, au pape Benoît
XVI aujourd’hui, de penser que l’éducation à la fidélité est
fondamentale en matière de prévention d’une pandémie comme le Sida ?
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Edouard HUSSON,
Historien - Universitaire
Réponse à un Prix Nobel de médecine à
propos du Pape Benoît XVI
Des contre-sens criants et un non respect de la laïcité
Le 25 mars 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
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Quatre éminents esprits*, dont un Prix Nobel de Médecine, Madame Barré-Sinoussi,
ont publié dans Le Monde du 25 mars 2009 une
Lettre ouverte au Pape qui est fondée sur plusieurs contresens criants.
Au nom de quoi reprocherait-on au pape Jean-Paul II hier, au pape Benoît XVI
aujourd’hui, de penser que l’éducation à la fidélité est fondamentale en
matière de prévention d’une pandémie comme le Sida ? Que la dignité humaine
n’est vraiment préservée que dans l’éducation à la maîtrise des pulsions
sexuelles (et à l’abstinence quand on est atteint du
virus) ? Que le préservatif n’est qu’une solution d’urgence, en
aucun cas un remède social sur le long terme ?
Si le Pape encourageait la distribution des préservatifs comme remède au
Sida, il sortirait de son rôle qui est de rappeler les grandes exigences
éthiques pour l’humanité. Qu’ensuite il soit nécessaire de protéger les
individus contre eux-mêmes et de stopper matériellement la diffusion
possible de la maladie, c’est une évidence pour ceux qui sont sur le
terrain. Mais il s’agit uniquement d’une solution d’urgence qui ne traite
pas sur le long terme la question de la multiplication des partenaires
sexuels ni du risque plus que résiduel lié à l’encouragement aux relations
sexuelles protégées. Edward C. Green, directeur du programme de recherches
sur la prévention du Sida de l’Université de Harvard souligne à cet égard
que la distribution de préservatifs crée de réels problèmes puisqu’elle
incite les individus à la multiplication des rapports sexuels sous prétexte
de "safe sex".
Au-delà de "l’information sur la maladie, l’accès aux traitements et plus
largement des mesures individuelles de réduction des risques", dont
parlent les auteurs, il y a aussi des exigences éthiques fondamentales.
L’homme et la femme ne sont pas seulement des machines sexuelles. C’est sur
ce dernier plan que se situait Jean-Paul II et que se situe son successeur
Benoît XVI. C’est leur rôle.
Ceux qui critiquent le Pape ne semblent pas voir qu’ils piétinent
allègrement le principe de laïcité. Si l’Église respecte l’autonomie de
l’activité humaine, elle est en droit d’attendre que l’on respecte sa
liberté d’expression et son désir d’ouvrir l’homme à d’autres dimensions que
la simple matérialité des rapports sociaux. Respectons la séparation de
l’Église et de l’État jusqu’au bout en ne faisant pas comme si l’Église
devait avoir une position "politique" sur les sujets de société. Elle ne
peut avoir qu’une position éthique qui appelle les hommes à maîtriser leurs
pulsions, les canaliser, les dépasser. Pour traiter des maux individuels et
sociaux à long terme. Cela ne diminue en rien l’exigence du court terme.
Mais aucun pape ne peut rentrer dans la logique du "moindre mal".
Le plus choquant est le tour de passe-passe rhétorique consistant, de la
part des signataires de la tribune dans Le Monde, à placer le Pape dans le
même sac qu’un président ayant retardé l’introduction des traitements
antirétroviraux dans son pays alors qu’au contraire Benoît XVI a demandé à
plusieurs reprises que les coûts de ces traitements soient rendus
accessibles aux ressortissants des pays d’Afrique et d’autres sociétés
pauvres où le sida est répandu ? Alors que comme son prédécesseur il
s’indigne de ce que les pays riches fassent si peu pour mettre des
médicaments très chers à la disposition des plus pauvres.
Pourquoi ne voit-on jamais que le débat sur le préservatif détourne de
s’interroger par exemple sur le comportement de l’industrie pharmaceutique ?
Il est plus facile de s’attaquer au Pape ("combien de
divisions ?") que d’affronter les intérêts qui régissent
l’industrie du médicament.
Edouard HUSSON
Historien - Universitaire
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http://www.edouardhusson.com/
Lettre ouverte à Madame Barre-Sinoussi
Lettre-ouverte
* Bertrand Audoin, directeur exécutif de Sidaction ;
Françoise Barré-Sinoussi, chercheuse en virologie à l’Institut Pasteur,
lauréate du Prix Nobel de médecine 2008 ;
Jean-François Delfraissy, directeur de l’Agence nationale de recherche sur
le sida et les hépatites virales ;
Yves Levy, président du conseil scientifique de Sidaction.
Sources : francecatholique
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 25.03.09 -
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