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19 Avril 2005
 

Rapport des missionnaires sur les opérations militaires congolaises et rwandaises

 

Le 25 février 2009  - (E.S.M.) - La population congolaise regarde avec satisfaction le retour des réfugiés rwandais, mais en même temps avec compassion. Elle a accueilli autant les tutsi que les hutu, selon les changements politiques au Rwanda, mais s’est trouvée inévitablement impliquée dans des conflits qui ne la concernaient pas.

Rapport des missionnaires sur les opérations militaires congolaises et rwandaises

R.D. CONGO - Que se passe-t-il dans l’Est du Congo ? Pour Fides un rapport des missionnaires sur les opérations militaires congolaises et rwandaises

Le 25 février 2009  - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Que se passe-t-il dans le Nord du Kivu, dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) où depuis janvier une opération conjointe des armées congolaise et rwandaise est en cours, pour désarmer et rapatrier les milices hutu rwandaises ? Les missionnaires du réseau ‘Paix pour le Congo’ ont envoyé un rapport détaillé à l’Agence Fides, dans lequel il est affirmé que les opérations en cours ont lieu « dans un silence presque total, interrompu parfois par des informations provenant presque exclusivement des bulletins de la coalition rwando-congolaise ».

Selon les missionnaires, le retour au Rwanda de milliers de réfugiés a été entrepris. Il s’agit en grande partie de personnes qui s’étaient réfugiées dans le Zaïre d’alors, après le génocide de 1994. Parmi les réfugiés il y avait différentes personnes impliquées dans les massacres, tandis que d’autres étaient leurs proches ou des personnes qui fuyaient parce qu’elles craignaient de finir victimes des représailles. Dans les camps de réfugiés, des groupes de guérilla se sont créés, qui depuis plusieurs années contribuent à l’instabilité dans le Nord et le Sud du Kivu.

Suite aux accords du début de l’année entre le Rwanda et la RDC, l’ex-général rebelle Laurent Nkunda, qui depuis un an et demi alimentait la guerre dans la province du Nord-Kivu, a été arrêté par le Rwanda et maintenu en résidence surveillée à Gisenyi tandis que Kigali a envoyé des troupes dans le Nord du Kivu, par la frontière de Goma, pour chasser les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR, le principal groupe de miliciens hutu rwandais actif dans la région).

« Personne ne sait ce qui se passe réellement sur le front. Aucun journaliste indépendant n’y est admis et on ne dispose que des bulletins de guerre émis par les forces rwando-congolaises ou des informations provenant d’une source fidèle au président congolais » affirment les missionnaires, qui s’interrogent sur le vrai but des opérations : « Si on voulait contraindre les réfugiés à revenir dans leur pays, on encerclerait le territoire qui les accueille pour les pousser vers la frontière, au lieu de suivre le mouvement inverse, en les poussant vers l’intérieur du Congo. On les repousse ? On les tue ? Vu qu’il n’y a pas de témoins, qui sait? Les FDLR sont bien armées et connaissent la forêt comme leurs poches; leurs assaillants sont bien armés et leur comportement dans le passé a été marqué par une grande facilité à tuer même la population civile ».

De toute façon les missionnaires ont réuni des témoignages du retour de milliers de civils hutu au Rwanda : « plusieurs milliers de civils ont déjà traversé la frontière, mais les combattants des FDLR rapatriés seraient seulement quelques dizaines ».

Les réfugiés passent par un camp transitoire, d’où chaque famille, munie d’un kit de premier secours donné par le Haut-commissariat ONU pour les réfugiés, atteint sa colline d’origine. « Pour y trouver, peut-être, sa maison déjà occupée. Pendant ces années au Rwanda, le principe en vigueur était d’aller habiter dans une maison abandonnée, au cas où la sienne avait été détruite. Le président Kagame a imposé de rendre ces maisons aux réfugiés qui rentrent. Dans d’autres cas, il ne reste de la maison que des épaves : après quinze années d’abandon, les tôles, portes et fenêtres ont été emportées » écrivent les missionnaires.

La population congolaise regarde avec satisfaction le retour des réfugiés rwandais, mais en même temps avec compassion. Elle a accueilli autant les tutsi que les hutu, selon les changements politiques au Rwanda, mais s’est trouvée inévitablement impliquée dans des conflits qui ne la concernaient pas. Depuis 1996, elle a beaucoup souffert à cause des guerres qui ont fait plus de cinq millions de morts. En outre, dans le Bushi, elle a assisté impuissante aux violentes attaques contre les villages perpétrées par les milices Rasta, composées de hutu et de malfaiteurs congolais, qui tuaient, séquestraient les personnes pour exiger ensuite des rançons, violaient les femmes et même les petites filles. « En même temps, la population s’inquiète du sort des réfugiés qui reviennent au Rwanda, et se demande pourquoi la Communauté internationale, qui a incité la R.D. Congo et le Burundi au dialogue interne, n’en fait pas autant pour le Rwanda ». En demandant l’institution d’un observatoire sur l’importation des matières premières en Europe (vraie cause des guerres dans la région), les missionnaires concluent : « Il est temps que la justice anime les relations internationales, car l’injustice est toujours couverte du sang des personnes pauvres ».

 “Il faut attendre quelques mois pour vérifier les résultats de l’opération militaire”, affirme un missionnaire après le retrait des troupes rwandaises du Kivu

“Certaines déclarations officielles me semblent excessivement optimistes et je pense qu’elles ont été relâchées pour justifier l’opération militaire conjointe ; mais il faut regarder la réalité des faits : il ne me semble pas que l’opération ait réussi à obtenir un résultat définitif”, affirme à l’Agence Fides le père Loris Cattani, missionnaire savérien qui a une longue expérience en République Démocratique du Congo (RDC), commentant l’envoi du retrait des troupes rwandaises qui étaient déployées dans le nord Kivu (est de la RDC) dans une opération conjointe avec les militaires congolais contre les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR, le principal groupe formée d’anciens militaires hutus qui ont trouvé refuge au nord Kivu depuis 1994). L’opération a été déclenchée le 20 janvier, quand environ 6.000 hommes de l’armée rwandaise sont entrés dans le nord Kivu, avec l’autorisation des autorités congolaises. En échange de l’aide congolaise, le 22 janvier, a été arrêté Rwanda Laurent Nkunda, responsable du Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP), le mouvement rebelle qui a mis le Nord Kivu à feu et à sang.

Selon les autorités congolaises, 90 membres du FDLR ont été tués alors que 200 se sont rendus pour être rapatriés au Rwanda. En ce qui concerne les civils, la MONUC affirme qu’environ 2.000 à 3.000 personnes sont rentrés au Rwanda. Si on pense que le FDLR est composé d’environ 6.000 combattants, on peut émettre des doutes sur les résultats des opérations militaires”, explique le père Cattani. “Le FDLR n’a pas accepté le combat, fuyant face à l’avancé des troupes congolaises et rwandaises et se réfugiant dans la forêt. Il est vrai que leurs bases ont été détruites, mais ils auront vite fait de les reconstruire. Le FDLR se finance à travers le trafic de richesses du Kivu, et dans le passé, il semble qu’ils aient reçu des armes de l’armée congolaise pour faire face au mouvement de Nkunda”, continue le missionnaire. Selon la presse congolaise, on craint des représailles contre la population civile locale de la part des FDLR.

Sur un plan plus général, il faut faire deux considérations, poursuit le missionnaire. En premier lieu la rapidité du retournement des relations entre le Rwanda et le Congo qui début janvier s’accusaient réciproquement de se déstabiliser : Kigali accusait Kinshasa d’armer le FDLR; le Congo au contraire le Rwanda de soutenir Nkunda. Puis, à l’improviste, le retournement : le Rwanda arrête Nkunda presque en même temps que l’opération conjointe du nord Kivu contre le FDLR. Par ailleurs, un mois avant, les troupes ougandaises avaient lancé une offensive contre la LRA. Il est apparu que les deux opérations ont été préparées et soutenues par AFRICOM, le nouveau commando du Pentagone pour l’Afrique. Il est clair que les USA et l’Union européenne ont exercé de fortes pressions sur Kigali et Kinshasa pour qu’elles se rapprochent. A la lumière de ces considérations, je me demande cette fois-ci combien de temps cela durera et si c’est sincère. Par ailleurs, l’opération militaire conjointe a été préparée du côté congolais par très peu de personnes : le Parlement n’a pas été consulté ni même le Chef de l’Etat Major des forces armées. On en est arrivé au paradoxe que l’offensive militaire a été préparée par le chef de la police nationale, John Numbi, sans impliquer le chef de l’armée. Numbi a été l’un des hommes-clefs de la décision de janvier 2007 de maintenir dans le nord Kivu les hommes de RCD Goma (un groupe de rebelles pro rwandais), qui s’étaient intégrés dans l’armée congolaise réunifiée (prévue par les accords de paix) au lieu de les disperser dans d’autres régions du Congo. Ce sont justement ces hommes qui ont construit un an plus tard la formation de Nkunda”.

Malgré ces considérations, le père Loris reste ouvert à l’espérance de la paix : “Je suis le premier à être disposé à donner du crédit à un rapprochement effectif entre Rwanda et Congo : j’espère sincèrement qu’il y aura un retour à la paix. On parle maintenant de plan d’intégration économique entre le Rwanda, le Burundi et le Kivu. Mais cela existait déjà avant la crise des années 90. Il existait en effet la Communauté économique des pays des grand lacs. Il faut revenir à cela mais sans que les intérêts stratégiques et économiques des puissances étrangères ne conditionnent le processus, qui doit être au service, avant tout, des populations locales”.

Sources : www.vatican.va  (L.M.) -  E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 25.02.2009 - T/Afrique

 

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