Message de Benoît XVI pour la LXXXVe
Journée mondiale missionnaire |
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Le 25 janvier 2011
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(E.S.M.)
- Ce matin a été diffusé le Message de Benoît XVI pour la LXXXV Journée mondiale missionnaire (23 octobre), intitulé "Comme le Père m'a envoyé, je vous envoie". Le Pape y encourage les fidèles à diffuser l'Evangile avec l'enthousiasme des premiers chrétiens, ainsi que le conseillait Jean-Paul II à l'aube du troisième millénaire.
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Message de Benoît XVI pour la LXXXVe Journée mondiale missionnaire
Le 25 janvier 2011 - E.
S. M. - Ce matin a été diffusé le Message de Benoît XVI pour la LXXXVe
Journée mondiale missionnaire (23 octobre), intitulé "e". Le Pape y encourage les fidèles à diffuser
l'Evangile avec l'enthousiasme des premiers chrétiens, ainsi que le
conseillait Jean-Paul II à l'aube du troisième millénaire
Message du Saint-Père pour la Journée missionnaire 2011
« Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je
vous envoie » (Jn 20, 21), tel est le thème du Message du Saint-Père Benoît
XVI à l’occasion de la Journée missionnaire mondiale 2011 qui sera célébrée
le dimanche 23 octobre. Nous publions ci-dessous le texte intégral du
message.
À l’occasion du Jubilé de l’an 2000, le Vénérable Jean-Paul II, au
commencement d’un nouveau millénaire de l’ère chrétienne, a affirmé avec
force la nécessité de renouveler l’engagement d’apporter à tous le message
de l’évangile « avec le même élan que celui des chrétiens de la première
heure » (Lettre apostolique
Novo
Millennio ineunte, 58). C’est le service le
plus précieux que l’Église puisse rendre à l’humanité et à chaque personne à
la recherche des raisons profondes pour vivre son existence dans la
plénitude. Voilà pourquoi cette invitation résonne chaque année lors de la
célébration de la Journée missionnaire mondiale. En effet, l’annonce
incessante de l’évangile vivifie l’Église, mais aussi sa ferveur, son esprit
apostolique, renouvelle ses méthodes pastorales afin qu’elles soient
toujours plus adaptées aux situations nouvelles – celles qui demandent aussi
une nouvelle évangélisation – et animées de l’élan missionnaire : « En
effet, la mission renouvelle l'Eglise, renforce la foi et l'identité
chrétienne, donne un regain d'enthousiasme et des motivations nouvelles. La
foi s'affermit lorsqu'on la donne ! La nouvelle évangélisation des peuples
chrétiens trouvera inspiration et soutien dans l'engagement pour la mission
universelle (JEAN-PAUL II,
Redemptoris Missio, 2).
Allez donc et annoncez
Cet objectif est continuellement ravivé par la célébration de la liturgie,
spécialement de l’eucharistie, qui se termine toujours par l’évocation du
mandat de Jésus ressuscité aux apôtres : « Allez donc… » (Mt 28,19). La
liturgie est toujours un appel « du monde’ et un nouvel envoi ‘dans le
monde’ pour rendre témoignage de ce que l’on a expérimenté : la puissance
salvifique de la parole de Dieu, la puissance salvifique du mystère pascal
du Christ Tous ceux qui ont rencontré le Seigneur ressuscité ont ressenti le
besoin d’en donner l’annonce aux autres, comme le firent les deux disciples
d’Emmaüs. Après avoir reconnu le Seigneur à la fraction du pain, « à cette
heure même, ils partirent et s’en retournèrent à Jérusalem. Ils trouvèrent
réunis les Onze et leurs compagnons » et racontèrent ce qui était arrivé en
chemin (Lc 24, 33-34). Le Pape Jean-Paul exhortait à être « vigilants et
prêts à reconnaître son visage et à courir apporter la bonne nouvelle à nos
frères : « Nous avons vu le Seigneur ! » (Lettre apostolique Novo millenio
Ineunte, 59).
À tous
Tous les peuples sont destinataires de l’annonce de l’évangile. L’Église, «
par nature est missionnaire, puisqu’elle-même tire son origine de la mission
du Fils et de la mission du Saint-Esprit, selon le dessein de Dieu le Père
(Concile Vatican II, Ad Gentes, 2). Telle est « la grâce et la vocation de
l’Église, son identité la plus profonde. Elle existe pour évangéliser »
(Paul VI, Exhortation apostolique
Evangelii
Nuntiandi, 14). De ce fait, elle
ne peut jamais se replier sur elle-même. Elle s’établit dans des lieux
déterminés pour aller au-delà. Son action, conformément à la parole du
Christ et sous l’influence de sa grâce et de sa charité, se fait pleinement
et actuellement présente à tous les hommes et à tous les peuples pour les
mener à la foi en Christ (Cf .
Ad Gentes, 5).
Ce devoir n’a rien perdu de son caractère pressant. Et même, la mission du
Christ Rédempteur, confiée à l'Eglise, est encore bien loin de son
achèvement. … Un regard d'ensemble porté sur l'humanité montre que cette
mission en est encore à ses débuts et que nous devons nous engager de toutes
nos forces à son service Jean-Paul II » (EncycliqueRedemptoris
Missio, 1).
Nous ne pouvons être tranquilles à la seule pensée que, après deux mille
ans, il y a encore des peuples qui ne connaissent pas le Christ et n’ont pas
encore entendu son message de salut.
Non seulement, mais le nombre de ceux qui, bien qu’ayant reçu le message de
l’évangile, l’ont oublié et abandonné et ne se reconnaissent plus dans
l’Église ne cesse de grandir, et de nombreux milieux, même dans des sociétés
traditionnellement chrétiennes, sont aujourd’hui réfractaires à s’ouvrir à
la parole de la foi. Un changement culturel est en marche, renforcé aussi par
la mondialisation, des mouvements de pensée et le relativisme dominant, un
changement qui conduit à une mentalité et à un style de vie qui ignorent le
message évangélique, comme si Dieu n’existait pas, et qui encouragent la
recherche du bien-être, du gain facile, de la carrière et du succès comme
but de la vie, même au détriment des valeurs morales.
La coresponsabilité de tous
La mission universelle implique toutes les personnes, tout et toujours.
L’évangile n’est pas un bien exclusif de celui qui l’a reçu, mais est un don
à partager, une bonne nouvelle à communiquer. Et ce don-engagement est
confié non seulement à certains, mais à tous les baptisés, qui sont « une
race élue, …une nation sainte, un peuple acquis (par Dieu) »
(1 P 2,9), afin
de proclamer ses œuvres merveilleuses.
Toutes les activités sont donc impliquées. L’attention et la collaboration à
l’œuvre évangélisatrice de l’Église dans le monde ne peuvent être limitées à
certains moments ou à certaines occasions particulières, et ne peuvent pas
être considérées non plus comme une des nombreuses activités pastorales : la
dimension missionnaire de l’Église est essentielle et doit donc être
toujours présente. La Journée missionnaire elle-même n’est pas un moment
isolé au cours de l’année, mais elle représente une occasion précieuse pour
s’arrêter et réfléchir afin de savoir si et comment nous pouvons répondre à
la vocation missionnaire, une réponse essentielle pour la vie de l’Église.
Évangélisation globale
L’évangélisation est un processus complexe, qui comprend différents
éléments. Parmi ceux-ci, l’animation missionnaire a toujours accordé une
attention particulière à la solidarité. Cela constitue aussi un des
objectifs de la Journée missionnaire mondiale qui, par l’intermédiaire des
Œuvres pontificales missionnaires, sollicite l’aide pour l’accomplissement
des tâches d’évangélisation en terre de mission. Il s’agit de soutenir des
institutions nécessaires en vue d’établir et de consolider l’Église par les
catéchistes, les séminaires, les prêtres et de donner également sa
contribution en vue de l’amélioration des conditions de vie des personnes
dans les pays où les problèmes de pauvreté, de malnutrition surtout
infantile, de maladies, de carence des services de santé et d’instruction
sont les plus graves. Tout cela rentre également dans la mission de
l’Église. En annonçant l’évangile, elle a à cœur la vie humaine au sens le
plus complet. Le Serviteur de Dieu, Paul VI, affirmait que dans
l’évangélisation, il n’était pas acceptable que l’on néglige les thèmes
concernant la promotion humaine, la justice, la libération de toute forme
d’oppression, tout en respectant, évidemment, l’autonomie de la sphère
politique. Se désintéresser des problèmes temporels de l’humanité
reviendrait à « oublier la leçon qui vient de l’évangile sur l’amour du
prochain souffrant et nécessiteux » (Exhortation apostolique Evangelii
nuntiandi, 31.34), car cela ne serait pas conforme avec le comportement de
Jésus, qui « parcourait toutes les villes et les villages, enseignant dans
leurs synagogues, proclamant la bonne nouvelle du Royaume et guérissant
toute maladie et toute langueur » (Mt 9,35).
Ainsi, par la participation coresponsable à la mission de l’Église, le
chrétien devient constructeur de la communion, de la paix, de la solidarité
que le Christ nous a données et collabore à la réalisation du plan
salvifique de Dieu pour toute l’humanité. Les défis à relever appellent les
chrétiens à cheminer avec les autres et la mission est une partie intégrante
de ce cheminement avec tous. Nous portons en nous, même si c’est seulement
dans des vases d’argile, notre vocation chrétienne, le trésor inestimable de
l’évangile, le témoignage vivant de Jésus mort et ressuscité, rencontré et
vénéré dans l’Église.
Que la Journée missionnaire ranime en chacun le désir et la joie « d’aller »
à la rencontre de l’humanité en apportant le Christ à tous. En son nom, je
vous impartis de tout cœur la bénédiction apostolique, plus particulièrement
à ceux qui peinent et souffrent davantage pour l’évangile.
Du Vatican, 6 janvier 2011, Solennité de l’Epiphanie du Seigneur.
Benedictus PP XV
Sources : www.vatican.va
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E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 25.01.2011 - T/Benoît XVI
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