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Evocation des racines chrétiennes, musulmanes et juives, par Benoît
XVI
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Cité du Vatican, jeudi 23 novembre 2006 -
(E.S.M.) - Il est significatif que le premier pèlerinage
apostolique de Benoît XVI dans un pays à majorité musulmane se
déroule précisément dans la terre à partir de laquelle Abraham –
père commun des croyants – a entrepris son voyage dans la foi en
Dieu.
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La grotte d'Antakya, l'ancienne Antioche
Evocation des racines chrétiennes, musulmanes et juives, par le pape Benoît
XVI
Voyage de Sa Sainteté le pape Benoît XVI en Turquie
"Il est significatif que le premier pèlerinage apostolique de Benoît XVI
dans un pays à majorité musulmane se déroule précisément dans la terre à
partir de laquelle Abraham – père commun des croyants – a entrepris son
voyage dans la foi en Dieu. C'est sur cette terre que naquit le berceau de
la chrétienté: c'est en effet à Antakya, l'ancienne Antioche, qu'est née l'Eglise
chrétienne, avant de se répandre à travers l'Anatolie.
Malgré les
persécutions, les apôtres saint Paul et saint Pierre demeurèrent dans cette
ville pour y former la première communauté chrétienne. C'est là, selon
plusieurs sources, que les disciples de Jésus reçurent pour la première fois
le nom de "chrétiens".
La grotte est large de 9,5 m, profonde de 13 m
et haute de 7 m.
Un passage secret au fond permettait de s'enfuir en
cas de danger. Certaines parties de ce passage sous-terrain se sont
affaissées depuis et sont délabrées.
"Les premiers chrétiens ont eu
beaucoup de mal à s'installer en Judée-Samarie. Leur premier refuge sera
Antioche, où se rencontreront les apôtres Pierre et Paul. Puis, ils se
dirigeront vers l'Anatolie, Ephèse", dans l'ouest de la Turquie, où la
vierge Marie a habité.
Le pape Benoît XVI se rendra sur le site lors
de sa visite, la semaine prochaine.
La Cappadoce, dans le centre de
la Turquie devint un important foyer du christianisme. Au VIIIè siècle déjà,
les moines creusèrent des monastères et des églises dans les roches de tuf
et de véritables villes souterraines naquirent ainsi.
"L'Eglise
chrétienne est née à Antakya. C'était alors la première étape des chrétiens
fuyant les persécutions"
La mémoire renouvelée de ces racines
communes qui lient chrétiens, musulmans et juifs, et que le Saint-Père veut
rappeler avec son voyage, est un signe authentique de paix, de dialogue,
d’espoir et de réconciliation" écrit dans son édition d’aujourd’hui L’Osservatore
Romano, le quotidien du Vatican, au lendemain de la tentative d’occupation
du musée de Sainte-Sophie à Istanbul, ex-église chrétienne byzantine puis
mosquée jusqu’à il y a 70 ans, qui s’est conclue par l’arrestation de 39
personnes se déclarant membres du mouvement de jeunes nationaliste "Alperen
Ocaklari (Foyers d’Alperen)" du parti Bbp (Büyük Birlik Partisi, Parti de la
grande unité). Après avoir pénétré dans l’édifice, les manifestants avaient
tenté de lire un document contre la visite de Benoît XVI, prévue du 28 au 30
novembre en Turquie, de la capitale Ankara à Éphèse et Istanbul, y compris à
Sainte-Sophie.
Hier, père Federico Lombardi, responsable du bureau
de presse du Vatican, avait dit à propos de cet épisode : "Je continue de
considérer ces faits comme épisodiques et limités, tels qu’ils ne remettent
pas en question le contenu et le climat de la visite qui, nous le prévoyons,
se déroulera dans un climat de sérénité". Le Bbp est une formation politique
née suite à un tournant modéré du Mhp (Milliyetçi Hareket Partisi, Parti
d’action nationaliste) auquel faisait référence dans le passé le mouvement
nationaliste et extrémiste des ‘bozkurtlar’, les ‘Loups Gris’, auxquels
appartenait Ali Agça, le jeune qui le 13 mai 1981 a tenté de tuer Jean Paul
II. La visite du Pape en Turquie a provoqué ces dernières semaines nombre de
polémiques et des rumeurs de protestations ont circulé qui pourraient en
réalité cacher des ferments politiques, en particulier relatifs aux rapports
avec l’Union européenne. "Ces faits – a dit le père Lombardi – n’alimentent
pas de préoccupations particulières même s'ils ne font guère plaisir. Mais
il ne s’agit pas d'une surprise vu que nous savons que quelques groupes sont
peu favorables à la visite du Pape. Mais ce sont des faits qui ne doivent
pas être surestimés".
Aujourd'hui nous parvient un entretien du
Premier ministre turc Tayyip Recep Erdogan à la télévision italienne
rapporté vendredi par les médias de la Péninsule. Celui-ci a demandé au pape
Benoît XVI de soutenir "l'alliance des civilisations" entre Occident et
monde musulman lancée par Ankara et Madrid.
"Le pape, personnalité
aussi bien politique que religieuse, peut jouer un rôle important pour
substituer au climat de guerre un climat de paix", a déclaré M. Erdogan dans
l'émission "Porte à porte" diffusée jeudi soir par la première chaîne de
télévision.
"Le seul message" que le chef du gouvernement turc veut
transmettre à Benoît XVI est "de soutenir l'initiative turco-espagnole de
'l'Alliance des civilisations' comme alternative au choc des civilisations",
a-t-il assuré.
"L'Alliance des civilisations", lancée en septembre
2004 à l'ONU par le président du gouvernement espagnol Jose Luis Rodriguez
Zapatero et soutenue par la Turquie, veut rapprocher les institutions et les
sociétés civiles pour surmonter les préjugés et les malentendus entre
peuples de différentes cultures et religions.
Le Premier ministre
turc explique encore dans cette interview qu'il n'accueillera pas le pape à
Ankara mardi parce qu'il sera "en Lettonie pour participer au sommet de
l'OTAN". "Nous ne pouvons pas jouer avec l'Alliance atlantique parce que le
pape vient en Turquie", ajoute-t-il.
Voyage du pape Benoît XVI en Turquie: vous
trouverez tous les textes et homélies sur la page ►
Benoît XVI en Turquie- du 28 novembre au 1er
décembre
Source: Church and Mission / La Croix
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) - 24.11.2006 - BENOÎT XVI |