Message conclusif de la rencontre de Naples |
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Rome, le 24 octobre 2007 -
(E.S.M.) -
Voici le message conclusif distribué par la
communauté Sant'Egidio.
A propos de la Rencontre interreligieuse de
prière pour la paix, les organisateurs ont entrepris de réduire
l’ampleur d’un débat animé intervenu la veille entre trois invités - un
juif, un catholique oriental et un musulman - à la table du pape Benoît
XVI.
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Le pape Benoît XVI -
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Message conclusif de la rencontre de Naples
"En creusant profondément dans nos traditions
religieuses, nous avons redécouvert que sans dialogue, il n'y a pas d'espoir
et que l'on est condamné à la peur de l'autre. Le dialogue n'annule pas les
différences mais enrichit la vie et anéantit le pessimisme qui nous porte à
voir une menace chez notre prochain" : c'est ce qu'on peut lire dans
l'appel final de la 21ème Rencontre interreligieuse, organisée par la
Communauté de Sant'Egidio, et à laquelle ont participé, pendant trois jours,
à Naples, 315 représentants de toutes les religions.
"Nous pouvons affirmer avec davantage de force qu'hier – lit-on dans le
document – que quiconque invoque le nom de Dieu pour
haïr autrui, pour commettre des actes de violence, pour faire la guerre,
blasphème le nom de Dieu". Ennemie du genre humain, la violence
se fait aujourd'hui "terrorisme, pauvreté et désespoir, exploitation de la
planète. (…) La violence tente le cœur de l'homme et lui dit : 'rien ne peut
changer'. Ce pessimisme laisse croire qu'il est impossible de vivre
ensemble". Mais "rien n'est jamais perdu avec le dialogue, tout est possible
avec le dialogue", réaffirme l'appel.
"Aujourd'hui, à Naples – a déclaré le fondateur de la communauté de
Sant'Egidio, Andrea Riccardi, pendant la cérémonie finale qui s'est tenue
hier sur la Place du Plébiscite, devant 20.000 personnes –, nous ressentons
le besoin d'une saison d'engagement des religions plus audacieuse pour
réconcilier les hommes et les peuples, pour appeler à la responsabilité de
la paix. Parce que la paix est menacée. La paix a besoin d'artisans patients
et tenaces". Le président italien de la République, Giorgio Napolitano, qui
était également présent à la cérémonie, a réaffirmé l'importance "de la
rencontre et du dialogue, sans obscurcir ses propres convictions mais
tendant à la compréhension réciproque. C'est la seule solution pour
cohabiter dans la paix".
L'archevêque de Naples, le cardinal Crescenzio Sepe, a déclaré vouloir
recueillir l'esprit de la rencontre de Naples en ouvrant dans la ville
parthénopéenne une "structure permanente de dialogue interreligieux et
interculturel, apte à ouvrir les portes de Naples à la différence des
hommes, et la différence des hommes à la richesse de Naples". "L'essence et
l'action des pacificateurs – a continué le cardinal Sepe – n'est pas une
faiblesse, ce n'est pas une manière de fuir à la lutte, ce n'est pas un
acquiescement face au pouvoir démesuré de l'abus. C'est au contraire choisir
des armes différentes pour combattre toute injustice et toute forme de
violence ; c'est avoir recours à une autre stratégie pour construire les
rapports humains ; c'est inventer des mots nouveaux qui ont la tonalité de
la paix ; c'est implanter son destin dans la terre du dialogue".
Andrea Riccardi a annoncé que la 22ème édition de la
Rencontre interreligieuse internationale se tiendra l'an prochain à Chypre,
l'île méditerranéenne considérée comme "une frontière qui peut devenir un
pont de dialogue et de paix".
A propos de la Rencontre interreligieuse de
prière pour la paix de Sant’Egidio, dans la matinée de lundi 22 octobre, les
organisateurs ont entrepris de réduire l’ampleur d’un débat animé intervenu
la veille entre trois invités - un juif, un catholique oriental et un
musulman - à la table de Benoît XVI. Interrogé sur l’attitude du pape lors
de cette discussion, l’archevêque anglican de Canterbury, Rowan Williams, a
préféré ne faire aucun commentaire. Il semble que le pape ne soit pas
intervenu dans la discussion. Benoît XVI est venu à Naples pour
soutenir le dialogue interreligieux.
NAPLES : importante participation orthodoxe à la
rencontre interreligieuse pour la paix de Sant-Egidio
Plusieurs responsables et représentants d'Églises orthodoxes, dont le
patriarche œcuménique Bartholomée Ier, "
premier entre ses égaux " dans l'épiscopat orthodoxe, ont participé à la
rencontre internationale interreligieuse pour la paix, organisée, du 20 au
23 octobre, à Naples (Italie), par la communauté catholique romaine
Sant'Egidio sur le thème : " Pour un monde sans violence. Religions et
cultures en dialogue ". Au total, quelque trois cents responsables
catholiques, protestants, orthodoxes, musulmans, juifs, bouddhistes et
hindouistes, parmi lesquels l'archevêque de Cantorbéry
Rowan Williams, le grand rabbin d'Israël
Yona Metzger et l'imam des Émirats Arabes
Unis, Ibrahim Ezzedin, étaient présents.
L'ouverture de ce sommet, qui s'inscrivait dans le prolongement des
rencontres interreligieuses d'Assise, initiées il y a vingt-et-un ans par
le pape Jean-Paul II, a été précédé par une rencontre entre le pape Benoît
XVI, qui effectuait à Naples une visite pastorale d'une journée, et les
représentants de diverses religions. Lors d'une messe, célébrée par le pape
en plein air dans le centre de la ville, se tenaient non loin de l'autel,
entre autres, côté orthodoxe, le patriarche oecuménique
Bartholomée Ier, l'archevêque
Chrysostome II de Néa Justiniana, primat de
l'Église orthodoxe de Chypre, le métropolite Joseph
(patriarcat de Roumanie), l'évêque Luka
(patriarcat serbe) et l'archevêque Philippe de
Poltava (Église d'Ukraine – patriarcat de Moscou). Après la
célébration, Benoît XVI a déjeuné avec les membres des délégations des
Églises orthodoxes et les représentants des autres religions, les appelant
à " promouvoir la réconciliation entre les peuples […], dans le respect des
différences des diverses religions ". À l'issue de ce sommet, la communauté
Sant'Egidio a annoncé que sa prochaine rencontre interreligieuse annuelle
se déroulera en 2008 à Chypre, avec le concours de l'Église orthodoxe du
lieu.
Dans l'après-midi du 21 octobre, a eu lieu la cérémonie d'ouverture
proprement dite, au théâtre San Carlo. Lors de cette cérémonie, le
patriarche œcuménique Bartholomée Ier a prononcé une allocution dans
laquelle il a lancé une mise en garde quant à l'utilisation de la religion
pour justifier " la haine, le fanatisme, le fondamentalisme ". Il a
condamné " ceux qui croient témoigner de leur fidélité à leur religion et à
leur Dieu en employant la violence " ainsi que " ceux qui utilisent la
religion comme moyen pour exercer leur pouvoir ". Ces deux dérives "
n'expriment pas la vraie essence de la religion, mais constituent des
falsifications du sentiment religieux authentique ", a-t-il ajouté,
rappelant que " ce danger, nous avons déjà eu l'occasion de le dénoncer, il
y a quelques années [en février 1994], dans la "Déclaration du Bosphore",
dans laquelle nous avions affirmé, avec des représentants du judaïsme et de
l'islam, que "la guerre menée au nom de la religion est une guerre contre
la religion" " (SOP 186.1).
Plusieurs autres responsables et théologiens orthodoxes ont pris la parole
lors des différents forums organisés les 22 et 23 octobre, à Naples et dans
d'autres villes des environs. C'est ainsi que sont intervenus
respectivement le métropolite Séraphin d'Allemagne (patriarcat de Roumanie)
et l'évêque Antoine de Gjirokastro (Église d'Albanie) (forum " La prière,
force du croyant "), le catholicos Aram Ier (Église arménienne du Liban) et
l'archevêque Chrysostome II (Église de Chypre) (forum " La parole de Dieu
dans la vie des chrétiens "), l'évêque Athanase (Église de Grèce) (forum "
Foi et science : la rencontre de notre temps "), le métropolite Emmanuel
(patriarcat oecuménique) (forum " Religions et cultures en dialogue "), le
père Vsévolode Tchapline (patriarcat de Moscou) (forum " Les religions en
dialogue "), le métropolite Cyrille de Smolensk (patriarcat de Moscou)
(forum " L'Église orthodoxe et l'avenir de l'oecuménisme "), l'archevêque
Chrysostome II (Église de Chypre) (forum " L'apôtre Paul et les cultures de
la Méditerranée "), le métropolite Séraphin de Johannesburg (patriarcat
d'Alexandrie) (forum " Les chrétiens et la paix "), le métropolite Grégoire
(Église syrienne préchalcédonienne) (forum " La civilisation de la
coexistence "), Alexandre Ogorodnikov, laïc orthodoxe russe, ancien détenu
d'opinion au Goulag sous le régime soviétique (forum " Un témoignage
d'amour ") .
Avant de se séparer mardi soir, les responsables des différentes religions
réunis à Naples ont prié séparément, selon leurs traditions respectives,
dans divers lieux de la ville, puis ils se sont retrouvés pour une "
procession de paix " en présence du président de la République italienne,
Giorgio Napolitano. Dans leur déclaration finale, ils ont lancé un " appel
à la paix ", qualifiant la violence de " maladie contagieuse " qui " prend
la forme de la guerre, du terrorisme, de la pauvreté et du désespoir, de
l'exploitation de la planète ". " Elle frappe les innocents, défigure
l'humanité ", ajoutent-ils, soulignant que " la violence est toujours une
défaite pour tous ". Ils ont également qualifié de " blasphème " la
violence commise au nom de Dieu : " Nous pouvons dire avec plus de force
qu'hier que quiconque utilise le nom de Dieu pour haïr l'autre, pour
commettre des actes violents, pour faire la guerre, blasphème le nom de
Dieu ". (Service Orthodoxe de Presse)
Le diocèse catholique de Naples a donné une église
à la communauté orthodoxe russe locale
Le 22 octobre 2007, le cardinal Crescenzio Sepe, archevêque de Naples, a
remis au métropolite Cyrille de Smolensk et de Kaliningrad, président du
département des relations extérieures du patriarcat de Moscou, les clefs
d'une église catholique mise à la disposition de la communauté orthodoxe
russe de la ville. Cette église Notre-Dame de l'Assomption se trouve dans
le centre de Naples. Elle sera désormais utilisée à titre gratuit par la
paroisse orthodoxe du patriarcat de Moscou composée principalement des
ressortissants de Russie, d'Ukraine et d'autres pays de l'Europe orientale.
Au cours de cette cérémonie solennelle, le cardinal Sepe a souligné que ce
geste de soutien à la communauté orthodoxe russe répond au désir de
l'Église catholique d'Italie à développer les relations fraternelles et le
dialogue avec l'Église orthodoxe russe.
En remerciant le cardinal-archevêque de Naples pour
son geste, le métropolite Cyrille a noté que l'amour fraternel chrétien et
le soutien mutuel sont le meilleur fondement pour le dialogue entre les
deux Églises qui aspirent à la collaboration et à la mission commune dans
le monde contemporain.
Le même jour, le métropolite Cyrille se rendit à Aversa, ville natale du
cardinal Crescenzio Sepe où il a rencontré l'évêque, les représentants du
clergé et des fidèles de ce diocèse situé près de Naples. Cette rencontre
s'est déroulée dans la cathédrale d'Aversa où un échange de salutations a
eu lieu entre l'évêque mario Milano et le métropolite Cyrille.
La visite du pape Benoît à Naples
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Sources: (BF/CN) MISNA
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 24.10.2007 - BENOÎT XVI
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