Benoît XVI nous trace le portrait de
saint Ambroise de Milan |
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Cité du Vatican, le 24 octobre 2007 -
(E.S.M.) - Durant l'audience
générale tenue Place St. Pierre en présence de 30.000 personnes, Benoît
XVI a tracé un portrait de saint Ambroise de Milan. Celui qui est
considéré comme un des plus grands Pères de l'Eglise (339-397) fut
initié aux études bibliques par Origène.
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Le pape Benoît XVI
Benoît XVI nous trace le portrait de saint Ambroise de Milan
Synthèse de la catéchèse du Saint Père
Durant l'audience générale tenue Place St. Pierre en présence de 30.000
personnes, Benoît XVI a tracé un portrait de saint Ambroise de Milan. Celui
qui est considéré comme un des plus grands Pères de l'Eglise (339-397) fut
initié aux études bibliques par Origène. "Il a transposé dans le contexte
culturel latin -a expliqué le Pape- la méditation de l'Ecriture, inaugurant
en occident la Lectio Divina, qui inspira sa prédication et son
œuvre, toute orientée sur l'écoute" de la Parole divine.
Il enseigna tout d'abord aux catéchumènes "l'art de vivre bien afin d'être
bien préparés aux grands mystères christiques". Sa prédication partant "de
la lecture des Livres sacrés pour vivre en conformité à la Révélation".
"Il est évident - a précisé le Saint-Père - que le témoignage personnel du
prédicateur et son exemple pour la communauté conditionnent l'efficacité de
sa démarche. C'est pourquoi le mode de vie et la réalité de la Parole vécue
sont déterminants".
Puis Benoît XVI a rappelé le témoignage de saint Augustin dont la conversion
fut le fruit des "belles homélies" d'Ambroise entendues à Milan, mais aussi
"du témoignage qu'il donnait et de celui de l'Eglise milanaise qui ne
faisaient qu'un en priant et chantant d'une seule voix". L'Evêque d'Hippone
raconte également sa surprise de voir Ambroise lire mentalement en privé les
Ecritures, "alors qu'à l'époque leur lecture devait être faite à voix haute
afin d'en faciliter la compréhension".
Dans ce mode de lecture, a souligné le Pape, "où le cœur s'efforce de
comprendre la Parole de Dieu, on entrevoie la méthode catéchistique de saint
Ambroise. Complètement assimilée, l'Ecriture suggère les contenus à diffuser
en vue de la conservation des cœurs. De fait, la catéchèse est inséparable
du témoignage de vie".
"Qui éduque dans la foi ne saurait courir le risque de sembler un acteur
interprétant un rôle". Le prédicateur doit, "à l'exemple de Jean, appuyer sa
tête sur le cœur de son maître, adoptant son mode de pensée, de parler et
d'agir".
Ambroise de Milan mourut la nuit du Vendredi Saint les bras en croix,
"exprimant dans cette attitude sa participation mystique à la mort et à la
résurrection du Seigneur. Ce fut là son ultime catéchèse". Sans paroles et
dans le silence des gestes il continua de témoigner.
Saint Ambroise, évêque et docteur de l'Eglise
Biographie
Théodose mourut le 17 janvier 395 ; Ambroise
prononça son oraison funèbre, à Milan, en présence d'Honorius
(Fils de Théodose et Flacilla,
Honorius, consul à deux ans, fut Auguste à neuf ans et, à onze ans, succéda
à son père comme empereur d’Occident (395-423) tandis que son frère aîné,
Arcadius devenait empereur d’Orient) et de l'armée.
Il célébra la transformation des princes, maîtres de
l'univers romain, qui étaient devenus les prédicateurs de la foi, après en
avoir été les persécuteurs et nul n'avait coopéré plus efficacement cette
œuvre que Théodose. Sa politique religieuse s'était proposé un triple
objet.
D'abord, protéger l'Église contre toute violence ou
toute indiscrétion de l'État : l'Empereur n'a le droit ni de mettre
la main sur les édifices sacrés, ni de prononcer, au lieu et place des
évêques, dans les choses de foi.
Ensuite, obliger le pouvoir civil à respecter la loi
morale, même dans des actes dépourvus de caractère spécifiquement
religieux, et ce, sous peine des censures de l'Église (tel est le principe
dont Ambroise s'inspira dans l'affaire de Thessalonique).
Enfin sceller une étroite union entre l'Église et
l'État, de telle sorte que, loin de mettre sur le même pied les
différents cultes, l'État marque inlassablement, quoique sans violence ni
effusion de sang, sa faveur spéciale et unique au culte catholique et
décourage tous les autres. Cette image prestigieuse d'un empire chrétien qui
hantait la pensée d’Ambroise, mit des siècles encore
avant de se réaliser.
Saint Ambroise tomba malade, un jour qu'il dictait à Paulin, son diacre, un
commentaire sur le psaume LXIII ; un feu lui couvrit la tête en forme de
petit bouclier, et de là entra dans sa bouche comme dans sa propre demeure.
Alors son visage devint blanc comme la neige et demeura quelque temps dans
cette beauté. Il ne put donc achever l'ouvrage qu'il dictait, et bientôt
après il tomba malade. Le comte Stilicon qui était le plus puissant dans
l'Empire, craignant que la mort d’Ambroise ne causât un notable préjudice à
tout l'Occident, lui envoya plusieurs personnes d'honneur pour le porter à
demander à Dieu la prolongation de sa vie ; mais il leur dit « Je n'ai
pas vécu de telle sorte parmi vous, que j’aie honte de vivre davantage ;
mais, d’ailleurs, je ne crains point de mourir, parce que nous avons affaire
à un bon maître. » Quatre de ses diacres, s'entretenant dans un coin de
sa chambre, pour savoir qui l'on pourrait élire évêque en sa place, vinrent
à nommer saint Simplicien. Ils étaient si loin et ils parlaient si bas,
qu’il ne pouvait pas les entendre ; cependant, Dieu lui révéla ce qu’ils
disaient, et il s'écria : « Il est vieux, mais il est bon. »
Simplicien était cet excellent prêtre qui avait été son conseil durant tout
le temps de son épiscopat, et il fut effectivement mis en sa place après son
décès. Saint Bastien, évêque de Todi, le visitait quelquefois dans sa
maladie, et un jour qu'il priait auprès de lui, il vit Notre-Seigneur
descendre du ciel, s'approcher de son lit et lui faire beaucoup de caresses.
Ensuite, la nuit du samedi saint, comme il priait secrètement, les bras
étendus en forme de croix, saint Honorat, évêque de Verceil, qui logeait
dans une chambre au-dessus de la sienne, entendit par trois fois une voix
qui lui disait : « Lève-toi en diligence, il passera bientôt. »
Honorat se leva et lui apporta 1e corps adorable de Jésus-Christ, qu'il
reçut avec une profonde révérence, et incontinent après, son âme, munie d'un
si excellent viatique, se détacha de la prison de son corps pour aller jouir
de l'éternité bienheureuse (4 avril 397).
Son corps fut inhumé dans sa cathédrale avec l'honneur dû à la grandeur de
ses mérites. Plusieurs eurent des visions qui marquaient la gloire qu'il
possédait déjà dans le ciel. Surtout il y en eut qui virent une étoile
rayonnante élevée au-dessus de son cercueil. Les démons n’en osaient
approcher mais les possédés que l’on y traînait par force, étaient aussitôt
délivrés.
Saint Ambroise fut durant sa vie une grande autorité morale grâce à la
noblesse de son caractère, à la sainteté de sa vie, à la fermeté et à la
droiture de sa conduite, mais aussi à sa science des affaires et à son art
de gouverner. Excellent magistrat devenu homme
d’église, il ne perdit pas ses premières aptitudes, qu’il élargit
encore. Esprit éminemment pratique, pondéré, puisant dans le droit le sens
de la justice, mais tempérant par la charité ce que cette justice pouvait
avoir de froid et de dur. Tous ceux qui l’approchèrent, subirent son
influence ou même l’aimèrent passionnément.
Le menu peuple dont, tout le long du jour, il accordait les procès, il lui
était dévoué jusqu’au sang. « Si Ambroise levait le doigt, disait un
jour Valentinien à ses courtisans, vous-même me livreriez à lui pieds et
poings liés. » Milan était après Rome la véritable
capitale de l’empire d’Occident, puisque l’empereur y séjournait.
Ambroise qui en était l’évêque, fut, par son prestige
personnel, le plus en vue des prélats latins.
La tournure d’esprit de saint Ambroise est toute romaine, épanouie dans les
questions morales et pratiques. S’il traite volontiers des questions
dogmatiques, il ne s’élève pas aux spéculations ingénieuses, préférant
développer l’argument scripturaire et traditionnel. « Saint Ambroise,
dit Fénelon (Fénelon :
Troisième dialogue sur l'éloquence), suit quelquefois
la mode de son temps. Il donne à son discours les ornements qu'on estimait
alors. Mais, après tout, ne voyons-nous pas saint Ambroise, nonobstant
quelques jeux de mots, écrire à Théodose avec une force et une persuasion
inimitables ? Quelle tendresse n'exprime-t-il pas quand il parle de son
frère Satyre ! »
Saint Ambroise est, dans son exégèse, généralement allégoriste, c’est-à-dire
que au lieu d’expliquer, comme saint Jean Chrysostome, le sens littéral du
texte sacré, il y cherche plutôt les enseignements
moraux et ascétiques cachés sous l’histoire et les faits, ou les
mystères, les personnages chrétiens dont l’Ancien Testament nous présente la
figure. Cette méthode exigeait de sa part moins d’études ; il en avait des
modèles tout prêts : et d’autre part, elle lui paraissait plus propre à
l’enseignement des fidèles. C’est une des raisons qui expliquent qu’il ait
commenté plus volontiers l’Ancien Testament que le Nouveau, vis-à-vis duquel
il était tenu à plus de réserve. Ses commentaires ne sont d’ailleurs, la
plupart du temps, comme beaucoup de ses autres ouvrages, que des réunions
d’homélies ou de discours prononcés sur les Livres saints. Notons, parmi les
plus intéressants, les six livres sur l’Hexammeron c’est-à-dire sur
l’œuvre des six jours, ouvrage imité de saint Basile, mais où il ne montre
pas le même sens des beautés de la nature que l’auteur grec. Puis le plus
long de ses traités, l’Exposé sur l’évangile de saint Luc en dix
livres. Même si saint Augustin a formulé quelques réserves sur cet écrit,
probablement en raison de l’idée qu’Ambroise s’y fait des peines de l’enfer,
le Moyen-Age l’a cependant beaucoup lu et copié.
Saint Ambroise est plus un catéchiste qu’un
théologien. Parmi ses œuvres se trouvent quelques écrits
doctrinaux : par exemple, un traité De la foi,
c’est-à-dire sur la Trinité, composé pour Gratien en 376 et 379 ;
un traité du Saint Esprit, calqué sur
celui de Didyme l’Aveugle et composé pour le même Gratien en 381 ; deux
livres Sur la pénitence
(vers 384), contre les
novatiens ; mais surtout le traité Des mystères (De mysteriis)
qui expose, sous forme de catéchèse, la doctrine sur le baptême, la
confirmation et l’eucharistie. La doctrine de la transsubstantiation y
est enseignée aussi clairement que dans les catéchèses de saint
Cyrille de Jérusalem.
Texte intégral de la
catéchèse du Saint Père
►
Saint Ambroise de Milan
Le pape Benoît XVI s'adresse aux pèlerins
francophones ►Benoît
XVI demande aux jeunes d'être d'authentiques témoins du Christ
Pour approfondir :
Traité sur
l'Évangile de saint Luc tome 1
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Traité sur l'Évangile de saint Luc tome 2
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Des Devoirs
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Des Sacrements -
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Des Mystères -
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Sources: www.vatican.va -
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 24.10.2007 - BENOÎT XVI |