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Benoît XVI a rencontré les évêques tchadiens
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ROME, le 24 septembre 2006 -
(E.S.M.) - Publication du discours que le pape Benoît XVI
a adressé aux Evêques de la Conférence Épiscopale du Tchad,
rencontré samedi matin et reçu ces jours derniers, en audiences
séparées, pour la Visite "au Limina Apostolorum":
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Le pape Benoît XVI
Benoît XVI a
rencontré les évêques tchadiens
Benoît XVI
encourage les évêques tchadiens à poursuivre le dialogue avec les musulmans
Le pape Benoît XVI a invité samedi les évêques tchadiens à maintenir une
"coopération dans un esprit de dialogue sincère et de respect mutuel" entre
les chrétiens (33%) et les musulmans.
"Je me réjouis de savoir que
les relations entre les chrétiens et les musulmans dans votre pays sont
généralement bonnes, notamment grâce à la recherche d'une meilleure
compréhension mutuelle", a déclaré Benoît XVI aux évêques.
"Je vous
encourage à poursuivre la coopération dans un esprit de dialogue sincère et
de respect mutuel", a ajouté le Saint Père, qui recevra lundi
les diplomates musulmans accrédités auprès du Vatican,
ainsi que les dirigeants de la communauté musulmane italienne.
Discours du Saint Père Benoît XVI
Chers Frères dans l’Épiscopat,
En ces jours où vous accomplissez
votre Visite ad limina, je suis heureux de vous accueillir, vous que le
Seigneur a choisis pour guider le peuple de Dieu au Tchad, a déclaré Benoît
XVI. Votre pèlerinage à Rome vous conduit sur les pas des Apôtres Pierre et
Paul, et vous permet de rencontrer le Successeur de Pierre et ses
collaborateurs pour affermir votre communion avec l’Église universelle. Je
souhaite que ces jours soient pour vous l’occasion de fortifier votre ardeur
apostolique, afin que vos communautés en reçoivent un nouvel élan pour être
une lumière qui éclaire et qui mène vers Celui qui apporte le salut. Je
remercie votre Président, Mgr Jean-Claude Bouchard,
Évêque de Pala, pour sa présentation des réalités ecclésiales dans votre
pays. En rentrant dans vos diocèses, apportez aux prêtres, aux consacrés,
aux catéchistes et à tous les fidèles, mon salut affectueux et l’assurance
de ma proximité spirituelle ainsi que mes encouragements pour leur vie
chrétienne!
Chers Frères dans l’Épiscopat, à l’image du Christ, Bon
Pasteur, vous êtes envoyés pour être missionnaires de la Bonne Nouvelle.
Continuez à remplir cette charge dans la confiance et avec courage! La
sainteté de votre vie fera de vous des signes authentiques de l’amour de
Dieu, exhorte Benoît XVI. Par la proclamation de l’Évangile, guidez vos
communautés à la rencontre du Seigneur et aidez-les à témoigner de leur
espérance, en contribuant à l’établissement d’une société plus juste, fondée
sur la réconciliation et sur l’unité entre tous! La participation régulière
des fidèles aux sacrements, notamment l’Eucharistie,
leur donnera la force de se mettre à la suite du Christ; ils éprouveront
alors le besoin de partager avec leurs frères la joie de leur rencontre avec
le Seigneur. Dans le prolongement du premier Congrès eucharistique national
que vos diocèses ont célébré à Moundou au début de cette année, tous auront
à cœur d’approfondir leur connaissance de ce grand sacrement, afin de le
faire fructifier dans leur vie. Par ailleurs, une solide formation
religieuse, fondée sur de fortes convictions spirituelles, permettra aux
fidèles de mener une existence conforme aux engagements de leur Baptême et
de témoigner des valeurs chrétiennes dans la société.
Je voudrais saluer avec une affection particulière vos
prêtres et les encourager dans leur mission difficile mais exaltante
d’annoncer l’Évangile et de servir le peuple de Dieu. Comme j’ai déjà
eu l’occasion de le souligner, «être prêtres, cela signifie devenir l’ami de
Jésus Christ, et cela toujours davantage, avec toute notre existence» (Messe"In
Cena Domini"). Dès leur formation, les prêtres seront donc
incités à s’engager toujours plus intimement dans l’amitié que le Seigneur
ne cesse de leur proposer. Pour assurer une telle formation dans les
meilleures conditions, je vous invite à veiller attentivement sur vos
séminaires, stimulant les formateurs dans leur tâche de discernement des
vocations. L’amitié avec le Christ exige une recherche constante et joyeuse
de communion de pensée, de volonté et d’action avec Lui, dans une obéissance
humble et fidèle. Cette communion pourra se réaliser dans la mesure où le
prêtre sera un authentique homme de prière. Chers Frères dans l’Épiscopat,
prenez soin de la vie spirituelle de vos prêtres, les encourageant à
demeurer fidèles à une règle de vie sacerdotale qui les aidera à conformer
leur existence à l’appel reçu du Seigneur. Manifestez-leur votre proximité
fraternelle dans leur ministère; au temps de l’épreuve et de l’incertitude,
soyez celui qui réconforte et qui corrige si c’est nécessaire, les invitant
à demeurer les yeux fixés sur Jésus.
Parmi les défis pastoraux à
relever, réaffirme inlassablement le pape Benoît XVI, se trouve l’urgence de
proclamer la vérité intégrale sur le mariage et sur
la famille. Il est en effet primordial de montrer que
l’institution du mariage contribue au véritable développement des personnes
et de la société, et permet d’assurer la dignité, l’égalité et la véritable
liberté de l’homme et de la femme, ainsi que la croissance humaine et
spirituelle des enfants. «Créés l’un et l’autre à la ressemblance de Dieu,
l’homme et la femme, quoique différents, sont essentiellement égaux du point
de vue de l’humanité» (Ecclesia
in Africa, n. 82). Une sérieuse formation des jeunes
favorisera un renouveau de la pastorale familiale et contribuera à lever les
difficultés d’ordre social, culturel ou économique qui, pour de nombreux
fidèles, sont des obstacles au mariage chrétien. Tout en préservant les
valeurs essentielles de la famille africaine, puissent les jeunes de votre
pays accueillir dans leur vie la beauté et la grandeur du mariage chrétien
qui, dans son unicité, suppose un amour indissoluble et fidèle des époux.
L’action caritative, manifestation de
l’amour du prochain, enraciné dans l’amour de Dieu, tient une grande place
dans la pastorale de vos diocèses. «L’amour est le service que l’Église
réalise pour aller constamment au-devant des souffrances et des besoins,
même matériels, des hommes" (Deus
Caritas Est, n. 19). Ma reconnaissance va à toutes les
personnes, particulièrement aux religieuses, qui, dans vos diocèses,
exercent une activité caritative au service du développement, de l’éducation
et de la santé, ainsi que de l’accueil des réfugiés. En favorisant une
authentique solidarité avec les personnes dans le besoin, sans aucune
distinction d’origine, qu’elles n’oublient pas la spécificité ecclésiale de
leurs activités et qu’elles renforcent leur conscience d’être des témoins
crédibles du Christ auprès de leurs frères et de leurs sœurs.
La consolidation de la fraternité entre les
différentes communautés qui composent la nation est un objectif qui exige
l’engagement de tous, afin de mettre le pays à l’abri de confrontations qui
ne pourraient qu’entraîner de nouvelles violences. La reconnaissance de la
dignité de chacun, de l’identité de chaque groupe humain et religieux, et de
sa liberté à pratiquer sa religion, fait partie des valeurs communes de paix
et de justice qui doivent être promues par tous et dans lesquelles les
responsables de la société civile ont un rôle important à jouer.
Je me réjouis, a conclu le pape Benoît XVI, de
savoir que dans votre pays les relations entre chrétiens et musulmans
sont généralement bonnes, grâce notamment à la
recherche d’une meilleure connaissance mutuelle. Je vous encourage
donc à poursuivre les collaborations dans un esprit de dialogue sincère et
de respect réciproque, afin d’aider chacun à mener une vie conforme à la
dignité reçue de Dieu, avec le souci d’une authentique solidarité et d’un
développement harmonieux de la société.
Chers Frères dans l’Épiscopat,
je confie votre pays à la protection maternelle de Notre-Dame, Reine de
l’Afrique. Qu’elle intercède auprès de son Fils pour obtenir la paix et la
justice sur ce continent si éprouvé. À vous tous, j’accorde de grand cœur la
Bénédiction apostolique, ainsi qu’aux prêtres, aux religieux, aux
religieuses, aux catéchistes et à tous les fidèles de vos diocèses.
REPERES:
Le 18 mai 2006 le pape Benoît XVI recevait les lettres
de créances du nouvel Ambassadeur du Tchad, M.Moukhtar Wawa Dahab.
La religion la plus répandue au Tchad est l'islam.
L'implantation du catholicisme au Tchad, dans les années trente a été
relativement tardive. Le Tchad dépendait alors du vicariat catholique de
Khartoum au Soudan, sous la responsabilité des Italiens.
En 1929,
deux Pères Spiritains venus de Bangui s'installèrent à Kou, non loin de
l'actuel Moundou.
C’est le 22 mars 1946 qu’un décret du Vatican a
créé les trois premières juridictions pour les Jésuites, les Oblats de Marie
et les Capucins en quatre diocèses : Fort-Lamy, Fort-Archambault, Moundou et
Pala. Le pays compte aujourd’hui huit diocèses.
Le pape Jean-Paul II
a effectué une visite apostolique au Tchad le 31 janvier 1990.
Sources: Vatican - 01302-03.02
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 24.09.2006 - BENOÎT XVI |