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Le voyage de Benoît XVI en Turquie allongé d’un jour
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CITE du VATICAN, le 24.08.2006 - Le voyage de Benoît XVI en Turquie,
initialement prévu du 28 au 30 novembre 2006, a été allongé d’un
jour, le 1er décembre, pour lui permettre de rencontrer les
catholiques et de se rendre à Sainte-Sophie.
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Basilique sainte Sophie
Le voyage de
Benoît XVI en Turquie en novembre prochain allongé d’un jour
Rencontrer les
catholiques et visiter Sainte-Sophie
Le voyage de Benoît XVI en Turquie, initialement prévu du 28 au 30 novembre
2006, a été allongé d’un jour, le 1er décembre, pour lui permettre de
rencontrer les catholiques et de se rendre à Sainte-Sophie. C’est ce qu’a
confié à l'agence I.MEDIA Mgr Louis Pelâtre, vicaire apostolique d’Istanbul.
Outre ses rencontres avec le patriarche oecuménique de
Constantinople, le pape devrait aussi échanger avec les chefs religieux
présents à Istanbul, dont les musulmans. Mgr Pelâtre a fait comprendre que
les catholiques présents dans le pays n’avaient qu’une petite place dans le
programme du pape.
"S’il n’avait pas allongé son voyage d’un jour,
il n’aurait pas pu rencontrer les catholiques d’Istanbul", a-t-il constaté.
Le programme initial était fait de telle façon qu’il ne restait plus rien
pour les catholiques. Ces derniers "désiraient tout même aussi voir le
pape!". Ainsi Benoît XVI leur consacrera une petite matinée, a noté Mgr
Pelâtre, précisant que le pape célébrerait la messe, le 1er décembre, dans
la cathédrale du Saint-Esprit. La cathédrale catholique avait accueilli Paul
VI en 1967 et Jean Paul II en 1979.
Après la messe, sur son chemin
vers l’aéroport, le pape Benoît XVI s’arrêtera à Sainte-Sophie, pour une
brève visite, a encore précisé le vicaire apostolique d’Istanbul. Bâtie sous
le règne de Justinien et inaugurée en 537, la basilique Sainte-Sophie a été
transformée en mosquée en 1453 lors de la conquête d’Istanbul par les Turcs
sous le sultan Mehmet II, avant de finalement devenir un musée par ordre
d’Atatürk en 1935.
Les Turcs "très humiliés"
par l'assassinat du Père Santoro
L’évêque latin d’Istanbul
a par ailleurs donné quelques précisions sur les étapes du voyage de Benoît
XVI à Ankara, Ephèse et Istanbul, excluant qu’il se rende à Trébizonde, dans
le nord de la Turquie, où a été assassiné un prêtre catholique, Andrea
Santoro, au mois de février 2006. Il a reconnu que ce sujet était "très
délicat", que les Turcs étaient "très humiliés" après cet assassinat et que
"l’on ne saurait jamais le fin fond de la vérité dans cette affaire".
A son arrivée à Ankara, le 28 novembre, Benoît XVI devrait être
accueilli non pas par le président turc Ahmet Necdet Sezer, mais par un
ministre représentant le gouvernement, le gouverneur de la région et le
maire d’Ankara, après une étape au mausolée d’Atatürk. Mgr Pelâtre a affirmé
que les organisateurs avaient douté un moment d’une rencontre entre le pape
et le chef de l’Etat, mais a confié que, deux jours à peine après
l’assassinat du Père Andrea Santoro, "coïncidence ou non", l’annonce avait
été faite que le président accueillerait le pape à son arrivée. Cette
information serait désormais démentie.
Benoît XVI devrait ensuite
rencontrer le corps diplomatique accrédité à Ankara, probablement en
présence du Premier ministre. Le lendemain matin, 29 novembre, le souverain
pontife se rendra à Ephèse, ville étape de l'apôtre Paul sur la mer Egée au
1er siècle, pour célébrer l’une des deux messes de ce voyage. Il rencontrera
les frères capucins d’un couvent religieux, dans le diocèse d’Izmir.
Rencontre avec Bartholomée Ier, patriarche
oecuménique de Constantinople
L’après-midi, il se rendra à
Istanbul où il ira directement au patriarcat, à la rencontre de Bartholomée
Ier, le patriarche oecuménique de Constantinople, notamment pour une prière
dans l’église patriarcale St-Georges. Les deux hommes se retrouveront à
nouveau toute la matinée du 30 novembre, fête de saint André, le patron du
patriarcat, et pourraient alors publier une déclaration conjointe au terme
d’une célébration en l’honneur du saint.
Rapports difficiles des autorités turques avec le patriarcat
Le 30 novembre également, Benoît XVI rencontrera le patriarche arménien
apostolique Mesrop II ainsi que l’ensemble des chefs religieux d’Istanbul,
l’archevêque syro-orthodoxe, le grand rabbin, le grand mufti d’Istanbul et
les représentants des Eglises évangéliques. Le patriarche grec-orthodoxe et
le patriarche arménien apostolique seront présents à la messe du 1er
décembre. L’évêque assomptionniste a en outre précisé que, le soir, “les
jeunes pourront venir chanter sous la fenêtre du pape dans le jardin de la
nonciature“.
Interrogé sur le premier objectif de cette visite - la
question oecuménique - Mgr Pelâtre a expliqué que "les catholiques ont fini
par comprendre", mais que "le patriarcat ne représente rien pour les
autorités turques qui ne comprennent pas bien que le pape vienne exprès pour
cela". Il a ainsi rappelé que "le gouvernement turc conteste encore au
patriarcat le titre d’oecuménique".
Le vicaire apostolique d’Istanbul
a aussi fait part de son inquiétude concernant l’accueil du pape par les
médias et la population. "Cette semaine, a-t-il expliqué, un roman vient de
sortir avec comme sujet l’assassinat de Benoît XVI lors de sa visite à
Istanbul". "C’est triste", a-t-il commenté.
La candidature turque à l'Union européenne est un thème lancinant
Selon l’évêque catholique, le contexte de la candidature turque pour
entrer dans l'Union européenne est dominant. "Bien sûr, Benoît XVI, avant
d’être pape, a déclaré qu’il était contre", a expliqué le prélat. Il a
cependant noté qu’officiellement, "le Saint-Siège n’a jamais eu un mot
contre". "Les autorités turques ne jugent la valeur des choses que dans la
mesure où elles favoriseraient l’entrée de la Turquie dans l’Union
européenne", a encore confié le prélat.
Il a regretté que le
cardinal Kasper, "comme l’avait fait Ratzinger à l’époque", ait "dérapé"
début juillet en affirmant dans la presse que la Turquie ne devait pas
entrer dans l’Europe tant que la liberté religieuse n’y était pas assurée.
“Je crois que la visite du pape ne changera pas grand-chose concernant notre
situation“, a finalement indiqué Mgr Pelâtre. En revanche, s’il y a des
progrès vers l’entrée dans l’Union européenne. "cela peut avoir des
conséquences positives pour nous, si c’est le contraire, ce peut être
négatif pour nous“.
En février 2006, Joaquin Navarro-Valls, alors
directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, avait déclaré que Benoît XVI
se rendrait en visite officielle en Turquie du 28 au 30 novembre. Cette
visite coïncidera avec la fête de saint André, le 30 novembre, patron du
patriarcat oecuménique de Constantinople. Le patriarche Bartholomée Ier
avait invité Benoît XVI à se rendre à Istanbul dès le 30 novembre 2005, sans
en référer aux autorités politiques. Ankara avait alors renvoyé son
invitation officielle à 2006, afin de montrer sa mauvaise humeur au
patriarche orthodoxe.
Eucharistie sacrement de la miséricorde - 24.08.2006 - BENOÎT XVI |