Benoît XVI explique le but de l'année
sacerdotale |
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Le 24 juin 2009 -
(E.S.M.)
- Avant l'Audience Générale, le pape Benoît XVI a salué tous les
pèlerins dès son arrivée en parcourant la place St Pierre en
papamobile. Ensuite c'est le psaume 70 qui a été lu, puis le
Saint-Père a donné sa catéchèse.
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Le pape Benoît XVI -
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Benoît XVI explique le but de l'année
sacerdotale, aider les prêtres à tendre vers la perfection spirituelle
Le 24 juin 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- Avant l'Audience Générale, le pape Benoît XVI a salué tous les pèlerins
dès son arrivée en parcourant la place St Pierre en papamobile. Ensuite
c'est le psaume 70 qui a été lu, puis le Saint-Père a donné sa catéchèse.
Psaume 70
En Toi seigneur, j'ai mon refuge: garde moi d'être humilié pour toujours.
Dans ta justice, défends moi, libère-moi, tends l'oreille, et suave-moi.
Sois le rocher qui m'accueille, toujours accessible;
Tu as résolu de me sauver: ma forteresse et mon roc, c'est Toi!
Mon Dieu, libère-moi des mains de l'impie, des prises du fourbe et du
violent.
Seigneur mon Dieu, tu es mon espérance, mon appui dès ma jeunesse.
Toi, mon soutien dès avent ma naissance, tu m'as choisi dès le ventre de ma
mère;
Tu seras ma louange toujours!
Catéchèse du Saint-Père
Chers frères et sœurs,
Vendredi dernier, 19 juin, solennité du Sacré-Cœur de Jésus et journée
traditionnellement consacrée à la prière et à la sanctification des prêtres,
j'ai eu la joie d'inaugurer l'Année sacerdotale, décidée à l'occasion du
cent-cinquantième anniversaire de la « naissance au ciel » du curé
d'Ars, saint Jean Baptiste Marie Vianney. Et en entrant dans la basilique
vaticane pour la célébration des vêpres, presque comme premier geste
symbolique, je me suis arrêté dans la chapelle du Chœur pour vénérer la
relique de ce saint pasteur d'âmes : son cœur. Pourquoi une Année
sacerdotale ? Pourquoi précisément en souvenir du saint curé d'Ars, qui n'a
apparemment rien accompli d'extraordinaire ?
La Providence divine a fait en sorte que sa figure soit rapprochée de celle
de saint Paul. En effet, alors que se conclut l'Année paulinienne, consacrée
à l'apôtre des nations, modèle extraordinaire d'évangélisateur qui a
accompli plusieurs voyages missionnaires pour diffuser l'Evangile, cette
nouvelle année jubilaire nous invite à nous tourner vers un pauvre
agriculteur devenu un humble curé, qui a accompli son service pastoral dans
un petit village. Si les deux saints diffèrent beaucoup dans les itinéraires
de vie qui les ont caractérisés - l'un est allé de région en région pour
annoncer l'Evangile, l'autre a accueilli des milliers et des milliers de
fidèles en restant toujours dans sa petite paroisse -, il y a cependant
quelque chose de fondamental qui les rassemble : il s'agit de leur
identification totale avec leur ministère, leur communion avec le Christ qui
faisait dire à saint Paul : « Je vis, mais ce n'est plus moi, c'est le
Christ qui vit en moi » (Ga 2, 20). Et
saint Jean-Marie Vianney aimait répéter : « Si nous avions la foi, nous
verrions Dieu caché dans le prêtre comme une lumière derrière la vitre,
comme le vin mélangé à l'eau ». Le but de cette Année sacerdotale -
comme je l'ai écrit dans la lettre envoyée aux prêtres à cette occasion -
est donc de favoriser la tension de chaque prêtre « vers la perfection
spirituelle de laquelle dépend en particulier l'efficacité de son ministère
», et d'aider avant tout les prêtres, et avec eux tout le peuple de Dieu, à
redécouvrir et à raviver la conscience de l'extraordinaire et indispensable
don de Grâce que le ministère ordonné représente pour celui qui l'a reçu,
pour l'Eglise entière et pour le monde, qui sans la présence réelle du
Christ serait perdu.
Les conditions historiques et sociales dans lesquelles se trouva le curé
d'Ars ont indéniablement changé et il est juste de se demander comment les
prêtres peuvent l'imiter dans l'identification avec leur propre ministère
dans les sociétés actuelles mondialisées. Dans un monde où la vision commune
de la vie comprend toujours moins le sacré, à la place duquel « l'aspect
fonctionnel » devient l'unique catégorie décisive, la conception
catholique du sacerdoce pourrait risquer de perdre son caractère naturel,
parfois même à l'intérieur de la conscience ecclésiale. Souvent, que ce soit
dans les milieux théologiques, ou bien dans la pratique pastorale et de
formation concrète du clergé, s'affrontent, et parfois s'opposent, deux
conceptions différentes du sacerdoce. Je remarquais à ce propos il y a
quelques années qu'il existe « d'une part, une conception
socio-fonctionnelle qui définit l'essence du sacerdoce avec le concept de "service"
: le service à la communauté, dans l'exercice d'une fonction... D'autre
part, il y a la conception sacramentelle-ontologique, qui naturellement ne
nie pas le caractère de service du sacerdoce, mais le voit cependant ancré à
l'être du ministre et qui considère que cet être est déterminé par un don
accordé par le Seigneur à travers la médiation de l'Eglise, dont le nom est
sacrement » (J. Ratzinger, Ministero e vita del Sacerdote,
in Elementi di Teologia fondamentale. Saggio su fede e ministero, Brescia
2005, p. 165). Le glissement terminologique du mot « sacerdoce »
à ceux de « service, ministère, charge », est également un signe de
cette conception différente. Ensuite, à la première, la conception
ontologique-sacramentelle, est lié le primat de l'Eucharistie, dans le
binôme «sacerdoce-sacrifice», alors qu'à la deuxième correspondrait le
primat de la parole et du service de l'annonce.
A tout bien considérer, il ne s'agit pas de deux conceptions opposées, et la
tension qui existe cependant entre elles doit être résolue de l'intérieur.
Ainsi, le décret Presbyterorum ordinis du Concile Vatican II affirme : «
En effet, l'annonce apostolique de l'Evangile convoque et rassemble le
peuple de Dieu, afin que tous les membres de ce peuple... s'offrent
eux-mêmes en "victime vivante, sainte, agréable à Dieu"
(Rm 12, 1), et c'est précisément à travers le
ministère des prêtres que le sacrifice spirituel des fidèles atteint sa
perfection dans l'union au sacrifice du Christ, unique médiateur. En effet,
ce sacrifice, accompli par les mains du prêtre et au nom de toute l'Eglise
est offert dans l'Eucharistie « de manière non sanglante et
sacramentelle, jusqu'à ce que vienne le Seigneur lui-même »
(n. 2).
Nous nous demandons alors : «Que signifie précisément pour les prêtres
évangéliser ? En quoi consiste ce que l'on appelle le primat de l'annonce ?
». Jésus parle de l'annonce du Royaume de Dieu comme du véritable but de sa
venue dans le monde et son annonce n'est pas seulement un « discours ». Elle
inclut dans le même temps son action elle-même : les signes et les miracles
qu'il accomplit indiquent que le Royaume vient dans le monde comme réalité
présente, qui coïncide en fin de compte avec sa propre personne. En ce sens,
il faut rappeler que, dans le primat de l'annonce également, la parole et le
signe sont inséparables. La prédication chrétienne ne proclame pas des «
paroles », mais la Parole, et l'annonce coïncide avec la personne même du
Christ, ontologiquement ouverte à la relation avec le Père et obéissant à sa
volonté. Un service authentique à la Parole exige de la part du prêtre une
profonde abnégation de soi, jusqu'à dire avec l'Apôtre : « Ce n'est plus moi
qui vit, mais le Christ qui vit en moi ». Le prêtre ne peut pas se
considérer comme «maître» de la parole, mais comme serviteur. Il n'est pas
la parole mais, comme le proclamait Jean le Baptiste, dont nous célébrons
précisément aujourd'hui la Nativité, il est la « voix » de la Parole
: « Voix de celui qui crie dans le désert : préparez le chemin du
Seigneur, rendez droits ses sentiers » (Mc 1, 3).
Or, être « voix » de la Parole, ne constitue pas pour le prêtre un simple
aspect fonctionnel. Au contraire, cela présuppose une substantielle « perte
de soi » dans le Christ, en participant à son mystère de mort et de
résurrection avec tout son moi : intelligence, liberté, volonté et offrande
de son propre corps, comme sacrifice vivant (cf. Rm 12,
1-2). Seule la participation au sacrifice du Christ, à sa khènosi,
rend l'annonce authentique ! Tel est le chemin qu'il doit parcourir avec le
Christ pour parvenir à dire au Père avec Lui : que s'accomplisse « non ce
que je veux, mais ce que tu veux » (Mc 14, 36).
L'annonce, alors, comporte toujours également le sacrifice de soi, condition
pour que l'annonce soit authentique et efficace.
Alter Christus, le prêtre est profondément uni au Verbe du Père, qui en
s'incarnant a pris la forme d'un serviteur, est devenu serviteur
(cf. Ph 2, 5-11). Le prêtre est le serviteur du
Christ, au sens que son existence, configurée à Lui de manière ontologique,
assume un caractère essentiellement relationnel : il est en Christ, pour le
Christ et avec le Christ au service des hommes. Précisément parce qu'il
appartient au Christ, le prêtre est radicalement au service des hommes : il
est ministre de leur salut, de leur bonheur, de leur libération authentique,
mûrissant, dans cette assomption progressive de la volonté du Christ, dans
la prière, dans le « cœur à cœur » avec Lui. Telle est alors la condition
inaliénable de toute annonce, qui comporte la participation à l'offrande
sacramentelle de l'Eucharistie et la docile obéissance à l'Eglise.
Le saint curé d'Ars répétait souvent avec les larmes aux yeux : « Comme il
est effrayant d'être prêtre ! ». Et il ajoutait : « Comme c'est triste un
prêtre qui célèbre la Messe comme un fait ordinaire ! Combien s'égare un
prêtre qui n'a pas de vie intérieure ! ». Puisse l'Année sacerdotale
conduire tous les prêtres à s'identifier totalement avec Jésus crucifié et
ressuscité, pour que, à l'imitation de saint Jean Baptiste, ils soient prêts
à « diminuer » pour qu'Il grandisse ; pour qu'en suivant l'exemple du curé
d'Ars, ils ressentent de manière constante et profonde la responsabilité de
leur mission, qui est le signe et la présence de la miséricorde infinie de
Dieu. Confions à la Vierge, Mère de l'Eglise, l'Année sacerdotale qui vient
de commencer et tous les prêtres du monde. (Trad.ZF09062413 )
Le pape Benoît XVI s'adresse aux pèlerins
francophones
Chers Frères et Sœurs,
Vendredi dernier, en la solennité du Sacré-Cœur de Jésus, j’ai eu la joie
d’inaugurer l’Année
Sacerdotale, décidée à l’occasion du cent cinquantième anniversaire de
la « naissance au ciel » du Curé d’Ars, saint Jean-Marie Vianney.
Alors que se conclue l’Année
consacrée à l’Apôtre Paul, modèle extraordinaire de l’évangélisateur qui a
accompli de nombreux voyages pour répandre l’Evangile, cette nouvelle année
jubilaire nous invite à nous tourner vers un humble curé qui a réalisé son
service pastoral dans un petit village. Tous deux ont en commun une
identification totale avec leur ministère et une profonde communion au
Christ.
Le but de cette année sacerdotale est d’aider les prêtres à tendre vers la
perfection spirituelle dont dépend surtout l’efficacité de leur ministère, à
redécouvrir et à renforcer la conscience de la grâce extraordinaire que le
ministère ordonné représente pour celui qui l’a reçu, pour l’Eglise et pour
le monde. Profondément uni au Verbe de Dieu, qui en s’incarnant est devenu
serviteur, le prêtre, lui appartient. Pour cette raison, il est aussi au
service des hommes. Il est ministre de leur salut, de leur bonheur, de leur
authentique libération, en accueillant en lui-même la volonté du Christ,
dans la prière et dans le « cœur à cœur » avec lui.
Le pape Benoît XVI conclut : J’accueille avec joie les pèlerins
francophones. Je salue particulièrement le groupe de la Mission catholique
vietnamienne de Paris et les jeunes de l’école de la Croix de Paris. Que le
témoignage du Curé d’Ars vous aide à mieux comprendre l’importance du
ministère du prêtre dans la vie de l’Église et du monde, et à répondre
généreusement aux appels du Seigneur. Avec ma Bénédiction apostolique !
►
Audience Générale Benoît XVI revient sur le sacerdoce et l'Année Sacerdotale
►
Lettre de Benoît XVI aux prêtres à l'occasion de l'ouverture de l'Année
Sacerdotale
►
Benoît XVI prie pour les enfants victimes d'abandon, de faim, d'abus, de maladies
Texte original du
discours du Saint Père
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UDIENZA GENERALE
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Sources : www.vatican.va
-
E.S.M.
© Copyright 2009 - Libreria Editrice Vaticana
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 24.06.09 -
T/Benoît XVI |