Le rapport entre le « je » et le «
nous », dans l’Église et dans la liturgie |
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VATICAN, le 24 mai 2008 -
(E.S.M.) - La liturgie a besoin d’ascèse, de renouveau
spirituel, pour aider les gens à arriver à Jésus-Christ, Dieu présent au
milieu de nous ; de la manière selon laquelle elle est souvent célébrée,
elle risque de ressembler plus à un parcours de sensations, au « New Age
», auquel on se laisse aller.
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La liturgie a besoin
d’ascèse, de renouveau spirituel -
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Le rapport entre le « je » et le « nous », dans l’Église et dans la liturgie
Dans le livre bien connu du Cardinal Joseph Ratzinger « Rapport
sur la Foi » (1985), le Cardinal observait que
la prière qui précédait la Communion dans la liturgie romaine « Domine
Jesu Christe… ne respicias peccata mea, sed fidem Ecclesiae tuae.. »
avait été changée dans les traductions vernaculaires en : ne regarde pas «
nos » péchés… Après avoir noté que ce changement était symptomatique de la
dissolution, dans la Sainte Messe, des fautes de chacun, il en arrivait à
dire que « ‘peut-être bien inconsciemment’ on en arrivait à la comprendre
comme « ne regarde pas aux péchés de l’Église mais à ma foi »… Si vraiment
il en était ainsi, les conséquences seraient graves : les fautes des
individus deviendraient les fautes de l’Église et la foi serait réduite à un
fait personnel, à « ma » manière de comprendre et de reconnaître Dieu et ses
requêtes. Il est à craindre que ce soit, aujourd’hui, une manière très
répandue de sentir et de raisonner : c’est un signe qui montre combien la
conscience catholique commune s’est éloignée sur de nombreux points, de la
conception droite et juste de l’Église ».
« Que faire, alors ? » demandait Messori. « Nous devons dire de nouveau au
Seigneur : ‘Nous péchons, mais l’Église ne pèche pas,
car elle est Tienne et est porteuse de foi’. La foi est la réponse de
l’Église au Christ dans la mesure où elle est un acte de foi. Et cette foi
n’est pas un acte individuel, solitaire, une réponse de l’individu. La foi
veut dire croire ensemble, avec toute l’Église
(pages 51 - 53).
Ceci, pour démontrer que la mentalité « déresponsabilisante » a pénétré dans
l’Église au point de trouver son expression dans la liturgie. L’Église est
le « nous » du chrétien, déclare saint Jérôme. Toutefois, un prêtre qui
pèche, salit et scandalise, mais il ne change pas la morale catholique ;
quelqu’un qui a des idées relativistes, se trompe, mais il n’exprime pas la
doctrine de l’Église. Une distinction analogue vaut au plan historique,
quand on soutient que l’Église n’est pas identifiable avec tout ce qui s’est
fait pendant l’Inquisition.
L’homme a un désir démesuré de dominer et de posséder, réalité qui peut
tenter même les ecclésiastiques. Un exemple : dans la liturgie, il arrive
souvent d’assister à de véritables et propres « show » dans lesquels
l’homélie est un exercice, des travaux pratiques d’opinions théologiques et
morales, souvent banales et parfois erronées. Si l’on était à court
d’arguments, ne devrait-on pas recourir au Catéchisme de l’Église Catholique
ou au Magistère Pontifical ?
La réforme de l’Église (et de la liturgie) part
toujours de nous : c’est une invitation à devenir plus humbles, pour que
Jésus-Christ grandisse. Pour Charles de Foucauld, « le prêtre est un
ostensoir, sa tâche est de montrer Jésus. Il doit disparaître et faire en
sorte que l’on ne voie que Jésus. Jamais un homme ne peut imiter plus
complètement Notre Seigneur, comme lorsqu’il offre le Sacrifice - il devient
‘hostie’, c’est-à-dire victime - ou il administre les Sacrements ».
Cette humilité du prêtre est signifiée dans la liturgie, par la pauvreté et
par la simplicité des gestes, par la virginité ou célibat, qui renonce à
toute exhibition, par l’obéissance à la loi liturgique,
parce que nous administrons et servons la liturgie, comme chose sacrée, du
Seigneur.
La liturgie a besoin d’ascèse, de renouveau spirituel,
pour aider les gens à arriver à Jésus-Christ, Dieu présent au milieu
de nous ; de la manière selon laquelle elle est souvent célébrée, elle
risque de ressembler plus à un parcours de sensations, au « New Age »,
auquel on se laisse aller. Même quand on parle d’inculturation de la
liturgie, le but doit être de mettre les hommes en contact avec
Jésus-Christ, non pas avec des symboles abstraits, qui laissent la place à
des sensations subjectives.
Le Concile Vatican II rappelle à la vérité des signes : la vérité c’est
seulement le Christ, et les signes, ou bien renvoient à Lui, ou bien
expriment notre narcissisme. Le culte chrétien est logique et spirituel
parce que, quand il est célébré dans le « nous » de l’Église et pas dans un
« je » arbitraire, il conduit l’homme à la vérité de Dieu Père : le culte
comme adoration en esprit et en vérité. Dans la liturgie elle aussi, entrent
en rapport la foi de l’Église et la raison de l’homme. La foi permet à la
raison de mieux saisir la vérité du mystère de Jésus-Christ, et ainsi, le «
je » et le « nous » se fondent dans l’harmonie.
par l’Abbé Nicola Bux et l’Abbé
Salvatore Vitiello
Sources :
www.vatican.va -
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 24.05.08 -
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