Benoît XVI présente la « Lettre sur
le devoir urgent de l'éducation » au diocèse de Rome |
|
Cité du Vatican, le 24 février 2008 -
(E.S.M.) - A 12h samedi, Place
Saint Pierre, le Saint Père Benoît XVI a présenté et délivré au diocèse
de Rome la « Lettre sur le devoir urgent de l'éducation ».
|
Le pape Benoît XVI -
Pour
agrandir l'image ►
Cliquer
Le pape
Benoît XVI présente la « Lettre sur le devoir urgent de l'éducation » au
diocèse de Rome
Audience pour la remise au diocèse de Rome de la lettre sur un devoir urgent
de l'éducation
A 12h samedi, Place Saint Pierre, le Saint Père Benoît XVI a présenté et
délivré au diocèse de Rome la « Lettre sur le devoir urgent de l'éducation
», signée le 21 janvier dernier (crf Boll N. 0048 du 23 janvier
2008).
Le Vatican a publié le discours que le Saint Père a adressé aux fidèles
rassemblés Place Saint Pierre :
Texte intégral du discours du Saint-Père
Chers frères et sœurs,
Je vous remercie d'avoir répondu si nombreux à l'invitation à cette audience
spéciale, au cours de laquelle vous recevrez de mes mains la
lettre que j'ai adressée au diocèse et à la ville de Rome sur le devoir
urgent de l'éducation. Je salue avec affection chacun de vous: prêtres,
religieux et religieuses, parents, enseignants, catéchistes et autres
éducateurs, enfants, adolescents et jeunes, y compris ceux qui suivent
l'audience à la télévision. Je salue et je remercie en particulier le
Cardinal-Vicaire et tous ceux qui ont pris la parole pour représenter les
diverses catégories de personnes impliquées dans le grand défi de
l'éducation.
En effet, nous sommes ici réunis parce que nous sommes poussés par une
sollicitude commune pour le bien des nouvelles générations, pour la
croissance et l'avenir des enfants que le Seigneur a donnés à cette ville.
Nous sommes également poussés par une inquiétude, la perception de ce que
nous avons appelé "une grande urgence éducative".
Eduquer n'a jamais été facile et aujourd'hui, cela semble devenir toujours
plus difficile: c'est pourquoi un grand nombre de parents et d'enseignants
sont tentés de renoncer à leur devoir, et ne parviennent pas à comprendre
quelle est, véritablement, la mission qui leur est confiée. Trop
d'incertitudes et trop de doutes circulent dans notre société et dans notre
culture, trop d'images déformées sont véhiculées par les moyens de
communication sociale. Il devient difficile, dans ces conditions, de
proposer aux nouvelles générations quelque chose de valable et de sûr, des
règles de comportement et des objectifs qui méritent d'y consacrer sa propre
vie. Toutefois, nous sommes ici aujourd'hui également et surtout parce que
nous nous sentons soutenus par une grande espérance et une confiance forte:
par la certitude que ce "oui" clair et définitif que Dieu, en Jésus Christ,
a dit à la famille humaine (cf. 2 Co 1, 19-20),
vaut également pour nos adolescents et nos jeunes, vaut pour les enfants qui
viennent au monde. C'est pourquoi également à notre époque éduquer au bien
est possible, c'est une passion que nous devons porter dans le cœur, c'est
une entreprise commune à laquelle chacun est appelé à apporter sa
contribution.
Concrètement, nous sommes ici parce que nous entendons répondre à cette
question éducative que les parents ressentent aujourd'hui en eux-mêmes,
inquiets pour l'avenir de leurs enfants, ainsi que les enseignants qui
vivent de l'intérieur la crise de l'école, les prêtres et les catéchistes
qui savent par expérience combien il est difficile d'éduquer à la foi, les
enfants, les adolescents et les jeunes, qui ne veulent pas être laissés
seuls face aux défis de la vie. Telle est la raison pour laquelle je vous ai
écrit, chers frères et sœurs, la
lettre que je vais vous remettre. Vous pouvez trouver dans celle-ci
certaines indications, simples et concrètes, sur les aspects fondamentaux et
communs de l'action éducative. Aujourd'hui, je m'adresse à chacun de vous
pour vous offrir mon encouragement affectueux à assumer avec joie la
responsabilité que le Seigneur vous confie, afin que le grand héritage de la
foi et de la culture, qui est la richesse la plus vraie de cette ville
bien-aimée qui est la nôtre, ne soit pas perdue dans le passage d'une
génération à l'autre, mais se renouvelle au contraire, se renforce, qu'elle
soit un guide et un élan pour notre chemin vers l'avenir.
Dans cet esprit, je m'adresse à vous, chers parents, pour vous demander tout
d'abord de demeurer fermes, pour toujours, dans votre amour réciproque: tel
est le premier et le grand don dont ont besoin vos enfants, pour grandir
sereins, prendre confiance en eux et confiance en la vie, pour apprendre
ainsi à être à leur tour capables d'un amour authentique et généreux.
L'amour que vous avez pour vos enfants doit ensuite vous donner le style et
le courage du véritable éducateur, avec un témoignage cohérent de vie ainsi
qu'avec la fermeté nécessaire pour façonner le caractère des nouvelles
générations, en les aidant à distinguer avec clarté le bien du mal et à se
construire à leur tour de solides règles de vie, qui les soutiennent dans
les épreuves futures. Ainsi vous enrichirez vos enfants de l'héritage le
plus précieux et durable qui consiste dans l'exemple d'une foi vécue au
quotidien.
Dans le même esprit, je vous demande, chers professeurs des divers niveaux
scolaires, d'avoir une conception élevée et grande de votre travail
exigeant, malgré les difficultés, les incompréhensions, les déceptions, dont
vous faites trop souvent l'expérience. Enseigner, en effet, signifie, aller
au devant de ce désir de connaître et de comprendre qui est inhérent à
l'homme et qui, chez l'enfant, chez l'adolescent, chez le jeune, se
manifeste dans toute sa force et sa spontanéité. Votre tâche ne peut donc
pas se limiter à fournir des notions et des informations, en laissant de
côté la grande question de la vérité, en particulier de cette vérité qui
peut servir de guide dans la vie. Vous êtes en effet, de plein droit, des
éducateurs: c'est à vous, en étroite harmonie avec les parents, qu'est
confié le noble art de la formation de la personne. En particulier, que ceux
qui travaillent dans les écoles catholiques portent en eux- mêmes et
traduisent en action quotidienne le projet éducatif qui a pour centre le
Seigneur Jésus et son Evangile.
Et vous, chers prêtres, religieux et religieuses, catéchistes, animateurs et
formateurs des paroisses, des groupes de jeunes, des associations et des
mouvements ecclésiaux, des patronages, des activités sportives et
récréatives, tentez d'avoir toujours, à l'égard des enfants et des jeunes
que vous approchez, les sentiments qui furent ceux de Jésus Christ
(cf. Ph 2, 5). Soyez donc des amis fiables chez qui ils puissent
toucher du doigt l'amitié de Jésus à leur encontre, et dans le même temps
soyez des témoins sincères et courageux de cette vérité qui rend libres
(cf. Jn 8, 32) et qui indique aux nouvelles
générations le chemin qui conduit à la vie.
L'éducation n'est toutefois pas seulement l'œuvre des éducateurs: c'est une
relation entre des personnes dans laquelle, avec le passage des années,
entrent toujours davantage en jeu la liberté et la responsabilité de ceux
qui sont éduqués. C'est pourquoi, avec beaucoup d'affection, je m'adresse à
vous, chers enfants, adolescents et jeunes, pour vous rappeler que
vous-mêmes êtes appelés à être les artisans de votre croissance morale,
culturelle et spirituelle. C'est donc à vous d'accueillir librement dans le
cœur, dans l'intelligence et dans votre vie le patrimoine de vérité, de
bonté et de beauté qui s'est formé à travers le siècles et qui a en Jésus
Christ sa pierre d'angle. C'est à vous de renouveler et de développer
toujours plus ce patrimoine, en le libérant des nombreux mensonges et des
laideurs qui souvent empêchent de le reconnaître et provoquent la méfiance
et la déception. Sachez, quoi qu'il en soit, que sur ce chemin difficile
vous n'êtes jamais seuls: vos parents, vos enseignants, vos prêtres, vos
amis et vos formateurs vous sont non seulement proches, mais surtout ce Dieu
qui nous a créés et qui est l'hôte secret de nos cœurs. Il éclaire de
l'intérieur notre intelligence, Il oriente vers le bien notre liberté, dont
nous ressentons souvent la fragilité et l'inconstance, Il est la véritable
espérance et le fondement solide de notre vie. C'est avant tout en Lui, que
nous pouvons avoir confiance.
Chers frères et sœurs, au moment où je vous remets symboliquement la Lettre
sur le devoir urgent de l'éducation, nous nous en remettons donc tous
ensemble à Celui qui est notre vrai et unique Maître (cf.
Mt 23, 8), pour nous engager avec Lui, avec confiance et avec
joie, dans cette merveilleuse entreprise qu'est la formation et la
croissance authentique des personnes. Avec ces sentiments et ces souhaits je
donne à tous ma Bénédiction.
Texte original du
discours du Saint Père ►
Italien
Regarder la vidéo
en
italien
ou en
français
Sources:
www.vatican.va -
E.S.M.
© Copyright 2008 - Libreria Editrice Vatican
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 24.02.2008 -
T/Benoît XVI - T/ Famille - T. Jeunes |