Seul celui qui s’oublie soi-même, aime vraiment |
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Rome, le 24 janvier 2008 -
(E.S.M.) - La vie du Précurseur et des Apôtres
nous montre que l’homme s’ouvre au Christ quand il commence à aimer
vraiment Dieu et le prochain, quand il sort de lui-même en abandonnant
la cage psychologique de son propre « moi ».
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Piero
della Francesca. Le
Baptême du Christ. 1440
- 1460 -
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C'est ici
Seul celui qui s’oublie
soi-même, aime vraiment
« Préparez la voie au Seigneur qui vient » ! L’appel
de Jean Baptiste s’adresse à chaque époque de l’histoire et vaut pour chaque
personne qui veut ouvrir son propre cœur à Dieu. Si nous croyons vraiment en
Lui, alors, il faut préparer chaque jour la voie, en ouvrant, mieux encore,
en ouvrant entièrement les portes de notre propre existence à Jésus.
La vie du Précurseur et des Apôtres nous montre que l’homme s’ouvre au
Christ quand il commence à aimer vraiment Dieu et le prochain, quand il sort
de lui-même en abandonnant la cage psychologique de son propre « moi ». Dans
son cœur, l’homme libre, parce qu’il a été libéré par le Christ, aura un
seul désir : se donner sans réserves à Dieu et à ses frères.
Saint Jean vous avertit, dans ses Lettres que « si quelqu’un dit : ‘J’aime
Dieu », et qu’il hait son frère, c’est un menteur. Celui en effet qui n’aime
pas son propre frère qu’il voit, ne peut aimer Dieu qu’il ne voit pas. C’est
là le commandement que nous avons reçu de Lui : celui qui aime Dieu, qu’il
aime aussi son frère » (1 Jean 4, 20-22). Et
ainsi, en paraphrasant, nous pourrions dire que si nous aimons plus Dieu, nous devons aimer plus le
prochain, et vice versa.
Les Saints, par leur témoignage, nous montrent clairement que ces deux
directions de l’amour sont inséparables, et que l’intensité de l’amour pour
Dieu est directement proportionnelle à celle de l’amour pour le prochain.
Jésus dit clairement dans l’Évangile, que le commandement de l’amour de Dieu
et celui de l’amour du prochain sont inséparables.
Saint Bernard, et d’autres Saints, ont parlé de l’importance extrême «
d’aimer Dieu pour Dieu ». Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus le dit de manière
explicite, en parlant de l’amour comme service : « Beaucoup servent Jésus
quand il les console, mais peu sont ouverts à tenir compagnie à Jésus qui
dort au milieu des vagues ou qui souffre au jardin de l’agonie. Aussi qui
voudra servir Jésus tout seul ? ». Saint Paul nous parle de cet amour pur
dans l’admirable Hymne à la charité : « … la charité est patiente, la
charité est bénigne, la charité n’est pas envieuse, la charité ne se vante
pas, ne se gonfle pas, ne manque pas de respect, ne cherche pas son propre
intérêt… » (1 Jean 13, 4-5). Nous pouvons dire que l’on a la charité
seulement quand on aime de manière désintéressée, c’est-à-dire quand on aime
en se perdant soi-même, son propre gain.
Celui qui veut pratiquer la charité ne doit pas se demander : qu’est-ce que
je gagne à aimer cette personne ? Quel profit tirerai-je de ce service-ci ou
de ce service-là ? L’amour pur se répand de lui-même sans faire de calcul.
C’est comme la femme pécheresse qui, dans la maison de Simon le pharisien,
se penche sur les pieds de Jésus et les oint de beaucoup de parfum précieux.
Et le Seigneur donne à tous une leçon formidable sur l’amour désintéressé :
« Tu vois cette femme ? Je suis entré chez toi et tu ne m’as pas donné d’eau
pour mes pieds ; elle, en revanche a baigné mes pieds de ses larmes et les a
essuyés avec ses cheveux. Tu ne pas m’as donné de baiser ; elle, depuis que
je suis entré, n’a pas cessé de me baiser les pieds. Tu n’as pas répandu de
l’huile parfumée sur ma tête, mais elle, elle a répandu du parfum sur mes
pieds. Pour cela, je te le dis : ses nombreux péchés lui sont pardonnés,
parce qu’elle a beaucoup aimé. En revanche, celui à qui l’on pardonne peu,
aime peu » (Luc, 7, 44-47)
En d’autres termes : Simon pensait à lui-même, tout en ayant invité Jésus,
alors que cette femme pensait seulement à Jésus, parce qu’elle s’était
oubliée elle-même, et était ainsi devenue vraiment capable de charité !
La charité est le véritable amour, et voilà pourquoi tout ce qui est
authentique tourne autour d’elle. La foi elle aussi est authentique
seulement si l’on aime de manière désintéressée, autrement elle sera une foi
affaiblie par l’amour propre. Une des découvertes décisives sur la voie de
la conversion personnelle est précisément celle qui concerne la charité.
C’est seulement en décidant de s’oublier soi-même, que l’on peut accéder à
l’amour vrai de Dieu et de ses frères, autrement, on reste prisonnier de son
propre égoïsme, du calcul et du compte rendu personnel.
Le Seigneur veut que nous traitions avec Lui et avec le prochain sans avoir
une logique de profit, sans penser à un intérêt personnel. Seul celui qui
s’oublie soi-même, aime vraiment. Cet amour resplendit dans toute l’existence
de la Sainte Vierge. Le Saint-Père, le Pape Benoît XVI emploie une expression
forte quand, parlant de Marie, il déclare : Elle s’est, pour ainsi dire,
totalement expropriée d’elle-même ; elle s’est donnée entièrement au Christ,
et, avec Lui, elle nous est donnée à nous tous » (Benoît XVI, Homélie du 8
décembre 2005 (Homélie). Si Marie s’est oubliée elle-même, toujours et totalement,
c’est pour cela qu’elle a pu faire place entièrement à Jésus et, « avec lui,
nous dit le Pape, elle nous est donnée à nous tous » !
Sources: www.vatican.va
- par Mgr Luciano Alimandi
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E.S.M.
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Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 24.01.2008 - BENOÎT XVI
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