Message de Benoît XVI pour la Journée
Mondiale des Communications Sociales |
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Cité du Vatican, le 24 janvier 2008 -
(E.S.M.)
- Ce jeudi 24 janvier 2008, a eu lieu à 11h30, dans la Salle
Jean-Paul II de la Salle de presse du Vatican, la Conférence de presse
de présentation du Message de la 42e Journée Mondiale des Communications
Sociales du Saint-Père Benoît XVI qui cette année a pour thème: « Les
moyens de communication sociale : au carrefour entre rôle et service. Chercher la Vérité pour la partager ».
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Le pape Benoît XVI et
Mons. Claudio Maria Celli, Président du Conseil Pontifical des
Communications Sociales
Message de Benoît XVI pour la Journée Mondiale des
Communications Sociales
Synthèse de la
Conférence de presse
Ce jeudi 24 janvier 2008, a eu lieu à 11h30, dans la Salle Jean-Paul II de la Salle de
presse du Vatican, la Conférence de presse de présentation du
Message de la 42e Journée Mondiale des Communications Sociales du Saint-Père
Benoît XVI qui cette année a pour thème: « Les moyens
de communication sociale : carrefour entre rôle et service. Chercher
la Vérité pour la partager ».
Sont intervenus :
Mons. Claudio Maria Celli, Président du Conseil Pontifical des
Communications Sociales ;
Mons. Paul Tighe, Secrétaire du même Conseil Pontifical.
Le pape Benoît XVI a choisi comme thème de la 42e Journée Mondiale des
Communications Sociales « les moyens de communication sociale : à la
bifurcation entre rôle et service. Chercher la Vérité pour la
partager ».
Texte intégral du message du Saint-Père
Les médias : au carrefour entre rôle et service.
Chercher la Vérité pour la partager
Chers Frères et Sœurs !
1. Le thème de la prochaine Journée mondiale des Communications sociales –
"Les médias: au carrefour entre rôle et service. Chercher la Vérité pour la
partager "– met en lumière l’importance du rôle des moyens de communication
sociale dans la vie des individus et de la société. En effet, il n'y a pas
d’aspect de l'expérience humaine, notamment si nous considérons le vaste
phénomène de la mondialisation, où les médias ne soient pas devenus partie
constitutive des relations interpersonnelles et des processus sociaux,
économiques, politiques et religieux. À ce propos, j'écrivais dans mon
Message pour la Journée mondiale de la Paix du 1er janvier dernier: « Les
moyens de communication sociale, par les potentialités éducatives dont ils
disposent, ont une responsabilité spéciale pour promouvoir le respect de la
famille, pour illustrer ses attentes et ses droits, pour mettre en évidence
sa beauté » (n. 5).
2. Grâce à une vertigineuse évolution technologique, ces moyens ont acquis
des potentialités extraordinaires, posant en même temps des questions et des
problèmes nouveaux et inédits. On ne peut nier l'apport qu'ils peuvent
donner à la circulation de l’information, à la connaissance des événements
et à la diffusion du savoir : par exemple, ils ont contribué de manière
décisive à l'alphabétisation et à la socialisation, ainsi qu’au
développement de la démocratie et du dialogue entre les peuples. Sans leur
apport, il serait vraiment difficile de favoriser et d’améliorer la
compréhension entre les nations, de donner un souffle universel aux
dialogues de paix, de garantir à l'homme le bien primordial à l'information,
assurant en même temps la libre circulation des idées concernant surtout les
idéaux de solidarité et de justice sociale. Oui ! Dans leur ensemble, les
médias ne sont pas seulement des moyens pour la diffusion des idées, mais
ils peuvent et doivent même être des instruments au service d'un monde plus
juste et plus solidaire. Le risque n’est malheureusement jamais absent
qu'ils se transforment au contraire en systèmes destinés à soumettre l'homme
à des logiques dictées par les intérêts dominants du moment. C’est le cas
d'une communication utilisée à des fins idéologiques ou pour la diffusion de
produits de consommation au moyen d'une publicité insistante. Sous prétexte
de représenter la réalité, on tend de fait à légitimer et à imposer des
modèles distordus de vie personnelle, familiale ou sociale. En outre, pour
favoriser l’écoute, ce qu’on appelle l’audimat, on n’hésite pas à recourir
parfois à la transgression, à la vulgarité et à la violence. Il y a enfin la
possibilité que soient proposés et soutenus, à travers les médias, des
modèles de développement qui augmentent plutôt que réduisent la fracture
technologique entre pays riches et pays pauvres.
3. L'humanité se trouve aujourd'hui à un carrefour. Ce que j'ai écrit dans
l'Encyclique
"Spe Salvi" à propos de l'ambiguïté du progrès vaut aussi pour
les médias, qui offrent des potentialités inédites pour le bien, mais qui
ouvrent en même temps des potentialités abyssales de mal n'existant pas
auparavant (cf. n. 22). Il est par conséquent nécessaire de se demander s’il
est sage de laisser les moyens de communication sociale être assujettis à un
fonctionnement aveugle ou finir par être à la merci de qui s'en sert pour
manipuler les consciences. Ne devrait-on pas plutôt faire en sorte qu’ils
restent au service de la personne et du bien commun et qu’il favorisent "la
formation éthique de l'homme, pour la croissance de l'homme intérieur"
(ibid.) ? Leur extraordinaire impact dans la vie des individus et de la
société est un élément largement reconnu, mais on doit aujourd'hui mettre en
évidence le tournant, je dirais plus encore, la véritable mutation de rôle,
qu'ils ont à réaliser. Aujourd'hui, de façon toujours plus marquée, la
communication semble avoir souvent la prétention non seulement de
représenter la réalité, mais de la déterminer grâce au pouvoir et à la force
de suggestion qu’elle possède. Il arrive par exemple que, dans certaines
situations, les médias soient utilisés non pas pour remplir correctement
leur rôle d'information, mais pour "créer" les événements eux-mêmes. Cette
périlleuse mutation de leur fonction suscite la préoccupation de nombreux
pasteurs. Parce qu'il s'agit évidemment de réalités qui pèsent profondément
sur toutes les dimensions de la vie humaine (morales, intellectuelles,
religieuses, relationnelles, affectives, culturelles), mettant en jeu le
bien de la personne, il faut réaffirmer que tout ce qui est techniquement
possible n’est pas éthiquement praticable. L'impact des moyens de
communication sur la vie de l'homme contemporain pose donc des questions que
l’on ne peut éluder, et qui demandent des choix et des réponses qui ne
peuvent être renvoyés à plus tard.
4. Le rôle que les moyens de communication sociale ont joué dans la société
doit désormais être considéré comme partie intégrante de la question
anthropologique, qui apparaît comme un défi crucial du troisième millénaire.
De manière identique à ce qui se passe dans le domaine de la vie humaine, du
mariage et de la famille, et au sujet des grandes questions contemporaines
concernant la paix, la justice et la sauvegarde de la création, sont en jeu,
également dans le secteur des communications sociales, des dimensions
constitutives de l'homme et de sa vérité. Lorsque la communication perd ses
ancrages éthiques et échappe au contrôle social, elle finit par ne plus
tenir compte du caractère central et de la dignité inviolable de l'homme,
risquant de peser négativement sur sa conscience, sur ses choix, et de
conditionner en fin de compte la liberté et la vie même des personnes. Voilà
pourquoi il est indispensable que les communications sociales défendent
jalousement la personne et respectent pleinement sa dignité. Un certain
nombre de gens pensent qu’une "info-éthique" est aujourd'hui nécessaire dans
ce domaine, de la même façon qu’il existe la bioéthique en médecine et dans
la recherche scientifique liée à la vie.
5. Il convient d’éviter que les médias deviennent le mégaphone du
matérialisme économique et du relativisme éthique, véritables plaies de
notre temps. Ils peuvent et doivent par contre contribuer à faire connaître
la vérité sur l'homme, en la défendant devant ceux qui tendent à la nier ou
à la détruire. On peut dire plus encore que la recherche et la présentation
de la vérité sur l'homme constituent la vocation la plus haute de la
communication sociale. Utiliser à cette fin tous les langages, toujours plus
beaux et plus raffinés, dont les médias disposent, tel est le devoir
exaltant confié en premier lieu aux responsables et aux personnes
travaillant dans ce secteur. C’est un devoir qui cependant, d’une certaine
manière, nous concerne tous, car tous, à l’époque de la mondialisation, nous
sommes bénéficiaires et agents de communications sociales. Les nouveaux
médias, la téléphonie et Internet en particulier, sont en train de modifier
la physionomie même de la communication et c’est peut-être une occasion
précieuse pour la redessiner, pour rendre plus visibles, comme l’a dit mon
vénéré prédécesseur Jean-Paul II, les aspects essentiels et inaliénables de
la vérité sur la personne humaine (cf. Lettre apost. Le progrès rapide, n.
10).
6. L'homme a soif de vérité, il est à la recherche de la vérité ; ceci se
manifeste aussi à travers l'attention et le succès enregistrés par de
nombreux produits éditoriaux, programmes ou fictions de qualité, où la
vérité, la beauté et la grandeur de la personne, y compris sa dimension
religieuse, sont reconnues et bien représentées. Jésus a dit : "Vous
connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres" (Jn 8, 32). La vérité
qui nous rend libres est le Christ, parce que Lui Seul peut répondre
pleinement à la soif de vie et d’amour qui est dans le cœur de l'homme.
Celui qui l'a rencontré et qui se passionne pour son message fait
l’expérience du désir irrésistible de partager et de communiquer cette
vérité : « Ce qui était depuis le commencement, ce que nous avons entendu,
ce que nous avons contemplé de nos yeux – écrit saint Jean –, ce que nous
avons vu et que nos mains ont touché, c’est le Verbe, la parole de la vie
[...], nous vous l’annonçons, à vous aussi, pour que vous aussi, vous soyez
en communion avec nous. Et nous, nous sommes en communion avec le Père et
avec son Fils Jésus Christ. C’est nous qui écrivons cela afin que nous ayons
la plénitude de la joie» (1Jn 1,1-3).
Invoquons l’Esprit Saint, conclut Benoît XVI pour qu’il y ait des hommes de
communication courageux et d’authentiques témoins de la vérité qui, fidèles
à l’injonction du Christ et passionnés par le message de la foi, "sachent se
faire les interprètes des instances culturelles actuelles, s'engageant à
vivre notre époque de la communication non pas comme un temps d'aliénation
et d’égarement, mais comme un temps précieux pour la recherche de la vérité
et pour le développement de la communion entre les personnes et entre les
peuples" (Jean-Paul II, Discours à la Rencontre Paraboles médiatiques, 9
novembre 2002).
Avec ce souhait, je donne à tous avec affection ma Bénédiction.
Du Vatican, le 24 janvier 2008, Fête de saint François de Sales.
BENEDICTUS PP. XVI
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Conférence de presse
►
Présentation du Message de Benoît XVI pour la
Journée Mondiale des Communications Sociales
Le thème du message de la 41è
Journée Mondiale de la
Communication Sociale qui a été célébrée le dimanche 20 mai 2007, était :
"Les enfants et les moyens de communication: un
défi pour l'éducation." ►
Message de Benoît XVI pour la 41e Journée Mondiale des
Communications Sociales
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en français
Sources:
www.vatican.va-
E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 24.01.2008 - BENOÎT XVI |