Ré-enraciner notre christianisme dans
la joie et les conditions de la crèche |
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Le 23 décembre 2008 -
(E.S.M.)
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Nous devons ré-enraciner notre christianisme dans la joie et les conditions
de la crèche. Jean-Paul II a pendant les longues années de son pontificat
forgé un concept que nous risquons de galvauder à force de l’employer et
de minimiser en en réduisant la portée.
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Ré-enraciner notre christianisme dans
la joie et les conditions de la crèche
AU PIED DE LA CRECHE :
Pour un catholicisme radical
Le 23 décembre 2008 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
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Ce n’est certainement pas pour rire que le Christ s’est incarné en la nuit
de Noël. Derrière lui, nous devons retrouver le chemin d’un catholicisme
radical qui associe les exigences de la doctrine, la beauté de la liturgie
sacrée et les œuvres de miséricorde spirituelles et corporelles. Rien ne
doit être laissé de côté au risque sinon de faire mentir notre baptême.
C’est au pied de la crèche que nous irons ré-enraciner notre catholicisme.
Philippe Maxence
La crise financière et économique a semblé un temps réveiller le monde, le
sortir de son inertie et de sa quiétude, de sa béate confiance dans les
bienfaits du système, de la mondialisation et du progrès. Erreur ! La
capacité d’annihilation de la volonté a été la plus forte. La torpeur a
repris le dessus. Aux États-Unis, une journée de solde dans les grands
magasins a provoqué un mort. Un mort sacrifié aux nouveaux dieux que sont la
grande distribution et la consommation. Encore ce mort n’est-il que la face
visible des sacrifiés du grand moloch. Être employé de la chaîne Wal-Mart,
c’est vivre dans une sorte d’esclavage qui ne dit pas son nom. C’est être
dépossédé de son métier et réduit à n’être qu’un numéro dans une vaste
chaîne humaine qui, au cœur même du monstre, alimente ce temple de la
consommation. Les États-Unis ne sont pas les seuls touchés. En France, même
si l’échelle n’est pas la même et même si les efforts, anciens maintenant,
des catholiques sociaux ont imposé des lois protectrices, une situation
similaire se retrouve. La grande distribution impose non seulement sa loi
d’airain à ses fournisseurs et à ses employés, mais elle a souvent détruit
le tissu économique et social par l’écrasement du petit commerce. La
suppression programmée du repos dominical s’inscrit également dans ce grand
dessein.
La culture de mort
Dans le même temps, l’avortement s’impose de plus en plus en France, non
seulement dans la loi, mais dans les consciences, comme un « droit » absolu
de la personne humaine. À côté se pose aussi la question du Téléthon et du
financement de recherches qui réduisent l’humain à n’être qu’un matériau
parmi d’autres, enjeu d’expérimentation, aux mains d’apprentis sorciers,
emportés dans leur logique et leur raison unidimensionnelle. De manière
parallèle, l’euthanasie, en Dame-la-mort, avance de plus en plus ses pions,
en jouant sur la compassion, le refus de la souffrance, le respect de la
dignité et l’aide à mourir. Dans le même temps, quasiment pas un mot sur les
soins palliatifs. Pas une campagne lancée auprès du grand public pour les
faire connaître et financer leur développement. Pas de reconnaissance envers
le personnel qui se dévoue auprès des malades et des personnes en fin de
vie. Humaine, notre société ? Humanistes, nos valeurs ? Un tel panorama,
c’est vrai, ne devrait pas être de mise pour un numéro de Noël. Mais, après
tout, à Noël, le Christ a été rejeté. La Vierge Marie et saint Joseph ont
été renvoyés comme des malpropres. Pour se protéger, ils n’ont trouvé que la
chaleur d’un âne et d’un bœuf, un lit de paille et le toit d’une grotte. Et,
pourtant, la formidable aventure chrétienne est bien partie de cette
situation-là et de ces tristes conditions-là. Face au désespoir du monde qui
s’inscrit dans une course à la mort, c’est bien au pied de la crèche que
nous devons aller chercher le sens profond de notre catholicisme. Et ce
catholicisme doit être radical. À ceux qui ont peur des mots, rappelons que
dans sa signification première, le terme « radical » renvoie à racines.
C’est-à-dire à ce qui est à l’origine et qui permet la transmission de la
vie. Et c’est bien ce qui est en jeu aujourd’hui.
Ré-enraciner notre christianisme
Nous devons ré-enraciner notre christianisme dans la joie et les conditions
de la crèche. Jean-Paul II a pendant les longues années de son pontificat
forgé un concept que nous risquons de galvauder à force de l’employer et de
minimiser en en réduisant la portée. Si la culture de vie concerne
évidemment la défense de la vie humaine depuis sa conception jusqu’à sa
mort, cela implique que nous ne devons pas seulement nous battre contre
l’avortement et l’euthanasie. Nous devons réapprendre à aimer et soigner les
pauvres – ils ne manquent pas – ; à donner à manger à ceux qui ont faim ; à
visiter les prisonniers, etc.
Au pied de
la crèche, nous devons tout assumer et tout retrouver. À la fois la
rectitude doctrinale et liturgique, dans la fidélité à l’Église et la
volonté très claire et concrète de refuser de voir mourir le pauvre et
l’étranger ainsi que la dénonciation des conditions économiques et sociales
qui conduisent à une telle situation. Au pied de la crèche, nous irons
puiser la force d’être moins nantis et d’assumer entièrement notre
catholicisme
Sources :
hommenouveau
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 23.12.2008 -
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