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Journal du Vatican - Ce qui est difficile, c'est de convertir les musulmans

Le 23 octobre 2012 - (E.S.M.) - Au cours des deux premières semaines du synode consacré à l'évangélisation, sept évêques ont rompu le silence à propos d'un sujet tabou: celui des conversions de musulmans au christianisme. Voici ce qu'ils ont dit

Journal du Vatican - Ce qui est difficile, c'est de convertir les musulmans 

par Sandro Magister

Le 23 octobre 2012 - E. S. M. - Tout le monde ne s’y attendait peut-être pas, mais la question de l’islam est l’une de celles qui sont revenues le plus souvent dans les exposés qui ont occupé les deux premières semaines du synode consacré à la nouvelle évangélisation.

Le film que le cardinal ghanéen Peter Turkson, président du conseil pontifical Justice et Paix, a montré aux pères du synode au cours de l’assemblée générale du samedi 13 octobre a fait beaucoup de bruit. Ce film, qui avait été trouvé sur YouTube, présentait de manière brute et avec des données non vérifiées la progression démographique de l’islam, y compris au détriment du christianisme. Le prélat s’est ensuite excusé.

L’annonce de la visite en Syrie d’une mission synodale dirigée par le cardinal secrétaire d’état Tarcisio Bertone, voulue par Benoît XVI, a également fait du bruit. Pour le moment, on ne connaît ni les dates auxquelles la visite aura lieu ni le programme de ce voyage intervention

En revanche plusieurs prélats se sont exprimés en sourdine à propos d’un sujet qui est habituellement tabou dans le discours public de l’Église catholique. Celui des conversions de musulmans au christianisme.

Ce sujet a été abordé par une bonne demi-douzaine de prélats venus d’autant de pays. Ils ont donné des informations et des analyses qui étaient inédites à certains égards.

Le premier à avoir parlé de la question a été l’évêque assomptionniste Louis Pelâtre, vicaire apostolique d’Istanbul en Turquie.

"Dans certaines circonstances – a expliqué le prélat d’origine française – l'annonce de Jésus-Christ devient également possible. Le Catéchisme de l'Église catholique a été traduit en turc, ainsi que d'autres publications. La jeune génération entre en contact avec la foi chrétienne sur internet. N'ayant pratiquement pas accès aux radios et télévisions publiques, nous pouvons cependant recourir aux réseaux privés, beaucoup plus utilisés par les protestants évangéliques que par les catholiques. D'où la nécessité d'avoir des ouvriers bien préparés et qualifiés pour la moisson qui nous attend. Cet apostolat spécifique ne peut se contenter de bonne volonté et d'improvisation".

Pour sa part, le jésuite Paul Desfarges, lui aussi d’origine française, évêque de Constantine et de l’antique Hippone de saint Augustin, en Algérie, a souligné que le dialogue entre musulmans et chrétiens est actuellement mis à rude épreuve, certes "à cause des courants fondamentalistes", mais "également à cause d’une situation nouvelle, faite à la fois de joie et de souffrance".

"Dans certains de nos pays – a-t-il expliqué – la grâce nous est donnée d’accueillir des fidèles provenant de familles musulmanes. En général, ce sont des gens qui étaient en questionnement intérieur depuis longtemps. Parfois, dans leur propre famille, ces nouveaux disciples sont rejetés ou en tout cas contraints à une très grande discrétion. Cependant, avec le temps, ils découvrent que leur histoire spirituelle avec Dieu a commencé bien avant leur conversion et que l’Esprit les a guidés par l’intermédiaire de telle ou telle personne musulmane de leur entourage qui incarnait des valeurs spirituelles et humaines. Ces disciples nous rappellent, eux aussi, que le dialogue de vie est au cœur du témoignage de l’Évangile".

La question des conversions de musulmans a également été abordée par celui qui dirige la communauté catholique la plus nombreuse du Moyen-Orient, le patriarche maronite Béchara Boutros Raï, qui réside au Liban.

"Dans les pays arabes – a-t-il expliqué – l’évangélisation est pratiquée d’une manière indirecte dans les écoles catholiques, dans les universités, dans les hôpitaux et les institutions sociales appartenant aux diocèses et aux ordres religieux, qui sont ouverts aux musulmans comme aux chrétiens. L’évangélisation indirecte est pratiquée surtout par le biais des moyens de communication sociale, en particulier catholiques, qui transmettent les célébrations liturgiques et divers programmes religieux. Nous constatons qu’il y a chez les musulmans des conversions secrètes au christianisme".

Ensuite, au cours d’un exposé particulièrement bien construit, l’archevêque Joseph Absi, auxiliaire et protosyncelle à Damas des gréco-melkites de Syrie, a fait état de "l’ouverture de certains musulmans au christianisme, sans doute aidée par les moyens actuels de communication" et du fait que "certains d’entre eux sont même parvenus à découvrir dans le Christ le visage aimant du Père".

Mais, a-t-il ajouté, étant donné que "les musulmans n’arrivent pas à faire la distinction entre chrétiens et occidentaux puisque, pour eux, il n’y a aucune distinction entre ce qui est religieux et ce qui est politique et social", il arrive que le comportement des occidentaux, surtout au niveau culturel et politique, d’une manière générale, "porte atteinte à la sensibilité religieuse et nationale, aux valeurs, à l’éthique et à la culture des musulmans" et qu’il constitue donc "un obstacle à leur ouverture au christianisme et à leur éventuelle évangélisation".?
En effet, a-t-il expliqué, "la plupart des musulmans sont convaincus que le relâchement des mœurs, l’exploitation des peuples pauvres et faibles, le mépris de la religion musulmane qu’ils constatent chez les occidentaux, proviennent des chrétiens ou de chrétiens". D’où la question "comment et quoi faire pour éviter que les musulmans ne confondent christianisme et Occident, chrétiens et occidentaux, et ne se sentent bafoués, frustrés ?". Et la demande adressée au synode, de "se pencher sur cette question pour essayer d’éviter, dans la mesure du possible, les tensions et les malentendus et pour faire en sorte que les musulmans soient plus réceptifs à l’égard de l’Église et de l’Évangile".

Il n’y a pas que des prélats arabes qui aient parlé de rapprochement ou de conversion des musulmans au christianisme. Des pasteurs venus d’Afrique ou d’Europe l’ont également fait.

Le lazariste italien Cristoforo Palmieri, évêque de Rrëshen, en Albanie, a en effet parlé de l’urgence de "l’évangélisation de nos frères musulmans qui avaient et ont encore des racines chrétiennes et qui se montrent ouverts à l’annonce".

Tandis que Raphaël Balla Guilavogui, évêque de N'Zérékoré en Guinée, a révélé que "même des musulmans participent" aux journées diocésaines de la jeunesse organisées dans son pays.

Dans une déclaration particulièrement dramatique, John Ebebe Ayah, évêque d’Ogoja, au Nigeria, a souligné que "beaucoup de nos frères et sœurs musulmans rêvent de se convertir à la foi chrétienne mais ne peuvent le faire par peur de perdre la vie".

Comme le montrent ces exposés, le phénomène des conversions de musulmans au christianisme paraît encore assez limité numériquement et fortement combattu par un monde musulman qui, dans la quasi-totalité de ses composantes, est encore incapable de supporter le droit de changer de religion.

Lors d’une interview accordée le 16 octobre à Radio Vatican de langue française, le cardinal Jean-Louis Tauran, président du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, a rappelé que "le grand problème, c’est que, dans les pays où la loi musulmane est celle de la majorité, jusqu’à maintenant aucun musulman n’accepte que la liberté de changer de religion, ou d’en choisir, soit inscrite dans un texte juridique".

Et il a ajouté : "Dans toutes mes conversations avec des musulmans, souvent bien disposés, il s’agit d’un sujet tabou".

En revanche le droit de changer de religion est désormais pacifiquement acquis dans le monde de tradition chrétienne. Avec des résultats parfois surprenants, comme l’augmentation spectaculaire du nombre de conversions à l’islam qui a été constatée à Haïti ; le phénomène a été signalé par l’agence de presse Associated Press et également mentionné par "L'Osservatore Romano".

Toute la documentation du synode en cours :

         


Traduction française par Charles de Pechpeyrou, Paris, France.


 

Source: Sandro Magister
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 23.10.2012 - T/International

 

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