Benoît XVI assiste à la 18e
Congrégation générale du Synode : Synthèse du Message final |
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Le 23 octobre 2009 -
(E.S.M.)
- Ce matin, au cours de la dix-huitième Congrégation générale du
Synode africain, présidée par le Cardinal Wilfrid Fox Napier, OFM, en présence du
pape Benoît XVI, a été présenté et voté le Message final. En voici quelques
passages:
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Benoît XVI assiste à la 18e
Congrégation générale du Synode : Synthèse du Message final
Synthèse
Le 23 octobre 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- Ce matin, au cours de la dix-huitième Congrégation générale du Synode
africain, présidée par le Cardinal Wilfrid Fox Napier, OFM, en présence du
pape Benoît XVI, a été présenté et voté le Message final. En voici quelques
passages:
"UN REGARD SUR L'AFRIQUE D'AUJOURD'HUI
L'Afrique est "riche en ressources humaines et naturelles, beaucoup parmi
nos peuples croupissent dans la pauvreté et la misère, les guerres et les
conflits, les crises et le chaos. Cette situation est attribuée largement
aux décisions et aux activités humaines des gens qui n'ont aucun souci du
bien commun et cela souvent par le biais d'une complicité tragique et d'un
complot criminel des dirigeants locaux et des intérêts extérieurs.
Il y a de très bonnes nouvelles en plusieurs endroits en Afrique. Mais, les
moyens médiatiques modernes tendent souvent à accentuer les mauvaises
nouvelles et ainsi semblent se concentrer davantage sur nos infortunes et
nos déboires plutôt que de relever l'effort positif qui s'accomplit. Des
signes abondants démontrent plusieurs initiatives qui tendent à l'apport des
solutions effectives à nos problèmes".
A LA LUMIERE DE LA FOI
Le vrai pardon promeut la justice de la conversion et de la réparation et
conduit à la paix qui va jusqu'à la racine du conflit, et qui transforme les
victimes et les ennemis de jadis en amis, en frères et en sœurs. Comme c'est
Dieu seul qui rend possible ce genre de réconciliation, nous devons, dans ce
ministère, réserver une place privilégiée à la prière et aux sacrements,
spécialement au sacrement de la Réconciliation.
L'EGLISE UNIVERSELLE
L'Eglise en Afrique rend grâces à Dieu pour ses nombreux fils et filles
missionnaires en d'autres continents. Dans ce merveilleux échange, il
importe que les partenaires continuent de travailler à développer des
relations transparentes, honnêtes, dignes et chrétiennes. Pendant les
séances du Synode, elle a accepté de se laisser interpeller sur l'intérêt à
porter aux africains vivant dans d'autres continents surtout en Amérique. Un
spécial merci à ceux qui sont restés avec leur peuple même en temps de
guerre ou de crise grave. Certains ont même payé de leur vie leur fidélité.
L'EGLISE EN AFRIQUE
Nous sommes convaincus que l'action première et spécifique de l'Eglise en
faveur du peuple africain, c'est la proclamation de l'Evangile du Christ...
Nous acceptons la responsabilité d'être des instruments de réconciliation,
de justice et de paix dans nos communautés, des ambassadeurs du Christ, tous
les membres de l'Eglise, clergé, religieux et fidèles laïcs doivent se
mobiliser pour œuvrer ensemble à l'unité qui fait la force. Au niveau du nos
différentes Conférences et Assemblées, nous nous mettons nous‑mêmes au défi
de travailler dans l'unité pour donner à nos pays respectifs le modèle d'une
société réconciliée. Chaque évêque doit inscrire en priorité dans le
programme diocésain les problèmes de réconciliation, de justice et de paix.
Nos diocèses doivent se présenter comme des modèles de bonne gouvernance, de
transparence et de bonne gestion financière. Nous devons continuer à lutter
contre la pauvreté qui est l'obstacle majeur sur les chemins de la paix et
de la réconciliation. En cette Année sacerdotale, chers frères dans le
sacerdoce, nous nous adressons à vous qui occupez une position clé dans
l'apostolat du diocèse. Catéchèse, formation de laïcs, accompagnement des
responsables haut‑placés, rien de tout cela ne s'en ira chercher loin sans
votre plein engagement dans vos paroisses et dans vos postes de
responsabilités. Le Synode vous exhorte à ne pas négliger votre devoir en ce
domaine. Votre fidélité aux engagements sacerdotaux, surtout le célibat dans
la chasteté et le détachement de biens matériels, est un témoignage éloquent
pour le peuple de Dieu. Ces derniers temps, l'Afrique est devenue aussi un
terrain fertile pour les vocations. Le Synode vous exhorte à être
performants au maximum dans leur apostolat en communion loyale et engagée
avec la hiérarchie locale. Le Synode remercie en particulier les religieuses
pour le don d'elles‑mêmes et le zèle apostolique dans les domaines de la
santé, de l'éducation et du développement.
Ce Synode s'adresse avec une profonde affection aux fidèles laïcs africains.
Vous êtes l'Eglise de Dieu dans les lieux publics de notre société. Grâce à
vous, la vie et le témoignage de l'Eglise sont rendus plus visibles au
monde. Ceci demande que vous permettiez à la foi chrétienne d'imprégner tous
les aspects et toutes les dimensions de votre vie, en famille, au travail,
dans l'exercice de diverses professions, dans la politique et dans la vie
publique. Ce n'est pas une tâche facile. C'est pourquoi vous devez accéder
aux moyens de la grâce par la prière et la fréquentation des sacrements. Le
Synode vous réserve un message très important et spécial, chers catholiques
africains qui œuvrez dans la vie publique. Nous louons la bravoure de
beaucoup d'entre vous qui, passant outre les dangers et les insécurités des
politiques en Afrique, vous donnez pour le service public de votre peuple,
pour promouvoir le bien commun et le règne divin de la justice, de l'amour
et de la paix, dans la ligne des enseignements de l'Eglise. L'Afrique a
besoin de saints dans les hautes sphères politiques, de saints politiciens
qui combattent la corruption, travaillent pour le bien du peuple et savent
mobiliser les autres hommes et femmes de bonne volonté pour s'allier contre
le mal commun qui assiège nos pays.
Nous nous adressons maintenant à nos chères familles catholiques de
l'Afrique. Nous vous remercions de rester obstinément fidèles aux idéaux de
la famille chrétienne et de maintenir les plus belles valeurs de notre
famille africaine. Nous vous invitons à la vigilance contre les idéologies
virulentes et nocives venant d'outre‑mer et se donnant le nom de culture
moderne. Continuez à accueillir les enfants comme un don de Dieu et les
former à la connaissance et à la crainte de Dieu, à être de futurs agents de
la réconciliation, de la justice et de la paix. La pauvreté rend encore des
parents incapables de bien prendre soin de leurs enfants, ceci entraîne des
conséquences désastreuses. Nous lançons un appel aux gouvernements et aux
autorités civiles de se souvenir qu'une nation dont la législation détruit
la famille agit à son propre détriment. Bien des familles ne demandent que
le minimum pour la survie. Elles ont droit de vivre. On doit globalement
reconnaître et promouvoir la contribution spécifique des femmes, non
seulement au foyer comme épouses et mères mais, aussi dans la sphère
sociale. Le Synode recommande à nos Eglises locales de dépasser des
déclarations générales pour mettre sur pied des structures concrètes en vue
de réaliser la participation des femmes aux niveaux adéquats. Nous avons
besoin de prêter une attention particulière aux jeunes adultes. Ils sont
souvent négligés, laissés pour compte et à la cible de toutes sortes
d'idéologies et de sectes. Ce sont les mêmes qu'on recrute et qu'on emploie
dans pour faire violence. Nous invitons ardemment toutes les Eglises locales
à réserver à l'apostolat des jeunes une place de choix.
APPEL À LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE
L'Eglise est sans pareille dans la lutte contre le SIDA et dans les soins
apportés à ceux qui en sont infectés et affectés en Afrique. D'accord avec
le Pape, ce Synode avertit solennellement que le problème ne se saurait se
résoudre par la distribution de prophylactiques. Nous en appelons à la
conscience de ceux qui sont vraiment intéressés à arrêter la transmission du
SIDA par voie sexuelle, pour qu'ils reconnaissent les succès déjà obtenus
par les programmes qui proposent l'abstinence pour les non‑mariés et la
fidélité pour les mariés.
Aux grandes puissances de ce monde, nous demandons de traiter l'Afrique avec
respect et dignité. L'Afrique en appelait à un changement de l'ordre
économique mondial, à cause des structures injustes qui s'entassaient sur
elle. La récente turbulence dans le monde financier démontre qu'il est temps
d'opérer des changements radicaux dans les règles du jeu. Mais ce serait une
autre tragédie si ce réajustement devait viser les intérêts des riches au
détriment des pauvres. La plupart des conflits, des guerres et des
situations de pauvreté en Afrique proviennent essentiellement de ces
structures injustes. Un changement est nécessaire en ce qui concerne le
poids de la dette pesant sur les nations pauvres, mortel pour leurs enfants.
Les multinationales doivent arrêter la dévastation criminelle de
l'environnement dans leur vorace exploitation des ressources naturelles.
C'est une politique à courte vue qui fomente des guerres pour obtenir des
gains rapides à partir du chaos, au prix des vies humaines et de sang
répandu. N'y aurait‑il personne dans leur rang qui soit capable et désireux
d'arrêter ces crimes contre l'humanité?
AFRIQUE, LEVE TOI !
Nous saluons les efforts fournis pour libérer l'Afrique de l'aliénation et
de l'esclavage politique. Maintenant l'Afrique doit faire face au défi de
procurer à ses enfants un niveau et des conditions convenables de vie. Au
niveau politique on enregistre du progrès dans l'intégration continentale.
Sur le front économique, l'Afrique a essayé d'élaborer une stratégie pour le
développement, appelé NEPAD. Le Synode encourage tous ces efforts, car ces
structures établissent un lien évident entre l'indépendance économique de
l'Afrique e le règne de la bonne gouvernance. Malheureusement, le nœud du
problème, c'est que pour la plupart des nations africaines, ces splendides
documents du NEPAD ne sont encore que lettre morte. Le Synode félicite
chaleureusement les quelques pays africains qui ont fait le choix d'une
authentique démocratie. Il s'attriste en remarquant que c'est la honte qui
caractérise plus d'un pays africain. Nous pensons en particulier au cas
lamentable de la Somalie empêtrée dans de violents conflits depuis près de
deux décennies, avec des conséquences sur les nations avoisinantes. Nous
n'oublions pas non plus la tragédie des millions de personnes dans la région
des Grands Lacs et la durable crise au nord de l'Ouganda, au Darfour ou en
Guinée Conakry... Quel que soit le niveau de responsabilité attribuable aux
intérêts étrangers, on ne peut nier une honteuse et tragique complicité des
leaders locaux, des politiciens qui trahissent et mettent leurs nations aux
enchères
METTONS ENSEMBLE NOS RESSOURCES SPIRITUELLES
Déterminé à préserver son patrimoine spirituel contre toute agression et
contagion, le Synode en appelle à une collaboration œcuménique plus intense
avec les frères et sœurs des autres traditions chrétiennes. Nous espérons
aussi plus de dialogue et de coopération avec les musulmans, les adeptes des
religions traditionnelles et ceux d'autres croyances. Le fanatisme religieux
cause des dégâts en maint endroits en Afrique. De notre culture religieuse
traditionnelle, nous les africains avons un sens inné du Dieu Créateur...
Quand cette ferveur religieuse en vient à être mal orientée par les
fanatiques ou manipulée par les politiciens, des conflits surgissent et
menacent d'engloutir tout le monde. Toutefois, quand les religions reçoivent
une orientation appropriée, elles constituent une grande force pour le bien,
spécialement pour la paix et la réconciliation... L'Assemblée a écouté
beaucoup de Pères synodaux témoigner de leur succès sur les chemins du
dialogue avec les musulmans. La réconciliation, la justice et la paix
constituent en général la préoccupation des communautés entières en dehors
de la problématique des croyances. En se basant sur les nombreuses valeurs
entre eux, musulmans et chrétiens peuvent œuvrer ensemble bâtir dans nos
pays le règne de la paix et de la réconciliation.
La liberté de religion inclut aussi la liberté de partager sa foi, de la
proposer et non de l'imposer, d'accepter et d'accueillir des convertis. Les
nations qui, de par la loi, interdisent à leurs citoyens d'embrasser la foi
les privent de leur droit humain fondamental qui leur donne de choisir
librement leur foi. Cela ne s'est passé que trop longtemps, et il est temps
de revoir la situation sous l'angle du respect pour les droits fondamentaux
de l'homme. Ce Synode avertit qu'une telle restriction des libertés empêche
le dialogue sincère et porte entorse à une authentique collaboration.
Puisque des chrétiens qui décident de changer de religion sont accueillis
dans les rangs des musulmans, on doit pouvoir aboutir à la réciprocité dans
cette affaire. La bonne direction, c'est le respect mutuel".
Texte intégral ►
Message au peuple de Dieu
Par ailleurs, Mgr. Nikola Eterovic, Secrétaire général du Synode des
évêques, a communiqué les noms des 12 Membres élus du Conseil spécial pour
l'Afrique du Secrétariat général et des 3 Membres désignés par le Saint-Père
:
- Cardinal Wilfrid Fox NAPIER, OFM, Archevêque de Durban (Afrique du Sud).
- Cardinal Francis ARINZE, Préfet émérite de la Congrégation pour le Culte
Divine et la Discipline des Sacrements (Nigeria),
- Cardinal Peter Kodwo Appiah TURKSON, Archevêque de Cape Coast (Ghana) et
Président de l'Association des Conférences épiscopales de l'Afrique de
l'Ouest,
- Cardinal Théodore-Adrien SARR, Archevêque de Dakar (Sénégal) et Premier
Vice-président du Symposium des Conférences épiscopales d'Afrique et de
Madagascar,
- Cardinal John NJUE, Archevêque de Nairobi et Président de la Conférence
épiscopale du Kenya,
- Mgr. Laurent MONSENGWO PASINYA, Archevêque de Kinshasa (RDC),
- Mgr. Norbert Wendelin MTEGA, Archevêque de Songea (Tanzanie),
- Mgr. John Olorunfemi ONAIYEKAN, Archevêque d'Abuja (Nigeria),
- Mgr. Simon NTAMWANA, Archevêque de Gitega (Burundi) et Président de
l'Association des Conférences épiscopales de l'Afrique centrale,
- Mgr. Cornelius Fontem ESUA, Archevêque de Bamenda (Cameroun),
- Mgr. Odon-Marie Arsène RAZANAKOLONA, Archevêque de Tananarive
(Madagascar),
- Mgr. Youssef Ibrahim SARRAF, Evêque chaldéen du Caire (Egypte),
- Mgr. Maroun Elias LAHHAM, Evêque de Tunis (Tunisie),
- Mgr. Edmond DJITANGAR, Evêque de Sarh (Tchad),
- Mgr. Francisco João SILOTA, M.Afr., Evêque de Chimoio (Mozambique) et
Vice-président du Symposium des Conférences épiscopales d'Afrique et de
Madagascar.
Cet après-midi, la dix-neuvième Congrégation générale sera consacrée à la
présentation des propositions définitives.
Sources : www.vatican.va
-
E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 23.10.2009 -
T/Synode Afrique |