Le représentant de Benoît XVI insiste
sur la promotion de la dignité de la femme |
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ROME, le 23 avril 2007 -
(E.S.M.) - Mons. Francesco Follo,
Observateur Permanent du Saint Siège est intervenu au sujet de la
dignité de la femme et de son rôle spécial dans la vie sociale. Dans son
message pour la journée de la Paix 2007, le pape Benoît XVI a montré la
part importante prise par la question des inégalités homme-femme dans
les difficultés et les conflits sociaux.
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Mgr. Francesco Follo
Le représentant de Benoît XVI insiste sur la promotion de la dignité de la
femme
176è Session du Conseil Exécutif de l'UNESCO
Le 20 avril 2007, au cours de la 176è Session du Conseil Exécutif de
l'UNESCO, Mgr. Francesco Follo, Observateur Permanent du Saint Siège est
intervenu au sujet du point 24 du Projet de stratégie à moyen terme
2008-2013, 34 C/4, en s'arrêtant sur le sujet de la dignité de la femme et
de son rôle spécial dans la vie sociale. Nous reportons le texte du discours
ci-dessous
Le représentant du saint Siège a rappelé que Benoît XVI, dans son message à
l'occasion de la Journée Mondiale de La Paix 2007, a montré l'influence que,
de nos jours ont les inégalités entre les hommes et les femmes dans les
conflits sociaux partout dans le monde.
Mgr. Follo, représentant du Pape a ajouté : "La considération insuffisante
de la condition féminine provoque aussi des facteurs d'instabilité dans
l'ordre social". Nous reportons le texte intégral du discours ci-dessous:
Intervention de Mgr. Francesco Follo
Monsieur le Président,
Le projet de la stratégie à moyen terme 34C/4 que l'UNESCO veut poursuivre
dans la période 2008-2013 mérite d'être salué. En effet, il met l'accent sur
deux priorités qui devraient contribuer au développement humain dans les
sociétés contemporaines. Permettez-moi de souligner notamment
l'attention portée à l'Afrique, continent
pauvre et souvent oublié, ainsi que l'attention donnée à la situation des
femmes, dont un nombre important de par le monde n’est pas respecté dans sa
dignité intrinsèque. Toute personne attachée à la philosophie des Droits de
l'homme se doit de reconnaître à tout être humain sa dignité inaliénable et
intrinsèque, quels que soient son sexe, son origine, ses croyances, ses
biens.
Je voudrais aujourd'hui insister sur un point, à savoir l'importance de la
promotion réelle de la dignité des femmes et de leur participation
responsable à la vie sociale, à tous les échelons ; en effet, cette priorité
que veut se donner l'UNESCO rencontre une préoccupation authentique de
l'Église catholique. Au début de la Lettre apostolique
Mulieris
Dignitatem du 30 septembre 1988, le pape Jean-Paul II
reconnaissait que la dignité de la femme et sa vocation avaient pris ces
dernières années un relief tout à fait particulier et qu'un
approfondissement anthropologique sur l'être humain était nécessaire pour
saisir et défendre la dignité de la femme, fondée sur l’égalité de toute
personne humaine, dans le respect des différences, notamment des différences
des sexes.
Il faut noter que le projet stratégique s’appuie légitimement sur le
principe de non-discrimination, qui appartient à l'ordre social au sein des
sociétés et qui est lié au respect inaliénable des droits de l'homme. On ne
peut que saluer la volonté de l’UNESCO de rappeler l’existence des mêmes
droits pour les hommes et pour les femmes.
Dans l'aire culturelle occidentale, bon nombre de philosophes se sont
attachés à montrer l’importance pour la vie sociale d’une juste
compréhension de l'égalité des sexes dans la différence, qui ne peut pas
être entendue comme un pur et simple égalitarisme. Le message biblique
contient, comme le notait le Pape Jean-Paul II, « les vérités fondamentales
de l'anthropologie » (cf. Mulieris dignitatem, n. 6). On lit en particulier
dans le Livre de la Genèse : « Dieu a fait l'homme (l'être humain) à son
image et à sa ressemblance, mâle et femelle il les créa »
(1, 27). Et il
faut souligner d’une part que le Créateur a créé la différence des sexes et,
d’autre part, que l’être humain ne prend véritablement son nom d’homme ou de
femme qu’à partir du moment où il y a la reconnaissance de la différence
fondamentale homme-femme. Cette prise de conscience de l’autre radicalement
différent s’accompagne d’un émerveillement de ce qu’est l’autre dans son
originalité et dans sa singularité : « Elle est l’os de mes os ». La foi
chrétienne nourrit donc la conviction que nul ne peut jamais dénier à un
être humain, homme ou femme, la valeur intrinsèque que Dieu a octroyée à
chacun et qui ne peut jamais être aliénée. De même, cette dignité originelle
rappelle que tout être humain doit être traité comme une personne et non
comme un objet. Il est de la responsabilité de chacun de prendre soin de ses
frères en humanité. Les instances politiques et sociales, nationales et
internationales, ont aussi le devoir de faire en sorte que, en toute
circonstance, une telle dignité soit respectée, dans toutes les phases de
l’existence d’une personne. Dans cette perspective, on ne peut que souhaiter
une attention toujours plus grande au respect des femmes et des fillettes,
notamment en ce qui concerne leur intégrité corporelle, leur libre décision
de choix de leur mari, la nécessité d’un accès à l’éducation et à la vie
sociale.
Dans son
message pour la journée Mondiale de la Paix 2007, Sa Sainteté le
pape Benoît XVI a montré la part
importante prise par la question des inégalités homme-femme dans les
difficultés et les conflits sociaux, partout dans le monde. « À l'origine
des nombreuses tensions qui menacent la paix, il y a assurément les
innombrables et injustes inégalités qui sont encore tragiquement présentes
dans le monde. Parmi elles, de manière particulièrement insidieuse, on
trouve, d'une part, les inégalités dans l'accès aux biens essentiels, comme
la nourriture, l'eau, un toit, la santé; d'autre part, les inégalités
persistantes entre homme et femme dans l'exercice des droits humains
fondamentaux. Le fait que la condition féminine soit insuffisamment prise en
considération introduit aussi des facteurs d'instabilité dans l'ordre
social. On ne peut se faire illusion: la paix ne sera pas assurée tant que
ces formes de discrimination, qui lèsent la dignité personnelle, inscrite
par le Créateur en tout être humain, ne seront pas abolies ».
Dans les différents pays, nous connaissons la place active de la femme dans
le développement social. Le Saint-Siège salue leur rôle incomparable dans la
formation humaine de la jeunesse et dans le système micro-économique, leur
attachement aux valeurs humaines et morales qu’elles prennent soin de
transmettre aux nouvelles générations, la protection de la vie, leur
attention à la paix et à la solidarité fraternelle, le soin des personnes
âgées et des malades, le soin de leur famille et de leurs enfants, leur sens
de l’intériorité. Des éléments parmi d’autres qui montrent leurs qualités
profondes, leur dévouement inlassable et le souci constant qu’elles ont de
donner le meilleur d’elles-mêmes, manifestant ainsi la ferme espérance qui
les habite. De ce fait, les femmes ont de nombreuses choses à nous
apprendre. Il importe donc que les Organisations internationales, comme les
responsables de la société civile des différents pays de la planète,
s’appuient sur leur génie propre. Grâce aux femmes, dont l’activité souvent
humble et cachée demande à être soutenue, la famille comme cellule sociale
de base pourra être mieux promue, les jeunes apprendront à s’intégrer
davantage dans les réseaux sociaux, la paix sera plus intensément
recherchée, le dialogue et les relations humaines seront des facteurs de
fraternité et de solidarité sur le plan local. C’est donc, en définitive,
toute la société qui bénéficiera de la vocation propre, de l’action et du
génie féminins.
C'est pourquoi, dans la perspective énoncée précédemment, le Saint-Siège
appuie vivement tous les efforts de l'UNESCO en faveur de la dignité des
petites filles et des femmes, qui sont présents dans l'action transversale
du 34/C4. Je vous remercie, Monsieur le Président, de votre aimable
attention.
[00587-03.02] [Texte original: Français]
Sources:
www.vatican.va
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E.S.M.
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 23.04.2007 - BENOÎT XVI -
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