L'Afrique au coeur des préoccupations
de Benoît XVI |
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CITÉ DU VATICAN , le 23 Avril 2007 -
(E.S.M.) -
Dans la missive, publiée aujourd’hui par la salle de presse du Saint-Siège, Benoît XVI se dit “heureux” que la question de la pauvreté
en Afrique soit à l’ordre du jour du prochain sommet, en soulignant que
“ce thème mérite en effet la plus haute attention et priorité dans les
pays pauvres comme dans les pays riches”.
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Angela Merkel a rencontré le
pape le 28.08.06 -
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L'Afrique au coeur des préoccupations du pape Benoît XVI
LE PAPE BENOÎT XVI: ÉLIMINER LA PAUVRETÉ EN
AFRIQUE, UN “DEVOIR MORAL” DES PAYS RICHES
Le cardinal Bertone confiait il y a quelque jours que
l'Afrique,
l'Amérique latine et la Chine
seraient au coeur des préoccupations du Saint-Père pour la troisième année
de son pontificat (Benoît
XVI). Aujourd'hui, le pape nous confirme, sans tergiversation, sa volonté. C'est
pour nous l'occasion d'ouvrir une nouvelle table exclusivement consacrée à
l'Afrique.
“Pour les pays pauvres, écrit le pape, il faudrait créer et garantir de
façon fiable et durable des conditions commerciales favorables qui
comprennent surtout un large accès et sans réserve aux
marchés. Il faut également prendre des mesures, exprime le pape
Benoît XVI, pour une annulation complète et
inconditionnée de la dette extérieure des pays pauvres fortement
endettés (heavily indebted poor countries
- HIPC) et des pays moins développés
(least developed countries - LDC).
Pareillement, des mesures doivent être prises afin que ces pays ne finissent
pas de nouveau dans une situation de dette insoutenable”.
C’est ce qu’affirme le Pape Benoît XVI dans une lettre envoyée à la
Chancelière de la République fédérale d’Allemagne, Angela Merkel, invitée à
maintenir le thème de la pauvreté et de l’Afrique
“au centre des négociations politiques
internationales” durant le semestre de présidence allemande
de l’Union européenne et en vue du prochain sommet du G8, qui se tiendra du
6 au 8 juin à Heiligendamm.
Dans la missive, publiée aujourd’hui par la salle de presse du Saint-Siège,
Benoît XVI se dit “heureux” que la question de la pauvreté en Afrique soit à
l’ordre du jour du prochain sommet, en soulignant que “ce
thème mérite en effet la plus haute attention et priorité dans les pays
pauvres comme dans les pays riches”.
Le Saint-Siège – ajoute le Pontife – “a souligné à plusieurs reprises que
les gouvernements des pays les plus pauvres ont, pour leur part, la
responsabilité de la ‘good governance’ (bonne gouvernance) et de
l’élimination de la pauvreté, à laquelle les partenaires internationaux
doivent activement collaborer. Il ne s’agit pas ici d’une mission
extraordinaire ou de concessions qui pourraient être renvoyées à cause
d’intérêts nationaux urgents. Il existe plutôt un
devoir moral grave et inconditionné sur l’appartenance commune à la famille
humaine de même que sur la dignité et le destin des pays pauvres et
riches qui, par le biais du processus de globalisation, se développent de
façon toujours plus étroite et interdépendante”.
D’autre part, selon Benoît XVI “les pays industrialisés doivent être
conscients des engagements pris dans le cadre des aides au développement et
les remplir pleinement. D’importants investissements sont ensuite
nécessaires dans les domaines de la recherche et du développement des
médicaments pour le traitement du sida, de la tuberculose, de la malaria
et d’autres maladies tropicales – ajoute le Pape – Dans cette optique, les
pays industrialisés doivent faire face au devoir scientifique de créer
finalement un vaccin contre la malaria. De même il est nécessaire de
mettre à disposition les technologies médicales et pharmaceutiques ainsi que
les connaissances dérivant de l’expérience dans le domaine de l’hygiène,
sans avancer pour autant des prétentions juridiques ou économiques”.
En conclusion, le Pape Benoît XVI rappelle que “la
communauté internationale doit continuer de s’activer pour parvenir à une
diminution significative du commerce des armes légal comme
illégal, du trafic illégal de matières premières précieuses et de
la fuite de capitaux des pays pauvres et doit parvenir à
l’élimination de pratiques comme le blanchiment d’argent et la
corruption des fonctionnaires dans les pays pauvres”.
En ce qui concerne les Objectifs du Millénaire établis par l’ONU, le Saint
Père ajoute que “les fidèles de toutes les
religions et cultures du monde entier sont convaincus que la réalisation de
l’objectif d’éliminer la pauvreté d’ici 2015 est un des principaux devoirs
de notre époque. Par ailleurs, ils partagent la conviction que
cet objectif est lié de façon indissoluble à la paix et à la sécurité dans
le monde. Leur regard est à présent tourné vers le gouvernement allemand,
qui doit garantir que le G8 et l’Union européenne prendront les mesures
nécessaires pour vaincre la pauvreté. Les fidèles
catholiques – conclut le Pape Benoît XVI –
sont prêts à offrir leur propre contribution à de
telles fins et soutiennent avec solidarité votre engagement"
(celui de Mme Merkel, Ndlr).
Le texte intégral de la lettre du Saint-Père:
A Son Excellence
Madame Angela Merkel
Chancelier de la République fédérale d'Allemagne
Le 17 juillet 2006, à l'occasion de la conclusion du Sommet de
Saint-Pétersbourg, vous avez annoncé que le groupe constitué par les sept
pays les plus industrialisés du monde avec la Russie (G-8), sous votre
présidence, continuerait de maintenir le thème de la pauvreté dans le monde
à l'ordre du jour. Par la suite, le 18 octobre dernier, le gouvernement de
la République fédérale d'Allemagne a déclaré que l'aide à l'Afrique sera le
thème prépondérant à l'occasion du Sommet de Heiligendamm.
Je vous écris par conséquent pour exprimer les remerciements de l'Eglise
catholique ainsi que mon appréciation personnelle pour ces annonces.
Je suis heureux que le thème de "la pauvreté" avec une référence explicite à
l'Afrique soit à l'ordre du jour des pays du G-8 . Cette question, en effet,
mérite la plus grande attention et priorité au bénéfice des Etats pauvres
comme des Etats riches. Le fait que la présidence allemande du G-8 coïncide
avec celle de l'Union européenne offre une opportunité unique pour affronter
ce thème. Je suis certain que l'Allemagne assumera de manière positive le
rôle de guide qui lui revient dans cet ensemble de questions, qui est d'une
importance mondiale et nous concerne tous.
A l'occasion de notre rencontre du 28 août dernier, vous m'avez assuré que
l'Allemagne partage la préoccupation du Saint-Siège en ce qui concerne
l'incapacité des pays riches à offrir aux pays les plus pauvres, en
particulier à ceux de l'Afrique, des conditions financières et commerciales
adéquates qui rendraient possible la promotion de leur développement
durable.
Le Saint-Siège a souligné de manière répétée que les gouvernements des pays
les plus pauvres ont, pour leur part, la responsabilité de la good
governance (bonne gouvernance) et de l'éradication de la pauvreté, mais que
dans ce domaine une collaboration active de la part des partenaires
internationaux est indispensable. Il ne s'agit pas ici d'une tâche
extraordinaire ou de concessions qui pourraient être reportées à cause de
pressants intérêts nationaux. Il existe plutôt un devoir moral grave et
inconditionnel, fondé sur l'appartenance commune de la famille humaine,
ainsi que sur la dignité et le destin communs des pays pauvres et des pays
riches qui, à travers le processus de la mondialisation, se développent de
manière toujours plus étroitement interdépendante.
Pour les pays pauvres, il faudrait créer et garantir, de manière fiable et
durable, des conditions commerciales favorables qui, surtout, incluent un
accès ample et sans réserves aux marchés.
Il faut également prendre des mesures pour une annulation rapide, complète
et sans conditions de la dette extérieure des pays pauvres fortement
endettés (heavely indebted poor countries - HIPC) et des pays les moins
développés (least developed countries - LDC). Il faut également prendre des
mesures afin que ces pays ne finissent pas de nouveau dans une situation de
dette insoutenable.
En outre, les pays industrialisés doivent être conscients des engagements
qu'ils ont pris dans le domaine des aides au développement et les assumer
pleinement.
D'importants investissements sont ensuite nécessaires dans le domaine de la
recherche et du développement des médicaments pour le traitement du SIDA, de
la tuberculose, de la malaria et d'autres maladies tropicales. Dans cette
optique, les pays industrialisés doivent affronter le devoir scientifique
urgent de trouver enfin un vaccin contre la malaria. Et il est également
nécessaire de mettre à disposition des technologies médicales et
pharmaceutiques ainsi que des connaissances découlant de l'expérience dans
le domaine de l'hygiène, sans pour autant avancer des requêtes juridiques ou
économiques.
Enfin, la Communauté internationale doit continuer à œuvrer en vue d'une
réduction significative du commerce des armes, qu'il soit légal et illégal,
du trafic illégal de matières premières précieuses et de la fuite des
capitaux des pays pauvres, et elle doit s'engager à éliminer les pratiques
de recyclage d'argent sale et de corruption de fonctionnaires dans les pays
pauvres.
Bien que ces défis doivent être affrontés par tous les Etats membres de la
Communauté internationale, le G-8 et l'Union européenne devraient avoir un
rôle moteur dans ce domaine.
Appartenant à diverses religions et cultures du monde entier, ils sont
convaincus qu'atteindre l'objectif de l'élimination de l'extrême pauvreté
d'ici 2015 est l'un des devoirs les plus importants de notre époque. Ils
partagent en outre la conviction que cet objectif est lié de manière
indissoluble à la paix et à la sécurité dans le monde. Leur regard est à
présent tourné vers la présidence confiée au gouvernement allemand pour la
prochaine période, durant laquelle il faut garantir que le G-8 et l'Union
européenne prendront les mesures nécessaires pour surmonter la pauvreté. Les
fidèles catholiques sont prêts à offrir leur contribution à de tels efforts,
et ils soutiennent de manière solidaire votre engagement.
En implorant la Bénédiction de Dieu sur l'activité du G-8 et de l'Union
européenne sous la présidence allemande, je saisis cette occasion pour vous
exprimer à nouveau, Madame le Chancelier fédéral, ma vive appréciation.
Du Vatican, le 16 décembre 2006
BENEDICTUS PP. XVI
© Copyright 2006 - Libreria Editrice
Vaticana
Benoît XVI a reçu Angela Merkel à Castel Gandolfo:
Benoît XVI
Voici une courte synthèse du journal La
Croix:
Le pape demande l'annulation de la dette des pays
les plus pauvres
Benoît XVI demande dans une lettre à la
chancelière allemande Angela Merkel "l'annulation rapide et sans conditions
de la dette" des pays les plus pauvres, à l'occasion du G8 du 6 au 8 juin
"Nous sommes heureux que le thème de la "pauvreté" soit à l'ordre du jour du
G8 avec une référence implicite à l'Afrique. Cette thématique mérite la plus
grande attention" et doit être la "priorité des pays pauvres comme des pays
riches", estime Benoît XVI, dans une lettre adressée à la chancelière
allemande Angela Merkel.
Le pape a écrit ce courrier en décembre dernier et Angela Merkel lui a
répondu deux mois plus tard, mais les deux lettres n'ont été publiées que
lundi 23 avril par le Vatican.
"Le fait que la présidence allemande du G8 coïncide avec celle de l'Union
européenne" offre une occasion "unique" de se pencher sur ce thème,
souligne-t-il.
Des investissements pour lutter contre le sida et le paludisme
Le pape estime notamment qu'il "faut prendre des mesures pour une annulation
rapide, complète et sans conditions de la dette extérieure" des pays les
plus pauvres et faire en sorte qu'ils ne "tombent pas à nouveau" dans une
situation d'endettement "insoutenable".
Benoît XVI se prononce également en faveur d'"importants investissements
dans la recherche" et dans la mise au point de "médicaments pour le
traitement du sida, de la tuberculose, du paludisme et d'autres maladies
tropicales".
La communauté internationale doit aussi poursuivre ses efforts pour aboutir
à "une réduction significative du commerce des armes", légal et illégal, "du
trafic de matières premières précieuses et de la fuite de capitaux de pays
pauvres", ajoute le souverain pontife.
Le G8 et l'UE, un rôle de guide à jouer
"Si tous ces défis doivent être relevés par l'ensemble des Etats membres de
la communauté internationale, le G8 et l'Union européenne doivent vraiment
jouer un rôle de guide", souligne le pape.
Dans sa réponse, la chancelière allemande détaille ses "priorités" comme "le
développement économique" du continent africain, "un plus fort engagement de
la communauté internationale", "la lutte contre le sida" ou encore
"l'annulation de la dette" des pays pauvres.
Le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, le P. Federico Lombardi, a
réagi en qualifiant lundi cet échange de courrier comme un "événement
important", motivé par "les besoins urgents et souvent dramatiques des pays
les plus pauvres", et comme un "excellent exemple du rapport correct entre
autorité politique et spirituelle".
"Le pape manifeste sa vive préoccupation pour les pays les plus pauvres et
pour l’Afrique en particulier", a-t-il déclaré sur les ondes de Radio
Vatican, précisant qu’il n'était pas vrai que le pape soit "eurocentrique",
"comme certains l’affirment".
Le sommet du G8 aura lieu à Heiligendamm (nord-est de l'Allemagne) du 6 au 8
juin.
Sources:
www.vatican.va,
Eglise et mission-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 23.04.2007 -
BENOÎT XVI - Table AFRIQUE |