Jean-Paul II: "La gloire de Dieu c'est
l'homme vivant" |
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ROME, le 23 Mars 2007 -
(E.S.M.) - A
quelques jours du deuxième anniversaire de la mort du pape Jean-Paul II,
nous avons exhumé une très belle lettre que Don Giussani lui adressait à
l'occasion du 25e anniversaire de son Pontificat.
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Le bien aimé pape Jean-Paul
II
"La gloire de Dieu c'est l'homme vivant", nous a tant de
fois redit le pape Jean-Paul II
A la veille du deuxième anniversaire de la mort du bien aimé pape Jean-Paul
II, nous avons exhumé une très belle lettre que
Don Giussani, fondateur du mouvement "Comunione e Liberazione", lui
adressait à l'occasion du 25e anniversaire de son Pontificat et qui résume
si tendrement sa vie et son oeuvre.
Jean-Paul II montre une estime pour l'humain que l'on trouve rarement, de
nos jours, chez d'autres personnes qui ont un pouvoir entre les mains, et ne
sont pourtant pas satisfaites de ce quelles ont. L'intelligence et la
volonté de l'humain sont, de fait, brûlées et emportées par le pouvoir qui
semble combler et satisfaire leur recherche. Ce n’est pas le cas pour
Jean-Paul II. Chez lui, le christianisme définit la
condition humaine, il est le chemin vers
l'accomplissement du bonheur de l'homme et exprime la souveraineté de
l'homme sur les choses.
Si nous suivons les aventures du Pape au cours de ces 25 années, ce dont
nous nous rendons le plus compte, c'est que le
christianisme tend à être vraiment la réalisation de l'humain. Tous
ses voyages, comme une longue marche vers la mort, ont eu leur raison dans
l'unité évidente qui correspond au génie du christianisme. Gloria Dei vivens
homo. La gloire de Dieu est l’homme qui vit dans la vérité de la lumière :
Dieu présent dans l'histoire de l'humanité. Comme nous le témoigne le pape,
l'homme qui vit trouve sa rationalité dans l'identification du christianisme
avec l'humain : c'est l'homme réalisé ! La Vierge est la souche de cette
humanité accomplie : c'est la raison de l'affection de Jean-Paul II pour
Marie de Nazareth.
L’importance de ce pape réside dans le fait que pendant un quart de siècle
il a parlé de christianisme, et pour cette raison il est entré en polémique
avec toute la culture qui a suivi le dix-huitième siècle, spécialement avec
celle qui se fonde sur la Révolution française. Dans une époque de défaites,
il a parlé du christianisme comme d'une victoire, sur la mort, sur le mal,
sur le malheur, sur le néant qui menace tout murmure humain, et il l'a fait
en prouvant comment sa foi chrétienne s’appuie sur une rationalité bien
motivée. Face à l'écroulement du monde produit par l'idéologie, il a donné
une explication de la foi pleine d'évidences rationnellement persuasives. Sa
foi a été illustrée par des raisons limpides, de sorte que l'enthousiasme de
nombreuses personnes, de millions de personnes qui l’ont écouté, ne trouve
pas, dans des arguments sur lesquels on peut ne pas être d'accord, de
prétexte pour avoir moins d’admiration pour lui.
Ainsi, son humanité physiquement blessée a continuellement triomphé dans ses
affirmations positives et dans sa force de rappel.
Votre Sainteté, je vous souhaite de vivre le plus longtemps possible, afin
de continuer à être un témoin cohérent de cette forme suprême de défi que,
par amour de Jésus Christ, vous représentez pour le monde entier. Et plus ce
mot, Jésus Christ, sera entendu et réentendu, plus il démontrera sa capacité
de persuasion.
Le christianisme de Jean-Paul II reflète toute l'essence « séculière » du
message chrétien, c'est à dire une identité entre humanité et foi
chrétienne.
« Chacun confusément aspire à un bien pour apaiser son âme, et le
désire : et chacun s'emploie à l'atteindre ».
(Dante, Purgatoire, chant XVII, v. 127-129).
Dante définit parfaitement une existence rationnelle. Et le signe le plus
grand de cette humanité, de cette identité entre humanité et foi chrétienne,
que même toutes les erreurs et tous les oublis dont pas effacé du cœur de
l'homme, le signe le plus complet et le plus connu de tout le monde est le
mariage. En effet, dans le discours du pape, la femme pour l'homme et
l'homme pour la femme sont l'aspect visuel et visible du triomphe, de cette
fleur qui a « germé », comme le dit Dante dans son Hymne à la Vierge:
l'identité d'humanité et foi. La beauté et la capacité de bonté de cette
unité se révèlent dans le geste sacramentel le plus valorisant de l'humain,
le mariage, qui est soutenu dans les discours de Jean-Paul II.
L'amour est la plus grande valeur de l'homme. Voilà pourquoi l'image de
l'homme et de la femme est la formule qui représente l'idéal. Le pape porte
cet idéal, pour lequel l'homme ne vit que dans l'amour, dans un amour vrai.
L'humain devient vrai dans l'amour, si bien que il est difficile d'être
d'accord, par exemple, avec le poète espagnol Juan Ramón Jiménez, lorsqu’il
écrit : « Maintenant, c'est vrai. Mais cela a été si faux que cela continue
à être impossible ».
Dans la pensée de Jean-Paul II, l'humanité se réalise dans un amour réel,
qui ne craint pas le désespoir, cet amour que Dante chante dans sa Vie
Nouvelle : « Amour, quand si près de vous me trouve, prends hardiesse et
tant grande assurance [que] je me change en figure d'un autre ». Il
est intéressant de remarquer que, comme chez Dante, le regard que le pape
porte sur l'amour humain est conscient de cette tension vers l'Idéal qu’il y
a dans tout moment humain. Pour cette raison, au cours de sa vie sur terre,
l'homme a toujours une partie de lui-même qui reste en expectative, mais
cela ne constitue pas un empêchement à reconnaître, même de façon poignante,
que la nature (ou le Créateur ?) vit pour cette entente idéale, comme le
disent encore les vers de la Vie Nouvelle : « Un esprit suave et plein
d'amour va disant à l'âme : "soupire" ». Merci, Votre Sainteté.
Luigi Giussani
Homélie du cardinal Joseph Ratzinger, désormais
pape Benoît XVI, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, aux
funérailles de Jean-Paul II le 8 avril 2005:
►
Homélie du cardinal Joseph Ratzinger
Sources:
www.vatican.va
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E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 23.03.2007 - Jean-Paul II |