Benoît XVI : "l'accès à l'eau est un
droit inaliénable de tout être humain" |
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ROME, le 23 mars 2007 -
(E.S.M.) - A l'occasion de la Journée mondiale de l'eau, le pape
Benoît XVI a voulu être
présent avec un Message à la signature du Card. Tarcisio Bertone, Secrétaire
d'État, qui a été lu par le Mgr. Renato Volante, Observateur Permanent du
Saint Siège près de la FAO.
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Sans eau, la vie est
menacée !
Benoît XVI : "l'accès à l'eau est un droit inaliénable de tout être humain"
Journée mondiale de l'eau
Hier, 22 mars 2007, a été célébrée à Rome, près du siège de la FAO, la
Journée mondiale de l'eau. En cette occasion le pape Benoît XVI a voulu être
présent avec un Message à la signature du Card. Tarcisio Bertone, Secrétaire
d'État, qui a été lu par le Mgr. Renato Volante, Observateur Permanent du
Saint Siège près de la FAO.
Message du pape Benoît XVI
À Monsieur JACQUES DIOUF
Directeur général de l’Organisation des Nations unies
pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO)
À l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de l’eau, Sa Sainteté
Benoît XVI me charge de vous transmettre, Monsieur le Directeur général,
ainsi qu’à tous les participants à cette rencontre, ses cordiales et
respectueuses salutations, de même que ses encouragements pour votre action
en faveur de toutes les personnes qui, dans le monde, souffrent de la
pénurie d’eau.
Dans le cadre de la décennie 2005/2015, que l’Assemblée générale de l’ONU a
déclaré Décennie internationale d’Action : L’eau, source de vie, le thème de
cette année - Faire face à la pénurie d’eau - nous offre l’occasion de
réfléchir sur l’importance de l’eau comme source de vie, dont l’usage est
nécessaire pour les cycles vitaux de la terre et fondamentale pour une
existence pleinement humaine.
Nous sommes tous conscients de la difficulté d’atteindre à l’échelle
mondiale l’objectif, que la communauté internationale s’est fixé, de réduire
de moitié, à l’horizon 2015, la proportion des personnes qui n’ont pas accès
à l’eau potable et aux services d’assainissement de base grâce notamment au
développement de plans intégrés de gestion et d’utilisation efficace des
ressources en eau. Nous sommes également tous convaincus de l’importance de
ne pas trahir de tels objectifs, étant donné le caractère primordial que
l’eau revêt quel que soit le processus mis en œuvre pour favoriser la
promotion d’un développement humain intégral. Du reste, des investissements
bien choisis dans le secteur de l’eau et de l’assainissement constituent un
mécanisme non négligeable d’accélération de la croissance économique et du
développement durable, d’amélioration de la santé et de l’hygiène humaine,
d’éradication de la pauvreté et de lutte contre la dégradation de
l’environnement.
L’eau, bien commun de la famille humaine, constitue un élément essentiel
pour la vie; la gestion de cette ressource précieuse doit être telle qu’il
en soit permis un accès à tous, surtout à ceux qui vivent dans des
conditions de pauvreté, en garantissant la viabilité de la planète pour la
génération présente comme pour les générations futures.
L’accès à l’eau compte en effet parmi les droits inaliénables de tout être
humain, puisqu’il représente un pré-requit pour la réalisation d’une grande
partie des autres droits humains, comme le droit à la vie, à l’alimentation,
à la santé. Pour cette raison, l’eau «ne peut pas être traitée comme une
simple marchandise parmi tant d’autres et son usage doit être rationnel et
solidaire (...) Le droit à l’eau, comme tous les droits de l’homme, se base
sur la dignité humaine et non pas sur des évaluations de type purement
quantitatif, qui ne considèrent l’eau que comme un bien économique. Sans
eau, la vie est menacée. Le droit à l’eau est donc un droit universel et
inaliénable» (Compendium
de la doctrine sociale de l'Eglise, n. 485). La Journée
mondiale de l’eau représente une occasion précieuse de pousser la communauté
internationale à déterminer des voies efficaces qui permettent à ce droit
humain fondamental d’être promu, protégé et rendu effectif.
En ce sens, la gestion durable de l’eau devient un défi socio-économique,
environnemental et éthique, qui concerne non seulement les institutions,
mais la société tout entière. Ce défi doit être affronté selon le principe
de subsidiarité, c’est-à-dire à travers l’adoption d’une approche avec la
participation de tous, impliquant non seulement le secteur privé mais aussi
et avant tout les communautés locales; le principe de la solidarité, pilier
fondamental de la coopération internationale qui exige une attention
prioritaire envers les pauvres; le principe de la responsabilité à l’égard
des générations présentes et futures, ce qui implique la nécessité de
réexaminer les modèles de consommation et de production souvent non durables
quant à l’utilisation des ressources hydriques.
C’est là une responsabilité qui doit être partagée par tous et élevée au
rang d’impératif moral et politique dans un monde qui dispose de niveaux de
connaissances et de technologies capables de mettre fin aux situations de
pénurie d’eau et à leurs conséquences dramatiques, qui concernent surtout
les régions aux revenus les plus bas, dans lesquelles l’accès à l’eau peut
souvent entraîner de véritables conflits, alors qu’elle peut devenir un
motif de coopération inter régionale, là où est valorisée une approche à
long terme, fondée sur l’interdépendance hydrologique qui associe les
usagers de l’eau de pays voisins au sein d’un système partagé.
Ce sont tous ces aspects, Monsieur le Directeur général, qui sollicitent non
seulement la responsabilité des gouvernants et des hommes politiques, mais
qui interpellent chacun. Nous sommes tous appelés à modifier nos modes de
vie, par un effort éducatif capable de redonner à ce bien commun de
l’humanité la valeur et le respect qu’il mérite dans notre société. Par
ailleurs, un tel effort d’éducation peut s’appuyer sur de nombreux textes
sacrés des différentes traditions religieuses, comme la Bible, où l’eau est
symboliquement source et signe de vie et dont la présence est souvent
associée à la joie et à la fertilité, remplissant aussi un rôle de
purification, de renouvellement et de renaissance.
En cette Journée mondiale de l’eau, le pape Benoît XVI invoque les
Bénédictions du Dieu tout-puissant sur tous ceux qui sont engagés dans la
poursuite des objectifs posés par la communauté internationale dans le
domaine de l’eau. Heureux de vous transmettre ce message de la part de Sa
Sainteté, je vous prie d’agréer, Monsieur le Directeur général, l’expression
de ma haute considération.
Du Vatican, le 22 mars 2007
Cardinal Tarcisio Bertone
Secrétaire d’État de Sa Sainteté
Lire également:
Appel de Benoît XVI à une responsabilité partagée
Un diaporama assez explicite sur ce qui nous attend si nous continuons à
gaspiller l'eau comme nous le faisons:
Cliquer ici
(âmes sensibles, s'abstenir)
Sources:
www.vatican.va
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E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 23.03.2007 - BENOÎT XVI |