Lettre de Benoît XVI sur l'éducation
: trouver un juste équilibre entre la liberté et la discipline |
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Cité du Vatican, le 23 janvier 2008 -
(E.S.M.) - Au terme de la prière
de l'Angélus de dimanche dernier, le Saint Père Benoît XVI a encouragé
les responsables, les dirigeants, les professeurs, les parents et les
élèves des écoles catholiques, venus à l’occasion de la Journée de
l'école catholique du Diocèse de Rome, à persévérer, malgré les
difficultés, dans l'important devoir de placer l'Évangile au centre du
projet éducatif que appliqués à la formation intégrale de la personne
humaine. Le Pape a consacré une Lettre spéciale à ce sujet.
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Lettre de Benoît XVI sur l'éducation : trouver un juste équilibre entre la
liberté et la discipline
Synthèse de la lettre du Saint-Père
Au terme de la prière de l'Angélus
de dimanche dernier, le Saint Père Benoît XVI a encouragé les responsables,
les dirigeants, les professeurs, les parents et les élèves des écoles
catholiques, venus à l’occasion de la
Journée de l'école catholique du Diocèse de Rome, à persévérer, malgré
les difficultés, dans l'important devoir de placer l'Évangile au centre du
projet éducatif que appliqués à la formation intégrale de la personne
humaine. Le Pape a consacré une
Lettre spéciale à ce sujet, lettre publiée
aujourd'hui, s'adressant au diocèse de Rome (21 janvier) à propos de la
mission éducative.
Le Saint-Père y reconnaît tout d'abord qu'éduquer est de plus en plus
difficile. "C'est pourquoi on parle d'une crise éducative, face aux échecs
que nous rencontrons souvent malgré tous nos efforts pour offrir une
formation solide, pour former des personnes ouvertes aux autres et capables
de donner un sens à leur propre vie. On parle aussi -écrit-il encore- d'une
fracture inter générations qui est plutôt l'effet et non la cause d'un
défaut de transmission des valeurs sûres".
Puis il signale la tentation de nombre de parents et professeurs de renoncer
à leur mission, "et même leur incapacité à comprendre quel est leur rôle
spécifique. Cette mentalité ou cette forme de culture conduisent à douter de
la valeur de la personne, du sens de la vérité et du bien, de la bonté même
de la vie". Face à des difficultés qui n'ont rien d'insurmontable, précise
le Pape, il ne faut pas avoir peur. "Les plus grandes valeurs du passé ne
peuvent être héritées facilement. Il faut les faire siennes, puis les
raviver selon un choix personnel qui peut être difficile".
"Lorsque les fondements sont malmenés, les certitudes essentielles sont
affaiblies. Il faut donc qu'ils s'expriment de manière claire. Il y a
aujourd'hui un accroissement des attentes pour une éducation de qualité".
Les parents comme les enseignants ont cette exigence et réclament la qualité
éducative, "la société dans son ensemble et les jeunes eux-mêmes ne veulent
pas être abandonnés face aux enjeux de la vie. Une éducation qui se
limiterait à fournir des notions et des informations, laissant de côté les
questions de la vérité, de celle qui peut guider la vie, ne serait" par
conséquent pas digne de ce nom.
Le Saint-Père indique alors que le point le plus délicat de la mission
éducative est la recherche d'un juste équilibre entre liberté et discipline,
"le rapport éducatif étant avant tout la convergence de deux libertés car un
bon enseignement est une préparation à l'usage correct de la liberté. Il
faut donc accepter le risque de la liberté tout en étant attentif à aider"
l'enfant à corriger idées et choix erronés. Mais l'éducation -écrit-il
encore- ne saurait se passer du sérieux qui rend crédible l'exercice de
l'autorité". Ce sérieux découle avant tout d'une cohérence de vie" et va de
pair avec le sens de la responsabilité, "personnelle tout autant que
partagée".
Puis Benoît XVI observe que "les orientations générales de notre société,
comme l'image qu'elle donne d'elle-même dans les médias, ont une grande
influence sur la formation des jeunes, en bien parfois, en mal souvent",
rappelant que la société n'est pas une abstraction et que nous la composons!
Enfin le Pape évoque l'espérance, le sujet de sa dernière encyclique, pour
dire qu'elle est l'âme de l'éducation. Il écrit que, "de nos jours,
l'espérance est menacée de toute part, au point que nous risquons de
redevenir comme les païens jadis des hommes sans espérance ni Dieu dans ce
monde. Aux racines de la crise de l'éducation il y a une crise de confiance
dans la vie", affirme Benoît XVI. "L'espérance tourné vers Dieu n'est jamais
un espérance égoïste, pour soi seul, mais pour les autres. Elle ne nous
isole pas mais nous rend solidaires dans le bien, nous encourage à éduquer
et à nous éduquer les uns les autres à la vérité et à l'amour".
VIS 080123 (640)
Texte intégral de la
lettre du Saint Père ►
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Italien
VATICAN - Discours du Pape Benoît XVI à la Plénière
de la Congrégation pour l’Education Catholique : « L’enseignement est
l’expression de la charité du Christ, et est la première des œuvres de
miséricorde spirituelle que l’Eglise est appelée à remplir »
Le lundi 21 janvier, le Pape Benoît XVI a reçu en audience les membres de
l’Assemblée Plénière de la Congrégation pour l’Education Catholique ; dans
son discours, le Saint-Père a déclaré que les thèmes sur lesquels réfléchira
l’Assemblée étaient « de grand intérêt et de grande actualité » et que c’est
vers eux que « l’Eglise accorde toute son attention, spécialement en ce
moment historique ».
Le Saint-Père a notamment déclaré : « Depuis toujours, le secteur de
l’éducation est particulièrement cher à l’Eglise, appelée à faire sienne la
sollicitude du Christ… La Tradition a vu dans l’enseignement - et plus
généralement dans l’éducation - une manifestation concrète de la miséricorde
spirituelle, qui est une des premières œuvres d’amour que l’Eglise a la
mission d’offrir à l’humanité ». Le Pape a poursuivi en ces termes : «
combien il est opportun, plus que jamais, que, en ce temps qui est le nôtre,
on réfléchisse sur la manière de rendre actuelle et efficace cette tâche
apostolique de la Communauté ecclésiale, confiée aux Universités
Catholiques, et de manière spéciale aux Facultés Ecclésiastiques ».
Passant en revue les questions à l’examen de l’Assemblée Plénière, le
Saint-Père a cité en premier lieu la réforme des études ecclésiastiques de
philosophie, « projet qui est arrivé désormais à la phase finale de son
élaboration, dans laquelle on ne manquera pas de souligner la dimension
métaphysique et sapientielle de la philosophie ». Il est donc « également
utile de juger de l’opportunité d’une réforme de la Constitution apostolique
‘Sapientia Christiana’, qui est la grande charte des Facultés
Ecclésiastiques et sert de base pour formuler les critères pour juger de la
qualité de ces institutions. « L’école elle aussi doit s’interroger sur la
mission qu’elle doit remplir dans le contexte social actuel, marqué par une
crise évidente de l’éducation. L’école catholique, qui a comme mission
première de former l’élève selon une vision anthropologique intégrale, tout
en étant ouverte à tous, et en respectant l’identité de chacun, ne peut pas
ne pas proposer sa propre perspective d’éducation, humaine et chrétienne ».
Le nouveau défi, rendu plus urgent par la globalisation et par le
pluralisme, est déterminé par la rencontre « des religions et des cultures
dans la recherche commune de la vérité… parce que toutes les cultures
authentiques sont orientées vers la vérité de l’homme et vers son bien.
C’est pourquoi, les hommes provenant de cultures différentes peuvent se
parler, se comprendre au-delà des distances spatiales et temporelles, parce
que, dans le cœur de chaque personne, habitent les mêmes grandes aspirations
au bien, à la justice, à la vérité, à la vie et à l’amour ».
Une autre question à l’étude de l’Assemblée Plénière est la réforme de la «
Ratio Fundamentalis Institutionis Sacerdotalis » pour les séminaires. «
L’atmosphère actuelle de la société, avec l’influence massive des médias et
l’extension du phénomène de la globalisation, a profondément changé. Il
semble ainsi nécessaire de s’interroger sur l’opportunité de la réforme de
la ‘Ration Fundamentalis’, qui devra souligner l’importance d’une
articulation correcte des différentes dimensions de la formation sacerdotale
dans la perspective de l’Eglise-Communion, en suivant les indications du
Concile Vatican II. Cela implique une solide formation dans la foi de
l’Eglise, une authentique familiarité avec la Parole révélée, donnée par
Dieu à son Eglise ».
A propos de la formation des futurs prêtres, le Pape Benoît XVI a insisté
sur le fait qu’elle devra offrir des orientations pour dialoguer avec les
cultures contemporaines ; la formation humaine et culturelle doit être
renforcée « même avec l’aide des sciences modernes » ; il faut en outre «
une formation adéquate pour la vie spirituelle, qui rende les communautés
chrétiennes, et en particulier les paroisses, toujours plus conscientes de
leur vocation, et capables de répondre de manière adéquate à la demande de
spiritualité qui provient spécialement des jeunes ». Enfin, le soin des
vocations, spécialement des vocations au sacerdoce et à la vie consacrée,
qui « concerne la Communauté ecclésiale tout entière : les Evêques, les
prêtres, les consacrés, mais aussi leurs familles et les paroisses ».
(S.L.)
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Benoît XVI souligne le devoir important confié à l'école catholique -
21.01.08
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Sources:
www.vatican.va-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 23.01.2008 - BENOÎT XVI -
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